Note de la fic :
Sander Cohen, l'histoire d'un artiste dément
Par : Hold-em
Genre : Réaliste
Statut : Terminée
Chapitre 3 : L'Oeuvre
Publié le 24/09/2011 à 13:31:23 par Hold-em
Rapture, avril 1959
Cette année avait été quelque peu... agitée. Alors, Sander Cohen passait toutes ses journées et finalement toutes ses nuits dans sa loge, à boire et à écrire. Au début, il se disait que comme tout lieu de travail, on y arrive le matin et on repars le soir. Mais pour Sander, tant que le travail n'était pas terminé, il ne rentrerait pas chez lui!
Il passait des heures à perfectionner son oeuvre, ruinant sa fortune et son mental avec l'absinthe. Oui, l'absinthe était devenu une drogue pour l'artiste, un quart d'heure sans en boire une gorgée était pour Sander une vraie torture. Il se sentait mal, comme si ses muscles, sa poitrine et sa tête se rétractait indéfiniment, jusqu'à ce qu'il se brise totalement vers l'intérieur de lui-même. De temps en temps, et de plus en plus fréquemment ces temps-ci, il ne savait plus où il était... Il ne voyait plus très net, et parfois même, il voyait des masses informes passer devant ses yeux.
Il en buvait et buvait, à longueur de journée, de son absinthe, il en importait des caisses entières depuis le Marché Champêtre, qu'importe le nombre de monstres y résidant, qu'importe le prix, qu'importe... Tant qu'il en avait.
Et quand il en buvait, il se sentait inspiré, cette divine inspiration qui coulait dans son gosier, puis dans sa tête, puis dans ses mains créatrices. Jamais, même avec de l'Adam il ne s'était senti si bien!
L'absinthe était devenue pour Cohen sa muse, son infirmière et son bourreau.
Les apprentis de Cohen étaient toujours là, à le soutenir, Fitzpatrick l'aidait même à tenir le coup quand il abusait de boisson. Dans ce genre de moment, l'artiste qui était en lui n'était plus le même. Ses rêves devenaient des songes si merveilleux, si beaux... Et surtout, ils lui semblaient si réels...
Les autres s'affairaient, bougeaient en tout sens et paniquaient, ne sachant que faire. Vraiment, Fitzpatrick était quelqu'un de bien, et Sander ferait tout pour cultiver son génie musicale, car il avait du talent, ce jeune homme. Oui, il allait être dur avec lui, et oui, Fitzpatrick en aurait marre, mais un jour, il le remercierait. Les autres n'était en somme que des incapables. Seul Cobb avait été vraiment utile à Sander: il vendait ses disques. Mais depuis que les voies aux bathysphères étaient fermées... Plus rien, et certains disaient même le disait même «partisan» de Culpepper. Pourtant, avant, il était le premier à applaudir les (devenues rares) représentations de Cohen, il l'admirait en tant qu'artiste et en tant qu'homme. Ce n'était sûrement que des rumeurs motivées par la jalousie, rien de plus... Finnegan s'était essayé à l'Adam. Il s'est amélioré physiquement et mentalement, certes, mais si un jour il venait à en manquer... Cohen n'aimait pas l'Adam, il avait pour lui quelque chose de trop artificiel, trop aseptisé pour pouvoir en tirer un vrai plaisir. L'absinthe, elle, lui procurait au moins le décuple d'effets, et bien meilleurs en qualité.
Quant à Rodriguez, Cohen l'avait totalement abandonné, il l'a chassé du Hall de la Marine et le laissait errer dans la Forteresse, s'en plus s'en soucier. Il avait osé, dans un élan de courage alcoolisé, dire que Cohen n'était rien d'autre qu'un artiste dépassé, son hymne vieillot et l'art même une foutaise. Cohen ne pouvait pas admettre ce genre de vermine dans ses rangs, et s'estimait même gentil de simplement le laisser partir.
Dans les journaux, on parlait encore de la lutte entre Ryan et Atlas. D'accord, Atlas était le héros du peuple, mais très honnêtement, pour Cohen, il n'était rien d'autre qu'un parasite: il aidait les autres, faisait de la contrebande, ouvrait des foyers pour les pauvres... Mais comment Rapture peut seulement être libre et indépendante si de telles absurdités sont permises? Atlas promet au peuple une bonne condition, mais alors, pourquoi ne pas directement se mettre à la rue et attendre que le bon père Atlas nous donne soin, nourriture et logis? Dans ce cas-là, alors, comment contredire Ryan quand il dit qu'Atlas est un parasite, et qu'il détruit Rapture? Il va à l'encontre même des idéaux de la ville, et c'est en partie à cause de lui et son prédécesseur, Fontaine, que la ville est tombée!
Rapture, juin 1959
L'absinthe n'était pas qu'un alcool que Cohen appréciait, ni même une habitude d'en boire, pour l'artiste, l'absinthe était devenu sa raison de vivre.
Il en buvait, en permanence, toujours un verre et parfois une bouteille à la main, ne cessant d'en boire que pour parler ou quand ses mains sont occupées à écrire. Il allait de moins en moins bien physiquement, il était très faible, mais d'un autre côté, s'arrêter était impossible pour lui. C'est en en buvant que Cohen passait ses journées, c'est en en buvant que Cohen écrivait sa partition inachevée depuis des années, et c'est en en buvant que Cohen se sentait vivre...
Il avançait son oeuvre de jours en jours, il ne trouvait rien d'autre à faire, tout lui semblait futile, comme si rien n'avait plus d'importance, que le reste n'était qu'enfantillage et son oeuvre la seule chose sérieuse. En définitive, Cohen avait décidé que son «ode à la déception» ne serait entendue qu'une seule et unique fois: aux funérailles d'Andrew Ryan. Au train où allait les choses, ça n'allait plus tarder, pensait Cohen à moitié attristé, et puis, cet air raisonnant de tristesse et de colère sourde, il résumait ce qu'il pensait de Ryan et de Rapture en général. Il aurait pu rester à la Surface. Il serait devenu célèbre: il était devenu en dix ans le meilleur artiste de Rapture, alors pourquoi pas à la Surface?! Là, au fond de l'Atlantique, il gâchait son talent, pour une poignée d'imbéciles dont la plupart ne sont même plus capable de raisonner! Oui, Rapture fut une grande déception pour Cohen. Il en attendait beaucoup de cette ville, et se rendit compte qu'il en avait demandé trop...
Son oeuvre évoluait de plus en plus, toujours en train d'ajouter quelque chose, entre deux rasades d'absinthe, toujours penché sur sa partition, à s'en faire mal à la nuque...
Rapture, décembre 1959
L'oeuvre était finie... L'oeuvre de toute la vie de Cohen était... Finie. Elle touchait du doigt la perfection, elle était la meilleure chose que Cohen n'est jamais entendue, et mieux encore, ce délicat son, ce Requiem finalement, venait de lui, et lui seul. Toutes ces années étaient maintenant récompensée, tandis qu'il entendait Finnegan au piano et Fitzpatrick au violon. Au premier rang du Hall de la Marine, Sander Cohen pleurait, les mains jointes, avec l'impression d'écouter la voix des anges... Tout était parfait, pas une fausse note. Rien dans la partition ne manquait de sens, tout était à sa place, et si on décalait une simple note, toute la partition était bonne à jeter. Un parfait ensemble de divines sonorités...
Quand ce fut finit, Cohen applaudit à s'en faire mal aux mains en regardant Fitzpatrick. Son apprenti, qu'il avait formé, sortait de ces doigts la perfection.
Il lui appris ensuite tout ce qu'il savait de l'art, de la musique, et délaissa totalement ses autres apprentis pour se concentrer sur son prodige. Il avait même créé une partition vibrante de complexité uniquement pour que Fitzaptrick s'entraîne à devenir meilleur, toujours meilleur et peut-être un jour, être le digne hériter de Cohen.
Cette année avait été quelque peu... agitée. Alors, Sander Cohen passait toutes ses journées et finalement toutes ses nuits dans sa loge, à boire et à écrire. Au début, il se disait que comme tout lieu de travail, on y arrive le matin et on repars le soir. Mais pour Sander, tant que le travail n'était pas terminé, il ne rentrerait pas chez lui!
Il passait des heures à perfectionner son oeuvre, ruinant sa fortune et son mental avec l'absinthe. Oui, l'absinthe était devenu une drogue pour l'artiste, un quart d'heure sans en boire une gorgée était pour Sander une vraie torture. Il se sentait mal, comme si ses muscles, sa poitrine et sa tête se rétractait indéfiniment, jusqu'à ce qu'il se brise totalement vers l'intérieur de lui-même. De temps en temps, et de plus en plus fréquemment ces temps-ci, il ne savait plus où il était... Il ne voyait plus très net, et parfois même, il voyait des masses informes passer devant ses yeux.
Il en buvait et buvait, à longueur de journée, de son absinthe, il en importait des caisses entières depuis le Marché Champêtre, qu'importe le nombre de monstres y résidant, qu'importe le prix, qu'importe... Tant qu'il en avait.
Et quand il en buvait, il se sentait inspiré, cette divine inspiration qui coulait dans son gosier, puis dans sa tête, puis dans ses mains créatrices. Jamais, même avec de l'Adam il ne s'était senti si bien!
L'absinthe était devenue pour Cohen sa muse, son infirmière et son bourreau.
Les apprentis de Cohen étaient toujours là, à le soutenir, Fitzpatrick l'aidait même à tenir le coup quand il abusait de boisson. Dans ce genre de moment, l'artiste qui était en lui n'était plus le même. Ses rêves devenaient des songes si merveilleux, si beaux... Et surtout, ils lui semblaient si réels...
Les autres s'affairaient, bougeaient en tout sens et paniquaient, ne sachant que faire. Vraiment, Fitzpatrick était quelqu'un de bien, et Sander ferait tout pour cultiver son génie musicale, car il avait du talent, ce jeune homme. Oui, il allait être dur avec lui, et oui, Fitzpatrick en aurait marre, mais un jour, il le remercierait. Les autres n'était en somme que des incapables. Seul Cobb avait été vraiment utile à Sander: il vendait ses disques. Mais depuis que les voies aux bathysphères étaient fermées... Plus rien, et certains disaient même le disait même «partisan» de Culpepper. Pourtant, avant, il était le premier à applaudir les (devenues rares) représentations de Cohen, il l'admirait en tant qu'artiste et en tant qu'homme. Ce n'était sûrement que des rumeurs motivées par la jalousie, rien de plus... Finnegan s'était essayé à l'Adam. Il s'est amélioré physiquement et mentalement, certes, mais si un jour il venait à en manquer... Cohen n'aimait pas l'Adam, il avait pour lui quelque chose de trop artificiel, trop aseptisé pour pouvoir en tirer un vrai plaisir. L'absinthe, elle, lui procurait au moins le décuple d'effets, et bien meilleurs en qualité.
Quant à Rodriguez, Cohen l'avait totalement abandonné, il l'a chassé du Hall de la Marine et le laissait errer dans la Forteresse, s'en plus s'en soucier. Il avait osé, dans un élan de courage alcoolisé, dire que Cohen n'était rien d'autre qu'un artiste dépassé, son hymne vieillot et l'art même une foutaise. Cohen ne pouvait pas admettre ce genre de vermine dans ses rangs, et s'estimait même gentil de simplement le laisser partir.
Dans les journaux, on parlait encore de la lutte entre Ryan et Atlas. D'accord, Atlas était le héros du peuple, mais très honnêtement, pour Cohen, il n'était rien d'autre qu'un parasite: il aidait les autres, faisait de la contrebande, ouvrait des foyers pour les pauvres... Mais comment Rapture peut seulement être libre et indépendante si de telles absurdités sont permises? Atlas promet au peuple une bonne condition, mais alors, pourquoi ne pas directement se mettre à la rue et attendre que le bon père Atlas nous donne soin, nourriture et logis? Dans ce cas-là, alors, comment contredire Ryan quand il dit qu'Atlas est un parasite, et qu'il détruit Rapture? Il va à l'encontre même des idéaux de la ville, et c'est en partie à cause de lui et son prédécesseur, Fontaine, que la ville est tombée!
Rapture, juin 1959
L'absinthe n'était pas qu'un alcool que Cohen appréciait, ni même une habitude d'en boire, pour l'artiste, l'absinthe était devenu sa raison de vivre.
Il en buvait, en permanence, toujours un verre et parfois une bouteille à la main, ne cessant d'en boire que pour parler ou quand ses mains sont occupées à écrire. Il allait de moins en moins bien physiquement, il était très faible, mais d'un autre côté, s'arrêter était impossible pour lui. C'est en en buvant que Cohen passait ses journées, c'est en en buvant que Cohen écrivait sa partition inachevée depuis des années, et c'est en en buvant que Cohen se sentait vivre...
Il avançait son oeuvre de jours en jours, il ne trouvait rien d'autre à faire, tout lui semblait futile, comme si rien n'avait plus d'importance, que le reste n'était qu'enfantillage et son oeuvre la seule chose sérieuse. En définitive, Cohen avait décidé que son «ode à la déception» ne serait entendue qu'une seule et unique fois: aux funérailles d'Andrew Ryan. Au train où allait les choses, ça n'allait plus tarder, pensait Cohen à moitié attristé, et puis, cet air raisonnant de tristesse et de colère sourde, il résumait ce qu'il pensait de Ryan et de Rapture en général. Il aurait pu rester à la Surface. Il serait devenu célèbre: il était devenu en dix ans le meilleur artiste de Rapture, alors pourquoi pas à la Surface?! Là, au fond de l'Atlantique, il gâchait son talent, pour une poignée d'imbéciles dont la plupart ne sont même plus capable de raisonner! Oui, Rapture fut une grande déception pour Cohen. Il en attendait beaucoup de cette ville, et se rendit compte qu'il en avait demandé trop...
Son oeuvre évoluait de plus en plus, toujours en train d'ajouter quelque chose, entre deux rasades d'absinthe, toujours penché sur sa partition, à s'en faire mal à la nuque...
Rapture, décembre 1959
L'oeuvre était finie... L'oeuvre de toute la vie de Cohen était... Finie. Elle touchait du doigt la perfection, elle était la meilleure chose que Cohen n'est jamais entendue, et mieux encore, ce délicat son, ce Requiem finalement, venait de lui, et lui seul. Toutes ces années étaient maintenant récompensée, tandis qu'il entendait Finnegan au piano et Fitzpatrick au violon. Au premier rang du Hall de la Marine, Sander Cohen pleurait, les mains jointes, avec l'impression d'écouter la voix des anges... Tout était parfait, pas une fausse note. Rien dans la partition ne manquait de sens, tout était à sa place, et si on décalait une simple note, toute la partition était bonne à jeter. Un parfait ensemble de divines sonorités...
Quand ce fut finit, Cohen applaudit à s'en faire mal aux mains en regardant Fitzpatrick. Son apprenti, qu'il avait formé, sortait de ces doigts la perfection.
Il lui appris ensuite tout ce qu'il savait de l'art, de la musique, et délaissa totalement ses autres apprentis pour se concentrer sur son prodige. Il avait même créé une partition vibrante de complexité uniquement pour que Fitzaptrick s'entraîne à devenir meilleur, toujours meilleur et peut-être un jour, être le digne hériter de Cohen.