A quoi pensent les gens au moment de tuer ?
Est-ce aux conséquences de leurs actes ?
A l'impact de leur forfait sur le monde ? Sur des proches ?
A la vie qu'à eu le futur défunt ?
A leur repentance ? A leur reddition ?
Éprouvent-ils de la crainte ? Des remords ?
Les vrais tueurs ne ressentent pas le remords. Ils sont tellement informés, ils sont si... prêts à tuer, que l'acte en devient banal et sans importance, comme un forfait de routine, un geste machinal. S'informer sur sa cible pour ne faire plus qu’un avec ses motivations, ses crimes. S'informer pour la haïr, se convaincre qu'elle est un mal qu'il faut éradiquer, une cellule infectée, une tumeur maligne qu'il faut détruire pour endiguer l'infection. Se convaincre que ce que l'on fait est juste. L'information, c'est le pouvoir. Oubliées les interrogations, oubliés les remords, ces vices, ces bactéries influant le bon déroulement d'une opération divine, fatale. Et au moment venu, au moment d'appuyer sur la détente, au moment de trancher la gorge, ressentir le pourvoir, se poser en tout puissant, en justicier, jouer à Dieu, c'est ça la satisfaction d'un meurtre. Quel plaisir que de se sentir intouchable, et de pouvoir ôter la vie, en arbitre suprême. Quel plaisir de décider qui doit vivre, et qui doit mourir. Et quand le couteau s'abat, quand la balle siffle, arrêter le temps et regarder mourir. S'adonner à la contemplation de la vie fauchée, mirer d'un regard sanglant et globuleux la folie des hommes. Et disparaître à jamais.