Au bout de deux heures, le petit Lohan et moi nous connaissions mieux. Il m’avait raconté que ces rackets duraient depuis deux ans. C’était un gentil garçon, mais il était soulagé que ces quatre gars soient morts, et je le comprenais. Ce soir-là, c’était lui ou eux. Sans ma présence, je savais que ça aurait été lui.
Lohan et moi-même étions devenus proches, je lui avais même raconté comment j’en étais arrivé là. C’était notre secret à tous les deux. Je l’avais raccompagné chez lui en prenant soin de changer de vêtements pour être présentable. Lohan ,quant à lui, « était tombé à l’école » et j’étais censé être son surveillant. Voilà ce que nous avions raconté à ses parents. Je n’ai jamais su s’ils nous avaient crus, ça paraissait si peu crédible, mais je crois qu’ils étaient surtout heureux de revoir leur fils sain et sauf. Les pauvres s’étaient vraiment inquiétés, la mère était en larmes, elle craignait qu’il lui soit arrivé quelque chose. Elle s’était rendue devant le collège à dix neuf heures, tout était fermé. Le père, lui, avait essayé de la raisonner et préférait attendre l’aube pour attendre les services de Police. Ce fut moins une pour un conflit avec les forces de l’ordre ou je ne sais trop quoi d’ailleurs… Si quelqu’un avait découvert mon immortalité, je savais que je n’aurais pas été lâché d’une semelle par les scientifiques. Je me demande quelle aurait été la fin de ma vie. A m’enfuir sans arrêt tel un fugitif, traqué vingt quatre heure sur vingt quatre, ou même, à un moment donné, ils m’auraient attrapé, peut-être se seraient-ils servi de moi comme un cobaye ? J’évitais d’y penser. J’étais devenu une bête assoiffée de sang et de vengeance, certes, mais je n’oubliais pas que j’avais hotté la vie à quatre personnes et que dès maintenant, un coupable était recherché.