Publié le 12/03/2011 à 00:13:39 par Khamsou
C'est une nuit très noire. La fin de l'automne. Les lampadaires, malgré qu'ils soient allumés, éclairent à peine la rue. Charles a l'impression de voir une peinture impressionniste à travers la fenêtre du salon. La pluie battante donnant un effet flou aux rues tortueuses et sinueuses qui tranchent de part et d'autre la ville. Un contraste intéressant de noir, de gris et de jaune. Le jeune garçon semble déconnecté de la fête à laquelle il assiste, tous les autres jeunes étant en effet en train de danser sur des musiques électroniques ou de rigoler. Mais à la vue de ce paysage, Charles se sent apaisé. Son ventre, de plus, lui fait un peu mal. Il n'aurait pas du abusé sur la bière. L'horloge affiche presque les deux heures du matin. Il est temps pour lui de partir de toute façon.
Une fois le sempiternel "au revoir" et la promesse de se revoir le lendemain prononcés, Charles descend un par un les escaliers de l'immeuble où la soirée avait lieu. De temps à autre, un éclair vient illuminer la totalité de la cage d'escalier. Une lumière assez morbide, mais surtout passionnante et pure. Il avait oublié son parapluie chez lui et devait donc se dépêcher de rentrer chez lui s'il voulait éviter d'être trempé jusqu'aux os. Mais après quelques mètres courus, il se rend compte que c'est vain. La pluie est si belle. Le garçon respire, sent l'air gonfler ses poumons, puis le recracher au fur et à mesure qu'il expire. Un sentiment de sérénité et de paix l'envahit, malgré la pluie tombant avec une force croissante sur ses frêles épaules. Pas par pas, il reprend la direction de son chez-lui. Les rues sont désertes. La plupart des gens dorment et les animaux ont trouvé refuge pour fuir l'averse
Minute par minute, Charles ne sent, n'entend plus la pluie tomber. Elle devient naturelle. Il a toujours vécu avec elle. Elle le complète et lui permet de s'exprimer. Il chantonne. Des mélodies qui prennent une dimension surnaturelle, intemporelle. Le garçon ne veut plus que ce moment s'arrête. Qu'il dure pour l'éternité. Fulgurant, beau. Il en a le souffle coupé. Tout à coup il a l'impression d'être lui-même une goutte vu qu'il tombe comme elles. C'est tellement naturel. La route mouillée ne lui fait même pas mal. Ses cheveux éclatent tout autour de sa tête, comme l'aurait fait une identique goutte. Il a envie de sourire et de hurler sa bonne humeur. Mais il se retrouve aphone, tétanisé, frigorifié. Un effort lui coûte tellement. Il relâche tout. Une porte claque. Un gros bonhomme moustachu surgit alors en plein milieu de son regard. Il a l'air paniqué. Alors que tout va bien. Il pleure. Comme le ciel. Il tapote le visage blanc du garçon. Alors que celui-ci dort simplement. Il essaie de le soulever. Mais il retombe. Il a l'air paniqué. Alors que le plus jeune est serein. Il finit par reprendre sa voiture et fuir. Mais Charles ne lui en veut pas. C'est une belle nuit pour mourir.
Commentaires
- Arbu
13/03/2011 à 07:42:29
Juste pour dire, le "malgré que" à la première ligne fait mal aux yeux.
Sinon je suis un peu du même avis que Syndro, pas assez approfondi pour un tel récit, qui se concentre sur le ressenti du personnage. Je pense qu'on gagnerait à avoir plus de descriptions de la part de Charles.
Ça reste bon, bien sûr. ^^ - SyndroMantic
12/03/2011 à 14:26:03
"des perceptions différentes de la mort." Pourquoi pas ça me donnera plus à lire, dans ce cas ^^ Mais je te conseillerais tout de même de, comme je voulais le dire, mieux développer la vision que tu as de ces sentiments. Genre, exemple que j'ai sous le coude : la pluie est belle parce que toute cette eau, c'en est presque érotique, et apaise parce tous ces bruits de toutes ces chutes, cet orage qui guette... qu'est-ce que ça défoule ! Mon conseil serait de plus approfondir, en gros
- Snake-suicide
12/03/2011 à 14:19:26
Le retour de Kham'
- Khamsou
12/03/2011 à 13:41:21
Effectivement, merci de la correction.
S'il trouve la mort jolie, c'est surtout parce qu'elle lui paraît naturelle. Son obsession pour la pluie l'amène à croire qu'il en fait parti intégrante.
Je prends en compte ta critique du fait que ces sentiments ne sont pas décrits, cependant ce n'est pas pour rien que seuls ces deux soient décrits. Je vais faire une série de nouvelles avec à chaque fois des perceptions différentes de la mort. - SyndroMantic
12/03/2011 à 10:59:32
"il avait oublié son parapluie chez lui et devait donc se dépêcher de rentrer chez lui s'il voulait éviter d'être trempé jusqu'aux os." Tu devrais pas plutôt mettre ça "il a oublié son parapluie chez lui et devrait donc se dépêcher de rentrer chez lui s'il veut éviter d'être trempé jusqu'aux os."
"Qu'il dure pour l'éternité." Comment il fait, juste après, pour trouver la mort jolie ?
Sinon, c'est dommage que les sentiments racontés se limitent à la beauté et la sérénité. Je sais pas si t'as remarqué combien de fois on les retrouve dans un si petit texte... Par ailleurs, aucun d'eux n'est vraiment décrit, c'est dommage.