Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Errare Humanum est


Par : Napoleonch
Genre : Science-Fiction, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Socrate


Publié le 11/10/2010 à 19:45:27 par Napoleonch

C'était un matin de printemps en l'an de grâce 399 avant Jésus Christ. A Athènes, une foule nombreuse montait vers le palais de l'archonte-roi où devait se dérouler un procès. Les archontes étaient des ministres chargés de veiller à la vie religieuse de la cité; ils jugeaient les accusés d'offense aux dieux, aujourd'hui avait lieu une accusation très grave qui pouvait entraîner l'exil ou la peine de mort.
Sous le grand portique le rassemblement était maintenant au complet: l'archonte préside en personne.
A côté de lui le chancelier porte un coffret en or massif ornementé de nombreux rubis contenant les dossiers du procès, il le pause devant lui. Et voici le groupe dense des juges du peuple; ils sont bien cinquante : élus par le peuple, ils établiront, après vote secret, si l'accusé est coupable ou non, et quelle sera sa peine. Derrière eux, siègent les trois personnes qui ont prononcé l'accusation.
Et l'accusé, où est-il? Le voici; il s'approche du tribunal, calme et serein comme un quelconque spectateur. C'est un vieillard de soixante-dix ans, à la barbe abondante; il se nomme Socrate

Il parait confiant, il a de quoi l'emporter. Ses adversaires sont faibles, ces "sophistes", sont justes bons à tenir des conférences pour jeunes citadins aux parents fortunés.
Nous devons agir, Socrate doit rentrer dans l'histoire. En s'opposant aux sophistes, qui prétendent tout savoir, il a fait un grand pas vers la raison.

Nous avançons vers la tribune tandis que le procès commence. Les murmures de la foule s'évanouissent, le calme revient.

Le chancelier fut le premier à parler:

- Chers citoyens d'Athènes, si en ce jour nous sommes réunis, c'est car ce dénommé Socrate est accusé d'avoir ouvertement injurié les dieux.
- Ordure!
Le crie venait de la foule, et une trainé d'autres injures suivirent.

- Silence dans l'assemblée.

C'était l'archonte lui même qui avait pris la parole.

- Socrate, fils de sculpteur, vous êtes ici car vous êtes accusés de ne pas reconnaître les dieux qu'admet la cité.

- Oui lors d'un orage il a osé braquer son bras vers le ciel et dire:"Tout cela n'est pas un phénomène divin".

C'était le premier des trois hommes qui avait parlé.

- Socrate qu'avez vous à répondre?

Le vieillard, qui n'avait baissé le regard à aucun moment, fixait toujours ses trois accusateurs.

- Pour ma part, il est vrai que je n'associe pas tous les phénomènes inexplicables auxquels nous assistons à des actes divins, mais à aucun moment je n'ai remis en cause l'existence de nos dieux.

Il s'y prenait bien... Il avait une chance, nous ne devions pas la lui laisser.

Nous nous approchions de plus en plus lentement de l'estrade sur laquelle le trône de l'archonte-roi siégé.

- Socrate, vous êtes accusés d'avoir introduit de nouvelles divinités dont un démon personnel, une voix ou un signe intérieur dont vous nous avez déjà fait part.

Cette fois ci, c'était le deuxième homme qui s'était levé.

- Il est vrai et je ne m'en cache pas, avoir parlé d'une voix intérieure qui me guide, mais elle relève plus de ma conscience et de ma raison que de toute divinité existante.

Il continuait de s'exprimer lentement, il allait s'en sortir, peut-être même qu'il allait éviter l'exil. Quant à nous, nous approchâmes de notre but.

- Socrate, vous êtes accusés de corrompre la jeunesse de la ville, notamment d'enseigner les deux faits cités ci-dessus. Nous avons des preuves concrètes dans ce coffret.
Le dernier des accusateurs avait parlé.

Le chancelier amena le coffre en or sertie de belles émeraudes à l'archonte pour qu'il puisse examiner les preuves.


Désormais le sort de Socrate était scellé, il devait mourir, il n'essaierait pas de s'enfuir. Il y aurait un gros impact, il servirait d'exemple. La tâche suivante pouvait être commencée.


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