Le groupe traversa d'un pas pressé la dernière ruelle du quartier marchand, avant d'adopter une démarche plus posée en approchant d'une rue très fréquentée.

Cette rue menait en fait a la tristement célèbre place du Tortionnaire où, près de deux cents ans auparavant, le futur 1er empereur nomorde Aserrannor exhiba les quelques 2000 cadavres des défenseurs de Namba.

Aujourd'hui, on n'y trouvait que des échoppes et un marché a ciel ouvert. Les habitants de la cité avaient pris l'habitude d'y venir faire leurs achats, et le quartier ouest devint rapidement l'épicentre économique de la cité, tandis que le quartier marchand dépérissait lentement.

Une foule immense et hétéroclite se pressait là, une aubaine pour notre groupe qui se mêla à la foule avant de s'arrêter sur la volée de marche menant au Temple de Iathz, dieu protecteur de Namba. Depuis le temps de la conquête du rath, les Nomordes n'avaient jamais essayé de convertir les Nambaens, les laissant libre de leur croyance.

Les Nomordes n'avaient aucune croyance en une entité supérieure, mais vénéraient les ancêtres et la génération précédente.

Les histoires de conquête des pères et grands-pères berçaient leur enfance,ils ne vivaient que pour les imiter et, a leur tour, entrer dans la légende.

Ainsi pensait Vaetrem en regardant trois pretres avancer vers le temple, les bras chargés d'offrandes. Ils marchaient la tete basse et leurs lèvres se mouvaient au rythme d'une basse mélopée.

Il se tourna vers Najam , qu'il savait férue d'histoire.

-Dis moi, pourquoi il y a t'il un temple dans le quartier ouest et une cathédrale dans le quartier noble ?

-Tu penses vraiment que les nobles font leurs offrandes dans les mêmes lieux que les gens du peuple? répondit elle avec un sourire ironique.

Vaetrem rit, puis dit d'un ton où perçait la douleur :

-Je devrais le savoir mieux que quiconque...

-Cesse de te tourmenter va , dit elle en lui frappant l'épaule de son petit poing, ce n'était pas ta faute.

Elle connaissait les démons qui le hantaient, et savait que rien ne saurait les apaiser.

Quoi qu'en pense Vaetrem.....

-Tu sais que cela n'y changera rien

-Tu veux que je laisse ce crime impuni ,dit il en la regardant dans le blanc des yeux , tu crois que je peux oublier ?

-Personne ne te demande d'oublier,et surtout pas moi, il faut simplement que tu accepte le fait que cet incident fait partie intégrante de ton histoire.Il faudra bien un jour que tu l'accepte,tu ne peux te torturer de la sorte toute ta vie.

Vaetrem en avait assez. Elle était la seule qui connaissait son histoire et pourtant, elle ne le soutenait pas. Il cria au groupe de se préparer au départ avant de se tourner a nouveau vers Najam.

-Allons-y

Sa voix ne souffrait aucune contradiction,et ses brillaient d'une lueur inquiétante.

Elle soupira, avant de rejoindre le groupe d'un pas las .

Vaetrem avait prit la tête et avait mené le groupe au point de rendez vous convenu avec les rebelles quand un petit garçon heurta sa jambe et tomba. Celui- ci se releva puis lui fit signe de se baisser a sa hauteur.

Vaetrem tendit l'oreille, et le garçon lui chuchotât quelques mots a l'oreille que le groupe ne put entendre.
Il releva la tête au bout de quelque secondes et le garçon s'en fut rapidement en renversant un étal de légumes au passage.

-Que t'a t'il dit ? demanda Cirad d'un ton inquisiteur

-cet endroit n'est pas sur n'est pas sur répondit Vaetrem.

-Très bien alors que faisons nous ? demanda Foekon


Vaetrem réfléchit un instant avant de répondre:

-Nous allons....

Il ne put en dire plus car une vingtaine de soldats venaient de débarquer dans la rue soudain vide de tout passant ()

Un homme en armure noir sortit de la foule de garde et s'avança vers leur groupe d'un pas souple et rapide. Il exhibait deux kodachi a la ceinture et avait les cheveux coupés ras.Il avait l'allure parfaire d'un assassin et ses mouvements étaient empreints d'une grâce féline.

-J'aimerais éviter toute tentative d'évasion, aussi je vous préviens qu'une dizaine d'archers sont perchés sur les toits environnants et qu'ils ont reçu l'ordre de décocher leurs traits au moindre mouvement brusque.

En effet, une dizaines d'archers les tenaient en joug sur divers bâtiments proches.

-Vous allez donc gentiment nous suivre et le général décidera de ce qu'il adviendra de vos vies.

Il fit un signe a ses hommes qui s'emparèrent d'eux.
Ils se mirent ensuite en route vers le palais du gouverneur, dans le quartier est, aussi appelé quartier noble.