Note de la fic :
Publié le 08/06/2010 à 12:49:58 par Salmanzare
La Mort de mon Enfance (fin de la première partie)
Puzeaux. La grande demeure, maison bourgeoise au terrain démesuré ! Lorsqu'enfin je me trouve devant, je frisonne à l'idée de m'y perdre. Elle a l'allure de ces sombres manoirs que personne n'habite depuis des années et l'odeur de la vieille pierre, par dessus tout il y fait terriblement froid ! Je n'aime pas réellement rester dedans, je ne m'y sens pas à l'aise. Mais le jardin est un délice ! Complice de mes jeux d'enfants en chaque occasion, j'escalade les arbres et me cache au fond des buissons. Je peux y passer des heures un livre à la main sans qu'on me retrouve !
Et puis il y a l'école. Encore une fois la chance me sourit. Dans ce petit village où tout le monde se connaît depuis la maternelle, je suis la nouveauté ! Du professeur qui me prend en affection jusqu'aux filles qui me font la nouvelle coqueluche. Même les garçons ne parviennent pas à me jalouser en voyant en moi un nouveau compagnon au sourire toujours éclatant. Je suis un garçon heureux et me sens toujours invincible !
C'est l'année de Louise. Ma toute première copine. Cela s'est fait très vite et très simplement, comme toutes les amourettes d'enfants. Alors que je joue au ballon, Amélie, grande niaise devant l'Éternel se fait le relais entres les filles et moi. Multipliant les allers-retours pour me demander si untel me plaît. Et plutôt que me donner tout les noms d'un coup pour avoir une réponse immédiate, elle retourne faire un compte-rendu à ses amies après chaque proposition. Inlassablement, je répète « Non, elle ne m'intéresse pas ».
Dès le lendemain, lors d'un voyage en car, je tiens la main de Louise comme un trésor. « Tu veux être mon petit-ami ? » m'avait-elle demandé simplement tout en regardant par la fenêtre. Qu'il est simple d'être un enfant. En y repensant, je me dis qu'à cette époque, nous étions vraiment les rois du monde. Nous pouvions tout faire sans jamais réaliser le danger. Aujourd'hui, je m'étonne d'être encore en vie après toutes les absurdités que j'ai pu essayer de faire. Il y a tant d'insouciance, je me souviens avec amusement des gens que j'ai croisé à ce moment et me demande ce qu'ils sont devenus. Il y avait Maxime et Johny qui échangeaient leurs copines pour comparer, il y avait Flavien considéré comme un boulet collant et aussi Luc, la personne à éviter à tout prix ! Le toucher, c'était devenir contaminé ! Nous imaginions sa vie familiale horrible et tergiversons sur l'origine de son odeur nauséabonde. Je n'ai jamais eu pitié de lui, je le haïssais trop pour son manque d'hygiène.
Oui, ils sont si nombreux et aujourd'hui je n'en connais plus aucun. Ils sont tous sortis de ma vie un par un, restant enfermé dans ce petit village à jamais. Enclave sociale que je me suis efforcé de fuir dans les années qui viendront. Mais je n'en avais pas conscience à l'époque. Tout me réussissait alors.
Le seul conflit que j'ai rencontré à l'époque vint de Cécilia. Une des meilleures amies de Louise à l'époque, l'un de mes pires fléaux ! Elle commença à me vouer une haine terrible après j'eus repoussé ses avances. Elle ne me le pardonna jamais et chercha par tout les moyens à me nuire. Et croyez moi, l'imagination d'un enfant est sans limite pour trouver ce genre de choses. Plus d'une fois je me suis retrouvé chez elle face à sa mère qui souhait entendre des excuses pour ce que j'avais soi disant dit à sa fille chérie.
Quand j'y repense, je me rappelle les punitions assez douteuses d'un instituteur vieille France que j'aimais profondément pour son amour de l'enseignement. Mais quand à présent je repense à Yannick qui finissait toujours sous son bureau à quatre pattes, je me dis que tout le monde ne doit pas avoir le même souvenir. N'y voyez là rien de pervers de la part de cet homme, il a toujours été juste et droit, mais c'était pour lui le moyen de punir un élève en l'humiliant doucement devant la classe.
Oui la vie était parfaite jusqu'alors.
Enfin, je finis mon CM2. Et Louise me quitta sans véritable raison. Bien qu'il s'agissait d'un amour innocent, en deux ans je ne l'avais embrassé qu'une seule fois sur la bouche et ne la touchais presque jamais. Nous jouions un couple dont la romance se basait presque uniquement sur l'écriture de lettres d'amour, et cela nous suffisait amplement. Mais voilà qu'elle me quittait et ce rejet me sembla atroce et je ne pus jamais me résoudre à le comprendre. M'empêchant alors de faire confiance aux femmes et plaçant des blocages psychologiques lorsque je me retrouvais amoureux à nouveaux. Je n'osais plus déclarer ma flamme à qui que ce soit.
C'est de là que naquit un terrible constat : j'étais seul. Je réalisais qu'une fois de plus j'allais changer d'établissement, et donc par conséquent de vie à nouveau. Je pris conscience que je n'avais pas de véritables amis, que je n'avais jamais réussi à garder contact et que j'allais répéter une fois de plus le même schéma. Je ne pouvais rien y faire et mon père eut cette phrase terrible « Tu es en train de grandir ».
J'étais seul. Sans amis. Ca me brisa.
Ce fut la première mort.
Puzeaux. La grande demeure, maison bourgeoise au terrain démesuré ! Lorsqu'enfin je me trouve devant, je frisonne à l'idée de m'y perdre. Elle a l'allure de ces sombres manoirs que personne n'habite depuis des années et l'odeur de la vieille pierre, par dessus tout il y fait terriblement froid ! Je n'aime pas réellement rester dedans, je ne m'y sens pas à l'aise. Mais le jardin est un délice ! Complice de mes jeux d'enfants en chaque occasion, j'escalade les arbres et me cache au fond des buissons. Je peux y passer des heures un livre à la main sans qu'on me retrouve !
Et puis il y a l'école. Encore une fois la chance me sourit. Dans ce petit village où tout le monde se connaît depuis la maternelle, je suis la nouveauté ! Du professeur qui me prend en affection jusqu'aux filles qui me font la nouvelle coqueluche. Même les garçons ne parviennent pas à me jalouser en voyant en moi un nouveau compagnon au sourire toujours éclatant. Je suis un garçon heureux et me sens toujours invincible !
C'est l'année de Louise. Ma toute première copine. Cela s'est fait très vite et très simplement, comme toutes les amourettes d'enfants. Alors que je joue au ballon, Amélie, grande niaise devant l'Éternel se fait le relais entres les filles et moi. Multipliant les allers-retours pour me demander si untel me plaît. Et plutôt que me donner tout les noms d'un coup pour avoir une réponse immédiate, elle retourne faire un compte-rendu à ses amies après chaque proposition. Inlassablement, je répète « Non, elle ne m'intéresse pas ».
Dès le lendemain, lors d'un voyage en car, je tiens la main de Louise comme un trésor. « Tu veux être mon petit-ami ? » m'avait-elle demandé simplement tout en regardant par la fenêtre. Qu'il est simple d'être un enfant. En y repensant, je me dis qu'à cette époque, nous étions vraiment les rois du monde. Nous pouvions tout faire sans jamais réaliser le danger. Aujourd'hui, je m'étonne d'être encore en vie après toutes les absurdités que j'ai pu essayer de faire. Il y a tant d'insouciance, je me souviens avec amusement des gens que j'ai croisé à ce moment et me demande ce qu'ils sont devenus. Il y avait Maxime et Johny qui échangeaient leurs copines pour comparer, il y avait Flavien considéré comme un boulet collant et aussi Luc, la personne à éviter à tout prix ! Le toucher, c'était devenir contaminé ! Nous imaginions sa vie familiale horrible et tergiversons sur l'origine de son odeur nauséabonde. Je n'ai jamais eu pitié de lui, je le haïssais trop pour son manque d'hygiène.
Oui, ils sont si nombreux et aujourd'hui je n'en connais plus aucun. Ils sont tous sortis de ma vie un par un, restant enfermé dans ce petit village à jamais. Enclave sociale que je me suis efforcé de fuir dans les années qui viendront. Mais je n'en avais pas conscience à l'époque. Tout me réussissait alors.
Le seul conflit que j'ai rencontré à l'époque vint de Cécilia. Une des meilleures amies de Louise à l'époque, l'un de mes pires fléaux ! Elle commença à me vouer une haine terrible après j'eus repoussé ses avances. Elle ne me le pardonna jamais et chercha par tout les moyens à me nuire. Et croyez moi, l'imagination d'un enfant est sans limite pour trouver ce genre de choses. Plus d'une fois je me suis retrouvé chez elle face à sa mère qui souhait entendre des excuses pour ce que j'avais soi disant dit à sa fille chérie.
Quand j'y repense, je me rappelle les punitions assez douteuses d'un instituteur vieille France que j'aimais profondément pour son amour de l'enseignement. Mais quand à présent je repense à Yannick qui finissait toujours sous son bureau à quatre pattes, je me dis que tout le monde ne doit pas avoir le même souvenir. N'y voyez là rien de pervers de la part de cet homme, il a toujours été juste et droit, mais c'était pour lui le moyen de punir un élève en l'humiliant doucement devant la classe.
Oui la vie était parfaite jusqu'alors.
Enfin, je finis mon CM2. Et Louise me quitta sans véritable raison. Bien qu'il s'agissait d'un amour innocent, en deux ans je ne l'avais embrassé qu'une seule fois sur la bouche et ne la touchais presque jamais. Nous jouions un couple dont la romance se basait presque uniquement sur l'écriture de lettres d'amour, et cela nous suffisait amplement. Mais voilà qu'elle me quittait et ce rejet me sembla atroce et je ne pus jamais me résoudre à le comprendre. M'empêchant alors de faire confiance aux femmes et plaçant des blocages psychologiques lorsque je me retrouvais amoureux à nouveaux. Je n'osais plus déclarer ma flamme à qui que ce soit.
C'est de là que naquit un terrible constat : j'étais seul. Je réalisais qu'une fois de plus j'allais changer d'établissement, et donc par conséquent de vie à nouveau. Je pris conscience que je n'avais pas de véritables amis, que je n'avais jamais réussi à garder contact et que j'allais répéter une fois de plus le même schéma. Je ne pouvais rien y faire et mon père eut cette phrase terrible « Tu es en train de grandir ».
J'étais seul. Sans amis. Ca me brisa.
Ce fut la première mort.
Commentaires
- DrBide
17/01/2011 à 22:28:18
Et merde need une suite