Note de la fic : Non notée
Publié le 21/12/2009 à 00:31:02 par Kaïm
Au-delà de l’horizon repose une grande île, en effet – un vaste continent. Kaïm y était quatre jours auparavant. Ensuite, ballotté dans la soute d’un cargo pendant trois jours et trois nuits, il a traversé la mer jusqu’à cette île.
« Je la connais, mais je ne l’ai jamais vue. » dit le garçon, baissant la voix.
Il lève la tête, détournant la lumière de la lune de son visage. Sa peau de chocolat se fond dans l’obscurité.
« Aimerais-tu y aller ? », demande Kaïm.
« Évidemment que j’aimerais. », répond le garçon sans hésitation. « Tous les enfants d’ici le veulent. »
« Tout le monde quitte l’île, je suppose. »
« Bien sur ! Les garçons comme les filles. Dès qu’ils sont assez vieux pour travailler, ils vont dans ‘l’autre pays’. Moi aussi, d’ici cinq ans… non, je serai prêt dans trois ans ! Je prendrai le bateau par lequel tu es arrivé ici, j’irai dans l’autre pays, je travaillerai dur et je mangerai des tonnes de bonnes choses. »
Le garçon lève la tête à nouveau.
Rivés sur l’océan, ses yeux brillent.
Ce sont des yeux pleins d’espoirs et de rêves.
Mais ils ne savent rien de cet ‘autre pays’. Il ne pourra jamais rien en savoir tant qu’il restera ici.
Pas un seul des jeunes gens qui ont traversé la mer, leurs yeux brillant comme ceux du garçon avec des espoirs et des rêves, n’est revenu. « Bien sûr qu’ils ne sont pas revenus ! », répondrait le garçon. « L’autre pays est tellement plus amusant, il n’y a pas de raison de revenir ! »
Le garçon croit que le bonheur l’attend dans l’autre pays, dont il ne sait rien.
C’est seulement lorsqu’ils quittent l’île, que ces gens à la peau marron apprennent que leur peau est d’une couleur différente de celle des gens de l’autre pays.
Que le langage de l’île ne leur est d’aucune utilité dans l’autre pays.
Que les gens de l’autre pays regardent les insulaires avec des yeux froids.
Que le seul moyen pour eux de rencontrer des gens avec la même peau marron, la même langue, et le même lieu de naissance est de se rendre dans le ghetto de la ville.
Les premiers mots que le garçon était sûr d’apprendre dans le langage de l’autre pays seraient ceux que les gens de là -bas utilisaient pour les gens comme lui; ‘immigré clandestin’.
D’ici qu’il les ait appris, ses espoirs et ses rêves s’écrouleraient dans le ghetto.
« Je la connais, mais je ne l’ai jamais vue. » dit le garçon, baissant la voix.
Il lève la tête, détournant la lumière de la lune de son visage. Sa peau de chocolat se fond dans l’obscurité.
« Aimerais-tu y aller ? », demande Kaïm.
« Évidemment que j’aimerais. », répond le garçon sans hésitation. « Tous les enfants d’ici le veulent. »
« Tout le monde quitte l’île, je suppose. »
« Bien sur ! Les garçons comme les filles. Dès qu’ils sont assez vieux pour travailler, ils vont dans ‘l’autre pays’. Moi aussi, d’ici cinq ans… non, je serai prêt dans trois ans ! Je prendrai le bateau par lequel tu es arrivé ici, j’irai dans l’autre pays, je travaillerai dur et je mangerai des tonnes de bonnes choses. »
Le garçon lève la tête à nouveau.
Rivés sur l’océan, ses yeux brillent.
Ce sont des yeux pleins d’espoirs et de rêves.
Mais ils ne savent rien de cet ‘autre pays’. Il ne pourra jamais rien en savoir tant qu’il restera ici.
Pas un seul des jeunes gens qui ont traversé la mer, leurs yeux brillant comme ceux du garçon avec des espoirs et des rêves, n’est revenu. « Bien sûr qu’ils ne sont pas revenus ! », répondrait le garçon. « L’autre pays est tellement plus amusant, il n’y a pas de raison de revenir ! »
Le garçon croit que le bonheur l’attend dans l’autre pays, dont il ne sait rien.
C’est seulement lorsqu’ils quittent l’île, que ces gens à la peau marron apprennent que leur peau est d’une couleur différente de celle des gens de l’autre pays.
Que le langage de l’île ne leur est d’aucune utilité dans l’autre pays.
Que les gens de l’autre pays regardent les insulaires avec des yeux froids.
Que le seul moyen pour eux de rencontrer des gens avec la même peau marron, la même langue, et le même lieu de naissance est de se rendre dans le ghetto de la ville.
Les premiers mots que le garçon était sûr d’apprendre dans le langage de l’autre pays seraient ceux que les gens de là -bas utilisaient pour les gens comme lui; ‘immigré clandestin’.
D’ici qu’il les ait appris, ses espoirs et ses rêves s’écrouleraient dans le ghetto.