Je m'appelle Fabien, je suis en seconde au lycée Jean Jaurès dans un trou paumé, deux cents kilomètres au Sud de Paris. Pour être plus précis, je suis en seconde B. J'ai donc seize ans puisque je n'ai jamais redoublé. Je suis ni grand ni petit, à peu près un mètre soixante-quinze, je suis brun et je pèse soixante-trois kilogrammes, mais pour la fiche d'identité, on s'en fout. Tout ce qu'il y a à savoir, c'est que je suis plutôt no-life mais pas asocial, je m'entends avec tout le monde et je sais que en cas de pépin, je peut compter sur pas mal de monde. Côté filles, je suis plutôt timide, enfin, vous voyez le genre…
Mon lycée est assez grand: environ trois hectares de terrain, quatre bâtiments de cours, un bâtiment administratifs, une salle de sport, une salle de gym… Bref, il y a de quoi faire. Ai-je oublié de préciser que mon lycée sert aussi de collège? Il y a donc environ deux milles élèves qui vont de la 6è à la terminale. Dernièrement le directeur à dépensé une petite fortune pour informatiser le complexe: huit salles de vingt-cinq ordinateurs, toutes les salles de cours ont été équipées d’un ordinateur et d’un projecteur avec stylet (les profs pointent le tableau avec le stylet et ça remplace la souris, High-Tech, je vous disais), mais le plus invraisemblable, c’est à l’entrée du lycée que ça s’opère: un portique électronique qui empêche quiconque de passer avec un appareil électronique, du genre téléphone portable, console portable, mp3… Après s’être fait dépouiller de toute trace de technologie, on doit poser sa main droite sur un boîtier qui reconnaît l’empreinte de votre main et vous valide en tant que présent. Le même système a été mis en place au self pour remplacer l’éternelle carte à bande magnétique. Bref, on se croirait en prison. Maintenant que le décors est planté, je vais vous raconter la pire journée de ma vie, ainsi que celle de tous ceux qui étaient dans le collège se jour-là…