Note de la fic : Non notée

Overwatch : Le monde aura toujours besoin de Héros.


Par : MarianCross
Genre : Action
Statut : En cours, sweet quotidienne



Chapitre 19 : Le Maréchal Klüd


Publié le 16/09/2016 à 23:52:03 par MarianCross

Klüd … Quelle plaie … songea Lacroix tandis que son regard se perdait au-delà du hublot de la navette, traçant au travers des nuages. Il soupira longuement tandis qu’il passait une main dans ses cheveux blonds. Soudain, un cri de surprise retentit un peu plus loin :

- Tu triches, s’indigna Lena, avachie sur la table, déconfite face au regard amusé et bienveillant d’Angela qui venait de balayer sa reine aux échecs.
- N’oublies pas que je suis médecin, ricana Ziegler en croisant ses jambes.
- Aaaah, ça n’a rien voir, baragouina Lena en s’enfonçant dans son fauteuil, frustrée par la défaite qu’elle s’apprêtait à essuyer. C’était désormais à son tour de jouer.

Angela attendait patiemment que la petite se décide à jouer, c’est alors que son regard croisa celui de Morrison, à l’arrière de la navette. Celui-ci détourna immédiatement les yeux avec un air insolent, pour finalement observer son ami de toujours, enchaîner à son siège, juste à côté de lui.

- Jack, murmura Reyes, las. Ce dernier ne prêta pas l’oreille et songeait à la femme qu’il avait perdu, envahi par un immense torrent de chagrin mêlé de haine. Jack, insista Reyes en levant sa tête encapuchonnée. Morrison grogna, signe qu’il écoutait ce qu’il avait à lui dire. Détache-moi.
- Tu me fatigues, on dirait un gamin, siffla Jack en le toisant du regard. Il ne portait pas sa visière.
- Je mourrai d’envie de te voir avec ses menottes, rétorqua Reyes d’une voix glaçante.
- Le problème, c’est que même dans la mort, je reste plus intelligent que toi.

Piqué au vif, Reyes se leva d’un bond mais fût aussitôt électrocuté. Il s’abstint de crier et se laissa lourdement retomber sur son siège.

- Tu n’as jamais su canaliser tes émotions, continua Jack sans même le regarder. Voilà ton problème. Reyes grogna pour acquiescer les dires de son camarade.
- C’est encore plus difficile depuis … Il ne termina pas sa phrase, sa tête encapuchonné s’abaissa. Ce masque ne laissait rien transparaître, et pour Jack pouvait sentir la détresse de son vieil ami, un appel au secours qui le toucha au plus profond de lui-même. Ses yeux s’écarquillèrent, il voulait le réconforter, mais n’avait jamais été très bon pour cela.
- Je comprends … se contenta-t-il de répondre. Jack se pencha vers lui et lui donna une bonne tape fraternelle dans l’épaule. Il s’approcha des entraves et glissa dans leur serrure la clé pour les désactiver. Une douce et imperceptible mélodie émana des outils de contrainte tandis que Reyes relevait la tête vers son ami. Jack soutint son regard à travers le masque, lui faisant passer un message très clair sans même parler. Le moindre écart sera sévèrement puni. Le mexicain fît craquer ses phalanges, sans dire un mot.

Un peu plus loin, appuyé contre le mur, McCree observait la scène, silencieux. Il tira une bouffée sur son cigare puis l’attrapa avec deux doigts pour le sortir de sa bouche. Il ne comprenait toujours pas ce qu’il faisait ici, mais avait bien compris qu’en se comportant correctement, il serait plus aisé pour lui de vivre. Le sort réservé à Reyes était cruel mais nécessaire.

De tous les chiens de garde, celui-ci était certainement le plus dangereux, Jesse avait pût en faire les frais lors de sa capture. De ce fait, s’il avait son mot à dire, il n’approuverait pas la décision de Jack de lui retirer les menottes. Néanmoins, à force d’observer les autres, il comprit très vite que Jack était un homme d’expérience, quelqu’un qui ne laissait rien au hasard, et en ce sens il était probablement le seul en qui il plaçait un petit peu de confiance. Il était néanmoins inquiet pour lui.

Depuis que Jesse était arrivé, il avait pût discuter deux trois fois avec Morrison. Il avait très bien cerné le mal qui le rongeait, un mal grandissait qui pourrait causer sa propre perte, et la chute d’Overwatch. La mort de sa femme l’avait profondément affecté, c’était évident, Jesse n’avait pas besoin d’être un vieux de la vieille pour en arriver à tirer une telle conclusion. Pourtant, c’était comme-ci personne n’en avait rien à faire. Il avait bien capté les échanges de regards que s’envoyaient Morrison et le Commandant, et pourtant, ces deux-là ne se parlaient jamais. Il pensa tout d’abord que leur relation était comme un amour interdit, mais il compris très vite que Jack semblait ressentir plus de haine que d’amour pour Ziegler. Un mal rongeait cet homme, et c’est en songeant à ce mal qu’il écrasa son cigare, le visage défiguré par le scepticisme. Les intentions de Jesse étaient très claires, il ne souhaitait pas s’éterniser à Overwatch plus que nécessaire.

Overwatch arriva au château d’Eichenwalde en fin d’après-midi, alors le soleil se mourrait à l’horizon. Le château, logé au centre d’un petit village était bordé par des plaines enfumées, pleines de carcasses, témoin des nombreux assauts Omniacs repoussés par la fabuleuse armée de la Fédération. Après avoir obtenu les autorisations relatives à l’atterrissage, Lena fît atterrir le vaisseau sur l’une des tours aménagées en aire de décollage.

Un soldat de la Fédération en armure conquérant s’approcha d’un pas lourd, armé d’un énorme canon gauss :

- Mes hommages Commandant, le Maréchal Klüd vous attends, annonça-t-il alors avec un ton révérencieux.
- Il ne me semble pas avoir prévenu le Maréchal de notre venue, rétorqua Angela en se retournant vers Lacroix qui haussa les épaules, tirant une moue d’incompréhension. Le regard de sa jeune femme se balada sur chacun de ses hommes.
- Nos radars sont toujours fonctionnels, remarqua le soldat. D’ailleurs, le Maréchal est très contrariée par votre subite « intrusion » dans notre espace aérien.
- Pardon ? lâcha Lacroix en haussant les sourcils. Notre « intrusion », vous dites ?
- Notre politique est actuellement en train de drastiquement changer en terme de relations internationales … regretta le militaire de la Fédération. Mais le Maréchal Klüd vous en parlera mieux que moi, termina t’il en les invitant à le suivre. Lacroix et Ziegler échangèrent un regard étonné puis lui emboitèrent le pas.

Après avoir descendu une série d’escalier, le groupe arriva au pied de la tour, ils traversèrent une cour, puis s’engagèrent sur un pont en pierre avant de se retrouver face à d’immenses portes en bois. Les gardes ouvrirent portes grâce à la force surhumaine que leur conférait leurs armures et le groupe s’engagea à l’intérieur.

Lorsque Lacroix s’avança pour entrer, les fusils des militaires de la Fédération se braquèrent sur lui. Aussitôt, Angela laissa échapper un cri de surprise et écarta les bras, Morrison pointa son fusil d’assaut, McCree attrapa son revolver et Lena ses deux pistolets à impulsions, l’air farouche. La situation devenait tendue. Au milieu de ce qui s’apparentait à devenir une véritable boucherie, Reyes se trouvait sans arme. Il soupira si fort que cela en fût gênant. Le soldat qui les avait guidés aboya en allemand sur les deux gardes, une vive conversation s’engagea entre le plus virulents des gardes et lui. La visière de leur guide s’effaça finalement, et ce dernier, soupirant, annonça la nouvelle en levant le menton vers le Directeur d’Overwatch :

- Le Maréchal Klüd ne souhaite pas vous voir … Lacroix rit jaune, cherchant autour de lui quelque chose du regard.
- Comment ça ? s’étonna Angela, un peu paniquée. Le soldat qui les avait accompagnés hésitait à répondre.
- Encore une histoire d’amour qui a mal tourné, railla Jesse en mâchant un chewing-gum. J’en ai marre de ces conneries.
- C’est bon, rétorqua Lacroix avec un franc sourire, d'un ton conciliant. Je comprends la décision du Maréchal et je la respecte, annonça-t-il alors à la surprise générale, stupéfiant littéralement Angela. Je vous attendrais ici. Le Commandant Ziegler ne trouvait pas les mots, elle se contenta alors de suivre le militaire à l’intérieur, tandis que McCree décochait un regard désapprobateur au Directeur qui lui répondit avec un sourire amusé, presque gêné, en coin.

Une fois ses hommes à l’intérieur, Lacroix se détourna de la porte et posa ses coudes sur le rebord du pont. Un ruisseau s’écoulait sous les fondations. Gérard s’enivra du doux clapotis de l’écoulement de l’eau. Au loin, s’étendait à perte de vue des plaines verdoyantes, malheureusement jonchées de cratères et autres débris. Athéna n’avait finalement pas tort lorsqu’elle affirmait que c’était un coin magnifique. Sans la guerre, cet endroit serait certainement un havre de paix. Le visage glacial de Klüd revint à l’esprit de Lacroix. Glacial, mais terriblement magnifique. Un sourire encore plus large se dessina sur les lèvres de Gérard en repensant à cette fois où il l’avait embrassé à Berlin, du temps où il travaillait pour les Forces Spéciales Françaises. Si sauvage, si fougueuse. Il ricana finalement sans pouvoir se retenir. Il ne s’était pas vraiment séparé dans de bonnes conditions, mais cela importait peu à Lacroix.

A l’intérieur, le guide donnait les dernières consignes à Overwatch avant leur entrevue avec le Maréchal Klüd. Elle était très pointilleuse sur la manière dont les gens s’adressaient à elle et accordait un point d’honneur au respect de la hiérarchie. Dans l’armée de la Fédération, les Maréchaux représentent le plus haut échelon militaire.

Lena imaginait déjà la peau ridée de Klüd, encore une femme de la vieille école, songea-t-elle. Les anciens sont vraiment lourds.

( Ending :
)

Lorsque finalement les portes du bureau de Klüd s’ouvrirent, le Maréchal, de dos, triait les livres de son étagère derrière son bureau qui faisait face au groupe. Reinhardt était aux côtés d’une jeune femme à la crinière jais, sur le côté.

- Mes respects, Maréchal. Commandant Ziegler, Overwatch, vous nous attendiez, je crois.

Un long silence s’installa, lorsqu’enfin le Maréchal termina de ranger son dernier livre. Elle portait une armure conquérant surmonté d’un pardessus de cérémonie noir sur le contour duquel se baladaient trois bandes dorées, dû à son grade. Lorsqu’elle se retourna finalement, Angela n’en crût pas ses yeux. Elle avait l’impression d’avoir un mort devant elle.

Klüd était le portrait craché de la Chancelière Von Hammersmarck.


Commentaires

Aucun commentaire pour ce chapitre.