Note de la fic :
Publié le 13/08/2009 à 10:10:24 par Salmanzare
Scène 6 :
- Merde ! Jura l'infirmière en se prenant les pieds dans une machine complexe.
La pauvre tenta de se rattraper en vain et s'effondra sur le vieil homme. L'homme n'eut aucun mouvement, comme si le choc ne l'avait pas atteint. Gisèle eut un regard perplexe dans un premier temps puis horrifié dans un second. Elle se rendit compte que dans sa chute, elle avait arraché plusieurs fils.
Elle recula d'un pas et se demanda ce qu'il fallait faire dans ces cas là. C'était son premier jour et elle commençait déjà les gaffes. Elle s'en mordit les doigts. Puis, sa conscience professionnelle reprenant le dessus, elle se pencha sur le vieillard. La respiration se faisait de plus en plus lente, il était en train de mourir ! Par sa faute ?
- Venez vite ! On a un problème avec l'un des patients !
Le médecin de garde déboula dans la chambre et commença à ausculter le mourant. Il sortit plusieurs appareils en vain, fit la moue puis pesta en voyant les fils arrachés. Il s'acharna pendant cinq minutes puis renonça. Il n'y avait plus rien à faire. Il regarda sa montre.
- Heure du décès : 23h45.
- Je suis désolé Docteur.
- Vous pouvez l'être, il est mort...
- J'ai tué cet homme. Mon Dieu !
- Ne vous en voulez pas trop, précisa le médecin avec un sourire conciliant. Ca fait 60 ans que Monsieur Edouard dort ici. Il coûtait cher à l'hôpital ! Après tout, ce n'est pas si mal. Je dirais dans le rapport qu'il est mort de façon naturelle.
Gisèle regarda le vieillard au visage impassible. Le pauvre. Il était mort si soudainement, et n'en n'avait même pas eu conscience.
- 60 ans Docteur ?
- Même un peu plus. Il y a eu des complications à sa naissance, puis il est tombé dans le coma. L'euthanasie n'étant pas légal, que voulez vous faire ?
- Il ne s'est jamais réveillé ?
- Si parfois. Pendant de brefs minutes, il avait des sursauts et se mettait à hurler. On aurait dit qu'il était terrorisé. Puis il se mettait à dormir de nouveau.
- Pauvre homme. Il n'aura pas eu le temps de vivre.
- C'est peut être mieux comme ça. Il n'aura jamais eu à souffrir d'une vie trop douloureuse.
- C'est triste de se dire qu'il a passé sa vie à rêver tout seul. Ca a du être si long... Ne pas connaître la réalité et vivre dans son rêve.
- Où se trouve la réalité ? Nous sommes peut-être le rêve... Murmura le médecin avant de refermer le dossier qu'il tenait entre les mains.
- Merde ! Jura l'infirmière en se prenant les pieds dans une machine complexe.
La pauvre tenta de se rattraper en vain et s'effondra sur le vieil homme. L'homme n'eut aucun mouvement, comme si le choc ne l'avait pas atteint. Gisèle eut un regard perplexe dans un premier temps puis horrifié dans un second. Elle se rendit compte que dans sa chute, elle avait arraché plusieurs fils.
Elle recula d'un pas et se demanda ce qu'il fallait faire dans ces cas là. C'était son premier jour et elle commençait déjà les gaffes. Elle s'en mordit les doigts. Puis, sa conscience professionnelle reprenant le dessus, elle se pencha sur le vieillard. La respiration se faisait de plus en plus lente, il était en train de mourir ! Par sa faute ?
- Venez vite ! On a un problème avec l'un des patients !
Le médecin de garde déboula dans la chambre et commença à ausculter le mourant. Il sortit plusieurs appareils en vain, fit la moue puis pesta en voyant les fils arrachés. Il s'acharna pendant cinq minutes puis renonça. Il n'y avait plus rien à faire. Il regarda sa montre.
- Heure du décès : 23h45.
- Je suis désolé Docteur.
- Vous pouvez l'être, il est mort...
- J'ai tué cet homme. Mon Dieu !
- Ne vous en voulez pas trop, précisa le médecin avec un sourire conciliant. Ca fait 60 ans que Monsieur Edouard dort ici. Il coûtait cher à l'hôpital ! Après tout, ce n'est pas si mal. Je dirais dans le rapport qu'il est mort de façon naturelle.
Gisèle regarda le vieillard au visage impassible. Le pauvre. Il était mort si soudainement, et n'en n'avait même pas eu conscience.
- 60 ans Docteur ?
- Même un peu plus. Il y a eu des complications à sa naissance, puis il est tombé dans le coma. L'euthanasie n'étant pas légal, que voulez vous faire ?
- Il ne s'est jamais réveillé ?
- Si parfois. Pendant de brefs minutes, il avait des sursauts et se mettait à hurler. On aurait dit qu'il était terrorisé. Puis il se mettait à dormir de nouveau.
- Pauvre homme. Il n'aura pas eu le temps de vivre.
- C'est peut être mieux comme ça. Il n'aura jamais eu à souffrir d'une vie trop douloureuse.
- C'est triste de se dire qu'il a passé sa vie à rêver tout seul. Ca a du être si long... Ne pas connaître la réalité et vivre dans son rêve.
- Où se trouve la réalité ? Nous sommes peut-être le rêve... Murmura le médecin avant de refermer le dossier qu'il tenait entre les mains.
Commentaires
- Pseudo supprimé
16/08/2009 à 22:26:30
Un seul mot : énorme !
j'adore le message que tu passes.
J'attends la prochaine fic avec impatience. - KasCitron
14/08/2009 à 00:20:19
Ça sert a rien de le féliciter... Il et doué et il le sait déjà
Raclure, tu écris vraiment bien , tu nous fais un recueil ? - Zac
13/08/2009 à 14:31:09
une fic aussi bien faite c'est rare , jolie travail et j'en redemande ^^
- Liez
13/08/2009 à 13:32:32
Absolument génial, comme d'habitude, époustoufflant, très bien écrit, j'ai reconnu ton style dès le premier chapitre et j'ai vérifié : Oui, c'était bien toi, Salmanzare.
Une fiction comme il y'en a de trop rares...