Note de la fic :
Publié le 11/08/2009 à 19:16:41 par Salmanzare
Chapitre 3 :
Les faits étaient là. Il fallait s'y résoudre. L'échantillon était insuffisant mais c'était tout de même troublant. Tous les cas contrôlés était positifs, le sien compris. Son coeur se serra à cette idée. Le sien compris. Dans sa main droite, il tenait une fiole contenant le traitement Z. Sa main tremblait. La fiole aussi était positive ! Et c'était la même chose pour les dix autres dans l'armoire. Il prit un mouchoir et s'essuya le front. C'était trop énorme pour être vrai. Homme laissa échapper un hoquet de détresse, et se laissa tomber sur la chaise. Il devait prévenir quelqu'un. Mais qui ? Son département ? Le conseil scientifique ? Humain lui même ?
Il regarda une nouvelle fois la fiole. Oui, pas de doute. Il était stérile. Lui et beaucoup d'autres. Tous bénéficiaires du traitement Z ! Il regarda nerveusement Femme. Il n'osait pas lui dire. Peut être se trompait-il après tout, l'espoir subsistait non ? Il se promit de faire encore quelques tests avant de s'alarmer davantage.
Femme surgit dans son dos. Elle l'embrassa dans le cou puis lui tendit une enveloppe à son nom. Enfin un réponse !
- Tu l'ouvres ? susurra Femme.
Homme ouvrit délicatement l'enveloppe pour en sortir la lettre. Il la déplia puis commença à la lire. Il regarda Femme et secoua négativement la tête. Il tendit la main vers elle pour la prendre contre lui. Mais elle s'assit sur la chaise et sanglota la tête enfouie dans ses mains.
- C'est non. bredouilla Homme. Nous ne sommes pas compatibles, mais il y a une liste jointe où on nous propose des partenaires plus enclin.
Femme sanglota de plus belle à cette idée et s'enfuit en courant. Les mauvaises nouvelles s'enchaînaient. Elle s'en remettra pensa Homme. Après tout, Humain sait ce qui... Homme n'alla pas jusqu'au bout de sa pensée. Depuis quelques semaines, le doute l'envahissait... Où se trouve la vérité ?
Il sortit de sa poche le petit livre qui ne le quittait plus depuis qu'il avait commencé à le lire. Il l'ouvrit et poursuivi sa lecture là où il s'était arrêté.
«M. Gris n'était à présent plus le seul à montrer fièrement sa tache. Depuis le jour où il avait décidé de la dévoiler au monde, d'autres s'étaient joints à lui. Au début, ils avaient été des parias. Mais le mouvement commençait à prendre de l'ampleur. Certains parlaient même de créer une Nation où toutes les taches seraient autorisés. «Nous voulons de la couleur» scandaient les jeunes militants avant d'aller peindre les maisons grises.
Mais c'était loin d'être une partie de plaisir. Le régime en place faisait en sorte de garder son peuple dans l'obscurantisme. Les colorés étaient néfastes et dangereux. Ils polluaient, ils salissaient, ils étaient des hérétiques en puissance et volaient les enfants. De véritables monstres.
M. Gris avait beau être le prophète de ce nouveau mouvement, c'était un homme ordinaire. Et les hommes ordinaires sont mortels. Ils fut assassiné et l'on fit croire à la population que c'était la seule solution, que ce monstre prévoyait d'empoisonner l'eau.
Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qu'en tuant un prophète on donnait naissance à un martyr ! Le mouvement ne mit pas longtemps à retrouver une tête pensante. La Révolution Colorée était en marche !»
Homme reposa le livre. Comme toujours, il fut troublé par le pouvoir des mots. Tout en lisant, il se mettait à réfléchir ! Et plus il avançait dans ce récit, plus les paroles d'Humain devenait caricaturales. Il jeta un regard aux éprouvettes et frissonna. Il faisait si froid soudainement.
Traitement Z. Stérilité. Machines incubatrices. Matrice. Humain... Sa main s'égara sur le téléphone. Il eut une petite hésitation, puis composa le numéro.
- Ici le Professeur Homme 340-AZ, je viens de déceler une anomalie majeure dans l'un des produits du laboratoire.
- Ne quittez pas, nous transmettons votre appel.
Une musique se déclencha et Homme ne put s'empêcher de poser sa main sur son coeur et fredonner l'Hymne. Il attendit ainsi une dizaine de minutes puis une voix grave se fit entendre.
- Central à l'appareil.
- Ecoutez, je suis le Professeur Homme 340-AZ du département C. En faisant des recherches, je me suis aperçu que le traitement Z agissait comme un spermicide définitif ! Si nous ne réagissons pas immédiatement, nous risquons la stérilisation de toute la population masculine !
- Attendez un instant, je vérifie votre fiche.
- C'est urgent Monsieur !
- Je viens de vérifier et votre secteur n'est pas habilité à travailler sur ce traitement. Vous êtes en infraction par ce fait et votre rang de type A ne permet pas une transgression.
- Vous ne comprenez donc pas ? Nous courons à notre perte, il faut au plus vite lancer une expertise à grande échelle !
- Un mot de plus est vous serez en état d'arrestation pour déviance.
Homme raccrocha le coeur gros. Voilà qu'on le prenait pour un déviant. En était-il un ? Non, tout de même ! Il glissa sa main dans sa poche et sentit le contact de la couverture rugueuse de son livre. Peut être que si finalement... Mais les faits étaient là ! Il fallait bien que quelqu'un prenne les choses en mains.
Et si on le condamnait pour déviance ? Et si la population disparaissait à cause d'une stérilisation massive ? Homme jugea que la question ne se posait pas. Il appela le chef de son département et expliqua qu'il souhaitait faire une conférence sur de nouvelles avancées médicales.
- Quand ?
- Demain. souffla Homme.
- Tu veux organiser ça de façon si rapide ?
- Tout est déjà prêt. Si je ne me trompe pas, cela va révolutionner tout ce qu'on connaît !
- Tu ne veux toujours pas m'en dire plus ?
- Je ne peux pas... C'est trop risqué... Mais je t'assure que cela peut changer notre avenir.
- Bon, je vais essayer de réunir le plus de monde possible.
- Merci...
Homme contempla la salle tout en songeant que c'était peut être sa dernière chance. Ils étaient tous là, son département complet ainsi que les services voisins. Tous tenus en haleine à l'idée d'une révolution de la médecine. S'ils savaient... Il remarqua même une caméra au fond de la salle. Il leva les bras pour amener le silence, prit un verre d'eau et se pencha vers le pupitre pour mieux s'adresser à son public.
- L'heure est grave et notre futur est compromis ! A cause de qui ? Je ne sais pas ! Mais j'en ai découvert le moyen d'action ! J'ai analysé une centaine d'échantillon de sperme. La particularité ? Tous stériles, et tous ont consommé le traitement Z. Certains me diront que c'est une coïncidence et que ce genre d'étude se fait à plus grande échelle. Soit. Mais le plus troublant est que dans chaque traitement Z se trouve un puissant spermicide !
Tout en parlant, Homme faisait afficher sur l'écran les photos de ses recherches. Les murmures se faisaient plus fort, et une sourde angoisse se créaient chez les hommes présents.
- Il faut lancer une étude au plus vite et arrêter de mettre à disposition le traitement Z. Nous risquons de... Disparaître. Nous allons devoir coordonner nos efforts pour nous sortir de ce mauvais pas. Il est peut être déjà trop tard !
La salle s'embrasa, les gens se levaient pour commencer à hurler leurs questions. Homme se tourna vers la caméra et dans un murmure adressa une courte prière :
- Aidez-nous...
Les faits étaient là. Il fallait s'y résoudre. L'échantillon était insuffisant mais c'était tout de même troublant. Tous les cas contrôlés était positifs, le sien compris. Son coeur se serra à cette idée. Le sien compris. Dans sa main droite, il tenait une fiole contenant le traitement Z. Sa main tremblait. La fiole aussi était positive ! Et c'était la même chose pour les dix autres dans l'armoire. Il prit un mouchoir et s'essuya le front. C'était trop énorme pour être vrai. Homme laissa échapper un hoquet de détresse, et se laissa tomber sur la chaise. Il devait prévenir quelqu'un. Mais qui ? Son département ? Le conseil scientifique ? Humain lui même ?
Il regarda une nouvelle fois la fiole. Oui, pas de doute. Il était stérile. Lui et beaucoup d'autres. Tous bénéficiaires du traitement Z ! Il regarda nerveusement Femme. Il n'osait pas lui dire. Peut être se trompait-il après tout, l'espoir subsistait non ? Il se promit de faire encore quelques tests avant de s'alarmer davantage.
Femme surgit dans son dos. Elle l'embrassa dans le cou puis lui tendit une enveloppe à son nom. Enfin un réponse !
- Tu l'ouvres ? susurra Femme.
Homme ouvrit délicatement l'enveloppe pour en sortir la lettre. Il la déplia puis commença à la lire. Il regarda Femme et secoua négativement la tête. Il tendit la main vers elle pour la prendre contre lui. Mais elle s'assit sur la chaise et sanglota la tête enfouie dans ses mains.
- C'est non. bredouilla Homme. Nous ne sommes pas compatibles, mais il y a une liste jointe où on nous propose des partenaires plus enclin.
Femme sanglota de plus belle à cette idée et s'enfuit en courant. Les mauvaises nouvelles s'enchaînaient. Elle s'en remettra pensa Homme. Après tout, Humain sait ce qui... Homme n'alla pas jusqu'au bout de sa pensée. Depuis quelques semaines, le doute l'envahissait... Où se trouve la vérité ?
Il sortit de sa poche le petit livre qui ne le quittait plus depuis qu'il avait commencé à le lire. Il l'ouvrit et poursuivi sa lecture là où il s'était arrêté.
«M. Gris n'était à présent plus le seul à montrer fièrement sa tache. Depuis le jour où il avait décidé de la dévoiler au monde, d'autres s'étaient joints à lui. Au début, ils avaient été des parias. Mais le mouvement commençait à prendre de l'ampleur. Certains parlaient même de créer une Nation où toutes les taches seraient autorisés. «Nous voulons de la couleur» scandaient les jeunes militants avant d'aller peindre les maisons grises.
Mais c'était loin d'être une partie de plaisir. Le régime en place faisait en sorte de garder son peuple dans l'obscurantisme. Les colorés étaient néfastes et dangereux. Ils polluaient, ils salissaient, ils étaient des hérétiques en puissance et volaient les enfants. De véritables monstres.
M. Gris avait beau être le prophète de ce nouveau mouvement, c'était un homme ordinaire. Et les hommes ordinaires sont mortels. Ils fut assassiné et l'on fit croire à la population que c'était la seule solution, que ce monstre prévoyait d'empoisonner l'eau.
Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qu'en tuant un prophète on donnait naissance à un martyr ! Le mouvement ne mit pas longtemps à retrouver une tête pensante. La Révolution Colorée était en marche !»
Homme reposa le livre. Comme toujours, il fut troublé par le pouvoir des mots. Tout en lisant, il se mettait à réfléchir ! Et plus il avançait dans ce récit, plus les paroles d'Humain devenait caricaturales. Il jeta un regard aux éprouvettes et frissonna. Il faisait si froid soudainement.
Traitement Z. Stérilité. Machines incubatrices. Matrice. Humain... Sa main s'égara sur le téléphone. Il eut une petite hésitation, puis composa le numéro.
- Ici le Professeur Homme 340-AZ, je viens de déceler une anomalie majeure dans l'un des produits du laboratoire.
- Ne quittez pas, nous transmettons votre appel.
Une musique se déclencha et Homme ne put s'empêcher de poser sa main sur son coeur et fredonner l'Hymne. Il attendit ainsi une dizaine de minutes puis une voix grave se fit entendre.
- Central à l'appareil.
- Ecoutez, je suis le Professeur Homme 340-AZ du département C. En faisant des recherches, je me suis aperçu que le traitement Z agissait comme un spermicide définitif ! Si nous ne réagissons pas immédiatement, nous risquons la stérilisation de toute la population masculine !
- Attendez un instant, je vérifie votre fiche.
- C'est urgent Monsieur !
- Je viens de vérifier et votre secteur n'est pas habilité à travailler sur ce traitement. Vous êtes en infraction par ce fait et votre rang de type A ne permet pas une transgression.
- Vous ne comprenez donc pas ? Nous courons à notre perte, il faut au plus vite lancer une expertise à grande échelle !
- Un mot de plus est vous serez en état d'arrestation pour déviance.
Homme raccrocha le coeur gros. Voilà qu'on le prenait pour un déviant. En était-il un ? Non, tout de même ! Il glissa sa main dans sa poche et sentit le contact de la couverture rugueuse de son livre. Peut être que si finalement... Mais les faits étaient là ! Il fallait bien que quelqu'un prenne les choses en mains.
Et si on le condamnait pour déviance ? Et si la population disparaissait à cause d'une stérilisation massive ? Homme jugea que la question ne se posait pas. Il appela le chef de son département et expliqua qu'il souhaitait faire une conférence sur de nouvelles avancées médicales.
- Quand ?
- Demain. souffla Homme.
- Tu veux organiser ça de façon si rapide ?
- Tout est déjà prêt. Si je ne me trompe pas, cela va révolutionner tout ce qu'on connaît !
- Tu ne veux toujours pas m'en dire plus ?
- Je ne peux pas... C'est trop risqué... Mais je t'assure que cela peut changer notre avenir.
- Bon, je vais essayer de réunir le plus de monde possible.
- Merci...
Homme contempla la salle tout en songeant que c'était peut être sa dernière chance. Ils étaient tous là, son département complet ainsi que les services voisins. Tous tenus en haleine à l'idée d'une révolution de la médecine. S'ils savaient... Il remarqua même une caméra au fond de la salle. Il leva les bras pour amener le silence, prit un verre d'eau et se pencha vers le pupitre pour mieux s'adresser à son public.
- L'heure est grave et notre futur est compromis ! A cause de qui ? Je ne sais pas ! Mais j'en ai découvert le moyen d'action ! J'ai analysé une centaine d'échantillon de sperme. La particularité ? Tous stériles, et tous ont consommé le traitement Z. Certains me diront que c'est une coïncidence et que ce genre d'étude se fait à plus grande échelle. Soit. Mais le plus troublant est que dans chaque traitement Z se trouve un puissant spermicide !
Tout en parlant, Homme faisait afficher sur l'écran les photos de ses recherches. Les murmures se faisaient plus fort, et une sourde angoisse se créaient chez les hommes présents.
- Il faut lancer une étude au plus vite et arrêter de mettre à disposition le traitement Z. Nous risquons de... Disparaître. Nous allons devoir coordonner nos efforts pour nous sortir de ce mauvais pas. Il est peut être déjà trop tard !
La salle s'embrasa, les gens se levaient pour commencer à hurler leurs questions. Homme se tourna vers la caméra et dans un murmure adressa une courte prière :
- Aidez-nous...