Un échec de plus. Peu de sujet passe le test de niveau 2, et aucun n'a encore franchi le niveau 3.
Je commence à être démoralisé. Tant d'organisation, pour si peu de résultat. Une ville artificielle, des corps artificiels, des consciences, des vies, artificielles, créees en laboratoire, prenant tant de temps et d'argent, pour n'aboutir qu'à la mort.
Ce n'est pas que la mort me dérange. Loin de là. Je suis habitué à elle, elle fait partie de mon travail.
-Nettoyez le sol, et jetez le corps, dis-je en notant mes dernières remarques sur le sujet 348. Tuez 349 et 350 à vu. Ce ne sont que des clones sur le même programme que cet incapable.
Je tape mon code sur ma montre, et me téléporte au bureau.
Des scientifiques m'interpellent.
-Déjà rentré des tests ? L'un d'eux a réussi à s'en sortir ?
-Non. Les essai 340 à 350 sont des échecs. Comme les autres.
-Encore... Approchez s'il vous plait. J'aimerai que vous veniez jeter un oeil à la prochaine fournée.
Je me dirige dans son laboratoire, le précédent d'un pas. 10 tubes de verre plein de liquide bleu montent du sol au plafond, avec des corps en pleine croissance en leurs coeurs. La lumière est presque aveuglante. J'approche d'un ordinateur, pointé du doigt par le scientifique.
-Vous voyez, nous avons réussi à coder leurs ADN pour rendre ceux-ci bien plus agressifs, et au contraire des précédents essais, ils méprisent la vie humaine, au lieu de l'admirer, marmonna-t-il en montrant des lignes ADN sur l'écran.
-Eh bien, j'espère qu'ils seront plus compétents.
Sur ces mots, je pars, en lui laissant les notes de la soirée.
Peut-être que ces tests sont trop difficiles, peut-être n'ont-ils pas lieu d'être. Non. Je dois arrêter de raisonner de la sorte, nous avons besoin de ces tests, nous avons besoin qu'ils marchent. Il en va de l'avenir de la race humaine.
Une alarme sonne. Des lumières rouges clignotes partout.
-ALERTE, un sujet s'est échappé, ALERTE, gronda l'haut-parleur. Le sujet s'échappe du laboratoire numéro 14.
Je me dirige rapidement vers le labo 14, à contre-sens, dans une vague de scientifiques s'enfuyant.
-Bon sang, qu'est-ce qu'il y a ?
-Le sujet B... C'est le sujet B, c'est lui qui s'échappe !!
Ca risque de mal aller ça. Je me met à courir, et arrive finalement dans le labo.
Les corps sans vie d'une dizaine de scientifiques sont au sol. Les lumières clignotes. L'unique tube en verre de la salle est brisé, et le sujet B est non loin de lui. C'est une femme, nue, ses cheveux noir lui collent le crâne, encore mouillés par le liquide du tube brisée par son évasion. Elle agrippa un homme à terre, par le cou, d'une seule main.
-Pi...Pitié... prononca-t-il faiblement, la gorge sérrée, litéralement.
Crac. Sa nuque fut brisée, sans aucune difficulté.
-Pitié ?
En prononcant ce mot, elle tourna sa tête vers moi, ses yeux rouges me transpereçant, au travers de ses cheveux.
En une fraction de seconde, elle jeta le corps à l'autre bout de la pièce, dans un gigantesque ordinateur, qui explosa. Un court-circuit coupa alors totalement les lumières. En même temps, elle se jeta par la fenêtre, fermée, en verre blindé, qui voltigea. Je me précipite alors vers cette fenêtre pour assister à sa chute, du 51ème étage.
La chute, très courte et interminable, se termina par un énorme impact dans le sol, duquel elle se releva, avant de se mettre à courir dans la ville.
-Bon sang... Encore heureux que la ville soit déserte.
Je prend la radio qui est attachée à ma ceinture.
-Préparez une troupe, on part en mission. On doit récupérer un projet.
Je ne sais pas si on en reviendra vivant... Mais une chose est sûre. Il faut récupérer ce sujet. C'est elle, l'avenir de la race humaine. Ce boulot est enfin intéressant.