Note de la fic :
Une Vie Mouvementée
Par : Goloump
Genre : Sentimental, Réaliste
Statut : Terminée
Chapitre 18 : Reste Avec Nous
Publié le 16/07/2014 à 12:33:18 par Goloump
On arriva devant chez elle, on sonna, personne ne vint ouvrir mais la porte n’était pas fermée à clé.
On rentra et un silence glacial régnait dans la maison :
-Sonia, Sonia criais-je
-Sonia !!!! criais Cher
Pas de réponse. Elle n’était peut-être pas là mais elle n’aurait pas laissé la porte ouverte. Non elle devait être là. On regarda partout au rez-de-chaussée mais personne. On monta alors à l’étage, le silence devenait de plus en plus pesant. Je fouillais dans la salle de bains quand tout à coup :
-Oh my gad s’écria Cher visiblement terrifié
Je redoutais le pire, en l’espace de quelques secondes, le temps de traverser le couloir, milles questions se bousculaient dans ma tête, qu’avait-t-elle donc vue de si terrifiant.
J’accouru immédiatement et je fus stupéfait, Cher immobile, se réfugia dans mes bras en pleurant. Elle me serrait fort face à l’effroyable découverte qu’elle venait de faire. Moi-même, je restais là, bouche bée.*Faire pause à cet endroit*.
Dans la chambre, Sonia était au centre de la pièce, un tabouret renversé à ses pieds, une corde soigneusement noué à sa barre de traction au mur (j’appris plus tard que c’était l’ancienne chambre de son frère et qu’elle n’avait jamais retiré la barre).
Sonia était pale, très pale et amaigrie, les yeux livides qui regardaient dans le vide :
-Cher, vite, préviens le SAMU, je vais la décroché !
-Oui j’y vais.
Affolé, je m’empressais de décrocher mon ex petite amie.
Non pas ça, pas ça !! Ce n’est pas possible
Je pris son poux et miracle, elle respirait encore, elle devait s’être pendu il y à vraiment peu de temps. Un miracle était possible mais il fallait vraiment faire très vite.
Brusquement, son pouls s’arrêta :
-Cher, she can’t breaths, do you know to do « massages cardiaques »
-Yes I know s’exclama-t-elle en accourant.
-Do you call SAMU
-Yeah, he arrive.
Cher allongea Sonia de la façon adéquate, puis lui fit un massage cardiaque. Après deux-trois minutes, son pouls reprit mais était très faible :
-Il faut attendre et espérer me dis Cher au bord des larmes en me prenant dans les bras
-Oui, espérons …
Ce fut terrible, nous ne pouvons rien faire, je pensais à Sonia et à moi, tous les moments fantastiques que nous avions passés ensemble, et elle était là, allongée par terre, entra la vie et la mort…
Je luis pris la main et attendit longuement. Elle respirait toujours et là ou il y a de la vie, il y a de l’espoir. Je remarquai alors seulement des traces de mutilations, ses deux chevilles étaient entaillées tout comme ses poignets.
On voyait encore très nettement les plaies qui dataient de quelques jours seulement. J’étais anéanti, j’avais envie de pleurer, de la serrer contre moi. Elle ne devait pas mourir, pourquoi en était-t-elle arrivée à pareille extrémité, cela ne pouvait pas être seulement à cause de Cher et moi, il y avait surement une autre explication mais laquelle ?
Cher était sortie pour guettait l’arrivée du SAMU :
-Sonia, pourquoi as-tu fait ça, qu’est ce qu’il à bien put t’arriver pour que tu en arrives la. Je t’en prie, restes avec nous, tu ne peux pas partir, pas maintenant … murmurait-je au bord des larmes en espérant bien naïvement qu’elle m’entendrait
-Ils arrivent ils arrivent s’exclama Cher
Ils entrèrent dans la maison et se précipitèrent à l’étage. Les infirmiers prirent le pouls de Sonia puis la mirent sur un brancard, tout en l’attachant solidement :
-Merci de nous avoir prévenus si rapidement, nous avons déjà eu affaire à un membre de sa famille il y a deux semaines… nous dit un infirmier.
-Quoi ? m’exclamais-je
-Oui, le père de cette pauvre petite fille s’est suicidé il y a deux semaines en sautant de l’immeuble ou il travaillait.
Nous étions sous le choc, cela expliquait en partie le geste de Sonia :
-Peut venir à hôpital avec vous demanda Cher
-Oui venez avec nous, on aura besoin de renseignements sur cette fille. Je présume que vous la connaissez bien demanda l’infirmier.
-Moins bien qu’on ne le pensait … répondis-je
On monta dans l’ambulance et fit le trajet à l’arrière de l’ambulance juste à côté de Sonia, elle a été placé sous assistance respiratoire :
-Les marques de la cordes ne sont pas très marquées, elle n’a pas du se pendre il y à longtemps nous dit un infirmier
-Oui sinon elle ne respirerait déjà plus répondis-je
-Elle survivra demanda Cher
-Normalement oui mais nous verrons cela à l’hôpital.
C’est anxieux que nous arrivions à l’hôpital, nous avions prévenus nos parents et la mère de Sonia viendrait nous chercher à 19h00. Il y avait urgence et Sonia passait en priorité, son pouls devenait de plus en plus faible de minute en minute. Nous attendîmes dans le hall de l’hôpital.
Une infirmière nous appela à l’accueil et nous demanda de remplir les informations que nous connaissions sur Sonia.
Après une heure d’attente, un médecin arriva :
-Votre amie va bien, vous êtes arrivés à temps, elle ne s’est pas brisé les artères carotide mais elle a été placée sous assistance respiratoire tout de même. Elle est dans le coma mais devrait bientôt se réveiller nous dit-il en nous invitant à le suivre.
-Si vous voulez, vous pouvez aller la voir dix minutes poursuivit-t-il.
On entra dans la chambre ou Sonia reposait, elle était allongée sur un grand lit, les traces de marques de la corde au cou s’étaient atténuées et on avait sans doute soignés les plaies aux poignets et aux chevilles car elles étaient bandées. Elle était branchée à une machine par perfusion et un masque lui permettait de continuer à respirer. Elle était vraiment dans un triste état et j’eus un pincement au cœur en repensant à la Sonia d’avant, toujours fraîche et souriante. Elle était méconnaissable :
-Va aller, on est là maintenant dit Cher en prenant la main de Sonia.
On s’assit et on resta à côté d’elle, guettant ses yeux pour espérer qu’elle les ouvre rapidement. Malheureusement, il n’en était rien. Tout d’un coup, les signaux sur la machine à laquelle était branchée Sonia s’affolaient, une sonnerie retentit dans la chambre.
Deux infirmiers accoururent et embarquèrent Sonia sur son lit roulant :
-Elle fait une rechute dit l’un deux en emmenant Sonia dans un bloc.
Alors que nous étions soulagés du précédent discours du médecin, cette dernière phrase ne présageait rien de bon. J’espérais vraiment qu’elle allait s’en sortir, j’avais peur pour elle, pour sa famille :
-Viens, on rentre dis-je à Cher. On ne peut plus rien faire maintenant. Prions pour qu’elle s’en sorte
-Oui, j’appelle ma mère.
A l’accueil, je posais une question à l’infirmière qui me démangeait :
-Oui c’est à quel sujet me demanda-t-elle poliment
-C’est au sujet de Mlle Autier qui est arrivé récemment dans l’après-midi, avez-vous pensez à prévenir sa mère
-Nous avons essayé mais nous avons été dans l’impossibilité de la contacter. Si vous la croisiez, pourriez vous le lui dire de venir rapidement.
-Nous n’y manquerons pas. Bonsoir
-Bonsoir
A 19h00, la mère de Cher arriva, elle était très élégante. Elle était très grande, avait des cheveux bruns coiffées en un chignon impeccable, elle portait un jean qui mettait en valeurs ses formes et un fin pull bleu :
-Hi Cher, Bonjour J-F me dit elle avec un accent anglais
-Hi Mum
-Hello miss répondis-je
-Call me Ana me répondis sa mère.
-Ok
-So, come on, we go to the house.
En chemin elle parla beaucoup avec Cher, lui demandant sans doute des détails sur l’accident, la mère visiblement très émotive versa une larme :
-Can we stop to Sonia’s house because we want to see his mother for say that who Sonia is at the hospital demanda Cher
-Ok, where is it
-I show you
On s’arrêta devant la maison de Sonia, la mère de Cher descendit avec nous, on sonna une fois. Personne.
On sonna une deuxième fois, personne.
La mère de Cher frappa à la porte :
-Oui oui minute, il y a pas le feu retentit une voix à l’intérieur
-Une personne ouvrit, c’était la mère de Sonia, je l’avais déjà vu une fois
Sa mère était elle aussi méconnaissable, par rapport à la dernière fois, elle portait un survêtement, avec les cheveux en bataille et paressait quelque peu éméchée :
-Bonjour madame.
-Ah bonjour, je te connais, tu étais le petit ami de Sonia.
-Euh oui madame, et je sais que c’est difficile à vous le dire mais Sonia à eu un accident.
-Quoi, que lui est-t-il arrivé demanda la mère inquiète
-Eh bien, en allant voir Sonia cet après-midi avec Cher, on l’a retrouvé pendu dans sa chambre. On a appelé le SAMU et elle est actuellement à l’hôpital de la Roche/Yon dans un état stable. Elle a été placée sous assistance respiratoire.
-Oh, mon Dieu, ma petite fille s’exclama la mère.
-Nous sommes désolés.
La mère ne m’entendais pas, elle s’était déjà précipité à l’étage, se changea en vitesse et pris les clefs de sa voiture :
-Merci beaucoup de m’avoir prévenu et d’avoir sauvé ma fille nous dit-t-elle en montant dans sa voiture.
-De rien c’est normal.
-Je cours la voir, j’espère qu’elle va bien.
-Tenez nous au courant dis-je.
Elle partit, filant à toute allure dans le village, manquant de renverser un piéton en grillant le feu-rouge.
Il ne nous restait plus qu’à rentrer, à la maison, mon père avait déjà mangé :
-J’ai essayé de te joindre plusieurs fois me dit-il alors que je rentrais
-Désolé Pa, mon portable était éteint et j’étais à l’hôpital.
-Cher à eu un accident ?
-Non, Sonia à fait une tentative de suicide. En allant chez elle, on l’a retrouvé pendue.
-Oh merde ! Elle s’en est sortie
-Pour l’instant, elle est à l’hôpital dans un état stable
-J’espère que ça va bien se passer pour elle. Ca va fiston, pas trop choqué…
-Forcément un peu mais ça va t’inquiète
-Ok, il reste un peu de gratin de courgette dans le four si tu veux
-Non merci, je n’ai pas faim dis-je
Je me lavais et aller me coucher directement.
Samedi 17 Novembre, il est 14h00, je me rends à l’hôpital pour rendre visite à Sonia, Cher est rentrée en Angleterre, elle doit assister à un concert de sa sœur qui est une pianiste renommée.
Je suis dans le hall de l’hôpital, il y règne une bonne ambiance, les médecins et infirmiers sont de bonne humeur :
-Bonne journée pour l’instant, deux opérations et pas de décès dit l’infirmier à un autre
-Oui, j’aime bien quand ça se passe comme ça.
Je m’avançais vers l’accueil ou se trouvait Ilena, une infirmière métisse très jeune avec un bracelet brésilien au poignet. Les cheveux légèrement frisés, elle reflétait parfaitement la grâce et la fraicheur brésilienne :
-Bonjour jeune homme me dit elle avec le sourire
-Bonjour madame…
-Mademoiselle me coupa-t-elle
-Ah, si jolie pourtant …
-Oh mais je ne suis pas seule.
-Ah, d’accord. Je voulais savoir s’il était possible de rendre visite à Mlle Autier Sonia
-Oui, je vais t’emmener à sa chambre, son état s’est stabilisé et elle est sortie du coma il y a 5 jours.
-Tant mieux
Je marchais dans les longs couloirs de l’hôpital à l’odeur si particulière, suivant Ilena qui semblait connaître l’hôpital comme sa poche :
-Chambre 28 nous y voilà me dit-elle
-Merci beaucoup
Elle entrouvrit la porte :
-Bonjour Sonia, tu as de la visite
-Bonjour Ilena répondit-t-elle faiblement
J’entrais dans la chambre, pris une chaise et m’installa près d’elle :
-Alors, ça va mieux dis-je en lui prenant la main
-Un peu, et toi
-Oui, on a eu très peur pour toi tu sais
Elle essaya de se relever mais ne pouvait pas encore marcher et s’appuyer à cause de ses profondes entailles :
-Attends dis-je en appuyant sur la manette relevant automatiquement le lit
-Merci c’est gentil
-Tu es très pale, tu es sure que ça va, je te trouve fatiguée, tu devrais peut-être encore te reposer un peu
-Non restes, ça me fait du bien de te voir.
Je décidais alors de poser l’inévitable question :
-Pourquoi as-tu fait ça ? dis-je d’une voix grave
-…
-Vas-y, déballe, dis moi tout, pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi t’en es arrivé à ce point là.
-…
-Tu ne veux rien me dire vraiment dis-je d’une voix plus douce.
Quand je vis qu’aucune réponse ne venait, je décidais de ne pas insister, une larme coula alors le long de sa joue, je l’essuyais avec un mouchoir :
-Je m’inquiète beaucoup pour toi tu sais
-Merci c’est gentil mais ne t’occupe pas de moi, ça va aller
-Non je sais que ça iras pas, t’as besoin de quelqu’un en ce moment et on est là pour ça
-On ?
-Oui, il y à ta mère, Cher, moi …
-Pff, ma mère en à rien à foutre, ça l’aurait bien arrangé que je parte
-Arrête de dire ça. Elle s’inquiétait pour toi quand on a dit que t’était ici
-C’était de la comédie, elle s’en fiche je te dis, je connais bien ma mère.
Un long silence s’ensuite, je la regardais et elle me regardait :
-C’est à cause de ton père. Dis-je finalement sans mesurer la portée de mes paroles
Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Je me contentais de se silence comme une réponse. A nouveau, elle pleura longuement, des larmes de tristesses :
-Comment tu sais pour Papa ? me dit-elle finalement
-Je l’ai appris par l’intermédiaire d’un infirmier
-Il était tout pour moi, je déteste ma mère mais j’adorais mon père
Il y eu un long silence, les souvenirs remontaient. Elle reprit :
-C’est lui qui m’emmenait toujours en vacances, lui qui me défendait quand ma mère m’engueulait pour rien, lui qui m’offrait des cadeaux, lui qui m’emmenait au cinéma, lui qui …
-Mais ta mère avait l’air si gentil et attentionné
-Elle joue bien son jeu, dans son métier, l’hypocrisie n’a pas de limite et elle est douée pour ça
-Ah
-Et puis, c’est maman qui a tué papa
-Non il s’est suicidé
Elle me regarda, l’air incrédule, puis réfléchit. Finalement, elle me dit tout ce qu’elle avait sur le cœur :
-Non, c’est maman qui l’a tué. Il y a trois semaines, ils se sont enguelés comme ce n’est jamais arrivé à la maison, au passage, je me suis faite insultée de salope par ma mère. Elle a annoncé à mon père qu’elle s’était trouvé un autre mec au boulot, qu’elle partait vivre avec lui. Elle devait emménager avec lui dans un mois, et moi avec. Je me refusais à cela, ce mec était arrogant, hypocrite, un gros connard. Quand mon père s’est suicidé, je n’avais plus aucun repère plus rien. Tu venais de me quitter il y a peu de temps et tu étais mon seul réconfort avec mon père dans une vie bien sombre. Alors, n’ayant plus rien, je décidé d’en finir persuadé que se serait la meilleure solution. Mais vous êtes arrivés et aujourd’hui, je suis là …
-Mais on est là, on est toujours avec toi. Promet moi de ne plus jamais refaire ça, tu as encore toute la vie devant toi.
-Facile pour toi, ta vie est assez tranquille
-Faut pas croire, moi j’ai perdu ma mère quand j’avais 4 ans
-Il lui est arrivé quoi
-Accident d’avion, ça ne pardonne pas
-Pourquoi tu ne l’avais jamais dit ?
-J’ai toujours préféré gardé ça pour moi
Il y eu à nouveau un long silence, je repensais à ma mère, c’était une jeune femme quand elle est partie, il ne me reste que quelques photos d’elle, celles d’une jeune femme épanouie, toujours le sourire aux lèvres, les cheveux blonds, assez petite :
-Et Cher ou-est-elle me demanda Sonia
-Elle est repartie en Angleterre ?
-Déjà ?
-Non juste pour aller voir un concert de sa sœur.
-Ok
-En tout cas promet moi une chose, c’est de ne plus foutre ta vie en l’air, ne fait plus jamais ce que tu as fait. Même si la vie est dure, bat toi car le lendemain ne pourra qu’être meilleur après ce qui t’es arrivé. Je t’en prie, ne refais jamais ça ou je serais inconsolable moi aussi dis-je avec une voix plein d’émotion
-J’essaierai, je te le promets me dit-elle en me prenant la main
-Et Cher m’a dit de te dire qu’elle t’embrasse très fort et elle espère que tu te rétabliras vite.
-C’est gentil de sa part, je lui enverrais un petit message
Le reste de la journée, je parlais un peu avec elle de sujets plus gais, elle souriait quelquefois mais je vis qu’elle encore très perturbée et j’espérais seulement qu’elle n’avait pas refaire la même bêtise. Dehors, la pluie tombait à grosses gouttes, on se serait crut dans un de ces romans romantiques/tragiques … :
-Et sinon, si tu déménages, tu resteras quand même au lycée ?
-Oui, je serais même encore moins loin.
-D’accord. Bon je vais devoir y aller. Prends bien soin de toi.
-Merci, c’est vraiment gentil d’être venu, je me sentais un peu seule ces derniers temps. Normalement, Ilena va venir me voir dans peu de temps. J’adore parler avec elle, elle est super sympa
-Oui, j’avais vu, elle m’a l’air de bonne compagnie.
Je lui fis la bise et partit de l’hôpital.
Décidément, ça deviens une habitude de fréquenter ce lieu.
La pluie continuait de tomber à grosse goutte. En rentrant, dans ma cour, je vis les deux écureuils qui avaient élus domicile dans mon arbre en train de faire des réserves de glands. Ils n’étaient pas farouches et je pus les approcher d’assez près jusqu’à distinguer clairement les rayures blanches de leur queue en panache.
Eux au moins, ils n’ont pas d’autres problèmes que de se nourrir
On rentra et un silence glacial régnait dans la maison :
-Sonia, Sonia criais-je
-Sonia !!!! criais Cher
Pas de réponse. Elle n’était peut-être pas là mais elle n’aurait pas laissé la porte ouverte. Non elle devait être là. On regarda partout au rez-de-chaussée mais personne. On monta alors à l’étage, le silence devenait de plus en plus pesant. Je fouillais dans la salle de bains quand tout à coup :
-Oh my gad s’écria Cher visiblement terrifié
Je redoutais le pire, en l’espace de quelques secondes, le temps de traverser le couloir, milles questions se bousculaient dans ma tête, qu’avait-t-elle donc vue de si terrifiant.
J’accouru immédiatement et je fus stupéfait, Cher immobile, se réfugia dans mes bras en pleurant. Elle me serrait fort face à l’effroyable découverte qu’elle venait de faire. Moi-même, je restais là, bouche bée.*Faire pause à cet endroit*.
Dans la chambre, Sonia était au centre de la pièce, un tabouret renversé à ses pieds, une corde soigneusement noué à sa barre de traction au mur (j’appris plus tard que c’était l’ancienne chambre de son frère et qu’elle n’avait jamais retiré la barre).
Sonia était pale, très pale et amaigrie, les yeux livides qui regardaient dans le vide :
-Cher, vite, préviens le SAMU, je vais la décroché !
-Oui j’y vais.
Affolé, je m’empressais de décrocher mon ex petite amie.
Non pas ça, pas ça !! Ce n’est pas possible
Je pris son poux et miracle, elle respirait encore, elle devait s’être pendu il y à vraiment peu de temps. Un miracle était possible mais il fallait vraiment faire très vite.
Brusquement, son pouls s’arrêta :
-Cher, she can’t breaths, do you know to do « massages cardiaques »
-Yes I know s’exclama-t-elle en accourant.
-Do you call SAMU
-Yeah, he arrive.
Cher allongea Sonia de la façon adéquate, puis lui fit un massage cardiaque. Après deux-trois minutes, son pouls reprit mais était très faible :
-Il faut attendre et espérer me dis Cher au bord des larmes en me prenant dans les bras
-Oui, espérons …
Ce fut terrible, nous ne pouvons rien faire, je pensais à Sonia et à moi, tous les moments fantastiques que nous avions passés ensemble, et elle était là, allongée par terre, entra la vie et la mort…
Je luis pris la main et attendit longuement. Elle respirait toujours et là ou il y a de la vie, il y a de l’espoir. Je remarquai alors seulement des traces de mutilations, ses deux chevilles étaient entaillées tout comme ses poignets.
On voyait encore très nettement les plaies qui dataient de quelques jours seulement. J’étais anéanti, j’avais envie de pleurer, de la serrer contre moi. Elle ne devait pas mourir, pourquoi en était-t-elle arrivée à pareille extrémité, cela ne pouvait pas être seulement à cause de Cher et moi, il y avait surement une autre explication mais laquelle ?
Cher était sortie pour guettait l’arrivée du SAMU :
-Sonia, pourquoi as-tu fait ça, qu’est ce qu’il à bien put t’arriver pour que tu en arrives la. Je t’en prie, restes avec nous, tu ne peux pas partir, pas maintenant … murmurait-je au bord des larmes en espérant bien naïvement qu’elle m’entendrait
-Ils arrivent ils arrivent s’exclama Cher
Ils entrèrent dans la maison et se précipitèrent à l’étage. Les infirmiers prirent le pouls de Sonia puis la mirent sur un brancard, tout en l’attachant solidement :
-Merci de nous avoir prévenus si rapidement, nous avons déjà eu affaire à un membre de sa famille il y a deux semaines… nous dit un infirmier.
-Quoi ? m’exclamais-je
-Oui, le père de cette pauvre petite fille s’est suicidé il y a deux semaines en sautant de l’immeuble ou il travaillait.
Nous étions sous le choc, cela expliquait en partie le geste de Sonia :
-Peut venir à hôpital avec vous demanda Cher
-Oui venez avec nous, on aura besoin de renseignements sur cette fille. Je présume que vous la connaissez bien demanda l’infirmier.
-Moins bien qu’on ne le pensait … répondis-je
On monta dans l’ambulance et fit le trajet à l’arrière de l’ambulance juste à côté de Sonia, elle a été placé sous assistance respiratoire :
-Les marques de la cordes ne sont pas très marquées, elle n’a pas du se pendre il y à longtemps nous dit un infirmier
-Oui sinon elle ne respirerait déjà plus répondis-je
-Elle survivra demanda Cher
-Normalement oui mais nous verrons cela à l’hôpital.
C’est anxieux que nous arrivions à l’hôpital, nous avions prévenus nos parents et la mère de Sonia viendrait nous chercher à 19h00. Il y avait urgence et Sonia passait en priorité, son pouls devenait de plus en plus faible de minute en minute. Nous attendîmes dans le hall de l’hôpital.
Une infirmière nous appela à l’accueil et nous demanda de remplir les informations que nous connaissions sur Sonia.
Après une heure d’attente, un médecin arriva :
-Votre amie va bien, vous êtes arrivés à temps, elle ne s’est pas brisé les artères carotide mais elle a été placée sous assistance respiratoire tout de même. Elle est dans le coma mais devrait bientôt se réveiller nous dit-il en nous invitant à le suivre.
-Si vous voulez, vous pouvez aller la voir dix minutes poursuivit-t-il.
On entra dans la chambre ou Sonia reposait, elle était allongée sur un grand lit, les traces de marques de la corde au cou s’étaient atténuées et on avait sans doute soignés les plaies aux poignets et aux chevilles car elles étaient bandées. Elle était branchée à une machine par perfusion et un masque lui permettait de continuer à respirer. Elle était vraiment dans un triste état et j’eus un pincement au cœur en repensant à la Sonia d’avant, toujours fraîche et souriante. Elle était méconnaissable :
-Va aller, on est là maintenant dit Cher en prenant la main de Sonia.
On s’assit et on resta à côté d’elle, guettant ses yeux pour espérer qu’elle les ouvre rapidement. Malheureusement, il n’en était rien. Tout d’un coup, les signaux sur la machine à laquelle était branchée Sonia s’affolaient, une sonnerie retentit dans la chambre.
Deux infirmiers accoururent et embarquèrent Sonia sur son lit roulant :
-Elle fait une rechute dit l’un deux en emmenant Sonia dans un bloc.
Alors que nous étions soulagés du précédent discours du médecin, cette dernière phrase ne présageait rien de bon. J’espérais vraiment qu’elle allait s’en sortir, j’avais peur pour elle, pour sa famille :
-Viens, on rentre dis-je à Cher. On ne peut plus rien faire maintenant. Prions pour qu’elle s’en sorte
-Oui, j’appelle ma mère.
A l’accueil, je posais une question à l’infirmière qui me démangeait :
-Oui c’est à quel sujet me demanda-t-elle poliment
-C’est au sujet de Mlle Autier qui est arrivé récemment dans l’après-midi, avez-vous pensez à prévenir sa mère
-Nous avons essayé mais nous avons été dans l’impossibilité de la contacter. Si vous la croisiez, pourriez vous le lui dire de venir rapidement.
-Nous n’y manquerons pas. Bonsoir
-Bonsoir
A 19h00, la mère de Cher arriva, elle était très élégante. Elle était très grande, avait des cheveux bruns coiffées en un chignon impeccable, elle portait un jean qui mettait en valeurs ses formes et un fin pull bleu :
-Hi Cher, Bonjour J-F me dit elle avec un accent anglais
-Hi Mum
-Hello miss répondis-je
-Call me Ana me répondis sa mère.
-Ok
-So, come on, we go to the house.
En chemin elle parla beaucoup avec Cher, lui demandant sans doute des détails sur l’accident, la mère visiblement très émotive versa une larme :
-Can we stop to Sonia’s house because we want to see his mother for say that who Sonia is at the hospital demanda Cher
-Ok, where is it
-I show you
On s’arrêta devant la maison de Sonia, la mère de Cher descendit avec nous, on sonna une fois. Personne.
On sonna une deuxième fois, personne.
La mère de Cher frappa à la porte :
-Oui oui minute, il y a pas le feu retentit une voix à l’intérieur
-Une personne ouvrit, c’était la mère de Sonia, je l’avais déjà vu une fois
Sa mère était elle aussi méconnaissable, par rapport à la dernière fois, elle portait un survêtement, avec les cheveux en bataille et paressait quelque peu éméchée :
-Bonjour madame.
-Ah bonjour, je te connais, tu étais le petit ami de Sonia.
-Euh oui madame, et je sais que c’est difficile à vous le dire mais Sonia à eu un accident.
-Quoi, que lui est-t-il arrivé demanda la mère inquiète
-Eh bien, en allant voir Sonia cet après-midi avec Cher, on l’a retrouvé pendu dans sa chambre. On a appelé le SAMU et elle est actuellement à l’hôpital de la Roche/Yon dans un état stable. Elle a été placée sous assistance respiratoire.
-Oh, mon Dieu, ma petite fille s’exclama la mère.
-Nous sommes désolés.
La mère ne m’entendais pas, elle s’était déjà précipité à l’étage, se changea en vitesse et pris les clefs de sa voiture :
-Merci beaucoup de m’avoir prévenu et d’avoir sauvé ma fille nous dit-t-elle en montant dans sa voiture.
-De rien c’est normal.
-Je cours la voir, j’espère qu’elle va bien.
-Tenez nous au courant dis-je.
Elle partit, filant à toute allure dans le village, manquant de renverser un piéton en grillant le feu-rouge.
Il ne nous restait plus qu’à rentrer, à la maison, mon père avait déjà mangé :
-J’ai essayé de te joindre plusieurs fois me dit-il alors que je rentrais
-Désolé Pa, mon portable était éteint et j’étais à l’hôpital.
-Cher à eu un accident ?
-Non, Sonia à fait une tentative de suicide. En allant chez elle, on l’a retrouvé pendue.
-Oh merde ! Elle s’en est sortie
-Pour l’instant, elle est à l’hôpital dans un état stable
-J’espère que ça va bien se passer pour elle. Ca va fiston, pas trop choqué…
-Forcément un peu mais ça va t’inquiète
-Ok, il reste un peu de gratin de courgette dans le four si tu veux
-Non merci, je n’ai pas faim dis-je
Je me lavais et aller me coucher directement.
Samedi 17 Novembre, il est 14h00, je me rends à l’hôpital pour rendre visite à Sonia, Cher est rentrée en Angleterre, elle doit assister à un concert de sa sœur qui est une pianiste renommée.
Je suis dans le hall de l’hôpital, il y règne une bonne ambiance, les médecins et infirmiers sont de bonne humeur :
-Bonne journée pour l’instant, deux opérations et pas de décès dit l’infirmier à un autre
-Oui, j’aime bien quand ça se passe comme ça.
Je m’avançais vers l’accueil ou se trouvait Ilena, une infirmière métisse très jeune avec un bracelet brésilien au poignet. Les cheveux légèrement frisés, elle reflétait parfaitement la grâce et la fraicheur brésilienne :
-Bonjour jeune homme me dit elle avec le sourire
-Bonjour madame…
-Mademoiselle me coupa-t-elle
-Ah, si jolie pourtant …
-Oh mais je ne suis pas seule.
-Ah, d’accord. Je voulais savoir s’il était possible de rendre visite à Mlle Autier Sonia
-Oui, je vais t’emmener à sa chambre, son état s’est stabilisé et elle est sortie du coma il y a 5 jours.
-Tant mieux
Je marchais dans les longs couloirs de l’hôpital à l’odeur si particulière, suivant Ilena qui semblait connaître l’hôpital comme sa poche :
-Chambre 28 nous y voilà me dit-elle
-Merci beaucoup
Elle entrouvrit la porte :
-Bonjour Sonia, tu as de la visite
-Bonjour Ilena répondit-t-elle faiblement
J’entrais dans la chambre, pris une chaise et m’installa près d’elle :
-Alors, ça va mieux dis-je en lui prenant la main
-Un peu, et toi
-Oui, on a eu très peur pour toi tu sais
Elle essaya de se relever mais ne pouvait pas encore marcher et s’appuyer à cause de ses profondes entailles :
-Attends dis-je en appuyant sur la manette relevant automatiquement le lit
-Merci c’est gentil
-Tu es très pale, tu es sure que ça va, je te trouve fatiguée, tu devrais peut-être encore te reposer un peu
-Non restes, ça me fait du bien de te voir.
Je décidais alors de poser l’inévitable question :
-Pourquoi as-tu fait ça ? dis-je d’une voix grave
-…
-Vas-y, déballe, dis moi tout, pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi t’en es arrivé à ce point là.
-…
-Tu ne veux rien me dire vraiment dis-je d’une voix plus douce.
Quand je vis qu’aucune réponse ne venait, je décidais de ne pas insister, une larme coula alors le long de sa joue, je l’essuyais avec un mouchoir :
-Je m’inquiète beaucoup pour toi tu sais
-Merci c’est gentil mais ne t’occupe pas de moi, ça va aller
-Non je sais que ça iras pas, t’as besoin de quelqu’un en ce moment et on est là pour ça
-On ?
-Oui, il y à ta mère, Cher, moi …
-Pff, ma mère en à rien à foutre, ça l’aurait bien arrangé que je parte
-Arrête de dire ça. Elle s’inquiétait pour toi quand on a dit que t’était ici
-C’était de la comédie, elle s’en fiche je te dis, je connais bien ma mère.
Un long silence s’ensuite, je la regardais et elle me regardait :
-C’est à cause de ton père. Dis-je finalement sans mesurer la portée de mes paroles
Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Je me contentais de se silence comme une réponse. A nouveau, elle pleura longuement, des larmes de tristesses :
-Comment tu sais pour Papa ? me dit-elle finalement
-Je l’ai appris par l’intermédiaire d’un infirmier
-Il était tout pour moi, je déteste ma mère mais j’adorais mon père
Il y eu un long silence, les souvenirs remontaient. Elle reprit :
-C’est lui qui m’emmenait toujours en vacances, lui qui me défendait quand ma mère m’engueulait pour rien, lui qui m’offrait des cadeaux, lui qui m’emmenait au cinéma, lui qui …
-Mais ta mère avait l’air si gentil et attentionné
-Elle joue bien son jeu, dans son métier, l’hypocrisie n’a pas de limite et elle est douée pour ça
-Ah
-Et puis, c’est maman qui a tué papa
-Non il s’est suicidé
Elle me regarda, l’air incrédule, puis réfléchit. Finalement, elle me dit tout ce qu’elle avait sur le cœur :
-Non, c’est maman qui l’a tué. Il y a trois semaines, ils se sont enguelés comme ce n’est jamais arrivé à la maison, au passage, je me suis faite insultée de salope par ma mère. Elle a annoncé à mon père qu’elle s’était trouvé un autre mec au boulot, qu’elle partait vivre avec lui. Elle devait emménager avec lui dans un mois, et moi avec. Je me refusais à cela, ce mec était arrogant, hypocrite, un gros connard. Quand mon père s’est suicidé, je n’avais plus aucun repère plus rien. Tu venais de me quitter il y a peu de temps et tu étais mon seul réconfort avec mon père dans une vie bien sombre. Alors, n’ayant plus rien, je décidé d’en finir persuadé que se serait la meilleure solution. Mais vous êtes arrivés et aujourd’hui, je suis là …
-Mais on est là, on est toujours avec toi. Promet moi de ne plus jamais refaire ça, tu as encore toute la vie devant toi.
-Facile pour toi, ta vie est assez tranquille
-Faut pas croire, moi j’ai perdu ma mère quand j’avais 4 ans
-Il lui est arrivé quoi
-Accident d’avion, ça ne pardonne pas
-Pourquoi tu ne l’avais jamais dit ?
-J’ai toujours préféré gardé ça pour moi
Il y eu à nouveau un long silence, je repensais à ma mère, c’était une jeune femme quand elle est partie, il ne me reste que quelques photos d’elle, celles d’une jeune femme épanouie, toujours le sourire aux lèvres, les cheveux blonds, assez petite :
-Et Cher ou-est-elle me demanda Sonia
-Elle est repartie en Angleterre ?
-Déjà ?
-Non juste pour aller voir un concert de sa sœur.
-Ok
-En tout cas promet moi une chose, c’est de ne plus foutre ta vie en l’air, ne fait plus jamais ce que tu as fait. Même si la vie est dure, bat toi car le lendemain ne pourra qu’être meilleur après ce qui t’es arrivé. Je t’en prie, ne refais jamais ça ou je serais inconsolable moi aussi dis-je avec une voix plein d’émotion
-J’essaierai, je te le promets me dit-elle en me prenant la main
-Et Cher m’a dit de te dire qu’elle t’embrasse très fort et elle espère que tu te rétabliras vite.
-C’est gentil de sa part, je lui enverrais un petit message
Le reste de la journée, je parlais un peu avec elle de sujets plus gais, elle souriait quelquefois mais je vis qu’elle encore très perturbée et j’espérais seulement qu’elle n’avait pas refaire la même bêtise. Dehors, la pluie tombait à grosses gouttes, on se serait crut dans un de ces romans romantiques/tragiques … :
-Et sinon, si tu déménages, tu resteras quand même au lycée ?
-Oui, je serais même encore moins loin.
-D’accord. Bon je vais devoir y aller. Prends bien soin de toi.
-Merci, c’est vraiment gentil d’être venu, je me sentais un peu seule ces derniers temps. Normalement, Ilena va venir me voir dans peu de temps. J’adore parler avec elle, elle est super sympa
-Oui, j’avais vu, elle m’a l’air de bonne compagnie.
Je lui fis la bise et partit de l’hôpital.
Décidément, ça deviens une habitude de fréquenter ce lieu.
La pluie continuait de tomber à grosse goutte. En rentrant, dans ma cour, je vis les deux écureuils qui avaient élus domicile dans mon arbre en train de faire des réserves de glands. Ils n’étaient pas farouches et je pus les approcher d’assez près jusqu’à distinguer clairement les rayures blanches de leur queue en panache.
Eux au moins, ils n’ont pas d’autres problèmes que de se nourrir