Les clôtures défilaient rapidement, des traits blancs éclairés par la lumière des phares. Cela faisait bientôt quatre heures qu'on roulait, et je commençais serieusement à m'emmerder. Mon portable s'était éteint y'a une heure et je n'avais plus rien pour faire passer le temps.

On était parti en direction d'une petit bourgade paumée au milieu des montagnes pour passer les vacances, moi, un ami et ses parents. J'avais eu du mal à convaincre les miens de me laisser partir seul, ils sont encore attachés à leur fils, mais, à force d’arguments, j'ai finalement réussis à me donner raison et à obtenir leur accord.
Je regardais les champs aux alentours , faiblement éclairés par la froide lumière de la Lune, du pollen flottait mollement dans l'air de printemps, et les pneus engendraient des vagues en roulant sur les flaques d'eau de l'averse qui s'était arrêtée il y a une demi-heure.

Dans la voiture, Mireille, la mère de mon ami, dormais tranquillement sur le siège passager, ainsi que Damien, son fils, qui m'avait inviter à passer les vacances avec eux - Damien, c'est mon meilleur ami depuis que je suis tout petit, d'aussi loin que je m'en souvienne, c'était toujours avec lui que je me faisais chopé en train de faire des conneries, c'est probablement pour ça que mes parents étaient réticents à l'idée que je parte avec lui. Seul Grégoire, le père de Damien, et moi-même, étions encore éveillés. Il me regarda dans le rétroviseur et me lança un sourire amusé :

-T'as finis de reluquer ma femme toi ? dit-il en rigolant.

-Mince, j'espérais que tu ne me verrais pas, répondis-je, souriant.

Grégoire avais toujours été très amical avec moi, il était vraiment un mec bien. Après une vingtaine de minutes de route, on commençais à apercevoir les lumières du village au loin, entre les feuilles des chênes, elle étaient en hauteur par rapport à nous, et tandis que l'on se rapprochaient, la voiture commença à monter la pente douce que prenait la route.
La lumière de la Lune se faisait rare, obscurcie par le massif montagneux qui entourait la voiture, décrivant dans sa roche des formes semblables à des vagues se brisant les unes contre les autres dans une violence inouïe.

Enfin, la voiture atteignis le village, un petit patelin fort sympathique, dans la plus pure tradition alsacienne, avec des maisons à colombages. On passa devant la Mairie, un bâtiment imposant, présentant un porche de bois et de pierre, décrivant une voûte d'une grande précision qui abritait la porte d'entrée, le balcon reposait sur le porche, et était aussi soutenu par de grandes bûches de sapin massives en ses extrémités. Les fenêtres donnaient une ouverture vers tout les points cardinaux, mais le bâtiment en lui-même était globalement orienté vers le Sud.
Mais nous ne devions pas nous arrêter là, notre destination était une maison de location, très spacieuse, avec plusieurs chambres, perchée un peu plus haut dans la montagne, à vingt-cinq minutes de marche de la ville.
Nous continuâmes notre ascension, lentement, le vent soufflait contre le pare choc de la voiture.

Enfin, la maison fut visible entre les arbres et la roche.

Une belle maison, c'est vrai. Elle était elle aussi à colombages, faites de bois et de pierre, elle dégageais une impression de robustesse et de convivialité, le genre de maison où l'on passe des heures autour de la cheminée, en dégustant une fondue bien chaude avec des amis.

La parfaite maison de vacance.

Sweet ?