Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le cobaye humain


Par : BaliBalo
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 26/01/2014 à 13:07:27 par BaliBalo

Jour 2

Résumé du Jour 1 :

Aujourd’hui, même si c’est hier en vrai, je me lève comme d’habitude. Marie est déjà réveillée et sur le point de partir quand je la rejoins dans la cuisine. Elle est belle, comme d’habitude, trop belle pour moi sans doute. Elle se moque un peu de moi parce que je la regarde « avec une tête d’imbécile », je baisse les yeux et je m’excuse avant de m’asseoir à la table de la cuisine. Marie s’installe en face de moi pour discuter un peu avant de partir. On parle de l’heure à laquelle je dois partir pour être à l’heure à mon rendez-vous. On a dit d’autres choses aussi mais je me souviens seulement que Marie a levé les yeux au ciel après que j’aie parlé et qu’elle a dit « Ce que tu peux être bête. ». Ensuite elle a mis son manteau, m’a embrassé et elle est partie à son travail.
Marie est intelligente, elle a fait de grandes études commerciales, du coup elle a un bon métier alors que moi j’ai toujours été mauvais à l’école et je ne garde jamais un travail très longtemps. Alors vous imaginez que quand j’ai vu l’annonce dans le journal puis que je me suis renseigné j’ai été ravi. L’annonce disait :

Participez à la recherche, soyez un acteur des avancées technologiques ! Les laboratoires du Kern recrutent des sujets d’expériences près de chez vous !

Ensuite il y avait un numéro de téléphone, celui que j’ai appelé et où une dame m’a donné des informations et un rendez-vous. Et aujourd’hui, enfin hier, c’est le jour du rendez-vous. Je suis très enthousiasmé car si les tests sont positifs, je participe à une expérience qui rend intelligent. Si je deviens intelligent je ne décevrais plus Marie et elle sera fière d’être ma femme. Et puis peut être que je serais capable de garder un travail ou d’en obtenir un meilleur que d’habitude.

Alors je vais au rendez-vous, c’est dans les laboratoires du Kern. Je prends le tramway qui m’emporte hors de la ville, puis un bus qui me dépose devant l’entrée du laboratoire. Cela fait trois heures que je suis parti mais je ne suis pas en retard. Je rentre dans le bâtiment, même s’il ne ressemble pas à un laboratoire, et je vais voir la dame de l’accueil. Elle demande mon nom puis me dit « Je vais vous demander de bien vouloir patienter » en m’indiquant les chaises disposées dans le hall. Je ne comprends pas tout de suite alors elle m’aide : « Vous pouvez vous asseoir ». Alors je comprends et je m’installe sur une chaise bleue.

Je m’ennuie un peu pendant un quart d’heure puis un monsieur vient à ma rencontre. Il dit mon nom alors je lève les yeux vers lui. C’est un jeune homme aux cheveux noirs et courts. Il est assez grand et porte une blouse ouverte sur un pull en laine de couleur… De couleur pas définissable. Il porte des lunettes carrées aussi, elles grossissent ses yeux verts. Il me sourit. Il a l’air gentil. Il me tend la main et me dit qu’il s’appelle Eric Poisson, ce qui est un drôle de nom. Je lui sers la main et il ajoute qu’il va s’occuper de me faire passer les tests et que je peux l’appeler Eric. Je crois que c’est un chercheur.

Donc je suis Eric à travers le hall puis les couloirs. Dans ces couloirs, il n’y a que des bureaux, pas de machine fantastique ou de salle carrelée de blanc avec des éprouvettes et des tubes remplis de liquides multicolores, ce qui fait que je suis un peu déçu. Eric rentre finalement dans un des bureaux et ferme la porte derrière moi. Il me désigne un fauteuil de la main et me fait un sourire. Cette fois je comprends que je dois m’asseoir.
Une fois que je suis installé, Eric prend un stylo, ouvre un petit dossier et prend une feuille rose. Il me pose alors plein de questions sur ma santé : les vaccins, les maladies… tout ça. Mais je n’ai jamais eu de gros soucis de santé donc il n’y a pas de problème.

Tout à coup, il dit que tout est ok sur mon état de santé, je me porte bien. Alors il m’explique que je vais passer un test de QI pour voir si l’expérience pourrait fonctionner sur moi. Je ne sais pas ce qu’est un test de QI mais je ne le dis pas, pour ne pas paraitre trop idiot. De toute façon, je le découvre bientôt. Ce sont des exercices de logique de plus en plus difficiles, et puis il y a des questions aussi auxquelles je dois répondre oralement. Eric m’écoute attentivement et prend des notes sur la feuille rose. J’essaye de lire ce qu’il écrit mais c’est impossible : il écrit mal et à l’envers. A la fin du test de QI, le chercheur pose son stylo et me fait un grand sourire en disant : « Ma foi, je pense que vous êtes le premier à convenir pour cette expérience ! Mes félicitations ! ». A ce moment-là, je suis terriblement heureux. C’est la première fois qu’on me dit que je suis premier à quelque chose et qu’on me félicite. Mon cœur se gonfle dans ma poitrine et je retiens une larme tellement je suis ému.

Ensuite, Eric m’invite à le suivre. Je me lève et nous sortons du bureau. Je n’arrive pas à arrêter de sourire. Nous descendons un escalier jusqu’à arriver dans un sous-sol éclairé seulement par des néons. Finalement nous rentrons dans une salle où cette fois il y a des machines. Mais ce ne sont pas des machines hors du commun, celles-ci je les ai déjà vues dans des reportages ou dans des films : ce sont des machines médicales. Je ne comprends pas pourquoi il y a des machines d’hôpital dans un laboratoire. Eric va voir une dame en blouse blanche elle aussi. Il lui parle mais je n’entends pas ce qu’il lui dit parce que j’observe les machines. Puis Eric et la dame viennent vers moi. « Thomas je te présente Anne, Anne voici Thomas, je te laisse lui expliquer la suite des évènements, je dois faire mon rapport à Birgheim. » Là-dessus, Eric me serre la main, me souhaite bonne chance et s’en va.

Alors Anne se tourne vers moi et passe sa main derrière son oreille parce qu’elle a les cheveux dans les yeux, puis elle me dit très rapidement « Bien, Thomas, je vais procéder à quelques examens complémentaires puis je te parlerais plus longuement de l’expérience à laquelle tu veux participer, afin que tu confirmes que tu veux bien te lancer dans l’aventure, mais ce n’est qu’une formalité. Ensuite, si tu dis oui, on pourra faire l’expérience, aujourd’hui même. » Je hoche la tête pour lui montrer que j’ai compris puis elle me dit d’aller me déshabiller au vestiaire où m’attend une tunique. Je m’exécute mais je suis un peu gêné : il n’y a que Marie qui a le droit de me voir nu normalement.

Je retourne dans la pièce avec les machines et je trouve Anne en train de préparer un matelas qui glisse sous une grosse machine en forme d’anneau. Anne me dit que je dois m’allonger sur le matelas et que je dois me détendre. Elle m’explique qu’elle va prendre une photo de mon cerveau avec la grosse machine et qu’elle me la montrera après si j’ai envie. Elle me parle un peu comme Marie alors ça me rassure. Sans hésiter je m’allonge et fixe le plafond puis je me sens glisser vers l’immense machine qui devient bientôt mon seul plafond. Progressivement, la machine se met à bourdonner et à luire d’une douce lumière bleue. Ca fait très high-tech. Mais ça ne dure pas longtemps avant que le matelas glisse à nouveau en dehors de la machine. Anne vient me voir et me demande si ça va, je lui réponds que oui. Alors elle me dit que pendant qu’elle fait développer les photos, elle va me faire une prise de sang et une analyse d’urine. Le sang servira à vérifier que je vais bien et à adapter l’expérience à mon cas, et l’urine est aussi un test médical complémentaire. Elle me donne un flacon et me montre les toilettes. J’y vais et urine dans le flacon même si je trouve que c’est dégoutant, surtout de le donner à une dame après.

Pendant ce temps, Anne prépare un fauteuil et de quoi faire la prise de sang. Quand je reviens, elle prend le flacon sans être gênée et elle me dit de m’installer sur le fauteuil. Avant de commencer, elle me demande si j’ai déjà fait une prise de sang et si j’ai peur du sang. Je lui réponds que je n’en sais rien. Alors elle me conseille tout de même de ne pas regarder une fois qu’elle aura fait la piqure. Elle noue une bande de caoutchouc autour de mon bras et appuie sur le creux du bras. C’est une sensation un peu désagréable parce que je sens le sang battre dans mes veines, comme s’il voulait s’échapper. Elle prend la seringue et me pique dans le creux du bras, comme elle me l’a dit, je détourne le regard. Je sens qu’elle retire l’aiguille et qu’elle nettoie le creux de mon bras, puis elle met un pansement. Comme je pense que c’est terminé, je détourne mon regard vers elle et c’est là que je vois la poche pleine de sang. Mon sang. Je me sens tout à coup tout bizarre, très mal à l’aise mais Anne m’apporte à manger et à boire donc ça va mieux.

Elle disparait ensuite quelques instants pour revenir en tenant les photos de mon cerveau. Elle les affiche sur un tableau blanc rétroéclairé et elle m’explique toutes les parties du cerveau. Je ne comprends rien mais mon cerveau a l’air normal, il ressemble à tous les cerveaux que j’ai déjà vu. Par contre, je suis déçu que la photo ne soit pas en couleur, j’aurais aimé savoir la vraie couleur d’un cerveau : est-ce que c’est gris ou est-ce que c’est rose ? Je vais poser la question à Anne mais elle conclut tout juste ses explications et dit que tout va bien dans mon cerveau. Moi je ne suis pas d’accord, si tout allait bien je ne serais pas si bête et Marie serait fière de moi, j’aurais un bon travail et je ne serais pas ici. Alors que je réfléchi sans rien dire, Anne s’en va et revient avec deux bout de papiers qui ressemblent à des tickets de caisse de supermarché. Elle les regarde un peu puis elle sourit et me dit qu’on va discuter de l’expérience.

« C’est très important Thomas, on va t’injecter des nano-machines de toute dernière génération qui vont t’aider à devenir intelligent. Je ne peux pas t’expliquer comment elles fonctionnent car c’est extrêmement compliqué mais il faut avant tout que tu comprennes que cette expérience pourrait comporter des risques : l’intelligence n’est pas toujours quelque chose de facile à porter. Si tu as des doutes, si tu n’es pas certain de vouloir faire l’expérience il faut le dire tout de suite et nous arrêterons tout.

— Je veux devenir intelligent, je ne veux pas tomber malade. Alors si votre expérience pourrait me causer des douleurs je ne veux pas la faire.

— Non, de ce point de vue-là il n’y a aucun risque, répond Anne avec un sourire.

— Alors c’est bon, je veux le faire.

— Dans ce cas, commence-t-elle en sortant un papier qu’elle pose sur une pochette posée sur ses genoux, je vais te faire signer ton contrat et te le résumer. A partir du moment où tu l’auras signé tu devras te plier à toutes les règles qui y sont fixées. Tu toucheras un salaire tous les mois dont le montant est indiqué sur le contrat, je t’avoue que je ne m’en souviens plus. Attention, écoute moi bien ce que je vais te dire maintenant est très important : tu ne dois pas parler de cette expérience à quiconque, surtout les gens que tu ne connais pas. Si quelqu’un d’autre que moi ou Eric te pose des questions sur l’expérience tu ne dois pas répondre. Je te présenterais ensuite les autres personnes de confiance que tu risques de rencontrer au cours de l’expérience. Ensuite il est très important que tu écrives tout ce que tu vis au jour le jour, tu peux rédiger comme tu veux mais soit le plus précis possible et soit attentif à toi-même. Si tu écris tu dois faire très attention à ce que personne ne puisse te voler ou lire ce que tu écris, seulement moi, Eric et les autres personnes de confiance peuvent demander à lire tes rapports. Enfin tu viendras ici une fois par mois pour qu’on fasse des examens médicaux et d’autres tests, ce sera toujours Eric qui viendra t’accueillir, si c’est quelqu’un d’autre ne le suis pas. Tu as bien tout compris ?

— Je crois. Mais est-ce que tout ça est écrit dans le contrat ?

— Oui mais c’est un charabia législatif incompréhensible.

— Je ne suis pas sûr que je vais tout retenir alors…

— Si tu veux je peux te faire un mémo.

— Je veux bien ! »

Alors elle va vers un ordinateur et se met à taper au clavier. Elle tape très vite et en même temps qu’elle tape elle me dit que je peux lire le contrat en attendant. Alors j’essaye mais c’est comme elle a dit : incompréhensible. J’arrive quand même à comprendre le salaire que j’aurais. J’ai du mal à croire qu’ils donnent autant d’argent à des personnes pour qu’elles deviennent intelligentes. Alors je fais semblant de lire, pour que Anne ne pense pas que je m’ennuie. Je fais ça jusqu’à ce qu’elle ait fini de taper et qu’elle revienne vers moi avec une feuille où elle a écrit tout ce que je devais faire et ce que je ne devais pas faire. Je la remercie puis elle me fait signer le contrat et elle le range avec tous les autres papiers.

Après elle me dit de la suivre. On traverse encore plein de couloirs vides éclairés au néon puis on arrive devant une petite porte en métal sans poignée. Alors Anne sort une carte de sa poche et elle la passe devant un détecteur à droite de la porte. La porte coulisse sans bruit et nous rentrons tous les deux dans une toute petite cabine. Anne prononce seulement le mot « Trois » et la porte se ferme puis je sens que nous descendons. En fait la cabine est un ascenseur ! Je ne l’avais pas remarqué parce qu’il n’y a pas de boutons.

La porte s’ouvre et on arrive dans un autre couloir mais cette fois il y a des vitres et par les vitres on peut voir une grande salle où il y a des gens qui travaillent dans des petits carrés où il y a juste un bureau, une chaise et un ordinateur. Mais on passe très vite dans le couloir. On descend ensuite quelques marches puis on rentre dans une salle sur la droite. Je me rends compte que je porte toujours la blouse, je dis à Anne que j’ai oublié mes vêtements dans la salle en haut et elle me répond que ce n’est pas grave, que je pourrais les récupérer après qu’on m’ait injectées les nano machines.

Après c’est un peu flou. Je me souviens que plusieurs personnes, en blouse blanche et avec des masques, m’ont allongé sur un lit et puis ils m’ont fait une piqure. Et puis tout devient trouble, le lit roule, je l’entends, je vois seulement le plafond défiler. Et brusquement il n’y a plus que du noir et un trou dans ma tête. C’est comme si je ne suis plus là pendant un moment.


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