Note de la fic :
Publié le 31/10/2013 à 23:21:09 par BaliBalo
Eric rampa sur le sol avec l’aide de son bras encore valide tentant d’ignorer, en vain, la douleur qui traversait tous ses membres. Il fixait les dalles de carrelage sombre qui défilaient lentement sous son corps, voulant à tout prix éviter de regarder autour de lui car il savait qu’il ne pourrait retenir l’envie de vomir déjà tenace à cause de la puanteur métallique. Sa vision était floue, il ne savait trop si c’était à cause de la douleur ou simplement parce qu’il avait perdu ses lunettes dans la mêlée. Tout est de notre faute, pensa-t-il.
Soudain, son épaule meurtrie se heurta à un métal froid et dur, il leva les yeux un instant pour savoir ce qui se trouvait sur son chemin, oubliant ce qui l’entourait, et c’est alors qu’il vit le carnage : du sang partout, des corps en lambeaux éparpillés dans l’immense laboratoire, la chair qui pendait des paillasses, imbibée d’hémoglobine, des éclats de verre enfoncés par millier dans les cadavres encore chauds, le liquide rouge dégoulinant des tables, suintant des corps désarticulés, des hommes, des femmes dont les blouses immaculées avaient pris une teinte vermeille. C’en fut trop pour Eric.
Le vomi mêlé aux larmes coulait sur son menton, la souffrance était insupportable, son propre sang se répandait tout autour de lui, se mélangeant à celui de ses collègues qui avaient déjà trépassé. Mais il était animé par un but : il devait savoir, il devait comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là, même s’ils étaient pleinement responsables. A nouveau il glissa sur le sol, imprégnant sa blouse de bile et de sang, ce qui accentua l’odeur de mort déjà difficilement supportable, pour gagner le bureau de Birgheim, le chef de projet. Pour sûr qu’Eric trouverait ce qu’il cherchait là-bas. Il se hâta, ronflant et tâtonnant car l’effort brulait ses poumons compressés contre le sol et le sang brouillait sa vue déjà incertaine. Plusieurs fois, il failli renoncer et s’affaler sur le sol en attendant de se vider de la dernière parcelle de vie qui l’animait, mais la douleur lancinante et le gout écœurant du sang lui rappelaient chaque instant ce qui venait de se dérouler et son esprit scientifique lui criait de comprendre pour quelles raisons avaient-ils tous été tués.
Nous n’aurions jamais dû faire ça, songea-t-il encore, ce projet… on ne maitrisait rien, c’était trop tôt. Que va-t-il advenir maintenant ? Je dois savoir. Et dans un regain d’énergie, Eric s’élança à la seule force de son bras droit vers le bureau de Birgheim. Puis, suivant les câbles de l’ordinateur posé sur le bureau, il parvint à atteindre la surface de la table. Eric en saisit le rebord métallique et se redressa péniblement, gémissant à chaque mouvement qui lui infligeait, lui semblait-il, de s’arracher des morceaux de chair.
Adossé au bureau de Birgheim, le chercheur reprit son souffle en fixant ses pieds qu’il pensait ne plus jamais pouvoir utiliser. On me posera des prothèses, pensa-t-il ironiquement, je finirais esclave de la technologie moi aussi. Il se reprit presque aussitôt, se rappelant son but. L’objet devait se trouver sur le bureau de Birgheim donc Eric devait atteindre le fauteuil du chef de projet et se hisser dessus.
Déterminé à en finir, le chercheur tourna la tête à gauche et se retrouva nez à nez avec Birgheim, les yeux exorbités, le crane troué de part en part, le visage maculé de sang. Eric hurla avant de vomir derechef ce qui lui arracha d’autre cri de douleur tant ses blessures semblaient le bruler.
Il s’accorda une courte pause puis, prenant son courage à deux mains, il se tourna de nouveau vers son supérieur et réprima un haut le cœur. Birgheim était justement sur son fauteuil de bureau, Eric retint sa respiration et tira le cadavre puant vers lui pour le faire tomber du siège convoité. Le corps ensanglanté de Birgheim n’opposa pas de résistance, bien qu’il fut massif, et s’écrasa sur le sol avec un bruit étouffé. Les larmes aux yeux tant il éprouvait du dégout pour ce qu’il venait de faire et s’apprêtait à faire, Eric grimpa sur le corps du chef de projet avant de se hisser tant bien que mal sur le fauteuil. La position de ses jambes lui arracha un autre gémissement, à l’aide de son bras valide, il les replaça correctement, en grimaçant de douleur.
C’est alors seulement qu’Eric pu inspecter le bureau de Birgheim et qu’il trouva ce qu’il cherchait : un carnet, avec une couverture marron imitant un cuir luxueux. Avide, le chercheur s’en empara, souillant le carnet du sang et de la bile qui poissaient sa main. Il ouvrit le carnet à la première page et plissa les yeux afin de parvenir à déchiffrer l’écriture plutôt soignée, à son grand étonnement.
Jour 1
Ils m’ont demandé d’écrire tout ce que je vivais alors je me suis dit que j’allais écrire un journal, comme dans les livres. Mais je suis fatigué et Marie m’a demandé d’éteindre la lumière déjà trois fois. Je ne veux pas la froisser. Je décrirais la journée d’aujourd’hui demain car c’est une journée très importante.
Soudain, son épaule meurtrie se heurta à un métal froid et dur, il leva les yeux un instant pour savoir ce qui se trouvait sur son chemin, oubliant ce qui l’entourait, et c’est alors qu’il vit le carnage : du sang partout, des corps en lambeaux éparpillés dans l’immense laboratoire, la chair qui pendait des paillasses, imbibée d’hémoglobine, des éclats de verre enfoncés par millier dans les cadavres encore chauds, le liquide rouge dégoulinant des tables, suintant des corps désarticulés, des hommes, des femmes dont les blouses immaculées avaient pris une teinte vermeille. C’en fut trop pour Eric.
Le vomi mêlé aux larmes coulait sur son menton, la souffrance était insupportable, son propre sang se répandait tout autour de lui, se mélangeant à celui de ses collègues qui avaient déjà trépassé. Mais il était animé par un but : il devait savoir, il devait comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là, même s’ils étaient pleinement responsables. A nouveau il glissa sur le sol, imprégnant sa blouse de bile et de sang, ce qui accentua l’odeur de mort déjà difficilement supportable, pour gagner le bureau de Birgheim, le chef de projet. Pour sûr qu’Eric trouverait ce qu’il cherchait là-bas. Il se hâta, ronflant et tâtonnant car l’effort brulait ses poumons compressés contre le sol et le sang brouillait sa vue déjà incertaine. Plusieurs fois, il failli renoncer et s’affaler sur le sol en attendant de se vider de la dernière parcelle de vie qui l’animait, mais la douleur lancinante et le gout écœurant du sang lui rappelaient chaque instant ce qui venait de se dérouler et son esprit scientifique lui criait de comprendre pour quelles raisons avaient-ils tous été tués.
Nous n’aurions jamais dû faire ça, songea-t-il encore, ce projet… on ne maitrisait rien, c’était trop tôt. Que va-t-il advenir maintenant ? Je dois savoir. Et dans un regain d’énergie, Eric s’élança à la seule force de son bras droit vers le bureau de Birgheim. Puis, suivant les câbles de l’ordinateur posé sur le bureau, il parvint à atteindre la surface de la table. Eric en saisit le rebord métallique et se redressa péniblement, gémissant à chaque mouvement qui lui infligeait, lui semblait-il, de s’arracher des morceaux de chair.
Adossé au bureau de Birgheim, le chercheur reprit son souffle en fixant ses pieds qu’il pensait ne plus jamais pouvoir utiliser. On me posera des prothèses, pensa-t-il ironiquement, je finirais esclave de la technologie moi aussi. Il se reprit presque aussitôt, se rappelant son but. L’objet devait se trouver sur le bureau de Birgheim donc Eric devait atteindre le fauteuil du chef de projet et se hisser dessus.
Déterminé à en finir, le chercheur tourna la tête à gauche et se retrouva nez à nez avec Birgheim, les yeux exorbités, le crane troué de part en part, le visage maculé de sang. Eric hurla avant de vomir derechef ce qui lui arracha d’autre cri de douleur tant ses blessures semblaient le bruler.
Il s’accorda une courte pause puis, prenant son courage à deux mains, il se tourna de nouveau vers son supérieur et réprima un haut le cœur. Birgheim était justement sur son fauteuil de bureau, Eric retint sa respiration et tira le cadavre puant vers lui pour le faire tomber du siège convoité. Le corps ensanglanté de Birgheim n’opposa pas de résistance, bien qu’il fut massif, et s’écrasa sur le sol avec un bruit étouffé. Les larmes aux yeux tant il éprouvait du dégout pour ce qu’il venait de faire et s’apprêtait à faire, Eric grimpa sur le corps du chef de projet avant de se hisser tant bien que mal sur le fauteuil. La position de ses jambes lui arracha un autre gémissement, à l’aide de son bras valide, il les replaça correctement, en grimaçant de douleur.
C’est alors seulement qu’Eric pu inspecter le bureau de Birgheim et qu’il trouva ce qu’il cherchait : un carnet, avec une couverture marron imitant un cuir luxueux. Avide, le chercheur s’en empara, souillant le carnet du sang et de la bile qui poissaient sa main. Il ouvrit le carnet à la première page et plissa les yeux afin de parvenir à déchiffrer l’écriture plutôt soignée, à son grand étonnement.
Jour 1
Ils m’ont demandé d’écrire tout ce que je vivais alors je me suis dit que j’allais écrire un journal, comme dans les livres. Mais je suis fatigué et Marie m’a demandé d’éteindre la lumière déjà trois fois. Je ne veux pas la froisser. Je décrirais la journée d’aujourd’hui demain car c’est une journée très importante.
Commentaires
- Conan
03/11/2013 à 03:15:19
Gore. Suite
- Pseudo supprimé
01/11/2013 à 20:31:24
Bien glauque, comme j'aime et super bien écris
Bali, souiiiiiite ! - Pseudo supprimé
01/11/2013 à 12:50:08
J'attends la sweet pour juger pleinement, mais ça s'annonce bien !
- VonDaklage
31/10/2013 à 23:32:46
Un joli 4 pour un texte qui s'annonce bien sympathique. Attention aux accords.