J'ouvris soudainement les yeux. Je voulus bouger, mais j'étais ligoté à une chaise. Je n'avais pas rêvé... Tout ceci était bien réel. J'avais mal partout. Comme si un troupeau d'éléphants m'étaient passés dessus. Mes bras étaient engourdis, je ne sentais plus mes jambes, et ma tête me faisait mal. Je sentais le sang battre dans mes tempes.

Je regardai autour de moi. J'étais dans une petite pièce. L'endroit était délabré. Les murs étaient dans un sale état. Ils avaient sûrement connu la guerre. Le plafond menaçait de s'effondrer sur moi. Il était parsemé d'inquiétantes fissures.

Une imposante porte en métal rouillée barrait l'entrée. Seule une petite ampoule faisait office d'éclairage. Les coins de la pièce étaient plongés dans le noir. Ça m'angoissait. Je respirais profondément pour me relaxer.Une vieille odeur de renfermé avait contaminé l'atmosphère et me retourna l'estomac.

Combien de temps étais-je resté inconscient ? Quel jour étions-nous ? Pourquoi étais-je ici ?

Toutes ces questions sans réponses me harcelaient l'esprit. Mais je n'avais pas envie de réfléchir. La porte s'ouvrit soudainement dans un sinistre grincement. Sandra apparut dans l'entrebâillement de la porte. Elle avait le visage fermée. Elle s'approcha de moi. Je n'arrivais plus à la regarder dans les yeux, elle me dégoûtait.

Sandra se planta à quelques centimètres de mon visage, et murmura :

- Contente de voir que tu t'es réveillée...

Je ne répondis pas. Je m'efforçai de l'ignorer, même si je sentais mon sang bouillir dans mes veines.
Dommage que je n'ai pas une arme à portée de main... Elle m'attrapa le menton, et me força à la regarder dans les yeux :

- Ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont.

Je faillis éclater de rire.

- C'est ironique j'espère ? Comment tu voudrais que je réagisse, hein ?

Sans crier gare, Sandra se pencha d'un coup vers moi et m'embrassa furtivement sur la bouche, avant de me laisser à nouveau seul dans la pièce, complètement désabusé. Son geste m'avait tellement surpris que je n'avais même pas réagis.

Bordel mais à quoi jouait-elle ? Elle croyait vraiment qu'en m'embrassant, tout allait s'arranger ? Elle se foutait vraiment de moi. Elle m'avait menti pendant trois ans, en m'affirmant froidement qu'elle n'avait jamais rien ressenti pour moi, alors un baiser de plus ou de moins, j'en avais vraiment rien à foutre.

Elle me croyait idiot à ce point ? Je ne devais pas me laisser manipuler. Elle jouait avec mes sentiments et les retournait constamment contre moi. Je n'éprouvais plus que du dégoût et de la haine envers elle.

Peut-être devrais-je montrer patte blanche... Jouer sur la corde sensible comme elle aimait tant le faire avec moi. Tous ces moments partagés ensembles me revinrent en mémoire... Je ne pouvais pas y croire. C'était impossible qu'elle n'ai jamais rien ressenti pour moi. Ne serait-ce qu'un instant.

Elle essayait juste de s'en convaincre. Elle était humaine, après tout. Et les sentiments ne se contrôlent pas. Ce baiser est peut-être un signe... J'aurais bien aimé être dans sa tête et savoir ce qu'elle prévoyait de faire...

Je devais me débrouiller pour trouver et exploiter cette faille...

Et au moment que je jugerai opportun, j'agirai en conséquences.