Note de la fic : Non notée

Dolof¾nos


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5 : Rêves


Publié le 19/08/2013 à 01:17:38 par Pseudo supprimé

Je cours. Je suis dans une ville, les rues sont vides. Je cours. Je me faufile entre des voitures à l'arrêt, je lance des regards en arrière. J'ai le souffle court. J'arrive à un carrefour. J'entend un sifflement. Une balle se loge dans ma poitrine, je recule jusqu'à m'allonger sur le capeau d'une voiture rouge. Je suis en colère. Je vois un sniper posté sur un toit à un peu plus d'un kilomètre. Je me retourne et pose mes mains sur la voiture avant que mes doigts ne transpercent la carrosserie. Je me lève d'un coup et tourne sur moi-même avant de balancer le véhicule sur mon agresseur comme si ce n'était qu'un caillou. Le toit vole en éclat dans un bruit assourdissant et un large sourire apparaît sur mon visage. Soudain, le sol se met à trembler, légèrement. La source semble se rapprocher et instinctivement, je regarde autour de moi. Au loin, je vois des milliers de soldats marcher comme un seul homme vers moi. Je fais demi-tour mais je constate que c'est pareil de tout les côtés. Toutes les issues sont condamnées. Je saigne beaucoup. Je lève la tête et vois un commando de snipers sur les toits, couvert par deux hélicoptères de combat. J'suis foutu. Alors que je me résigne, j'entend un bruit, comme étouffé. Ce bruit se répète jusqu'à devenir compréhensible, c'est Hephaistos.

- Grey, t'es dans un rêve, tout ce que tu vois n'est pas réel, c'est ton inconscient qui essaye de faire en sorte que tu te réveilles. Fais tout disparaître !

Là je me rappele, je suis dans la salle de rêve, je suis endormi ! Je regarde ma plaie, elle se referme instantanément. Je pense à ce qui m'entoure et ferme les yeux. Lorsque je les rouvres, tout a disparu. Je suis seul dans cette grande ville.

- T'as eu chaud sur ce coup là ! T'aurais pu rester coincé dans ton rêve pour toujours !

Je regarde partout autour de moi et me tourne vers le ciel afin de parler avec le programmeur.

- J'aurais pu rester coincé ?!
- Ouais, c'est un des risques, mais vu que t'as pris le contrôle, c'est cool, tu risques plus rien.

Je descend le long de la rue et contemple cette ville. Mon inconscient a créé ça avec tellement de précision que j'en reste muet.

- Oh petit, t'es pas là pour faire du tourisme ! Ton sommeil est encore léger, donc il me reste peu de temps pour t'expliquer ce qu'il va se passer. J'ai lancé un démon en toi, tu dois le retrouver et le vaincre. Il va se manifester dans un des recoins de ta mémoire sous les traits de ta plus grande peur, tu ne dois pas le laisser gagner, sinon ton esprit sera dévoré et ton corps lui servira d'hôte. T'as compris ? Déclare la voix omniprésente.
- Ouais ouais...
- Ah et dernière chose, vu que t'es dans un rêve, t'as aucune limite, alors profites-en !

Aucune limite hein ? Il y a un bâtiment face à moi, je prend de l’élan Je cours et saute à plus d'une centaine de mètres de haut et j'y atterris. Je commence une course folle, sautant de toit en toit, seul au monde. Le plaisir que je ressens est intense, indescriptible. Le vent gonfle mes vêtements et fouette mon visage, je ris, inconsciemment. Je vois un building, bien plus grand que les autres, je me mets en tête de l'escalader. Je suis sur le toit d'un immeuble et observe l'écart entre les deux points avant de prendre de l'élan.

Je fonce jusqu'au bord, avant de donner une impulsion à mes jambes. Je saute sur une distance de plus de 500 mètres avant de m'écraser contre un morceau de fer du bâtiment. J’enfonce mes doigts dans le métal et pose mes pieds entre mes mains en regardant vers le ciel. J'expire et enlève mes mains. Dans le même instant, je me mets à sprinter contre le mur. A chacun de mes pas, le métal s’enfonce dans un bruit sourd tandis que l'adrénaline court à travers moi. Le fer est remplacé par le verre et s’émiette à chacun de mes pas, ressemblant à une toile d'araignée géante. Je continue en criant, les vitres supportent mes pas. Je longe un building à 90° à plus de 200 mètres du sol, la sensation est jouissive ! J'y suis presque, j'en vois la fin ! Je marche sur une vitre mais j'y met trop de force, elle se fissure avant de casser. Je me rattrape tant bien que mal, un morceau de verre traverse ma main. La douleur est tout aussi incisive que dans la réalité. Je regarde au-dessus et remarque qu'il doit y avoir 50 mètres avant le sommet. J'ai perdu mon élan et je me vois mal rentrer dans l'immeuble et sauter afin d'arriver jusqu'au toit. Puis merde, je suis dans un rêve !

Je me laisse tomber, tête vers le bas, je ferme les yeux. Le vent caresse ma peau. Je me concentre et je sens deux choses déchirer mon haut. Je remonte dans un arc de cercle et ouvre à nouveau les yeux. Ça a marché, j'ai des ailes ! Je ressemble à un ange, ça fait un peu cliché mais c'est un rêve de gosse. Je prend rapidement de la vitesse jusqu’à dépasser le sommet et me poser sur le toit. Mes ailes disparaissent. Je vois une porte, installée au milieu du toit. Je m'en approche et fais le tour. Ça mène nulle part... Bizarre. Je me mets devant et l'ouvre. À l'intérieur, l'obscurité la plus totale. J'y rentre et la porte se referme derrière moi. J'entend des bruits. Des chants de petits oiseaux. Je ne vois rien. J'entend un bruit de chute, soudain, je vois. Je suis à la campagne ?... Je vois une église, non, un monastère. Autour, des champs de blés jusqu'à perte de vue, une seule route pour rejoindre la ville apparemment. Il y a un arbre et un petit garçon agenouillé à son pied. Je m'en approche et vois une tignasse blonde de dos, un oisillon dans les mains. Au moment où j'allais lui parler, il se lève et part en courant vers le monastère.

- Père Julian, père Julian ! Hurle le blondinet.

Je le suis jusqu'à arriver devant un grand portail dont la porte est entrouverte. J'entre.

- Herm, excusez-moi, il y a quelqu'un ?

Aucune réponse. La cour est vide, un simple puits. J'entend des gens qui parlent, je tourne et rentre dans le couloir. Je revois l'enfant et un moine. Il a les cheveux bruns, en bataille. Un visage noble, qui inspire la sérénité, il doit avoir la trentaine, à peine. Il est vêtu d'une toge marron et d'un chapelet. Il est accroupi devant l'enfant et le regarde avec bienveillance. Il prend l'animal que l'enfant a dans ses mains et le prend dans sa paume.

- Il est mort, on ne plus rien faire pour lui, déclare-t-il en se relevant.
- Pourquoi Dieu est si méchant ? C'était qu'un bébé oiseau ! Sanglote l'enfant.
- Dieu l'a appelé à ses côtés, voila tout.

L'enfant tremble et tourne les talons au moine et marche la tête baissée, les poings fermés. Il relève la tête et essaye de se donner un air digne. Il s'avance vers moi et je vois ses yeux. Un œil bleu et un œil rouge. Cet enfant... C'est Hyde ?! Je suis dans ses souvenirs ?! L'enfant continue sa route et me traverse littéralement. Ce n'est qu'une image, un souvenir. Je regarde autour de moi, je suis dans sa tête, autant en profiter. Je sors du monastère et regarde partout autour de moi. Il fait chaud, j'ai soif. Je m'approche du puits, il est rempli. Je me penche pour y boire et y est absorbé. Je tombe dans un endroit sombre. Un couloir bleu marine assez mal éclairé, des traits de lumières comme réfractés par l'eau parcourent les murs et des portes zèbrent un peu partout. Des voix, semblables à des murmures, résonnent partout autour de moi. Toutes les portes sont les mêmes, sauf celle du fond.

Une épaisse porte noire aux contours rouges attire mon regard. Des piques semblables à ceux d'une rose là parcourt. À mesure que je m'en approche, mon cœur accélère, mes sens me supplient de m'en éloigner, mais je n'en fais rien. J'arrive devant et toutes les voix ont disparues, comme si elles avaient peur de ce qui se cache derrière cette porte. C'est l'occasion ou jamais d'en apprendre plus sur Hyde. Je pose ma main sur la poignée et ouvre la porte. Je la pousse tout doucement et n'ai le temps de voir qu'une rose noire avant qu'une paire d'yeux aux couleurs opposées me fixent, me coupant le champ de vision.

Il se faufile dans l’entrebâillement de la porte et me pousse, me faisant tomber. Je le regarde, c'est Hyde, en plus jeune, 15 ans peut-être... Il porte un haut blanc et un pantalon noir, des mèches lui tombent sur un œil, mais on peut quand même le distinguer.

- Tu n'aurais jamais du venir ici... Murmure-t-il.

Il ferme la porte sans la regarder avant de poser la paume dessus, la faisant tomber en poussière. Il me fait face à nouveau.

- Il ne sera pas content de savoir que tu es venu ici... Dit-il en me fixant sans me regarder.

La peur me prend, je suis dans ses souvenirs, mais il me parle, qu'est ce qu'il se passe ?! J'avale ma salive et réussi à aligner deux mots, tant bien que mal.

- Qui ça ?
- Moi.

Une voix s'élève derrière moi, mon cœur bat à tout rompre. Je me tourne et tout se passe en une fraction de seconde. Hyde est là, une expression inédite sur le visage que je n'ai pas le temps d'analyser car il me tire une balle en pleine tête. J'ai mal, je tombe, dans l'incompréhension la plus totale. Mon corps est lourd, je heurte le sol et mes yeux voguent dans le vide. Ils se ferment.





J'ouvre les yeux et inspire bruyamment par la bouche en remontant le torse. Je regarde autour de moi, je suis allongé sur une route, il fait nuit et pas la moindre trace de Hyde. Cette route m'est familière, mais me laisse une désagréable sensation... J'entend un crissement de pneus puis un bruit sourd. Un accident de voiture ! Je cours vers le bruit et vois un petit véhicule bleu marine sur le dos. Je m'en approche, c'est un vieux modèle. Je me baisse pour voir l'état des passagers.

Le sang recouvre le visage du conducteur, mais je le reconnais... Papa. Alors j'ai remonté le temps à cette nuit ? Je n'en ai aucun souvenir, peu importe à quel point j'ai essayé de me rappeler. Il me reste donc un moyen de savoir ce qu'il s'est donc passé... Maman aussi est couverte de sang. J'ai mal au cœur, l'impression qu'il est pris dans un étau et j'ai du mal à respirer. Les larmes me montent aux yeux avant de couler. Je remarque que je ne suis pas dans la voiture. La voiture commence à fumer. Je cours et pars à la recherche du jeune moi. L'espace d'un instant j'hésite à l'appeler, mais ce n'est qu'un souvenir, il ne répondra pas. Je finis par le voir, il est sur les fesses, poussant avec ses bras pour avancer, les genoux en sang. La voiture s'enflamme. Une voix d'outre-tombe s'élève.

- Et un accident en plus provoqué par moi-même! J'ai fais fort ce soir, je vais pouvoir manger comme un roi !

Je me tourne et vois quelque chose debout sur la voiture malgré les flammes. Une peau grisâtre avec des écailles, une sorte d'armure rose en morceaux, trop large pour son maigre corps. De longs membres fins pourvus de griffes aux extrémités. Un visage immonde, un sourire cachant des dents semblable à des lames et une langue anormalement longue roulant sur ses lèvres. Un nez extrêmement fin et pointu, allant avec son allure cadavérique. De grands yeux rouges exorbités dont la pupille est fendue. Il a de longs cheveux, blonds et sec comme de la paille. Il se tient de travers, comme si son armure pesait plus que lui. Il saute de la voiture et s'approche du jeune moi.

- Ne t'inquiète pas, je te mangerais avant tes parents, Yeahahahaha !

Je ne me souviens pas, comment j'ai pu oublier ça ?! Je ne peux rien faire, à part regarder ce qu'il va se passer. Il s'approche de l'enfant, qui ne peut pas crier tellement il a peur, et alors qu'il est sur le point de l'atteindre, il s'arrête. Plus un bruit, plus un geste, le temps s'est figé. Je reste perplexe lorsque soudain le démon tourne sa tête à 180°, fonce vers moi et me chasse d'un coup de pied. Surpris, je pars m'écraser contre la voiture, qui ne bouge pas comme un élément inamovible du décor. Je le regarde, il est tourné vers moi et a remis sa tête dans le bon sens. Il la craque en la tournant sur les côtés tout en me défiant du regard.

- C'est toi le gringalet qui possède ce corps ?

Il me parle ? Mais c'est qu'un souvenir !

- Je prend ça pour un oui. M'en veux pas, mais ton corps est à moi maintenant, déclare-t-il dans un rire.

Il arrive à toute vitesse sur moi et essaye de m'enfoncer ses griffes dans les yeux, mais je me couche au sol, elles s’enfoncent dans le véhicule. Il essaye de me piétiner avec son talon, mais je fais une roulade arrière avant de lui mettre un coup de pied dans le coude, faisant voler son bras et brisant les griffes de sa main gauche. Je crois bien que son bras est hors service maintenant. Il grimace, ça ne lui a pas plu apparemment. Il tente un crochet, mais je me baisse juste ce qu'il faut avant de lui placer mon talon dans l'estomac. Il recule, laissant des traces de pieds dans la terre sur plus de 10 mètres. Je lance l'assaut en tentant un direct au visage mais il esquive et contre dans l'instant avec un uppercut. Je décolle légèrement les pieds du sol. Niveau puissance, il est loin d'égaler Hyde. Je pivote sur moi même et lui porte un coup de pied derrière le crâne. Ça le sonne, il a du mal à marcher droit. Il se tourne vers moi, me montre sa paume avant de me tirer une boule d'énergie noire en plein dans le ventre. Je vole sur une centaine de mètres et atterris dans l'herbe, l'arrachant à la suite de mon atterrissage. Ça fait un mal de chien. Je regarde ma blessure, on dirait une brûlure. Elle ne disparaît pas comme la balle que j'ai reçu plus tôt, je combat pour ma vie cette fois. Il revient vers moi en sautant sur les côtés pour rendre son attaque plus imprévisible. Il tente un coup de pied au visage que j'esquive d'un pas de coté. Je suis dans son dos. Je me concentre et lui place un direct dans les obliques, détruisant son armure à ce niveau et lui faisant littéralement manger le sol. Il essaye de se relever, tant bien que mal. Il se tient le côté blessé, penché en avant, mais je suis déterminé à le tuer. Il est responsable de cet accident, je vais me venger maintenant. Je lui écrase le nez avec mon genou, lui colle une droite dans la mâchoire qui l'envoie au sol. Je me met sur lui et enchaîne, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche. Un trou se creuse progressivement autour de sa tête alors que mes phalanges s'abreuvent de son sang. Je continue, encore, et toujours, son visage ne ressemble plus qu'a une vulgaire bouillie. Je me relève et vois la voiture de mes parents en feu, et je pleure. Je retourne à mes 7 ans et je pleure, avec pour seule compagnie, la lune.





Mes yeux s'ouvrent, Héphaïstos est accroupi devant moi, il sourit et me fait signe de la main.

- Tu t'es bien débrouillé ! Dit-il en m'enlevant ma perfusion.

Je suis de retour dans la réalité, ça avait vraiment l'air réel... Le casque rouge se soulève de ma tête dans un bruit mécanique. Je me sens vidé de toute énergie.

- T'as vu ce qui s'est passé ?
- Non, par respect de la vie privée, je débranche la connexion visuelle en même temps que la liaison audio, mais je surveillais ton état sur mon moniteur ne t'inquiète pas.

Héphaïstos est de retour derrière son bureau, tapant sur son clavier. Je me lève difficilement, Hyde est toujours assis, yeux fermés. Je me rappelle de ce que j'ai vu dans sa tête, la curiosité me démange.

- J'ai vu des choses, des souvenirs de Hyde...

Il s'arrête de taper d'un coup et me regarde.

- J'ai vu une rose noire avant d'être agressé par Hyde en plus jeune, c'est quoi cette rose ?

L'ingénieur enlève son épaisse monture en soupirant et roule sur sa chaise en donnant une impulsion sur son bureau.

- Hyde... Il a beaucoup souffert tu sais.

Il marque un temps où il semble réfléchir à ce qu'il doit me dire.

- Si jamais ce qu'il a vécu t'intéresse vraiment, demande-lui.

Héphaïstos affiche un air sérieux, c'est la première fois depuis que je le connais. Je regarde l'assassin endormi.

- Il ne m'a pas aidé durant ma recherche du démon. Il est venu ici pour revivre ses souvenirs ?
- Oui, répond simplement le vieil homme.

Grâce à cette machine, j'ai pu me rappeler une partie de cette nuit, mais je ne sais toujours pas comment j'en suis sorti vivant... Je devrais y refaire un tour. Mon regard s'arrête sur le visage inerte de l'homme endormi.

Et toi, pourquoi tu utilises cette machine Hyde ?


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