Vincent se réveilla le lendemain et constata rapidement qu'il était en retard pour les cours. Complètement affolé, il s'habilla rapidement malgré le fait qu'il soit habituellement crevé le matin. Sac sur l'épaule, il descendit dans la cuisine et se rappela de ce qui s'était passé la veille. Tout était en désordre mais es parents avaient disparu... Etrange.
Il enfila une veste et sortit de sa maison en trombe et commença à courir pour s'arrêter au final assez rapidement. Il pouvait aller beaucoup plus vite.
Le jeune homme remonta dans sa chambre et prit le slip rouge qui était étalé sur son bureau. Il l'enfila et ressentit la sensation de bien-être. Il sauta par la fenêtre et s'envola jusqu'à son lycée.

Il s'arrêta une ruelle avant son lycée, mit son slip dans sa poche et se remit à courir. Ca n'avait pas encore sonné ! Mieux, aussi étonnant que cela puisse paraître il n'était jamais arrivé autant en avance. Détendu il se dirigea vers sa classe où il s'assit, comme à son habitude, à côté de Marty qui dormait.
La journée se passa sans trop d'encombre, si ce n'est que Vincent n'avait pas fait ses devoirs, le vilain. Le midi ils déjeunèrent comme convenu avec Ken, toujours heureux de les voir.

Vincent rentrait chez lui en chantonnant à pied. Il avait déjà oublié l'histoire du slip et de ses parents morts. Il tourna dans une ruelle sombre et comprit qu'il allait vite regretter son choix. Il vit devant lui la bande de Taitai, tous encerclés. La curiosité est un vilain défaut, mais personne n'est parfait. Le jeune innocent s'approcha à pas de loup et regarda ce qui se passait par-dessus une épaule. Une jeune femelle était allongé par terre, vêtements déchirés, cheveux baignant dans l'eau poisseuse stagnant dans une déformation des pavés formant la chaussée, cul à l'air. Une jeune personne remonta son jogging, satisfait de son méfait. La demoiselle n'osait plus parler, ni rien faire.

- Bon, on fait quoi chef maintenant ?
Taitai prit la parole :
- On est discrets et on se casse, et pas comme la dernière fois, PAS DE BOOBA À FOND SUR VOS PORTABLES !
- Wesh.

Puis Taitai me regarda. Il s'aperçut enfin de la présence d'un intrus. Esquissant un espère de sourire, l'indésirable ne put cacher son effroi. Il ne se passa rien pendant quelques secondes puis il empoigna la jeune fille, toujours les fesses à l'air et se mit à courir !

- Chef, on fait quoi ?
- Mais courez bande d'autiste ! Ce fils de pute va nous balancé aux keufs !
- Oh merde, j'ai tout mon shit sur moi !
- Et oi ma mère va être super énervée d'apprendre cette... Aventure. Et j'ai même pas sauté l'autre conne !
- COUREZ BANDE D'ABRUTIS !

Après ce hurlement, le fuyard sentit le sol trembler. Il était poursuivi par une quinzaine de wesh enragés ! Il portait la fille sur son épaule. Il était bien évidemment handicapé par le poids de la demoiselle et devait la jouer finement. Après avoir tourné plusieurs fois à plusieurs coins de rue, il aboutit sur une place vide, si on exceptait les tables et chaises vides qui avaient été disposées de part et d'autre de la place pour que les restaurants puissent servir plus de personnes. Au milieu de la place trônait une fontaine représentant un Cupidon, mais ça faisait un moment que des vandales avaient arraché la tête ce qui faisait que cette place avait été surnommé "la Place de l'Amour Fou" (après tout, ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ?) et que les couples venaient souvent prendre un dîner romantique ici, mais pas avant la tombée de la nuit. Quelques arbres étaient plantés aux coins de la place. Cet endroit était le carrefour de nombreuses rues comme Vincent n'allait pas tarder à s'en rendre compte.

Aussitôt qu'il foula l'endroit du pied, il vit une horde sauvage de wesh surgirent des autres rues. Il étaient au moins une centaine ! Tout ça prenait une grandeur invraisemblable. Les quelques passants s'en allèrent en courant, suivis de près par ceux qui était venu prendre une tasse de café après la fin de la journée de travail.
Très vite, Vincent se trouva encerclé. Tremblant de peur il posa la jeune fille au sol et réfléchit à tout allure à ce qu'il allait devoir faire. Parlementer était quelque chose d'inconsidéré. Et ils ne le laisseraient pas s'en aller sans quelques bleus... Bleu... Bleu, rouge ! Mais oui ! Il sortit triomphant son slip de sa poche et s'empressa de le mettre.
Autour de lui, la cacophonie causé par le nombre toujours affluent de wesh se stoppa. On n'entendit plus que quelques téléphones portables diffusant du Booba quand ceux-ci s'exclamèrent de rire ! Une véritable cohue. Le super-héros rougit de manière à ce que son visage soit aussi rouge que son slip ! Il s'affichait pour la première fois en plein jour avec son slip. Il regarda autour de lui. Avec toute la cohue formée par les racailles, il était certain que des membres des forces de l'ordre et des journalistes allaient se ramener.
Craignant pour la découverte de son identité (même si Taitai pouvait tout balancer), il regarda rapidement autour de lui pendant que les idiots rigolaient toujours et vit la fille, tenant dans sa main son soutien-gorge... Violet. Ni une ni deux, il s'en empara, fit deux trous avec ses doigts et sa super-force et se l'attacha devant les yeux. Il était vraiment un super-héros !
Taitai s'avança vers lui :

- C'est quoi cet accoutrement débile ? Tu te doutes bien qu'on ne peut pas te laisser partir, après avoir vu ce que nous avons fait à cette fille.
- Je sais. Je vous attends !

Aussitôt qu'il eut dit ça, il prit frappa le présumé chef de la bande avec son pied en plein dans la poitrine. L'effet ne se fit pas attendre et il vola tout droit dans une bande de wesh ! Ceux-ci tombèrent en le retenant et les autres, soufflés, le regardèrent hagard un moment avant de s'élancer tous sur lui ! Le super-héros se mit en position de garde. Une première racaille arriva à son niveau. elle était petite (elle avait 10 ans maximum !) et se présenta tout en courant :

- Ouais moi j'suis Serre-Fion représente la Zup ouais gros !

Il sortit ensuite un couteau de sa poche et fit un pas en avant pour le planter dans le ventre de Captain Khamsou'. Celui-ci empoigna le bras du rebelle et l'envoya valdinguer. Petit à petit ils arrivèrent tous à son niveau. Il vivait une bataille digne d'un péplum, mais avec un slip rouge et des weshs ! Ils caillassaient, boumaient mais ne terminaient pas. Il esquivait, contrait et renvoyait les coups avec une puissance multipliée par 100.
Il avait décimé au moins la moitié des weshs quand Taitai réapparut devant lui. Son sweat avait été brûlé sur sa poitrine et laissait apparaître son corps. Il tenait dans sa main un pistolet. Pour en finir, le super-héros fit un pas vers lui et l'attrapa vers le col. De là, il s'envola et tint le chef de la bande à une dizaine de mètre du sol. Son visage, habituellement noir, était blême. Il essayait d'articuler des mots avec sa bouche mais n'y parvenait pas. Il n'aurait jamais cru qu'un raté comme Vincent soit aussi fort ! Il lâcha son arme. On entendit un "AÏE" d'en bas.
Captain Khamsou' le regardait avec toute la fureur qu'il pouvait exprimer avec ses yeux. Et il fallait croire que ça faisait beaucoup d'effet à Taitai qui s'évanouit, tandis que de la bave coulait de sa bouche.

Le super-héros se posa sur le cou décapité de la statue du Cupidon et jeta Taitai dans la foule. Il fit craquer ses doigts et demanda s'il fallait qu'il distribue d'autres coups. Comme il s'y attendait, ils partirent tous en courant. Il resta quelques secondes sur la statue, heureux de son forfait. Il avait décimé les weshs de la ville. Il les avait dominé ! Taitai se réveilla, regarda autour de lui, et dans une peur incontrôlée regarda Captain Khamsou'. Le soleil était derrière ce dernier, ce qui faisait qu'il ne voyait que sa silhouette en noir.

- Je ferais tout ce que tu veux mais ne me tue pas, implora Taitai. Tu m'as battu, tu es mon maître maintenant !
- Je sais. Pars mon jeune padawan, promets-moi que tu ne lutteras que pour le triomphe du Bien désormais, toi et tes sous-fifres êtes sous mes ordres !
- Oui ! OUI ! Désolé Maître !

Et il partit en tombant une fois lorsqu'il descendit les marches. Le dernière homme debout regarda autour de lui. Il n'y avait plus personne... La fille avait disparu. Une voiture arriva et en descendit deux personnes, l'une avec un appareil photo et l'autre avec un calepin. Le super-héros sauta pour repartir, fuyant les journalistes.

- Attendez ! Monsieur ! Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui s'est passé ?!
- Je suis Captain Khamsou'... Le dernier défenseur des pauvres des faibles et du Bien !

Et il s'envola sans regarder en arrière.