De nombreuses personnes faisaient la queue et était souvent lourdement chargées, comme si elles avaient dû quitter leur domicile précipitamment pour se réfugier ici. Il s’inséra dans cette foule assez organisée et attendit qu’elle avance jusqu’au poste de garde. Lorsque son tour arriva, le garde lui dit :

« Votre droit de passage ?

-Excusez-moi mais je ne sais pas où je me trouve et je viens demander refuge à votre ville, répondit-il. »
Le garde le regarda fixement et chercha à percer son regard pour voir s’il mentait ou non.

Il se décida finalement à lui répondre :

« Ce n’est vraiment pas dans l’air du temps d’accueillir de nouveaux arrivants dans cette ville. J’espère pour vous que vous ne comptez par rester longtemps car les étrangers ne sont guère appréciés et on ne leur réserve pas meilleur destin.

-Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire prochainement, j’ai perdu la mémoire, je viens de traverser ce désert sans eau et j’ai par hasard et par chance atterri ici, reprit-il sur le même ton que le garde. »

A ces mots, la foule derrière lui fut prise d’un grand étonnement et il se retourna vers elle pour voir quelle en était la cause. Il remarqua alors que c’était lui qui avait suscité cette réaction mais il ne savait pas pourquoi.

Le garde le regardait toujours aussi fixement mais son visage paraissait en proie à une rage féroce comme s’il lui avait dit quelque chose qui aurait pu le mettre en colère.

Il voulut dans un premier temps demander ce qu’il se passait mais au vu de plusieurs gardes de l’autre côté de la porte, il se ravisa de peur de se créer des ennuis. Le garde se reprit et lui demanda calmement :

« Vous avez dit que vous aviez traversé ce désert avant d’arriver ici, n’est-ce pas ?

-Oui je l’ai dit. Pourquoi ? Est-ce cela qui a mis la foule dans cet état ?

-Arrêtez de poser des questions, ici le pouvoir réside entre les mains des gardes et je vous conseille de ne pas nous manquer de respect. Vous dites avoir traversé ce désert que jamais personne venant d’Occident n’a réussi à traverser à pied pour atteindre notre ville. C’est d’ailleurs en cela que nous nous trouvons ici dans un endroit des plus stratégiques et secrets. Alors arrêtez de vous fiche de moi et dites moi sérieusement d’où vous venez sans mentir.

-Mais je vous l’ai dit, surenchéri-t-il, je me suis réveillé en plein désert en ayant perdu la mémoire et j’ai atteint cette ville par hasard.

-Très bien, vous verrez qui est le plus fort. »

A ce moment, il reçu un formidable coup sur le crâne qui le fit s’évanouir et plusieurs gardes s’approchèrent de lui.