Note de la fic : Non notée

Une_vie_mouvementee


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 19 : Je te Croyais Mort


Publié le 19/08/2013 à 01:12:28 par Pseudo supprimé

Nous sommes désormais le 15 décembre. Dehors, les rues sont blanchies par la neige qui tombe depuis le début du mois. A la fenêtre de ma chambre, j’entends distinctement le crissement des pneus d’une voiture qui visiblement n’a pas ralentie dans la descente.
Sonia est sortie de l’hôpital et à rendez-vous régulièrement chez un psychologue. Elle a reprit des couleurs et semble à nouveau aimer la vie. Elle est partie s’installer chez le nouveau petit ami de sa mère.
Cher est partie en Angleterre pour passer les vacances de Noël chez de la famille avec ses parents. Elle me manque terriblement mais les retrouvailles n’en seront que plus agréables.
Pour une fois, nous avons de la chance. Mon père à participé à un concours dans le village, le premier prix était un voyage au USA pour 4 personnes. Mon père m’a dit que je pourrais prendre deux amis. J’hésite entre Sonia, Cher et Kevin. Je ne pourrais en prendre que deux parmi les trois et même si je suis sur de prendre Cher, le choix va être très difficile. Sonia aurait surement bien besoin de vacances pour se changer les idées mais Kevin est mon meilleur pote…
J’aurais encore deux mois pour réfléchir mais il allait falloir faire un choix.

Cet après-midi, je participais à un tournoi de tennis. J’ai repris cette année après avoir arrêté l’année dernière. J’ai un assez bon niveau, très technique mais pas forcément puissant, je suis Non Classé pour l’instant mais je suis persuadé que cela changera bientôt.
A cause du temps, les terrains extérieurs sont bien entendus impraticables et nous jouerons donc sur les quatre terrains à l’intérieur.
Il est 13h00 quand j’arrive, normalement, je joue deux matchs aujourd’hui si tout se passe bien.
Mon premier adversaire est mon pote du tennis qui est dans mon groupe. Il s’appelle Mathias, il est grand, les cheveux blonds et légèrement frisés, un vrai athlète. On est du même niveau mais il privilégie davantage la puissance.
Dans notre poule, les deux autres joueurs nous sont inconnus et jouent dans un autre club :

-Salut Mathias, la forme ?
-Ouais et toi ?
-Ca va.
-Bon je te souhaite bonne chance
-Que le meilleur gagne.

Le match est très serré, je gagne le premier set 6-4 après déjà plus d’une heure de jeu. Je suis endurant mais Mathias parvient à remporter le deuxième set 7-5. Le dernier set est décisif, je résiste longtemps et après avoir mené 3-0, je craque et m’incline finalement 6-4 5-7 3-6 :

-Bien joué dis-je en lui serrant la main
-Pas la grande forme aujourd’hui, je t’ai connus bien meilleur.
-Ouais c’est clair. Faut que je gagne les deux derniers matchs.
-Il y en a un des deux, c’est un espagnol, très petit mais qui court beaucoup. Si tu frappes fort sur les côtés, tu l’auras facilement. Je l’ai gagné 6-3 6-2
-Ok, on verra. Merci du conseil. Toi avec deux matches t’es déjà qualifié ?
-Quasiment oui.

Finalement, le match ayant duré plus de trois heures, j’étais convoqué pour le second match demain à 9h00.

Il est 19h00 quand mon portable sonne :

-Hie s’exclama Cher à l’autre bout du combiné. Ca va ?
-Oui et toi ?
-Oui, j’ai revu cousines, je m’amuse bien. T’as gagné match ?
-Non j’ai perdu.
-Ah, dommage.
-Oui, il était très fort en face
-Ok, je dois partir. Bisou, je t’aime
-Moi aussi je t’aime. Amuses toi bien.
-Merci.

Je reçu aussi un SMS de Sonia et de Kevin qui me demandaient mon résultat. Après avoir répondu, je pris une bonne douche.
Le soir arrivait, mon père venait de rentrer et était très fatigué par sa journée éreintante :

-Alors fiston, t’as gagné ?
-Non j’ai perdu 6-4 5-7 3-6
-Mince, tu peux encore sortir de ta poule ?
-Oui mais faut que je gagne les deux matchs à venir
-Ok, sinon tu as déjà réfléchi à qui tu voulais emmener avec toi pour le voyage en février ?
-Oui, surement Cher et après je sais pas trop entre Sonia et Kevin
-Ok.

Je m’installais dans le salon et m’installa sur le fauteuil en tailleur, avec mon ordinateur portable sur les genoux. J’écoutais distraitement les infos, encore des assassinats, accidents, catastrophes.
Je fronçais les sourcils.
Quelle époque
Mon père s’installa dans le fauteuil, une bière à la main. Nous restions tout les deux silencieux, vacants à nos occupations habituelles.
Le lendemain arrivé, je m’étais levé de bonne heure à 7h00 car mon match était à 9h00. En bonne forme, je rencontrais mon adversaire, un américain du nom de Mike Owel, très petit et les cheveux bruns en brosse. Comme l’avais prévu Mathias, je n’eu aucun mal à le battre et l’affaire fut plié en 1h30. Je le battus 6-0 6-3 :

-Bravo, tu es un bon jouer me dit il avec un accent qui trahissait ses origines américaines
-Merci dis-je en lui serrant la main.

J’étais désormais deuxième de ma poule avec une victoire et une défaite tout comme mon prochain adversaire, le prochain match serait donc décisif. Il était programmé à 18h00 ce soir.
Mon père assisterait à mon match exceptionnellement car il n’a plus de chantier avec la neige, il venait de finir le dernier hier.

Il est 18h00 quand j’arrive confiant, mon ami Mathias et Kevin sont venus assister à mon match, j’avais mon mini clan de supporters. Mathias était déjà qualifié après trois victoires.
Premier Set : 2-6
La tâche va être plus dure que je ne le pensais, il va falloir que je me remobilise.
Deuxième Set : 7-5
C’est dur mais je tiens le coup, plus qu’un set à gagner
Troisième Set : 6-7
Victoire au tie-break, ça aurait été serré jusqu’au bout mais je m’incline finalement après quatre heures de jeu. Il est 22h00 quand mon père ramène mes potes à la maison, puis nous rentrons chez nous.

20 décembre, je me promène dans les rues de la Roche/Yon, je cherche un cadeau pour mon père et Cher, même si elle n’est pas là, je lui offrirais à son retour.
Tout à coup, alors que j’étais songeur devant une vitrine de magasine de bricolage, un bras m’agrippa :

-Vous ne me reconnaissez plus ?
-A vrai dire pas vraiment dis-je en regardant l’inconnu

Il avait une moustache, les cheveux gris et quelques rides se dessinaient sur son visage. Assez petit, il me regarda dans les yeux puis me dit :

-Le clochard, c’était moi
-Mais, qu’êtes vous devenu demandais-je complètement abasourdi
-Eh bien, j’ai réussi à réunir une petite somme d’argent et grâce à un héritage d’un parent inconnu, j’ai monté un cabinet de psychologie. Dans le passé, j’avais réussi brillamment mes études de psychologie avant de connaître une longue descente aux enfers. Et maintenant tout me sourit.
-Content pour vous mais pourquoi me le dire à moi ?
-Tu es une personne tourmentée jeune homme, cela se voit, je l’ai vu dès notre première visite, j’ai un don pour ça. Je te donne ma carte, si un jour tu veux me consulter, je serais là pour t’aider. Tu es une âme tourmentée J-F, même si tu refuses de l’admettre ou que tu ne veux pas le montrer, et je pourrais t’aider à surmonter cette épreuve.
-Mais vous délirez, je vais très bien m’emportais-je. Et d’abord comment connaissez-vous mon prénom ?
-Ca, c’est un secret mon petit Gilou, et toutes mes condoléances à votre maman, je sais à quel point c’est dur.
-Mais comment en savez-vous autant sur ma vie ? demandais-je complètement déboussolé
-Passe me voir à mon cabinet un jour si tu désires en savoir plus.

Il me tendit sa carte puis partit, tournant à l’angle de la rue et disparaissant parmi la foule :

-Attendez, criais-je

Trop tard …

Je regardais néanmoins la carte qu’il m’avait donnée avec la plus grande attention. Dessus, l’adresse du cabinet, la spécialisation mais, le numéro de téléphone, mais pas de nom…
Pourquoi tenait-t-il à tout pris que j’ignore qui il été.
Sans doute un déséquilibré encore et ironie du sort, il faisait de la psychologie.
Mais comment connaissait-il mon nom, prénom, maman ? Comment connaissait il ma mère et l’accident qu’il lui est survenu ?
Et comment sait il que j’ai rencontré un clochard il y a déjà un peu de temps ? A moins qu’il ne mente pas à ce sujet, c’est vrai qu’il y avait un air de ressemblance avec celui-ci.

Pendant un instant, je fus submergé par les souvenirs avec maman, je regardais dans la rue, l’air évasif quand la sonnerie de mon portable me sortit de mes pensées.

C’était Quentin qu’il m’annonçait qu’il faisait une fête le 22 et me demandait si je voulais venir. Il n’habitait pas à côté et je n’avais pas forcément la tête à ça. Je décidais de refuser.

Tirailler par la curiosité, j’étais persuadé d’avoir déjà vu le visage de cet homme quelque part. Oui mais ou ?
Pour pouvoir le détailler plus précisément et pouvoir dialoguer avec lui, je décidais de prendre rendez-vous. J’appelais le cabinet et alors que je m’attendais à ce que ce soit une secrétaire qui décroche, la voix du monsieur retentit dans le combiné :

-Je savais que tu allais appeler, rendez-vous le 27 décembre à 14h00.

Je n’eus pas le temps de répondre que le type raccrocha. Il connaissait mon numéro de téléphone ! A moins que ce ne soit vraiment un devin mais je n’ai jamais cru à ce genre de don…
J’étais vraiment impatient d’aller à mon rendez-vous avec cet homme qui me semblait à la foi proche et terriblement lointain de moi.

24 décembre, c’est le réveillon, je le passe avec mon père, mes deux grands-parents paternels et ma grand-mère maternelle, papy est parti après la mort de maman et à sombré dans l’alcool, on ne l’a plus jamais revu, il est malheureusement sans doute mort :

-Salut fiston me lança papy tout heureux de me voir
-Salut papy, ça va
-Oui oui, tant que je marche ça va dit il en rigolant

Le dîner se passa dans la bonne humeur et la rigolade. Ma grand-mère avait apporté sa fameuse bûche au trois chocolat, un vrai régal. Mon père avait fait une dinde rôtie avec des pommes de terre.
Il était minuit quand ils partirent dans la froideur de la nuit. Mes grands-parents ramèneraient mamy qui n’avait pas son permis de conduire. Et puis de toute façon, vu sa petite taille, je n’étais même pas sur qu’elle puisse parvenir à discerner la route correctement.
Nous les saluons de la main jusqu’à ce que la voiture disparaisse au loin.

C’est Noël, la nuit à été courte mais reposante, je descends encore endormie, je prends une douche, me coiffe m’habille. Mon père est partie à l’épicerie pour acheter de quoi faire à manger ce midi, il lui manque quelques ingrédients et c’est à lui de faire le dessert. A 11h00, nous partons chez ma mamy qui organise comme chaque année le repas de Noël. Elle est contente de le faire car depuis que papy est partie, elle se sent bien seule.
« MERRY CHRISTMAS ! » s’affiche en grand quand j’allume mon portable dans la voiture, c’est Cher qui me l’a envoyé ce matin. Je m’empresse de répondre, je reçois aussi un message de Sonia, Kevin et mes autres potes.

Il est midi quand on arrive chez mamy, une grande maison en pierre située en pleine campagne, elle était rustique mais bien aménagée. L’ensemble du mobilier était en bois. Je retrouve ma tante Jeannine, mon oncle Hubert, et mes cousins, cousines. Je ne les vois presque jamais et nous ne sommes pas spécialement proches.
Le dîner se passe dans la bonne humeur une fois de plus, le repas est vraiment délicieux. Mamy est une excellente cuisinière.
La famille m’a offert de l’argent, je le mets de côté et j’économise depuis pas mal de temps pour me payer le permis et peut-être un appartement pour plus tard. Je vois loin mais il veut mieux à notre époque avoir de l’argent de côté.

Je suis sur un petit nuage, tout va bien, et je suis tout excité par mon rendez-vous prochain, d’ailleurs, j’ai tellement la certitude d’avoir déjà vu ce type quelque part que je vais emmener une photo de famille pour le comparer avec quelqu’un …

27 décembre, j’ai dit à mon père que j’allais prendre des nouvelles de Sonia mais il n’en est rien, je ne voulais pas lui toucher un mot de ce qui m’arrive.
Je suis aux 13 rue de l’Avenir, devant le cabinet, mais ce n’est pas un cabinet à proprement parler, plutôt une résidence tout simplement. D’ailleurs, il n’y a pas de plaque dorée indiquant la profession et le nom.
Et si c’était un piège.

Trop curieux pour prêter une quelconque attention à un danger potentiel, je sonne. Un vieil homme vient m’ouvrir.
Je le regarde avec attention, il à une barbe fraichement rasée, des cheveux courts grisâtres, il à l’air athlétique, pas trop maigre ni gros, le teint mate. Aucun doute, c’est lui, il ne m’a fallu qu’une fraction de seconde pour le reconnaître.
Je place la photo devant moi pour comparer, il ne dit pas un mot. C’est bien lui :

-Papy ?


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