Note de la fic : Non notée

Le_Katana_Maudit_


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 19/08/2013 à 01:12:21 par Pseudo supprimé

Le garçon trépignait en passant le pas de la porte.
C'était le jour tant attendu, celui pour lequel il avait passé les deux dernières années à travailler, ici et là, mandant presque son misérable salaire. Mais tout ça été fini, il allait enfin recevoir l'objet de toute sa convoitise, la sainte relique de toutes ses envies ! Deux ans il l'avait attendu.. Deux longues années depuis que cette chose l'avait envouté, c’était emparé de son être... Oui, il s'en souvenait encore, cette sensation de chaleur, cette perte de ses sens... C'était... Magique ?
Oui... Magique...

Ainsi perdue dans ses pensées, ce fut le doux et pur tintement des quelques clochettes, accrochées à l'entrée du magasin, qui le ramena brusquement à lui. Désorienté, le jeune homme porta son regard de droite à gauche, sans le laisser se rattraper sur une quelconque particularité de l'endroit. Il ne s'intéressa pas même aux étagères, gorgées de statuettes en tout genre, pas même aux multitudes d'armes et d'armures qui rayonnaient, de toute leur majesté, sur les murs blancs et immaculés. Non, l'enfant était là pour une seule chose, cette chose qui l'obnubilait depuis qu'il l'avait vu un jour, dans la vitrine de cette même boutique d'antiquaire.

« Vous désirez ? »

Bien que simple, bien que neutres et dénudés de sens, ces deux mots, à eux seuls, virent le garçon frissonner de bonheur. Et c'est une voix émue qui s'éleva, contrastant de par son innocente et chaleureuse beauté, à l'ambiance claire et lumineuse de l'endroit.

« J'ai.. Je viens chercher une commande...
— À quel nom ? Interrogea tranquillement le marchand.
— Tymula, s'écria-t-il, Alexandre Tymula !
— Oui... Oui en effet, commenta son interlocuteur en posant son doigt sur un carnet, attendez-moi un instant, je reviens tout de suite. »

S'enfonçant jusque dans l'arrière-boutique, à travers une nappe de rideaux, il laissa patienter seul le jeune homme. Ce dernier, n'ayant rien d'autre à faire, fut contraint de s'ouvrir à l'aspect du lieu pour s'occuper l'esprit.
Bien que d'apparences sobres et lumineuses, le magasin était empli d'une multitude d'étagères en anciennes boiseries, elle-même manquants de déborder sous la masse informe de mystérieuses et sombres babioles. D'ici et là se dégageaient cependant de doux parfums d'encens, apaisants, qui s'entremêlaient au bruit limpide d'une étrange fontaine au centre de la pièce. Mais le plus étonnant était sans nul doute les armes et armures accrochées ou même suspendues au plafond par de surprenantes cordes, finissant ainsi de rendre à la pièce son vieil aspect surchargé.

Le garçon était encore en train de contempler l'endroit, quand la houle des rideaux sonna le retour du vendeur. Un paquet dans les mains, il s'avança lentement, comme porteur d'un divin fardeau.

« Voici, commença-t-il tout en posant l'objet sur le comptoir, je me dois cependant de vous avertir à propos de cette lame... »

L'eau perlait... Coulant, plongeant dans son propre sein en une douce mélopée de saveurs musquées, laissant ainsi transparaitre le long silence, résultant de l'hésitation du marchand. Comme pris dans une funeste bataille envers lui même, il se mordait la lèvre en serrant et relâchant tour à tour les poings.
Ce fut le regard insistant de l'enfant qui le décida enfin à parler :

« Je voulais vous dire que cette arme est... Non. Faites attention... Vraiment. »

Mais le garçon, qui ne l'écoutait déjà plus, s'avança lentement pour récupérer le colis, comme hypnotisé par l'invisible aura qui s'en dégageait. Les larmes aux yeux, il remercia sincèrement le vendeur avant de s'en aller, en direction de la sortie, d'un pas hésitant.
L'esprit obnubilé par son achat, il ne remarqua pas le regard emplit de regret, mais pourtant bel et bien soulagé, qui se posait dans son dos, tandis qu'il franchissait une seconde fois le pas de la porte, refermant ainsi le portail de tout un monde.


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