Note de la fic :
Publié le 06/01/2013 à 13:43:56 par darkthrak
Le silence s'installa. Aunareth essayait de garder son calme, mais intérieurement, il tremblait comme une feuille. Son instinct et sa puissance de dragon était balayé par les évènements qui venaient de se produire sous ses yeux. De plus, il était exténué et avait très peu de chance de pouvoir faire quoi que ce soit si jamais Formvottis contrôlait réellement son esprit. Formvottis, lui, avait l'air totalement calme et serein. Il avait pris la forme d'un dragon d'âge mûr et de très grande taille. Il portait les mêmes écailles noires que Sovrak mais des griffes bien plus grosses et acérées.
Il lui souriait mais sous ce sourire, Aunareth y vit la cruauté et la mort que Formvottis avait déchaîné, des milliers d'années avant sa naissance, contre ses ancêtres. Formvottis pouvait prendre toutes les formes possibles que ça n'empêcherait pas Aunareth de reconnaître en lui le terrible seigneur des démons.
-Alors, tu n'as donc plus de langue? Il me semble pourtant t'avoir amené en un seul morceau dans ce merveilleux monde qu'est le mien. Dit Formvottis en englobant d'un geste, cet enfer de flamme et d'ombre.
-Désolé de mon silence, Formvottis. Répliqua Aunareth en prenant tout son courage.
Mais il ne me semblait pas avoir été invité ici et il ne me semblait pas non plus que c'était selon mon bon vouloir.
-Oh mais parfois, il faut se forcer à venir pour découvrir de nouvelles choses. J'ai appris que tu avais tué Sovrak. Félicitations, je suis impressionné.
-Comment le savez-vous?
-Rien ne m'échappe Somari vir lorna, que ce soit dans ton monde ou dans le mien.
-Je m'appelle Aunareth!
-Oh et bien Aunareth, nous ne sommes pas partis du bon pied tous les deux. Recommençons à zéro si tu le veux bien.
-Non je ne le veux pas! Je ne veux pas vous connaître. Vous pensez que parce que vous êtes poli, je vais vous offrir des fleurs et vous invitée à dîner? Il faudrait que vous preniez des cours de sociabilité.
Formvottis éclata de rire.
-Ah tu me plais jeune dragon. Tu n'as pas peur de dire ce que tu penses. C'est quelque chose que j'aime chez mes ennemis. Je n'aime pas les grands chevaliers qui se prétendent au c?ur pur et qui viennent la peur au ventre lorsqu'il se trouve face à la mort.
-Si ça peut vous faire plaisir. Mais n'attendez pas plus de moi que du dédain, vous n'êtes qu'un monstre maléfique.
Formvottis ria une nouvelle fois.
-Maléfique? Dit-il ensuite. Un concept intéressant. Lorsqu'on arpente les mondes depuis des milliers d'années, on commence à voir les choses différemment. Le loup mange une bichette. Pour le loup, c'est un déjeuner délicieux. En revanche, pour la mère de la bichette, c'est une calamité maléfique. Tout dépend des perspectives qui s'offrent alors à nous: Celle du loup ou celle de la biche.
Tout comme ces animaux, les dragons trouvent cruels que leur monde soit anéanti et leur espèce, mis à mort. Pour nous, c'est le sens de la nature. C'est notre nature que de venir conquérir des terres et de détruire toute vie des autres occupants.
-Quoi?! Des millions d'êtres vivants sont morts parce que c'est votre nature de détruire?
-Tu n'as pas l'air de comprendre, je vais te montrer. Suis-moi.
Et il partit vers un terrain plus loin. Aunareth décida de le suivre.
Ils arrivèrent dans une étrange structure en cercle. En entrant dans l'enceinte, Aunareth et Formvottis arrivèrent devant une estrade construite dans la pierre elle-même. Elle possédait d'étranges inscriptions runiques qui s'illuminait toutes seul sur la pierre. Quand Aunareth regarda en dessous, il vit des wyverns. Elle s'affolait et tentait de sortir mais, plus haut que l'estrade, le toit empêchait toute échappatoire. Parmi les wyverns, une forme sombre se mouvait aussi dans la salle.
-C'est l'esprit de Sovrak. Lui dit Formvottis. Lorsque nous mourrons, nous les êtres supérieurs, notre esprit retourne dans l'enfer pour une éternité de souffrance dans la vie d'une simple forme d'énergie comme celle que tu vois. On ne peut plus rien faire et l'on est obligé de vivre dans l'incapacité de bouger comme on le souhaiterait, prisonnier de cette forme.
-Qu'est-ce que vous allez faire?
-Tu n'as qu'à observer.
Il s'éloigna d'Aunareth et dit alors aux wyverns et à l'esprit de Sovrak.
-Vous avez échoué dans votre mission. Quand la pierre des Shrydazz s'est brisé, vous vous êtes enfui dans ce monde au lieu de mourir pour la gloire des démons. Vous insultez ainsi notre race et notre puissance. Vous êtes maintenant considéré comme inférieur et condamner à mort.
Alors il leva la patte devant les wyverns affolées et des jets de flammes apparurent par tous les côtés de la salle. Un carnage se fit tandis que les wyverns carbonisait dans la souffrance et la terreur. Aunareth, qui n'aimait pas particulièrement ces créatures, ressentit une terrible pitié pour ces créatures qui voulaient simplement sauver leur vie tout comme il s'était sauvé de son royaume pour sauver la sienne. Lorsque les flammes disparurent, seul restait la forme d'énergie de Sovrak, insensible aux flammes.
-Et pour toi Sovrak, un châtiment encore plus grand t'attend! Dit Formvottis avec colère. Ton frère m'a promis que tu ferais bien ta mission mais tu as échoué lamentablement à toutes tes entreprises. Par la présent, je te condamne à passer le restant de tes jours, faible et invisible aux regards des autres sous cette forme. Tu auras l'éternité pour ressasser tes fautes.
La forme émit un son qui ressemblait plus au couinement plaintif d'un dragonnet qu'au rugissement d'un dragon. Puis la forme disparut, laissant Formvottis à nouveau seul avec Aunareth.
Formvottis se retourna et dit.
-Alors, qu'est-ce que tu penses de ma prestation? Demanda-t-il dans un sourire.
-Ce que j'en penses?! S'exclama-t-il.
Je pense que vous êtes complètement fou. Vous êtes un être qui désire par-dessus tout du pouvoir et vous utilisez vos propres sujets pour étancher votre soif de souffrance. Vous êtes un être répugnant, vous... vous êtes le mal!
-Le mal?
Et il repartit dans un fou rire comme s'il riait d'une mauvaise blague.
-Mon pauvre ami! Je suis au-dessus du mal! Le mal n'est qu'une petite créature, insignifiante et éphémère, qui s'installe dans le c?ur de chacun de nous. Ce n'est rien d'autre qu'une larve, une peste. Elle vient, elle te fait du mal, puis elle repart comme si elle n'avait jamais existé.
Je suis Formvottis, le seigneur des démons, et moi, je suis éternel. Je vis pour la souffrance et la mort. Et moi, je ne disparaîtrais jamais.
-Qu'est-ce que tu veux? S'impatienta Aunareth.
-Rien que tu ne possèdes. Dit Formvottis. Son sourire venait de disparaître, remplacé par un masque de colère et de haine.
-Je t'ais simplement amené pour te montrer contre quoi tu te bats. Poursuivit le seigneur des démons. Tu ne pourras jamais nous vaincre. Ton ancêtre y a cru et il est mort, je l'ai tué moi-même et je suis reparti avec le sourire car j'ai su que j'avais infligé une ultime souffrance à la vie de mon pire ennemi.
Mais toi, Aunareth. Pour toi, je trouverai le pire châtiment que l'on puisse infliger à un être. Tu ne seras plus jamais tranquille, tu devras toujours être sur tes gardes. Et quand je frapperais, tu mordras la poussière et tu me supplieras de t'achever!
-C'est beaucoup de promesses à tenir fais attention à ne pas trop en faire.
-Comment?
-Tu ne m'impressionnes pas Formvottis. J'ai toujours été sur mes gardes et ce n'est pas toi qui changeras les choses. Tu penses que j'ai beaucoup à perdre mais Sovrak s'est chargé de détruire ma vie. Je n'ai plus rien à perdre et le jour où tu viendras, je serais là et c'est moi qui t'infligerais les pires souffrances que tu n'ais jamais connu.
-Tu penses que la vie n'a plus rien à t'offrir mais tu te trompes. Tu perdras beaucoup et tu souffriras longtemps. C'était mon avertissement.
-Je veux maintenant partir.
-Et bien, comme tu voudras! Dit-il dans un sourire. Mais fais attention que notre cher Derlyas ne referme pas le portail trop vite.
-Il ne m'oublierait jamais !
Formvottis élargit son sourire et ferma les yeux, l'espace d'un instant. Des filaments d'énergie apparurent soudainement de toute part. Un cercle de lumière se forma et créa une image. Aunareth, empli de crainte devant le phénomène, s'approcha néanmoins à l'invitation du seigneur des démons et reconnut la ville de Drakkengard. L'image lui montrait exactement l'endroit où se trouvait le portail et put observer Derlyas, Grivrath et Glasaema.
Il entendit aussi leur conversation.
-Comment se fait-il que son corps ait disparu? S'écria Grivrath.
-Derlyas, ne me dis pas que les démons l'ont capturé? S'inquiéta Glasaema.
-Je... Je ne sais pas Glasaema, je ne suis pas sur. En fait, je ne sais pas ce qui s'est passé.
-Alors qu'allons-nous faire? Demanda Glasaema.
-Je n'ai pas d'autres choix je dois refermer le portail.
-Non ! Cria Grivrath. Je ne l'abandonnerai pas!
-Il le faut. Il comprendrait. Je ne peux pas me permettre de laisser ce portail ouvert. Si les démons entrent, avec Aunareth ou pas, nous serons perdus. Il nous faut refermer le portail.
Derlyas retourna dans les airs. Grivrath tenta de le rattraper pour l'empêcher de commettre cet acte, mais Glasaema le retint.
-Ecoute! Nous le retrouverons et nous le sauverons tout comme vous l'avez fait pour moi. Nous trouverons un moyen...
Puis l'image s'éteignit et Aunareth revint à la réalité.
-Tu ferais mieux de te dépêcher. Lui dit alors Formvottis.
Soudain, une lumière apparut. Les particules s'accumulèrent, se joignirent et formèrent un corps, un corps de dragon ! Soudain, Aunareth se réveilla. Son esprit n'était plus de forme astrale. Aunareth avait repris son corps. Le prince de lumière prit plaisir à ressentir à nouveau la caresse familière du vent sur ses écailles dorées. Cependant, il était toujours dans le monde des enfers. Son corps lui avait semble-t-il été "transporté", mais il était toujours en danger. Il se rendit compte également que Formvottis avait disparu. Aunareth espéra que la conversation avec le seigneur des démons n'avait été qu'un rêve, mais il frissonna quand il vit une écaille noire sur le sol, devant lui, en signe de défi.
Soudain, il se rappela les dernières paroles de Formvottis. Il se retourna et vit que le portail se refermait maintenant à vu d'?il. Formvottis avait du relâcher sa force sur le portail et si Derlyas finissait son opération, le portail se refermerait. Alors, Aunareth ouvrit grand ces ailes et vola avec les ultimes forces qu lui restait vers la liberté.
Mais la tâche ne fut pas aisée. Les démons le voyaient maintenant passer, et il dut appuyer encore plus fort sur ses muscles et accélérer la cadence. Lorsque l'un des démons tenta de l'attraper, Aunareth lui enfonça ses griffes dans la gorge et les retira aussi vite puis il repartit sans plus attendre. Les démons affluèrent de toutes les directions et Aunareth dut tuer trois autres de ces créatures ce qui le ralentit considérablement. Il balançait de temps en temps des charges d'énergie pure dans le vide en espérant toucher une cible.
Lorsqu'il parvint à quelques kilomètres du portail, son sang ne fit qu'un tour. Un contingent de démons venait vers lui.
Aunareth rugit et poursuivit sa route en plein dans les troupes ennemies. Les créatures, d'abord surprises, se regroupèrent pour former un mur et l'empêcher de passer.
Aunareth rassembla tout son courage et chercha la lumière qu'il possédait. Il recherchait à nouveau dans les recoins de son esprit, mais il ne trouva rien. La panique se fit dans son esprit. Il ne voulait mourir. Pas dans ce monde qu'il détestait tant. Il se concentra, chercha encore la lumière dans son esprit et essuya un nouvel échec. Puis les paroles de son père lui revinrent en mémoire.
"Un dragon n'est grand que quand il est en paix avec son c?ur."
Il comprenait maintenant ce qu'il voulait dire et, comme son père le lui avait appris, il fit la paix dans son c?ur. Il calma le rythme effréné de ses ailes et sa respiration. Il oublia toutes ses émotions comme la colère, la haine, la peur. Il sut alors qu'il était en paix et ses pouvoirs vinrent comme s'il les avait demandés.
"Merci père." Pensa alors Aunareth.
Puis il se jeta dans la mêlée. Il créa un déchaînement de lumière pure qui illumina le triste monde des démons et les wyverns derrière lui furent pulvérisés par cette puissance. Puis, telle une flèche, il repartit vers le mur de démons qui lui barraient la route. Il fit de nouveau appel à ses pouvoirs et de son corps, des particules de lumières vinrent pour se coller à lui. Ce faisant, il se transforma en une flèche de lumière étincelante qui, à une vitesse fulgurante, percuta le mur des créatures qui se disloqua sous la force de Aunareth. Et avec autant de vitesse, il continua sa route vers le portail pour finalement le traverser alors qu'il était à peine de sa taille.
Quand il ressortit, il revit ce monde qu'il appréciait tant et il put goûter à nouveaux les sensations de vie qui y existaient. Il sentit le vent le traverser de part en part tandis qu'il volait et ce fut l'une des sensations les plus merveilleuses qu'il n'ait jamais connu, comme s'il redécouvrait le bonheur de voler.
Lorsqu'il reprit un peu conscience de la réalité, il vit que sur la plate-forme, les dragons s'étaient réunis. Ils avaient l'air de discuter de vives voix car des éclats lui vinrent aux oreilles. Visiblement, il ne l'avait toujours pas vu. Aunareth comprit cela. Il avait lui-même eut beaucoup de mal à voir Derlyas quand celui était revenu et il décida de se rapprocher d'eux. Quand il fut à portée de voix, il entendit une dispute.
-Tu n'avais pas le droit de le laisser là-bas ! Hurla Grivrath.
-Ecoute-moi Grivrath, je n'avais pas le choix. Répliqua doucement Derlyas.
Si les démons avaient pu passer le portail, on n'aurait eut aucune chance et ça en aurait été fini de nous.
-Quand bien même ! Il nous a tous aidé quand on avait besoin de lui ! Il a été là pour toi également, l'as-tu déjà oublié ?!
-Et il nous a sauvés de notre emprisonnement. Soutint la jeune dragonne bleue du nom de Sielmara.
Nous n'avons pas le droit de le laisser seul face aux démons alors qu'il était là pour nous.
Les dragons murmurèrent leur assentiment et Aunareth crut bon d'intervenir.
-Cela fait plaisir de savoir qu'on est désiré à ce point mais je vous assure que ce n'est pas la peine de venir me chercher.
Tous se retournèrent et Grivrath fut le premier à se jeter sur lui. Puis les autres rugirent pour Aunareth et bientôt tous l'acclamèrent comme étant "le dragon qui était allé dans les enfers et en était ressorti vivant". Le titre était long et verbeux mais Aunareth ne leur en voulut pas. Bien au contraire il sentait qu'un lien se tissait maintenant entre eux et il ne voult le détacher pour rien au monde. Il fut heureux de revoir Derlyas et Glasaema ensemble et encore plus heureux de voir Grivrath et Sielmara ensemble. Tout en fêtant leur victoire, ils revinrent vers Drakkengard pour rejoindre les elfes et les nains et quitter cet endroit de malheur.
Il lui souriait mais sous ce sourire, Aunareth y vit la cruauté et la mort que Formvottis avait déchaîné, des milliers d'années avant sa naissance, contre ses ancêtres. Formvottis pouvait prendre toutes les formes possibles que ça n'empêcherait pas Aunareth de reconnaître en lui le terrible seigneur des démons.
-Alors, tu n'as donc plus de langue? Il me semble pourtant t'avoir amené en un seul morceau dans ce merveilleux monde qu'est le mien. Dit Formvottis en englobant d'un geste, cet enfer de flamme et d'ombre.
-Désolé de mon silence, Formvottis. Répliqua Aunareth en prenant tout son courage.
Mais il ne me semblait pas avoir été invité ici et il ne me semblait pas non plus que c'était selon mon bon vouloir.
-Oh mais parfois, il faut se forcer à venir pour découvrir de nouvelles choses. J'ai appris que tu avais tué Sovrak. Félicitations, je suis impressionné.
-Comment le savez-vous?
-Rien ne m'échappe Somari vir lorna, que ce soit dans ton monde ou dans le mien.
-Je m'appelle Aunareth!
-Oh et bien Aunareth, nous ne sommes pas partis du bon pied tous les deux. Recommençons à zéro si tu le veux bien.
-Non je ne le veux pas! Je ne veux pas vous connaître. Vous pensez que parce que vous êtes poli, je vais vous offrir des fleurs et vous invitée à dîner? Il faudrait que vous preniez des cours de sociabilité.
Formvottis éclata de rire.
-Ah tu me plais jeune dragon. Tu n'as pas peur de dire ce que tu penses. C'est quelque chose que j'aime chez mes ennemis. Je n'aime pas les grands chevaliers qui se prétendent au c?ur pur et qui viennent la peur au ventre lorsqu'il se trouve face à la mort.
-Si ça peut vous faire plaisir. Mais n'attendez pas plus de moi que du dédain, vous n'êtes qu'un monstre maléfique.
Formvottis ria une nouvelle fois.
-Maléfique? Dit-il ensuite. Un concept intéressant. Lorsqu'on arpente les mondes depuis des milliers d'années, on commence à voir les choses différemment. Le loup mange une bichette. Pour le loup, c'est un déjeuner délicieux. En revanche, pour la mère de la bichette, c'est une calamité maléfique. Tout dépend des perspectives qui s'offrent alors à nous: Celle du loup ou celle de la biche.
Tout comme ces animaux, les dragons trouvent cruels que leur monde soit anéanti et leur espèce, mis à mort. Pour nous, c'est le sens de la nature. C'est notre nature que de venir conquérir des terres et de détruire toute vie des autres occupants.
-Quoi?! Des millions d'êtres vivants sont morts parce que c'est votre nature de détruire?
-Tu n'as pas l'air de comprendre, je vais te montrer. Suis-moi.
Et il partit vers un terrain plus loin. Aunareth décida de le suivre.
Ils arrivèrent dans une étrange structure en cercle. En entrant dans l'enceinte, Aunareth et Formvottis arrivèrent devant une estrade construite dans la pierre elle-même. Elle possédait d'étranges inscriptions runiques qui s'illuminait toutes seul sur la pierre. Quand Aunareth regarda en dessous, il vit des wyverns. Elle s'affolait et tentait de sortir mais, plus haut que l'estrade, le toit empêchait toute échappatoire. Parmi les wyverns, une forme sombre se mouvait aussi dans la salle.
-C'est l'esprit de Sovrak. Lui dit Formvottis. Lorsque nous mourrons, nous les êtres supérieurs, notre esprit retourne dans l'enfer pour une éternité de souffrance dans la vie d'une simple forme d'énergie comme celle que tu vois. On ne peut plus rien faire et l'on est obligé de vivre dans l'incapacité de bouger comme on le souhaiterait, prisonnier de cette forme.
-Qu'est-ce que vous allez faire?
-Tu n'as qu'à observer.
Il s'éloigna d'Aunareth et dit alors aux wyverns et à l'esprit de Sovrak.
-Vous avez échoué dans votre mission. Quand la pierre des Shrydazz s'est brisé, vous vous êtes enfui dans ce monde au lieu de mourir pour la gloire des démons. Vous insultez ainsi notre race et notre puissance. Vous êtes maintenant considéré comme inférieur et condamner à mort.
Alors il leva la patte devant les wyverns affolées et des jets de flammes apparurent par tous les côtés de la salle. Un carnage se fit tandis que les wyverns carbonisait dans la souffrance et la terreur. Aunareth, qui n'aimait pas particulièrement ces créatures, ressentit une terrible pitié pour ces créatures qui voulaient simplement sauver leur vie tout comme il s'était sauvé de son royaume pour sauver la sienne. Lorsque les flammes disparurent, seul restait la forme d'énergie de Sovrak, insensible aux flammes.
-Et pour toi Sovrak, un châtiment encore plus grand t'attend! Dit Formvottis avec colère. Ton frère m'a promis que tu ferais bien ta mission mais tu as échoué lamentablement à toutes tes entreprises. Par la présent, je te condamne à passer le restant de tes jours, faible et invisible aux regards des autres sous cette forme. Tu auras l'éternité pour ressasser tes fautes.
La forme émit un son qui ressemblait plus au couinement plaintif d'un dragonnet qu'au rugissement d'un dragon. Puis la forme disparut, laissant Formvottis à nouveau seul avec Aunareth.
Formvottis se retourna et dit.
-Alors, qu'est-ce que tu penses de ma prestation? Demanda-t-il dans un sourire.
-Ce que j'en penses?! S'exclama-t-il.
Je pense que vous êtes complètement fou. Vous êtes un être qui désire par-dessus tout du pouvoir et vous utilisez vos propres sujets pour étancher votre soif de souffrance. Vous êtes un être répugnant, vous... vous êtes le mal!
-Le mal?
Et il repartit dans un fou rire comme s'il riait d'une mauvaise blague.
-Mon pauvre ami! Je suis au-dessus du mal! Le mal n'est qu'une petite créature, insignifiante et éphémère, qui s'installe dans le c?ur de chacun de nous. Ce n'est rien d'autre qu'une larve, une peste. Elle vient, elle te fait du mal, puis elle repart comme si elle n'avait jamais existé.
Je suis Formvottis, le seigneur des démons, et moi, je suis éternel. Je vis pour la souffrance et la mort. Et moi, je ne disparaîtrais jamais.
-Qu'est-ce que tu veux? S'impatienta Aunareth.
-Rien que tu ne possèdes. Dit Formvottis. Son sourire venait de disparaître, remplacé par un masque de colère et de haine.
-Je t'ais simplement amené pour te montrer contre quoi tu te bats. Poursuivit le seigneur des démons. Tu ne pourras jamais nous vaincre. Ton ancêtre y a cru et il est mort, je l'ai tué moi-même et je suis reparti avec le sourire car j'ai su que j'avais infligé une ultime souffrance à la vie de mon pire ennemi.
Mais toi, Aunareth. Pour toi, je trouverai le pire châtiment que l'on puisse infliger à un être. Tu ne seras plus jamais tranquille, tu devras toujours être sur tes gardes. Et quand je frapperais, tu mordras la poussière et tu me supplieras de t'achever!
-C'est beaucoup de promesses à tenir fais attention à ne pas trop en faire.
-Comment?
-Tu ne m'impressionnes pas Formvottis. J'ai toujours été sur mes gardes et ce n'est pas toi qui changeras les choses. Tu penses que j'ai beaucoup à perdre mais Sovrak s'est chargé de détruire ma vie. Je n'ai plus rien à perdre et le jour où tu viendras, je serais là et c'est moi qui t'infligerais les pires souffrances que tu n'ais jamais connu.
-Tu penses que la vie n'a plus rien à t'offrir mais tu te trompes. Tu perdras beaucoup et tu souffriras longtemps. C'était mon avertissement.
-Je veux maintenant partir.
-Et bien, comme tu voudras! Dit-il dans un sourire. Mais fais attention que notre cher Derlyas ne referme pas le portail trop vite.
-Il ne m'oublierait jamais !
Formvottis élargit son sourire et ferma les yeux, l'espace d'un instant. Des filaments d'énergie apparurent soudainement de toute part. Un cercle de lumière se forma et créa une image. Aunareth, empli de crainte devant le phénomène, s'approcha néanmoins à l'invitation du seigneur des démons et reconnut la ville de Drakkengard. L'image lui montrait exactement l'endroit où se trouvait le portail et put observer Derlyas, Grivrath et Glasaema.
Il entendit aussi leur conversation.
-Comment se fait-il que son corps ait disparu? S'écria Grivrath.
-Derlyas, ne me dis pas que les démons l'ont capturé? S'inquiéta Glasaema.
-Je... Je ne sais pas Glasaema, je ne suis pas sur. En fait, je ne sais pas ce qui s'est passé.
-Alors qu'allons-nous faire? Demanda Glasaema.
-Je n'ai pas d'autres choix je dois refermer le portail.
-Non ! Cria Grivrath. Je ne l'abandonnerai pas!
-Il le faut. Il comprendrait. Je ne peux pas me permettre de laisser ce portail ouvert. Si les démons entrent, avec Aunareth ou pas, nous serons perdus. Il nous faut refermer le portail.
Derlyas retourna dans les airs. Grivrath tenta de le rattraper pour l'empêcher de commettre cet acte, mais Glasaema le retint.
-Ecoute! Nous le retrouverons et nous le sauverons tout comme vous l'avez fait pour moi. Nous trouverons un moyen...
Puis l'image s'éteignit et Aunareth revint à la réalité.
-Tu ferais mieux de te dépêcher. Lui dit alors Formvottis.
Soudain, une lumière apparut. Les particules s'accumulèrent, se joignirent et formèrent un corps, un corps de dragon ! Soudain, Aunareth se réveilla. Son esprit n'était plus de forme astrale. Aunareth avait repris son corps. Le prince de lumière prit plaisir à ressentir à nouveau la caresse familière du vent sur ses écailles dorées. Cependant, il était toujours dans le monde des enfers. Son corps lui avait semble-t-il été "transporté", mais il était toujours en danger. Il se rendit compte également que Formvottis avait disparu. Aunareth espéra que la conversation avec le seigneur des démons n'avait été qu'un rêve, mais il frissonna quand il vit une écaille noire sur le sol, devant lui, en signe de défi.
Soudain, il se rappela les dernières paroles de Formvottis. Il se retourna et vit que le portail se refermait maintenant à vu d'?il. Formvottis avait du relâcher sa force sur le portail et si Derlyas finissait son opération, le portail se refermerait. Alors, Aunareth ouvrit grand ces ailes et vola avec les ultimes forces qu lui restait vers la liberté.
Mais la tâche ne fut pas aisée. Les démons le voyaient maintenant passer, et il dut appuyer encore plus fort sur ses muscles et accélérer la cadence. Lorsque l'un des démons tenta de l'attraper, Aunareth lui enfonça ses griffes dans la gorge et les retira aussi vite puis il repartit sans plus attendre. Les démons affluèrent de toutes les directions et Aunareth dut tuer trois autres de ces créatures ce qui le ralentit considérablement. Il balançait de temps en temps des charges d'énergie pure dans le vide en espérant toucher une cible.
Lorsqu'il parvint à quelques kilomètres du portail, son sang ne fit qu'un tour. Un contingent de démons venait vers lui.
Aunareth rugit et poursuivit sa route en plein dans les troupes ennemies. Les créatures, d'abord surprises, se regroupèrent pour former un mur et l'empêcher de passer.
Aunareth rassembla tout son courage et chercha la lumière qu'il possédait. Il recherchait à nouveau dans les recoins de son esprit, mais il ne trouva rien. La panique se fit dans son esprit. Il ne voulait mourir. Pas dans ce monde qu'il détestait tant. Il se concentra, chercha encore la lumière dans son esprit et essuya un nouvel échec. Puis les paroles de son père lui revinrent en mémoire.
"Un dragon n'est grand que quand il est en paix avec son c?ur."
Il comprenait maintenant ce qu'il voulait dire et, comme son père le lui avait appris, il fit la paix dans son c?ur. Il calma le rythme effréné de ses ailes et sa respiration. Il oublia toutes ses émotions comme la colère, la haine, la peur. Il sut alors qu'il était en paix et ses pouvoirs vinrent comme s'il les avait demandés.
"Merci père." Pensa alors Aunareth.
Puis il se jeta dans la mêlée. Il créa un déchaînement de lumière pure qui illumina le triste monde des démons et les wyverns derrière lui furent pulvérisés par cette puissance. Puis, telle une flèche, il repartit vers le mur de démons qui lui barraient la route. Il fit de nouveau appel à ses pouvoirs et de son corps, des particules de lumières vinrent pour se coller à lui. Ce faisant, il se transforma en une flèche de lumière étincelante qui, à une vitesse fulgurante, percuta le mur des créatures qui se disloqua sous la force de Aunareth. Et avec autant de vitesse, il continua sa route vers le portail pour finalement le traverser alors qu'il était à peine de sa taille.
Quand il ressortit, il revit ce monde qu'il appréciait tant et il put goûter à nouveaux les sensations de vie qui y existaient. Il sentit le vent le traverser de part en part tandis qu'il volait et ce fut l'une des sensations les plus merveilleuses qu'il n'ait jamais connu, comme s'il redécouvrait le bonheur de voler.
Lorsqu'il reprit un peu conscience de la réalité, il vit que sur la plate-forme, les dragons s'étaient réunis. Ils avaient l'air de discuter de vives voix car des éclats lui vinrent aux oreilles. Visiblement, il ne l'avait toujours pas vu. Aunareth comprit cela. Il avait lui-même eut beaucoup de mal à voir Derlyas quand celui était revenu et il décida de se rapprocher d'eux. Quand il fut à portée de voix, il entendit une dispute.
-Tu n'avais pas le droit de le laisser là-bas ! Hurla Grivrath.
-Ecoute-moi Grivrath, je n'avais pas le choix. Répliqua doucement Derlyas.
Si les démons avaient pu passer le portail, on n'aurait eut aucune chance et ça en aurait été fini de nous.
-Quand bien même ! Il nous a tous aidé quand on avait besoin de lui ! Il a été là pour toi également, l'as-tu déjà oublié ?!
-Et il nous a sauvés de notre emprisonnement. Soutint la jeune dragonne bleue du nom de Sielmara.
Nous n'avons pas le droit de le laisser seul face aux démons alors qu'il était là pour nous.
Les dragons murmurèrent leur assentiment et Aunareth crut bon d'intervenir.
-Cela fait plaisir de savoir qu'on est désiré à ce point mais je vous assure que ce n'est pas la peine de venir me chercher.
Tous se retournèrent et Grivrath fut le premier à se jeter sur lui. Puis les autres rugirent pour Aunareth et bientôt tous l'acclamèrent comme étant "le dragon qui était allé dans les enfers et en était ressorti vivant". Le titre était long et verbeux mais Aunareth ne leur en voulut pas. Bien au contraire il sentait qu'un lien se tissait maintenant entre eux et il ne voult le détacher pour rien au monde. Il fut heureux de revoir Derlyas et Glasaema ensemble et encore plus heureux de voir Grivrath et Sielmara ensemble. Tout en fêtant leur victoire, ils revinrent vers Drakkengard pour rejoindre les elfes et les nains et quitter cet endroit de malheur.