Note de la fic :
Publié le 18/09/2012 à 01:31:16 par darkthrak
Aunareth pensait qu'il s'était réveillé jusqu'à ce qu'il sente la présence du dragon. Il se retourna et vit Derlyas près de lui.
- Je te dérange ? Demanda-il avec un sourire innocent.
- Je suis encore endormi, n'est-ce pas ?
Derlyas sourit.
- Ca a vraiment de l'importance ? Endormi, éveillé... somnolent ? Oui, tu es encore endormi. Je te parle toujours dans ton esprit.
- Vous apparaissez toujours comme ça sans vous annoncer ?
- Disons que je n'ai jamais été très social avec les autres. Je préférais la solitude, elle ne te posera jamais de problème.
- Êtes-vous si sûr de ce que vous avancez? Glasaema vous aime mais j'ai bien compris que vous n'étiez pas réellement son compagnon. Pourtant vous ne la détestez pas. J'irai jusqu'à dire que vous l'aimez autant qu'elle, alors pourquoi ne voulez-vous pas croire en cela ?
- Quelle jolie question venant de la part d'un dragon aussi solitaire que moi?
- Je ne suis pas solitaire, répliqua Aunareth. Je suis un hors-la-loi si vous ne l'avez pas encore remarqué et pourtant je suis quand même avec Grivrath... Oui bon... on peut dire que je suis seul oui.
- Ecoute, si je pouvais changer ce que j'ai fait de ma vie, poursuivit Derlyas, je pense que je le ferai. Hélas, je suis... mort.
- Ne peut-on donc pas vous ramener ? Le fait que vous ne soyez pas parti comme les autres prouve que vous pourriez être encore entre la vie et la mort.
-C'est ce que je pense aussi, confirma le dragon bleu.
-Et avec la magie, nous pouvons accomplir des miracles...
Derlyas baissa la tête, perdu dans ses pensées.
- Qui sait ? Peut être trouverais-je un moyen de revenir... Mais pour l'instant, concentrons-nous sur le plus important, à savoir l'assaut que vous vous préparez à accomplir. Si ce n'était pas pour Glasaema, je vous dirais de filer sans plus attendre et de vous éloigner le plus loin possible de Drakkengard. Il n'est vraiment pas bon pour toi de t'approcher autant de Sovrak alors que tu es encore si jeune.
- Je sais mais aucun autre dragon ne va le faire. Personne ne connaît l'existence des démons. Si je m'avance sans preuve alors qu'on m'accuse du meurtre d'un roi, je ne ferais pas long feu. Je ne sais pas vraiment quoi faire d'autre. Je n'ai pas d'autres options.
- Le plus important, c'est de tenir face aux wyverns. Là résidera une grosse part du travail. Elles sont extrêmement nombreuses.
- Je sais mais nous avons les nains maintenant et eux aussi sont très nombreux.
- Les nains ne feront pas le poids face aux wyverns. Ils n'ont aucune chance même avec vous.
- Mais je ne connais personne ici. Qui pourrait nous aider ? Cette ville est la plus proche de Drakkengard et c'est une ville isolée.
- Isolée des autres nains et humains... mais pas des elfes.
- Les elfes ?! S'étonna Aunareth. Il ne manquait plus qu'eux. Vous êtes encore plus fou que je le pensais si vous pensez convaincre deux races aussi différentes de s'allier... Les elfes et les nains...
- Il le faudra bien pourtant, insista Derlyas, et tu devras leur dire qu'ils doivent enterrer leurs vieilles querelles pour faire front commun sur les wyverns. Je ne vois pas d'autres alternatives.
- Des elfes et des nains combattant ensemble dans une guerre face à des créatures venues d'un autre monde. Mais alors qu'est-ce que je fais encore ici ? Ironisa-t-il Aunareth. Ca ne m'a pas l'air plus difficile que de croire en l'existence de démon.
- Et dit aux elfes que tu me connais, cela devrait aider, déclara Derlyas. Eux me connaissent depuis longtemps.
-Vous connaissent ?
-J'ai connu plusieurs amis là-bas... Cela fait longtemps, mais nous verrons bien si la mémoire ancienne des elfes est aussi grande qu'on le dit.
Il se réveilla soudain. Le jour était levé depuis longtemps. Le soleil avait déjà entamé sa course. Le dragon doré vit que Grivrath était déjà debout. Aunareth se leva et alla le rejoindre.
-Tu te réveilles enfin tête brûlée ? Lui lança Grivrath avec un sourire.
- Oui,... d'un long sommeil. Alors cette nuit ? Comment a-t-elle été pour toi ?
- Oh MERVEILLEUSE ! S'écria Grivrath en étirant ses muscles, un par un. Bon j'ai eu un peu de mal à m'endormir mais ça a été une nuit fantastique, j'ai rêvé de la gloire que l'on gagnerait lorsque l'on aurait vaincu tous ces démons. On nous acclamerait, on verrait le monde s'abaisser devant nous et de magnifiques dragonnes iraient nous rejoindre et...
- C'est bon ça va, l'interrompit Aunareth. Je crois que je vois le tableau et moi aussi, soit dit en passant, j'ai passé une bonne nuit. Vu que tu es réveillé, as-tu parlé à Orkan?
- Oui, j'ai parlé à Orkan ce matin et il a accepté de nous rejoindre pour l'assaut.
- Déjà ?! Mais il a accepté comme ça?
- Bien sur, ça fait des années qu'on se connaît et je sais très bien qu'il a toujours voulu la sécurité pour son peuple alors tu penses bien, qu'il ne va pas laisser passer sa chance alors que deux dragons lui offrent l'aide inespéré dont il a besoin pour vaincre ces affreuses créatures.
A ce propos, j'essaye d'écrire un poème sur la bataille à venir. Est-ce que tu aurais une rime en -er?
-... euh... Triompher?
- Oh parfait, alors ça fera ça... et ça... Bon, ça n'a pas l'air trop mauvais. Tu veux l'entendre?
- Non !
- ... Voilà alors ça fera ça.
Alors que le clair de lune illuminait
La plaine riche en cadavre carbonisé
Et que les tambours de la colère se mettent à sonner
De leurs ennemis, Dragons et Nains vont triompher
Quand il eut fini, il y eut un silence. Aunareth n'osait pas répondre. Finalement, ce fut Grivrath qui déclara.
- Bon je n'en suis qu'au début mais comment le trouves-tu?
- Eh bien... on va dire que ça rime.
- Oh rabat-joie, je n'en suis qu'à mes débuts ! Mais c'est bon, j'ai compris.
- N'oublie pas de rajouter les elfes dans ton poème.
- Quoi ?
- Derlyas m'est apparu aujourd'hui, il veut que j'aille chercher les elfes pour nous aider dans cette bataille. D'après lui, les nains ne feront pas le poids.
- Eh bien vous pourrez dire à votre Der... votre ami que nous sommes parfaitement capables de nous battre seul et sans être obligé de se coltiner ces choses aux oreilles pointues ! Tonna Orkan.
Aunareth soupira une nouvelle fois. Les choses n'avaient pas été très faciles à expliquer et le dédain des nains pour les elfes n'avait rien arrangé. Cela faisait plusieurs heures que Aunareth essayait d'expliquer la situation à Orkan mais celui-ci ne voulait rien entendre.
- Sérieusement Aunareth, l'interrompit le nain, personne ici ne conteste le fait que les wyverns sont dangereuses et pire encore, sont très nombreuses mais le soutien des elfes... Est-ce que nous sommes acculer à ce point ?
- Votre querelle avec les elfes et connu de tous mais effectivement, les choses étant ce qu'elles sont, nous avons besoin d'aide et personne à part les elfes ne peut nous aider.
Sentant que le nain n'était pas convaincu, Grivrath intervint.
- Orkan, je sais que tu n'es pas idiot. Nous te disons ce qui est le mieux pour ton peuple et toi. Si nous combattons les wyverns et que nous venions à perdre, nous ne pourrions plus retourner en arrière et cette défaite signifierait la fin de toute vie naine dans cette région.
Je ne critique pas votre grandeur au combat, ni votre courage mais ne laissez pas l'arrogance vous jouer des tours. Les elfes sont notre passage vers la victoire.
Aunareth ne put réprimer un sourire. Grivrath avait fait mouche avec l'argument de la sécurité du peuple et il se rendit compte que Grivrath savait manier les mots bien mieux que lui.
- Je... je réfléchirais à tout cela, déclara Orkan. En attendant, vous...
Tout à coup, un garde s'approcha de Orkan.
- Monsieur, dit-il, les éclaireurs ont aperçu des wyverns à une dizaines de lieux d'ici. Elles approchent vite !
Le regard d'Orkan devint soudain plus vif.
- Alors il va falloir que nous abrégions la conversation, lança-t-il. Aunareth, Grivrath, suivez-moi, on va aller leur passer le bonjour !
Quand ils arrivèrent devant l'entrée du village cependant, ils eurent beaucoup moins envie de rire. Devant eux s'amoncelait un nuage noir inquiétant. Plus il approchait, plus il grossissait et moins les nains voulurent en croire leurs yeux. Ce n'était pas un véritable nuage mais plusieurs dizaines de wyverns arrivant, en chargeant, dans le village. Orkan, cependant, ne perdit rien de son aplomb.
- Il va falloir se préparer et vite, pensa-t-il à vois haute. Dravas, prépares les balistes, fais en sorte qu'elles visent les contours du nuage. Les wyverns vont sûrement se séparer pour faire le plus de dégâts et nous pourrons les avoir alors qu'elles se dispersent. Gracks, toi, tu dois rameuter le plus d'archers au mur. Fait en sorte d'en laisser quelques-uns dans les rues afin qu'ils protègent la populace mais il faut avoir le plus de monde possible aux murs afin de les exterminer avant même, qu'ils ne les atteignent.
Les deux officiers partirent sur-le-champ, ayant reçu leurs ordres.
- Et nous, que devons-nous faire ? Demanda Grivrath.
- Vous défendrez la ville contre toutes les wyverns qui auront réussi à passer les murs.
- Très bien allons-y !
L'excitation du combat s'empara de Aunareth. Il mourait d'envie de se jeter directement dans la mêlée mais il fallait protéger les nains au sol.
Quand les wyverns furent à portée, les balistes et les archers crachèrent un torrent de flèches et de carreaux de baliste. Le ciel fut comme happé par tous ces projectiles. Quand les wyverns comprirent la menace, il était déjà trop tard. Un vrai carnage s'ensuivit. Les wyverns tombaient de partout, des dizaines de flèches plantées dans les ailes ou encore un carreau dans le corps. Les cadavres tombaient inanimés et la plaine fut inondée de wyverns. Pourtant nombres d'entre elles survécurent et donnèrent la chasse aux nains. Au lieu d'aller directement dans la ville, elles se posèrent sur les murs afin de réduire en charpie les balistes et de massacrer le plus de nain possible.
Aunareth et Grivrath se regardèrent puis, une fraction de seconde après, foncèrent sur les murs comme un seul être. Ils prirent les wyverns à revers et traversèrent le mur tout entier pour en cueillir plusieurs et éloigner les autres afin que les nains reprennent leur souffle. Une wyvern récalcitrante resta devant les murs mais Aunareth le pulvérisa d'une décharge. Le bleu de la foudre laissa des traînées de lumière sur le cadavre de la créature. Puis, enhardis par son succès, le dragon doré créa une immense barrière de flammes et la fit avancer en direction des wyverns. Plusieurs de ces bêtes furent happées par cette barrière et des masses carbonisées s'écrasèrent au sol.
D'abord stupéfiés, les nains hurlèrent ensuite de joie et acclamèrent les dragons.
Mais la bataille n'était pas finie pour autant. Des wyverns restaient encore en arrière. Les dragons volèrent et leur donnèrent la chasse. Aunareth fila sur l'une d'elles et l'écrasa avec ses deux pattes avant. Une autre le contourna mais Aunareth se rappelait cette technique des wyverns et se retourna pour l'éviscérer de gauche à droite. Grivrath faisait autant de morts. Il s'en prit directement à deux wyverns et les tua sur le coup en arrachant leurs ailes. Leur combat fit reculer les créatures. Les dragons les repoussèrent vers les nains qui se firent une joie de les achever.
Les wyverns résistèrent et emmenèrent avec elles plusieurs nains dans la mort. La fatigue prit Aunareth. Il fut blessé par l'une de ces bêtes qui le mordit à la patte arrière, et pendant qu'il les repoussait vers les nains, une autre lui déchira l'oreille gauche. Aunareth espérait que la bataille tournerait court. Une heure plus tard, tout était fini.
Les cadavres des nains et des wyverns gisaient sur le sol. Le prix de la victoire avait été colossal. Malgré le retournement de situation, grâce aux dragons, au moins une centaine de nains avait trouvé la mort. Une véritable montagne de corps se trouvait sur les murs et les nains entonnaient déjà un chant funèbre en l'honneur de leur mort. Aunareth trouva Orkan. Celui-ci était agenouillé devant les murs et les contemplait interdit mais, au fond de lui, Aunareth sut qu'il était désemparé. Le dragon s'approcha du nain.
- J'étais responsable de mes hommes, lâcha Orkan sur un ton faible. Après tant d'années de paix, j'ai cru que les combats étaient passé pour mon peuple, pour quelques générations au moins. Et voilà avec quoi je me retrouve.
Grivrath se posa à son tour. Il s'approcha ensuite de son ami.
- Laisse-les partir, dit-il, tu ne peux plus rien faire pour eux. Ils sont morts et tu devras les pleurer comme tu l'as toujours fait. En revanche, tu peux encore sauver les autres de ce danger. Tu peux nous aider à les détruire et afin de gagner...
- ...nous devrons demander de l'aide aux elfes, le coupa Orkan, en secouant la tête. Par la barbe des rois anciens, les dieux me poursuivront pour ce que je m'apprête à faire. Mais j'imagine que ça vaudra toujours mieux que de mourir déchiqueté par une de ces wyverns.
J'enverrai un message aux elfes de la forêt en espérant qu'il daigne l'écouter.
- Nous irons avec ton messager, proposa Aunareth.
- Non ça sûrement pas ! Répliqua le nain en reprenant son aplomb. J'ai bien plus besoin de vous ici que des elfes dans leurs touffes d'herbe. Il va falloir défendre cette ville Aunareth et à ce que j'ai vu, tu sais utiliser la magie pour les repousser. Nous ne nous en sortirons pas sans vous.
- Alors espérons que votre messager délivre son message très vite car si cela continue,
il n'y aura bientôt plus de ville à protéger !
- Je te dérange ? Demanda-il avec un sourire innocent.
- Je suis encore endormi, n'est-ce pas ?
Derlyas sourit.
- Ca a vraiment de l'importance ? Endormi, éveillé... somnolent ? Oui, tu es encore endormi. Je te parle toujours dans ton esprit.
- Vous apparaissez toujours comme ça sans vous annoncer ?
- Disons que je n'ai jamais été très social avec les autres. Je préférais la solitude, elle ne te posera jamais de problème.
- Êtes-vous si sûr de ce que vous avancez? Glasaema vous aime mais j'ai bien compris que vous n'étiez pas réellement son compagnon. Pourtant vous ne la détestez pas. J'irai jusqu'à dire que vous l'aimez autant qu'elle, alors pourquoi ne voulez-vous pas croire en cela ?
- Quelle jolie question venant de la part d'un dragon aussi solitaire que moi?
- Je ne suis pas solitaire, répliqua Aunareth. Je suis un hors-la-loi si vous ne l'avez pas encore remarqué et pourtant je suis quand même avec Grivrath... Oui bon... on peut dire que je suis seul oui.
- Ecoute, si je pouvais changer ce que j'ai fait de ma vie, poursuivit Derlyas, je pense que je le ferai. Hélas, je suis... mort.
- Ne peut-on donc pas vous ramener ? Le fait que vous ne soyez pas parti comme les autres prouve que vous pourriez être encore entre la vie et la mort.
-C'est ce que je pense aussi, confirma le dragon bleu.
-Et avec la magie, nous pouvons accomplir des miracles...
Derlyas baissa la tête, perdu dans ses pensées.
- Qui sait ? Peut être trouverais-je un moyen de revenir... Mais pour l'instant, concentrons-nous sur le plus important, à savoir l'assaut que vous vous préparez à accomplir. Si ce n'était pas pour Glasaema, je vous dirais de filer sans plus attendre et de vous éloigner le plus loin possible de Drakkengard. Il n'est vraiment pas bon pour toi de t'approcher autant de Sovrak alors que tu es encore si jeune.
- Je sais mais aucun autre dragon ne va le faire. Personne ne connaît l'existence des démons. Si je m'avance sans preuve alors qu'on m'accuse du meurtre d'un roi, je ne ferais pas long feu. Je ne sais pas vraiment quoi faire d'autre. Je n'ai pas d'autres options.
- Le plus important, c'est de tenir face aux wyverns. Là résidera une grosse part du travail. Elles sont extrêmement nombreuses.
- Je sais mais nous avons les nains maintenant et eux aussi sont très nombreux.
- Les nains ne feront pas le poids face aux wyverns. Ils n'ont aucune chance même avec vous.
- Mais je ne connais personne ici. Qui pourrait nous aider ? Cette ville est la plus proche de Drakkengard et c'est une ville isolée.
- Isolée des autres nains et humains... mais pas des elfes.
- Les elfes ?! S'étonna Aunareth. Il ne manquait plus qu'eux. Vous êtes encore plus fou que je le pensais si vous pensez convaincre deux races aussi différentes de s'allier... Les elfes et les nains...
- Il le faudra bien pourtant, insista Derlyas, et tu devras leur dire qu'ils doivent enterrer leurs vieilles querelles pour faire front commun sur les wyverns. Je ne vois pas d'autres alternatives.
- Des elfes et des nains combattant ensemble dans une guerre face à des créatures venues d'un autre monde. Mais alors qu'est-ce que je fais encore ici ? Ironisa-t-il Aunareth. Ca ne m'a pas l'air plus difficile que de croire en l'existence de démon.
- Et dit aux elfes que tu me connais, cela devrait aider, déclara Derlyas. Eux me connaissent depuis longtemps.
-Vous connaissent ?
-J'ai connu plusieurs amis là-bas... Cela fait longtemps, mais nous verrons bien si la mémoire ancienne des elfes est aussi grande qu'on le dit.
Il se réveilla soudain. Le jour était levé depuis longtemps. Le soleil avait déjà entamé sa course. Le dragon doré vit que Grivrath était déjà debout. Aunareth se leva et alla le rejoindre.
-Tu te réveilles enfin tête brûlée ? Lui lança Grivrath avec un sourire.
- Oui,... d'un long sommeil. Alors cette nuit ? Comment a-t-elle été pour toi ?
- Oh MERVEILLEUSE ! S'écria Grivrath en étirant ses muscles, un par un. Bon j'ai eu un peu de mal à m'endormir mais ça a été une nuit fantastique, j'ai rêvé de la gloire que l'on gagnerait lorsque l'on aurait vaincu tous ces démons. On nous acclamerait, on verrait le monde s'abaisser devant nous et de magnifiques dragonnes iraient nous rejoindre et...
- C'est bon ça va, l'interrompit Aunareth. Je crois que je vois le tableau et moi aussi, soit dit en passant, j'ai passé une bonne nuit. Vu que tu es réveillé, as-tu parlé à Orkan?
- Oui, j'ai parlé à Orkan ce matin et il a accepté de nous rejoindre pour l'assaut.
- Déjà ?! Mais il a accepté comme ça?
- Bien sur, ça fait des années qu'on se connaît et je sais très bien qu'il a toujours voulu la sécurité pour son peuple alors tu penses bien, qu'il ne va pas laisser passer sa chance alors que deux dragons lui offrent l'aide inespéré dont il a besoin pour vaincre ces affreuses créatures.
A ce propos, j'essaye d'écrire un poème sur la bataille à venir. Est-ce que tu aurais une rime en -er?
-... euh... Triompher?
- Oh parfait, alors ça fera ça... et ça... Bon, ça n'a pas l'air trop mauvais. Tu veux l'entendre?
- Non !
- ... Voilà alors ça fera ça.
Alors que le clair de lune illuminait
La plaine riche en cadavre carbonisé
Et que les tambours de la colère se mettent à sonner
De leurs ennemis, Dragons et Nains vont triompher
Quand il eut fini, il y eut un silence. Aunareth n'osait pas répondre. Finalement, ce fut Grivrath qui déclara.
- Bon je n'en suis qu'au début mais comment le trouves-tu?
- Eh bien... on va dire que ça rime.
- Oh rabat-joie, je n'en suis qu'à mes débuts ! Mais c'est bon, j'ai compris.
- N'oublie pas de rajouter les elfes dans ton poème.
- Quoi ?
- Derlyas m'est apparu aujourd'hui, il veut que j'aille chercher les elfes pour nous aider dans cette bataille. D'après lui, les nains ne feront pas le poids.
- Eh bien vous pourrez dire à votre Der... votre ami que nous sommes parfaitement capables de nous battre seul et sans être obligé de se coltiner ces choses aux oreilles pointues ! Tonna Orkan.
Aunareth soupira une nouvelle fois. Les choses n'avaient pas été très faciles à expliquer et le dédain des nains pour les elfes n'avait rien arrangé. Cela faisait plusieurs heures que Aunareth essayait d'expliquer la situation à Orkan mais celui-ci ne voulait rien entendre.
- Sérieusement Aunareth, l'interrompit le nain, personne ici ne conteste le fait que les wyverns sont dangereuses et pire encore, sont très nombreuses mais le soutien des elfes... Est-ce que nous sommes acculer à ce point ?
- Votre querelle avec les elfes et connu de tous mais effectivement, les choses étant ce qu'elles sont, nous avons besoin d'aide et personne à part les elfes ne peut nous aider.
Sentant que le nain n'était pas convaincu, Grivrath intervint.
- Orkan, je sais que tu n'es pas idiot. Nous te disons ce qui est le mieux pour ton peuple et toi. Si nous combattons les wyverns et que nous venions à perdre, nous ne pourrions plus retourner en arrière et cette défaite signifierait la fin de toute vie naine dans cette région.
Je ne critique pas votre grandeur au combat, ni votre courage mais ne laissez pas l'arrogance vous jouer des tours. Les elfes sont notre passage vers la victoire.
Aunareth ne put réprimer un sourire. Grivrath avait fait mouche avec l'argument de la sécurité du peuple et il se rendit compte que Grivrath savait manier les mots bien mieux que lui.
- Je... je réfléchirais à tout cela, déclara Orkan. En attendant, vous...
Tout à coup, un garde s'approcha de Orkan.
- Monsieur, dit-il, les éclaireurs ont aperçu des wyverns à une dizaines de lieux d'ici. Elles approchent vite !
Le regard d'Orkan devint soudain plus vif.
- Alors il va falloir que nous abrégions la conversation, lança-t-il. Aunareth, Grivrath, suivez-moi, on va aller leur passer le bonjour !
Quand ils arrivèrent devant l'entrée du village cependant, ils eurent beaucoup moins envie de rire. Devant eux s'amoncelait un nuage noir inquiétant. Plus il approchait, plus il grossissait et moins les nains voulurent en croire leurs yeux. Ce n'était pas un véritable nuage mais plusieurs dizaines de wyverns arrivant, en chargeant, dans le village. Orkan, cependant, ne perdit rien de son aplomb.
- Il va falloir se préparer et vite, pensa-t-il à vois haute. Dravas, prépares les balistes, fais en sorte qu'elles visent les contours du nuage. Les wyverns vont sûrement se séparer pour faire le plus de dégâts et nous pourrons les avoir alors qu'elles se dispersent. Gracks, toi, tu dois rameuter le plus d'archers au mur. Fait en sorte d'en laisser quelques-uns dans les rues afin qu'ils protègent la populace mais il faut avoir le plus de monde possible aux murs afin de les exterminer avant même, qu'ils ne les atteignent.
Les deux officiers partirent sur-le-champ, ayant reçu leurs ordres.
- Et nous, que devons-nous faire ? Demanda Grivrath.
- Vous défendrez la ville contre toutes les wyverns qui auront réussi à passer les murs.
- Très bien allons-y !
L'excitation du combat s'empara de Aunareth. Il mourait d'envie de se jeter directement dans la mêlée mais il fallait protéger les nains au sol.
Quand les wyverns furent à portée, les balistes et les archers crachèrent un torrent de flèches et de carreaux de baliste. Le ciel fut comme happé par tous ces projectiles. Quand les wyverns comprirent la menace, il était déjà trop tard. Un vrai carnage s'ensuivit. Les wyverns tombaient de partout, des dizaines de flèches plantées dans les ailes ou encore un carreau dans le corps. Les cadavres tombaient inanimés et la plaine fut inondée de wyverns. Pourtant nombres d'entre elles survécurent et donnèrent la chasse aux nains. Au lieu d'aller directement dans la ville, elles se posèrent sur les murs afin de réduire en charpie les balistes et de massacrer le plus de nain possible.
Aunareth et Grivrath se regardèrent puis, une fraction de seconde après, foncèrent sur les murs comme un seul être. Ils prirent les wyverns à revers et traversèrent le mur tout entier pour en cueillir plusieurs et éloigner les autres afin que les nains reprennent leur souffle. Une wyvern récalcitrante resta devant les murs mais Aunareth le pulvérisa d'une décharge. Le bleu de la foudre laissa des traînées de lumière sur le cadavre de la créature. Puis, enhardis par son succès, le dragon doré créa une immense barrière de flammes et la fit avancer en direction des wyverns. Plusieurs de ces bêtes furent happées par cette barrière et des masses carbonisées s'écrasèrent au sol.
D'abord stupéfiés, les nains hurlèrent ensuite de joie et acclamèrent les dragons.
Mais la bataille n'était pas finie pour autant. Des wyverns restaient encore en arrière. Les dragons volèrent et leur donnèrent la chasse. Aunareth fila sur l'une d'elles et l'écrasa avec ses deux pattes avant. Une autre le contourna mais Aunareth se rappelait cette technique des wyverns et se retourna pour l'éviscérer de gauche à droite. Grivrath faisait autant de morts. Il s'en prit directement à deux wyverns et les tua sur le coup en arrachant leurs ailes. Leur combat fit reculer les créatures. Les dragons les repoussèrent vers les nains qui se firent une joie de les achever.
Les wyverns résistèrent et emmenèrent avec elles plusieurs nains dans la mort. La fatigue prit Aunareth. Il fut blessé par l'une de ces bêtes qui le mordit à la patte arrière, et pendant qu'il les repoussait vers les nains, une autre lui déchira l'oreille gauche. Aunareth espérait que la bataille tournerait court. Une heure plus tard, tout était fini.
Les cadavres des nains et des wyverns gisaient sur le sol. Le prix de la victoire avait été colossal. Malgré le retournement de situation, grâce aux dragons, au moins une centaine de nains avait trouvé la mort. Une véritable montagne de corps se trouvait sur les murs et les nains entonnaient déjà un chant funèbre en l'honneur de leur mort. Aunareth trouva Orkan. Celui-ci était agenouillé devant les murs et les contemplait interdit mais, au fond de lui, Aunareth sut qu'il était désemparé. Le dragon s'approcha du nain.
- J'étais responsable de mes hommes, lâcha Orkan sur un ton faible. Après tant d'années de paix, j'ai cru que les combats étaient passé pour mon peuple, pour quelques générations au moins. Et voilà avec quoi je me retrouve.
Grivrath se posa à son tour. Il s'approcha ensuite de son ami.
- Laisse-les partir, dit-il, tu ne peux plus rien faire pour eux. Ils sont morts et tu devras les pleurer comme tu l'as toujours fait. En revanche, tu peux encore sauver les autres de ce danger. Tu peux nous aider à les détruire et afin de gagner...
- ...nous devrons demander de l'aide aux elfes, le coupa Orkan, en secouant la tête. Par la barbe des rois anciens, les dieux me poursuivront pour ce que je m'apprête à faire. Mais j'imagine que ça vaudra toujours mieux que de mourir déchiqueté par une de ces wyverns.
J'enverrai un message aux elfes de la forêt en espérant qu'il daigne l'écouter.
- Nous irons avec ton messager, proposa Aunareth.
- Non ça sûrement pas ! Répliqua le nain en reprenant son aplomb. J'ai bien plus besoin de vous ici que des elfes dans leurs touffes d'herbe. Il va falloir défendre cette ville Aunareth et à ce que j'ai vu, tu sais utiliser la magie pour les repousser. Nous ne nous en sortirons pas sans vous.
- Alors espérons que votre messager délivre son message très vite car si cela continue,
il n'y aura bientôt plus de ville à protéger !