Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Le jeu de la Mort


Par : VonDaklage
Genre : Action, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 32 : La fin de l'enfance


Publié le 19/01/2013 à 19:47:11 par VonDaklage

Après quelques minutes de marche silencieuse, nous étions à l'extérieur de cette grotte. Au loin, je vis Tayn et Van qui nous cherchait et les interpella en criant. Ils arrivèrent en courant et je jetais un regard à Belgor qui semblait plus calme que tout à l'heure et je fus surpris de voir que la grotte avait déjà disparu et cela me fit sourire. Mon regard passa derrière Belgor afin de se loger dans une petite ombre, avant que mes gardiens n'arrivent.

Tayn : Pourquoi tu es couvert de sang, c'est lui qui t'as fais ca ?! dit-il en mettant la main sur une dague.

Je jetais un rapide coup d'oeil à ma tenue et me vis couvert de sang de la tete aux pieds. Avec ma paume, j'essuyais mon visage avant de la regarder et de la montrer à mes protecteurs.

Aldon : Ah ça ? C'est un cadeau, vous inquietez pas, dis-je en souriant.

Van fixait Belgor et inévitablement, il le remarqua. Il dégaina son sabre et le pointa en direction du metamorphe.

Van : Qu'est ce qui se cache derrière toi ?

Belgor se mit alors en position défensive et Van grimaca, signe qu'il etait prêt à charger.

Aldon : Arrêtez tout les deux ! Allez, viens... dis-je d'une voix chaleureuse.

Je m'accroupis en direction de Belgor en faisant des petits signes de la main vers moi, incitant la petite chose à venir vers moi. Elle sortit de l'ombre du démon et à la lumière, on put voir que cette chose n'etait qu'un enfant démon. Un petit enfant, ne mesurant pas plus d'un mètre, d'un bleu semblable à celui que l'on trouve au fond des mers, des griffes au bout des mains. Il etait pieds nus et couvert d'une toile pour seule vêtement. Sur son cou poussait une fourrure blanc-cassée dont sa tête etait recouverte. Il avait un nez fin, une bouche en coeur, semblant faire la moue en permanence et doté de joues assez imposantes. Mais en faisant attention, on pouvait voir ses canines pointer sur ses lèvres. Deux oreilles pointues etaient plantées de chaque côté de son crâne, toutefois accordées à la taille de sa tête. Et deux yeux, deux grands yeux jaunes, semblables à
ceux des plus grands fauves, lui donnant un regard particulièrement intimidant malgré sa corpulence chétive. Ce petit démon se faufila derrière moi et regarda mes deux protecteurs en essayant de se cacher le plus possible.

Aldon : Je vous présente Alforth Brando Lukasz, mon enfant.

Mes protecteurs n'en revinrent pas et Van rangea son sabre d'un air dépité avant de me fixer droit dans les yeux.

Van : C'est une blague ?

Aldon : J'ai l'air de blaguer ? J'ai décidé de receuillir cet enfant car il serait le plus à même de me remplacer, dis-je en lui caressant la tête.

Van : Monseigneur Seïno m'a donné l'ordre de vous surveiller et de faire ce qui est nécessaire afin que vous soyez concentré sur votre fonction... Je vous pries donc de m'excuser...

Il sortit alors son sabre et tenta de trancher mon enfant, mais un mur de sable s'éleva entre lui et son attaquant. Je reculais d'un pas en souriant et Alforth passa à travers le mur de sable afin d'attaquer Van par surprise. Il l'enchaîna de rapides coups de griffes, que mon gardien avait du mal à esquiver de par la taille de son assaillant et de la vitesse à laquelle les coups partaient. Le démon bleu réussit à couper Van au niveau du nez, ce qui l'énerva et lui fit mettre un coup de coude dans l'estomac du jeune enfant. Il courut vers lui afin de lui porter le coup de grâce, mais j'arrêtais le sabre avec une dague, bien qu'un dôme de sable avait recouvert le démon bleu. Van avait mis une certaine pression sur son coup et la lame s'enfonça dans ma chair, ce qui fit couler mon sang. Je le fixais alors dans les yeux et il relâcha la pression et rangea son sabre avant de poser le genou à terre.

Van : Excusez-moi mon altesse, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'accepterais pleinement ma punition pour l'insubordination dont je viens de faire preuve.

Je me tournais et regardait ma paume qui se refermait à vue d'oeil. Je posais la main sur le dome de sable et y conduisit un leger courant afin de le faire chauffer et de le transformer en verre. Un petit coup ensuite servit à le casser et j'en sortis mon enfant qui avait la lèvre tremblante en me voyant, il semblait vouloir pleurer. Je le pris dans mes bras et refis face à Van qui était toujours en position de soumission.

Aldon : C'est rien, relève toi. Tu vois que je n'exagerais pas, ce petit est naturellement doué pour le combat.

Van acquiesca mais sa fierté semblait en avoir prit un coup.

Tayn : Tu veux que je le dépose au château ?

Aldon : Non, il va rester avec nous, et notre ami Belgor aussi, dis-je en pointant mon pouce vers lui.

Belgor : Enchanté.

Tayn : Pourquoi lui ?

Aldon : Il a une dette envers moi, il va donc la rembourser en travaillant pour moi jusqu'à ce que j'estime qu'il ne me doive plus rien. D'ailleurs, prend ta véritable forme.

Il me sourit et son corps se tordit l'espace d'un instant avant de lui redonner son état original. Il etait un peu plus petit que moi, une silhouette humaine et une peau beige dorée par endroit. Des cheveux bleux en bataille et des pépites marrons lui servaient d'yeux. Sa tenue n'avait changée qu'en taille, il était toujours vêtu d'une veste en cuir noir sans manche et d'un pantalon beige un peu large pour lui.

Belgor : Ah, on est jamais mieux que dans sa véritable forme, dit-il en s'etirant et souriant.

Je lançais un regard à gardiens et les vis avec leur sac. Je reposais Alforth au sol et tournais les talons.

Aldon : On va s'enfoncer dans le désert, je compte sur vous pour devenir fort, on a un an pour s'entraîner et ensuite, nous irons prendre la tête de Kurotsu.

Les quatres semblaient enthousiastes et nous nous mimes en marche. Les jours passaient et les séances d'entraînements se faisaient plus intense tandis que nous devenions plus fort. Nous procédions par roulement et la nuit tombée, je m'occupais de l'enseignement de mon fils adoptif. Il apprenait vite et au bout de deux mois, il savait lire et écrire alors qu'il savait à peine parler du haut de ses quatres ans. Je continuais de lui apprendre certaines bases mais il préférait s'entraîner au combat avec moi et je pouvais utiliser certains pouvoirs avec lui que je ne pouvais utiliser avec les autres. Il restait un bon partenaire d'entraînement bien que le fossé entre nous deux etait énorme. Les nuits défilaient et nos réflexes s'affutaient, nous pouvions désormais sentir les bêtes qui tentaient de s'approcher de nous et cela était particulièrement utile lorsque nous dormions. Le temps que l'on passait ensemble renforçait nos liens et nous devenions une unité, combattant ensemble à 5 mais pensant comme un seul homme. Un corps d'hommes entrainés rôdé pour agir efficacement et rapidement. Le jour J se rapprochait peu à peu et dix jours avant notre attaque, nous revenions au château afin de changer de vêtements, entre autres. Je croisais mon frère qui me prit dans ses bras en me voyant.

Seïno : Et bien mon frère, comment vas-tu ?

Aldon : Bien mais un peu fatigué... Pourrais-tu demander à ce qu'un banquet soit réaliser pour nous 5 je te prie ?

Seïno : Bien sur, mais qui sont tes deux nouveaux amis ? dit-il d'un air interrogatif.

Belgor s'approcha de lui et courba l'echine devant lui avant de mettre genou à terre.

Belgor : Je m'appele Belgor, protecteur de votre frère, je viens du royaume sombre, je suis honoré de faire votre connaissance, dit-il avec humilité.

Seïno : Allons, pourquoi autant de formalité ?

Il souriait jusqu'à ce que son regard ne se pose sur Alforth. Ce dernier se mit devant moi et me pointa du doigt.

Alforth : C'est mon papa !

Mon frère me lança un regard interloqué auquel je répondis par un sourire gêné.

Aldon : Je t'expliquerais. En attendant, allez tous vous laver, on mange et on va se reposer.

J'interpellais une domestique afin qu'elle amène Belgor dans une chambre, tandis que Tayn partit dans la sienne sans demander son reste.

Aldon : Dis-moi, tes avions sont capables de voler ?

Seïno : Hum, j'en ai un en phase de test, il devrait pouvoir voler jusqu'au palais de Kurotsu si c'est ta question.

Aldon : Bien, dans ce cas, envoyez un émissaire annoncer à Kurotsu que dans 10 jours à 12h, je serais dans la cour de son château afin de prendre sa tête.

Seïno : Tu sembles particulièrement sur de toi dis moi...

Aldon : J'ai mes raisons pour cela, ne t'inquiète pas, dis-je sourire aux lèvres.

Je donnais la main à mon fils adoptif et me mis en direction d'une chambre, laissant mon frère et Van seul. Je trouvais une domestique à qui je demanda de s'occuper de la toilette du demon bleu. Je marchais en direction de ma chambre lorsque je vis mon père devant ma porte.

Nogero : Tu es prêt ?

Aldon : Oui. Je reviendrais avec la tête de Kurotsu, donc convoque le peuple afin qu'il soit témoin de ma vengeance...

Nogero : Ou de ta mort.

Il me fixait d'un air défiant, attendant une réponse de ma part et je me mis à marcher jusqu'à la porte de ma chambre.

Aldon : Je ne mourerais pas. Il faut bien que quelqu'un venge ma soeur et je suis le mieux placé pour le faire.

Nogero : J'espère que tu ne te trompes pas, dit-il avant de me laisser.

Alors que je le regardais s'éloigner, il se mit à parler à voix haute.

Nogero : Quoi qu'il arrive, n'oublie pas, pas de pitié envers nos adversaires.

Je ne lui répondis pas et ouvris la porte avant de la refermer. Je me déshabillais et mit l'eau à couler. Je regardais mon jardin et je vis que peu de choses avaient changées, des jeunes pousses s'étaient muées en parterres de fleurs aux couleurs chatoyantes. Je sortis dans mon jardin et je sentais le vent souffler sur mon torse, c'était vraiment agréable. Je balayais du regard cet espace où la verdure était reine et remarquais que l'arbre que ma soeur et moi avions détruit avait été remplacé par un autre. Je m'agenouillais prêt de la jeune pousse et la contemplant. Un sourire triste s'incrusta sur mes lèvres et une perle salée roula sur ma joue avant de s'écraser sur le tas de terre où bourgonneait l'arbre afin de le nourrir de son eau. Je me redressais et allais dans ma salle de bain afin de procéder à ma toilette. Je me sentais incroyablement bien, relaxé pour la première fois depuis la mort de ma soeur. Je me laissais couler à l'intérieur de ma baignoire en ouvrant les yeux et reflechissait à ce que je pourrais bien faire après ça. Une fois que j'aurais battu Kurotsu, si je le bats, je n'aurais plus de véritable but dans ma vie. Je sortis ma tête de l'eau d'une impulsion.

Aldon : Ah et puis merde !

Je finis ma toilette et prends des vêtements propres que j'enfile rapidement. Je prend mon temps et les rejoint à table et vois qu'ils ont deja bien entamés les plats et qu'ils mangent à outrance, mais Van manque. Je m'assois donc au bout de cette table faite de chêne massif, recouverte de feuilles d'or et de gravures donnant un cachet à cet objet. Je me mis à manger sans ménagement, la nourriture entrait dans ma bouche avant d'etre déchirée, broyée puis avaler. Ce procédé de destruction recommencait encore et encore aux quatres coins de la table, lorsque Van arriva.

Aldon : Un problème ?

Van : Non, j'avais à parler avec votre frère...

Je lui lançais un regard réfléchi et repris mon repas ou je l'avais laissé, lorsque Van s'assit afin de déjeuner.

Van :Dis-moi, le jour où nous sommes partis dans le désert, tout ce sang, c'est Belgor qui l'a fait couler ?

Sa question me surprit et mon regard resta bloquer sur lui tandis que la nourriture présente dans ma bouche cherchait à se frayer un passage à travers mon oesophage. Belgor me regardait du coin de l'oeil et je sentis les coins de mes lèvres s'élever, heureusement j'eu le réflexe de plaquer ma serviette sur ma bouche en faisant mine de l'essuyer. Je lançais un bref regard à mon enfant avant de revenir à mon protecteur.

Aldon : Non, pourquoi cette question ?

Van : J'en sais rien, ca me trottait dans la tête, je me demandais par quel miracle Belgor aurait pu te couvrir de sang ainsi...

Il se mit à couper le contenu de son assiette à l'aide de ses couverts tandis que je ricanais intérieurement, il y a d'autres moyens que la violence pour couvrir quelqu'un de sang ! Le reste du repas se passa dans la bonne humeur et les piques fusaient d'un coin à autre de la table, tandis que Alforth mangeait tant bien que mal.

Aldon : Tu as besoin d'aide Al ?

Il me répondit en secouant la tête et mettait encore plus de volonté à remplir sa cuillère. Incroyable comme il était plus simple de se battre que de se servir d'une cuillère. Cela me fit sourire et lorsqu'il remarqua que je le regardais, il se mit à se tenir plus convenablement et tâcha d'agir comme un grand. Je me retins de pouffer de rire et fut toucher par son intention. Les plats finissaient par s'empiler, avant d'etre emmenés en cuisine et d'être remplacer par d'autres, remplis de mets plus ou moins raffinés. A la fin du repas, nous étions tous avachis au fond de notre siège, le ventre ballonné. Je me redressais afin que ma voix sonne correctement.

Aldon : Dans 10 jours, cela fera un an que ma soeur nous aura quittés. Dans 10 jours, le sang de Kurotsu nourrira le sol et Lena pourra reposer en paix. Je compte sur vous, pour me soutenir dans cette épreuve, dis-je en me levant.

Tayn se leva et mit la main sur le coeur avant de se courber légèrement.

Tayn : Tu peux compter sur moi jusqu'a ta mort, dit-il en m'imitant.

Les autres l'imiterent et un sourire parcourut mes lèvres.

Aldon : Bien, dans ce cas, profitez de ces 10 jours, après cela, notre vie ne sera plus la même.

Nous partîmes chacun dans une direction différente et passions la soirée à dormir. Les jours passèrent et finalement vint le jour J. Le jet nous attendait dans la cour au point du jour et mes compagnons m'attendaient déjà à l'intérieur. Mon frère m'attendait devant l'appareil, les mains dans le dos.

Seïno : Prêt pour le combat de ta vie ? souffla-t-il avec un sourire chaleureux.

Je lui rendis son sourire et le vit sortir ses mains de derrière son dos afin de me tendre un long objet, recouvert d'un chiffon. Je m'en saisis et deballa ce présent et contempla que c'etait une épée. La garde était en or, dans laquelle était gravée une tête de loup, prête à mordre, sans compter les nombreuses autres gravures, notamment le mot "Honneur" qui etait incrusté dans le métal précieux en demonique ancien. Le fourreau etait recouvert d'une toile bleu et or, dégageant une aura de tranquillité mais de beauté intense. Je tirais alors l'arme de sa protection afin de pouvoir en admirer la lame et je n'en fus pas déçu. La lame était belle, acérée tel les crocs d'une bête sauvage, argentée et reflétant la lumière comme un miroir. Je contemplais mon reflet, fendu en deux au centre de la lame, et l'espace d'un instant, j'eus l'impression que la moitié de mon visage était possédée. Cette moitié était sombre comme les ténèbres, dotée de canines pointues, et d'un oeil injecté de sang, d'ou sortait une pupille jaune fendue, me donnant un aspect sauvage, auquel était couplé de longs cheveux gris. Alors que mon reflet m'hypnotisait, mon frère me sortit de mes pensées en m'adressant la parole.

Seïno : Je l'ai faite forger pendant ton voyage dans le désert, autant te dire que cette épée réunit les meilleurs éléments possibles, et elle a été forgée par le plus talentueux des forgerons... Tu tiens dans tes mains un chef d'oeuvre, probablement la meilleure lame jamais construite ! s'exclama-t-il.

Le fourreau était dans ma main et je pris la lame dans mon autre main et sourit à mon frère.

Aldon : Merci beaucoup !

Seïno : C'est rien, puis je suis ton grand frère non ? Mais avant de partir pour le front, il va falloir que tu lui trouves un nom. Chaque grande lame a un nom, celle-la ne fera pas exception, me murmura-t-il en tapotant sa main sur mon épaule.

Aldon : Ne t'inquiète pas, elle aura un nom avant d'aller se planter dans la chair de ce roi de pacotille.

Il sourit en m'entendant et me laissa passer. Je grimpais dans l'appareil volant et souri en voyant mes hommes, prêt au combat. L'avion se mit en route et le voyage fut long, Belgor ne semblait pas etre particulièrement nerveux vu qu'il dormait comme une masse. Tayn jouait avec ses deux dagues, tandis que Van lisait un livre avec des petites lunettes rectangulaires posées sur son nez. Moi, je regardais mon épée et eus soudain une révélation, un flash. Je plaquais le tranchant de la lame contre ma paume et appuyais du mieux que je pouvais, avant de tirer la garde afin de déchirer la chair. Mon sang coula et je faisais en sorte que celui-ci se répande sur l'ensemble de la lame. Le métal argenté devint pourpre et je souris en voyant cela. Ma paume s'était deja refermée et la lame semblait gourmande de mon sang et à ce moment la, je fus heureux que la garde fut en or. Je pris l'épée à une main et la plaça le plus possible devant moi. La foudre parcourut la lame et y resta, l'entourant d'une aura bleutée, gresillante, semblable à des piaillements. Un ensemble de signes de feu se mirent à parcourir les deux côtés de la lame. Je me mis à rire comme un idiot, mon frère avait vraiment pensé à tout. Un système afin de lier l'épée à moi par la foudre. Le sang s'était solidifier et le metal chauffant, le liquide rouge se mêla en surface avec l'arme. Je gardais la lame loin de moi et regardais l'épée brûlante se refroidir tant bien que mal, malgré qu'une légère fumée s'en dégageait. Je restais le bras tendu pendant deux bonnes heures, regardant à travers le hublot afin de mémoriser la distance et la globalité du trajet, tandis que le métal refroidissait assez pour que je puisse le remettre dans son fourreau. Le temps passa et Tayn me sortit de ma reflexion sur la topographie de mon monde. À ce moment, je compris que nous y étions.

Tayn : J'y vais en premier, Van me suivra et tu partiras avec Belgor.

J'hochais en souriant, alors que Tayn se jetait par une des portes qui était ouverte. Van partit directement après lui tandis que Belgor me regardait en rigolant.

Belgor : Ca va etre marrant ! ricana-t-il.

Je me levais et soufflais du nez devant son enthousiasme désarmant. Je m'armais de mon épée avant de me jeter de l'avion. L'air fouettait mon visage et mes habits capturaient l'air, me faisant presque planer. Je fis une vrille afin de lever les yeux vers le ciel et vis Belgor foncer vers moi, avant de se transformer en aigle géant. Une bête ailée aux plumes dorées, dont celle de son collier étaient blanches et rouges. Des yeux perçants, des serres acérées, une belle bête. La capacité de métamorphose de mon protecteur n'aura de cesse de m'etonner, à partir du moment où il rencontrait une bête, il avait la capacité de devenir son sosie, à partir du moment où celle-ci n'est pas trop complexe pour lui. Il fonça en piqué en dessous de moi tandis que je me retournais afin d'atterrir sur son dos. De la où on etait, le palais de Kurotsu était visible. Grand et noir, de multiples points gris étaient visibles, plus on descendait et mieux je distinguais ce que c'était. Des soldats, par centaines, ils semblaient nous attendre, mais Belgor tourna la tête vers moi.

Belgor : T'inquiète pas, chien et chat font le ménage !

Il pointa un endroit avec son bec et je pus constater un énorme cratère, sans doute le point d'atterrissage de Tayn, qui envoyait voler les gardes tant bien que mal, en se dirigeant vers la cour principale. Van faisait plus dans la douceur et n'attaquait que tres peu. Nous ne tardions pas à atterrir sur la cour principal, avant d'etre rejoint par mes deux autres protecteurs qui étaient poursuivis par des gardes. Une voix loin devant nous s'éleva parmi tout les curieux, les nobles qui nous entouraient et qui espéraient voir le jeune Lukasz tuer par le roi des ombres. Cette voix, c'était la sienne, Kurotsu.

Kurotsu : Laissez ces hommes tranquille !

Les gardes s'arreterent d'un coup, avant de se mettre à entourer la cour. Le roi descendit de son trône, installé en haut d'un dédale de marches, nonchalament et je pus de mieux en mieux le distinguer. Mes hommes et moi nous avancions vers le roi tandis que la foule chuchottait. Je le voyais maintenant clairement et je fis signe à mes protecteurs de nous laisser, et ils s'ecarterent. Je le voyais se pavaner, il faisait le spectacle, faisant le beau tel un paon qui ferait la cour. De longs cheveux noirs gominés, dont une mèche se courbait sur son visage, tombant jusqu'à ses mollets. D'immenses yeux noirs, contrastant avec la pâleur de sa peau, fantômatique, dépourvu de la moindre imperfection et du moindre poil. Vêtu d'une sorte de kimono noir, parsemé de liens rouges et d'une ceinture rouge sang. Un sabre noir accroché à la taille qui se balancait au rythme de ses pas. Nous etions désormais à une dizaine de mètres l'un de l'autre et je pouvais le voir clairement, son visage inspirait la haine et tout son être debordait de suffisance. Une image de ma soeur au seuil de la mort m'apparut et l'envie de lui arracher la gorge avec mes dents m'apparut comme le moyen le plus naturel d'abréger sa pitoyable existence, mais non, il fallait qu'il souffre. Je me resaisis et me mis à jouer son jeu.

Aldon : Je viens pour affronter le roi sombre en duel... Moi, Aldon Mephisto Lukasz vient afin de mettre un terme à l'existence du Roi Kurotsu afin de venger l'attaque envers mon Royaume qu'il a lancé, sans y prendre part soit dit en passant.

Des ricanements se firent entendre dans la foule et je pus voir le roi tressaillir l'espace d'une seconde.

Kurotsu : A ce que je vois, le petit chiot cherche à mordre le majestueux lion, dit-il en riant et en jouant avec la foule. Mais fort bien mon cher ! Toi... contre moi... dans un duel à mort, et d'ici quelques minutes, tu iras rejoindre ta soeur !

Au moment où il termina sa phrase, il s'elança et me coupa le bras alors que j'allais dégainer. Il était dans mon dos et paradait en tournant son sabre.

Kurotsu : Et bien et bien, tu comptes m'affronter sans opposer de résistance ?! m'interrogea-t-il en léchant mon sang présent sur son sabre.

La douleur était tolérable, mais il m'avait surpris et etait plus rapide que ce à quoi je m'attendais.

Aldon : Je préférais simplement laisser le futur mort porter un coup avant qu'il ne soit envoyer six pieds sous terre.

Je tendis mon bras cicatrisé vers le roi sombre qui grimaça en voyant cela.

Kurotsu : Berserker... grogna-t-il.

Il se jeta sur moi et cette fois je pus degainer à temps. Les lames se percutaient pour la première fois et une épreuve de force eut lieu. Chacun tenant son arme, nous poussions afin de faire fléchir l'adversaire. Un sourire se posa sur les lèvres du roi qui cessa de pousser en faisant un pas sur le côté, me déstabilisant. Il profita de ce vacillement afin d'essayer de me raccourcir, mais il ne réussit à couper qu'une courte mèche de cheveux. Je m'étais penché en arrière et je fis le balancier avec mon épée qui montait plus rapidement que je me baissais. Il eut le réflexe de faire une roue arrière, avant d'arriver sur ses jambes puis de lancer un assaut furieux contre moi. Il enchainait les coups d'épées et me coupait mes habits et plus rarement, ma peau. Il tenta de me couper dans le sens de la hauteur, mais je me protégeais avec le plat de la lame, en l'appuyant avec ma paume. Il me mit un coup de pied qui me fit faire une roulade arrière. Au moment où je relevais le nez, il était devant moi et allait me trancher, lorsque je disparus. J'etais sur le trône d'où il nous observait plus tot, tandis qu'il me cherchait en tentant de comprendre ce qu'il s'est passé.

Aldon : Tu cherches quelque chose ? l'interpellais-je.

Il se tourna vers moi, tout comme la masse populaire, avant de se mettre à rougir de honte. Il se mit à se rapprocher de moi à grande vitesse, mais j'apparus devant lui et lui mis un coup de poing en plein visage. Il s'écrasa quelques mètres plus loin alors que je le regardais en souriant, l'humiliant devant son peuple.

Kurotsu : Comment t'as fais ca ?! dit-il en ayant la main sur son nez qui était visiblement en sang.

Je lançais un court regard à Van avant de recentrer mon attention sur mon adversaire.

Aldon : Il y a presque un an, j'j'ai rencontré une personne. Cette personne m'a demandé une faveur...

Une image d'Alforth m'apparut et un sourire se dessina sur mon visage. Je me mis à faire tournoyer mon épée en m'approchant du roi.

Aldon : En échange de cette faveur, il me ferait don d'un de ses pouvoirs, et pour cela, j'eus à me baigner dans son sang... Ce qui fait que finalement...

Je disparus dans le dos de Kurotsu et plaça mon épée sur son épaule.

Aldon : J'ai acquis la capacité de me téléporter !

Je tentais de lui enlever la tête de ses épaules, mais il se jeta au sol, avant d'essayer de me balayer avec sa jambe. Je sautais afin de l'éviter, mais il l'avait prévu et plaça un coup de sabre dans le ventre. A peine la lame s'enfonça-t-elle dans mon abdomen que je m'étais téléporter plus haut avant de me mettre à tomber et d'essayer de l'empaler sur mon épée. Il sauta en retrait et me laissa m'enfoncer dans le sol. Il revint et me mit un coup, mais je l'esquivais en appuyant ma paume sur un des côtés de la gare, avant d'en profiter pour lui placer un bon coup derrière la nuque. Il tituba et cela me permit de lui placer un bon coup de poing dans l'estomac qui le plia en deux. Je voulus lui mettre un uppercut, mais il m'attrapa le poing avant de me couper avec son sabre en diagonale. Cela me surpris et je reculais maladroitement en m'appuyant sur mon épée, toujours enfoncée dans le sol. Il me fonça dessus et me mit un coup de tête qui me fit roulébouler. Je levais le nez au ciel et il s'était au dessus de moi, prêt à m'enfoncer sa lame dans la gorge, mais j'eus le réflexe de pivoter ma tête et d'éviter un coup qui aurait pu m'etre fatal. Je me teleportais plus loin et je le voyais. Il avait perdu son calme et ses cheveux lui tombaient maintenant sur le visage, lui donnant un air sauvage. Il n'avait plus rien à voir avec le Kurotsu fanfaronnant de tout à l'heure, c'etait une bête assoiffée de sang maintenant, de mon sang. Une voix dans ma tête vint me sortir de ma contemplation.

Zero : Un coup de main peut etre ?

Cela me fit sourire et j'utilisais le système incorporé dans l'épée afin qu'elle arrive dans ma main, passant juste devant le roi.

Aldon : Ca peut toujours etre bon à prendre.

Je sentis une énergie s'écouler en moi et je retrouvais peu à peu les sensations que j'avais éprouvé lors de cette fameuse nuit.

Aldon : Ce combat est comme une partie d'échec, mais c'est ma partie, compris ?

Kurotsu me foncait dessus et me balanca un coup de sabre que j'esquivais en bougeant légèrement ma tête sur le côté.

Zero : Je comprend.

Je posais ensuite ma main sur la poitrine de mon adversaire et lui balança une gigantesque décharge électrique qui l'envoya valdinguer une bonne vingtaine de mètres plus loin.

Aldon : Le roi laisse sa place au fou ! m'écriais-je alors que l'énergie circulant en moi avait un effet euphorisant, presque dément sur ma personne.

Je m'elancais avec un large sourire et me mis à enchaîner les coups d'estoc sur mon ennemi qui les évitait difficilement. Je voulus le découper en deux, mais il bloqua mon coup tout comme je l'avais fais plus tot et il me vint une idée. Je me mis à rayonner puissamment l'espace d'un instant et profita de cet instant pour enfoncer mon épée dans le pied du Roi Sombre. J'appuyais sur mon arme et me mit à faire circuler la foudre à l'intérieur de celle-ci, avant que le courant ne voyage dans les tissus musculaires de Kurotsu qui convulsait, jusqu'à arriver à en lacher son épée et à en poser un genou à terre. Je retirais mon arme du pied blessé tandis s'elevait afin mieux de retomber sur le cou du roi, mais un projectile passa juste devant mes yeux. Je tournais mes yeux de fauve en direction de celui qui avait osé tirer et je le vis, un simple fantassin qui tremblait rien qu'à mon regard. Je pointais mon doigt vers lui et envoya un arc électrique juste entre les deux yeux, le laissant fumant et sans vie. Je me retourna vers le roi, mais celui-ci avait récupéré son sabre et le pointait vers moi, toujours avec ce regard haineux. À ce moment là, je ressentis le torrent d'énergie et de rage qui bouillonnait en lui et nous nous lancions dans une nouvelle danse de lames. Les tintements des instruments de mort remplissaient l'espace et faisait office de musique pour ce bal mortuaire qui emporterait l'un de nous. Il était plein de vitalité et dechirait ma peau avec acharnement, lui laissant à peine le temps de se régénérer. Il tenta de m'ouvrir l'estomac mais je fis un pas de décalage avant de lui mettre un coup de talon dans la tempe, ce qui l'envoya au sol. Mon épée se mit alors à gresiller, réceptacle de foudre et engin de mort, je m'elancais afin d'attaquer Kurotsu une nouvelle fois. Il se protégea mais malheureusement pour lui, son sabre se brisa, laissant ainsi ma lame s'abreuvoir de son sang en lacerant sa poitrine et en la calcinant à un haut degré. Il était tombé à genoux devant moi, la bouche ouverte comme pour chercher l'air dont il n'aura plus jamais besoin. Je le regardais et je voyais que c'était fini, il n'y avait plus la moindre lueur dans ses yeux, je l'avais brulé jusqu'au plus profond de son ame. Je laissais mon épée trainer par terre, traçant un sillon de sang, jusqu'à ce que je sois derrière le roi. Je le tirais par les cheveux, tandis que la foule entière s'était tut, voulant savoir ce que je m'apprêtais à faire. Mon épée continuait d'émettre cette lueur bleuté et ces petits piaillements et le nom que j'allais lui donner m'apparut comme une évidence.

Aldon : Kurotsu le Roi Sombre, tu as l'honneur d'être la première victime de mon épée, Lena la porteuse de lumière.

Au moment où je finis ma phrase, je tranchais la tête du démon, avant de la tirer d'un coup avant que le corps ne tombe lourdement. Mes hommes me rejoignirent et je gardais la tête dans ma main. Il n'y avait absolument aucun bruit et seul les pas de mes protecteurs résonnaient.

Tayn : Beau combat, dit-il avec un sourire en coin.

Aldon : Merci. On rentre maintenant, accrochez-vous.

Ils poserent tous la main sur moi et je me mis à réfléchir sur la topographie et le chemin que l'on avait utilisé pour venir et me teleportais au beau milieu du château. A peine arrivé, ils se mirent tous à se tenir l'estomac.

Belgor : Putain, j'crois que j'vais vomir !

Il joignit l'acte à la parole, tandis que les deux autres se retenaient pour ne pas rendre leur repas. Mais je contemplais le château, ici c'etait vide. Mais j'entendais la voix de mon père, il faisait un discours au peuple. Il etait sur sa terrasse du cote de la ville.

Nogero : En ce moment même, il doit livrer bataille contre celui qui est venu nous déclarer la guerre il y a un an et nous espérons tous qu'il va gagner face à cet immonde personnage.

Je me teleportais sur le toit juste au dessus de la terrasse de mon père, avant d'y sauter. Je ne lui jetais même pas un regard et montais sur le rebord avant de lever la tête de Kurotsu d'un air triomphant. La foule m'acclama et je pouvais sentir la surprise que ressentait mon père. Je tournais les talons et lui plaquais la tête contre l'estomac.

Aldon : Je t'avais dis que j'aurais sa tête.

Je me teleportais à ce moment, le laissant seul face à la populasse, mais son rire et les mots qu'il prononça arrivèrent à mes oreilles.

Nogero : Excellent ! J'espère que tu continueras de m'étonner, mon fils.


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