Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Discordances


Par : Fukaï
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4


Publié le 16/03/2013 à 00:31:12 par Fukaï

A mesure que je progressais, le ciel se faisait de plus en plus sombre, troquant ses variances de bleues contre d'autre plus violacées. Les étoiles révélèrent aussi leur présence parsemant la voûte céleste du plus magnifique semi, plus bas aussi, des similis s'allumaient aussi, la cité tout entière se voyait s'illuminer au rythme des torches et autres chandelles.
Et lorsque j'arrivais sur le pas de la bâtisse, le soleil avait déjà totalement disparu. L'éclairage publique donnait un aspect maladif à l'ensemble du bâtiment. Effet amplifié par son état de délabrement avancé : murs gris, fenêtres barricadées, lierre, pan de mur effrites, … Haut de deux étages, l'établissement donnait l’impression de pencher vers la ruelle, menaçant de s'écrouler à chaque moment. Un sentiment de malaise commença à me gagner. La disposition des deux fenêtres et de la porte donnaient à cette façade un visage malveillant, guettant les passants de ses ouvertures ténébreuses pleines de haine, prêt à leur jeter des débris de plâtre, ou bien pire encore, à les attirer à l'intérieur pour les engloutir et les digérer dans les ombres vaporeuses et poussiéreuses de cette bouche rectangulaire à la mâchoire de bois mal dégrossie.

Finalement, je posais mes mains sur la poignée, et forçais pour ouvrir ce portail vers l'autre monde. Il opposât une certaine résistance, j'y vis l'opportunité d'une dernière chance pour rebrousser chemin, mais un coup sec de l'épaule et la porte céda. Sans plus attendre, je me lançais dans cette abîme de noirceur, oubliant un instant tout ce qui m'avait motivé à prendre la décision inverse.
Je poussais la porte derrière moi, plongeant le hall dans une obscurité presque totale, seule quelques rayons lunaires parvenant à se faufiler au travers des planches mal dégrossies qui bloquaient les fenêtres me procurait de la lumière. Malheureusement cela mettait aussi en place une ambiance particulièrement désagréable pour mes nerf en place. Se détachant du bleu crépusculaire de la lune, j’aperçus au loin, dans ce que je distinguais comme un couloir, une lueur d'une teinte toute à fait différente, celle orangée d'une bougie. J'estimais donc que les nouvelles instructions devaient m'attendre dans cette direction, si ce n'est au pied même de la chandelle.
C'est avec beaucoup d'appréhension que je lâchais la poignée de la porte, et m'élançais dans les ténèbres en direction de cette lumière tremblotante. Aussitôt, les cheveux de ma nuque hérissaient, des frissons partaient du bas de ma colonne vertébrale pour remonter jusqu'au sommet de mon crâne. Ajouté à toutes ses sensations, le plancher crissait sous mes pas, tendant l'atmosphère à son paroxysme. L'impression d'une ou plusieurs présences derrière moi, me fixant depuis l'obscurité, tapies dans les murs du hall, m'empêchant toute retraite se colla à ma peau. Deux pas de plus et ce furent des fourmillements, ou plutôt grouillements, qui virent s'ajouter à cette lacérante sensation, comme si une horde de milliers d'insectes s'étaient soudain mise à ramper pour me sauter dessus d'un instant à l'autre. Deux pas de plus, et d'autre grincement, toujours ayant pour source derrière moi, s'ajoutèrent en échos aux miens, laissant supposer qu'une autre personne se déplacer et ce, dans la même direction que et vers moi.
Seul rayon de soleil perçant les nuages, la lueur chevrotante de la bougie se faisait de plus en plus proche, je pu distinguer qu'elle se trouver sur une petite table, dans une pièce plus petite encore que le hall. J’aperçus ensuite un porte marquant la délimitation entre le couloir et cette pièce. Une grande partie de ma tension s'envola à cet instant, et je ne focalisais plus que sur cette protection, accélérant le pas. Les bruits ambiant firent de même, jusqu'à se désynchroniser des miens, comme si leurs propriétaires ne craignaient plus d'être repérés, tenant plus à me mettre la main dessus.
C'est tout poils hérissés que je quittais ce couloir de l'angoisse et claquait la porte derrière moi pour bannir les créatures de l'ombre à mes trousses. Je glissais au sol, dos contre la porte déjà exténué par ce qui n'avait été probablement qu'un horrible tour de mon imagination. Déjà couvert de sueur froide, je tentais de maîtriser ma respiration et d'apaiser les battement de mon cœur pour pouvoir entendre si le raffut du couloir continuait. Je collais donc mon oreille contre le battant de la porte et inspira un grand coup avant d'écouter attentivement. Mais rien. Pas un seul son pour faire échos au tambourinement de ma poitrine. Je restais encore quelques minutes, laissant à peine un filet d'air s'échapper de mes lèvres, à l’affût du moindre grincement venu du couloir ou du hall, espérant vaincre en patience et en discrétion mon ou mes éventuels poursuivants. Finalement, c'est qui abandonna, reléguant cette expérience effrayante au rang de produit tordu de mon imagination.
Je me relevais et examinais la pièce dans laquelle je venais de me réfugier. Longue et large de trois mètres, les murs gris-blanc, parcourus de zébrures venaient se planter dans un lourd parquet aux planches parfaitement jointes recouvert une fine couche de poussière. La même porte que celle que j'avais franchie prenait place sur le mur d'en face. Cette pièce n'étaient occupée que par une table simple de bois, elle aussi carrée, à peine plus haute que mon genou, disposée en plein centre de la salle. Dessus reposait la bougie dont j'avais aperçu la lueur, et à mon plus grand bonheur, elle était encore bien grande et promettait une bonne heure de lumière. Enfin, était coincée sous le support métallique de la chandelle, une note en papier, protégée jusqu'alors des gouttes de cire. Délicatement, je pris possession de ce bout de papier en prenant la bougie et aller m’adosser contre un mur. Je coinçais la bougie entre mes genoux et déplia la missive :


Jung,
Bienvenue et bravo. Tu as déjà réussi là où beaucoup ont échoué, incapable de franchir le couloir ou même la porte d'entrée. Certains sont aller plus loin, malheureusement par curiosité ou par peur, ils ont rebrousser chemin là où tu as choisit d'avancer un peu plus vite.


Mais quid de ces enfants apeurés et de ces poltrons, le plus important c'est que tu soit là pour changer. Maintenant, lis la lettre, obéit au instructions qui t'y sont données et ensuite, franchit la porte suivante. La nuit est loin d'être finie.

Déjà la cire gouttait et vint me brûler doucement le genou. Je dépliais donc le reste de la missive, qui s’avéra beaucoup plus grande que je ne l'aurais cru. Ici, l'écriture changeait, l'encre était plus épaisse, moins assurée. Des tâches venait troubler les lignes et en passant mon doigt sur l'une d'elle je remarquait que l'encre était encore fraîche.

Sens-tu cette magie ? Celle qui te connecte avec tout ceux qui sous venu jusque ici avant toi ou encore qui viendront après toi. Les entends-tu ? Ressent tu ce qu'il ressentaient, ressentent ou ressentiront ? Oui, la peur.
Inhale un grand coup. Sens tu cette odeur si particulière, unique, qui caractérise parfaitement la peur ? Oui, exactement, ce mélange de fèces, d'urée, de sueur et... si salée, si goûteuse, si enivrante... Cette odeur de sang. En effet tu n'es pas le premier à venir ici. Tous ce sont tenu ou tu te tiens, contre le mur, la chandelle déversant lentement sa cire sur leurs habits. Exactement comme toi.
Tu es seul dans le noir. Une obscurité si profonde que tu ne pas distinguer le mur d'en face. Et à peine la porte que tu ouvrira peut-être bientôt.


Je décrochais les yeux du papier pour tenter de voir si la lettre disait vrai. Et en effet, le cercle de lumière de ma bougie s'étendait exactement juste avant l'emplacement du mur. Enfin, là où j'aurais supposé qu'il se dresse. Mais seul un écran de noirceur me faisait face.

Je sais que tu viens de lever le yeux pour vérifier. Ne le nie pas, je sais tout.
Et ce silence, ce silence ! Oppressant n'est-ce pas ? Plus de grincements, plus fourmillement, plus de pas, plus rien. Tout ce que qui t'as suivit dans le couloir est maintenant aussi muet qu'une tombe. Seule ta respiration vient attenter à ce silence.


Encore une fois, je décrochais mon regard de la lettre et fixait les ténèbres, tentant de me concentrer sur les sons environnant. Seuls ma respiration que je trouvais extrêmement bruyante et les battements s'accélérant de mon cœur venait troubler le lourd et oppressant silence de la pièce.

Je sais encore que tu viens de tendre l'oreille un court instant, guettant le moindre bruit, écoutant ton souffle et ton cœur. Mais rien, encore une fois : Je sais tout. Aveugle et sourd. Osera tu prononcer un mot ou pousser un cri ? Mais qui t'entendra ? Veux-tu vraiment rappeler à ce qui ce cache derrière la porte que tu a franchit que tu es ici, à trois pas ? Et puis il y a moi. Je sais tout. Je t'entends aussi.
Qui suis-je ? Bonne question. Tends l'oreille encore une fois.


J’interrompis encore une fois ma lecture plein de méfiance, tentant de discerner si l'auteur de cette lettre se jouait de moi ou si il y avait vraiment quelque chose de mauvais sur le coup.
Mais je m'exécutais. Pendant un instant je distinguais rien, mais quelque chose sonna faux à mon oreille quand je dégluti. Ma respiration avait continuée. Ou plutôt quelque chose avait continuer de respirer alors que je m'étais arrêté.
Je retentais l'expérience en inspirant plus ou moins vite. J’eus confirmation d'une présence située derrière la porte que je n’avais pas encore franchie. En restant alerte, je finissais de lire la lettre maintenant follement dérangeante.

Oh oui, tu as bien entendu, cette porte. Qui a-t-il derrière ? Cela essaie de respirer en même temps que toi, mais un tout petit peu trop en retard, ça s'est trahit. Puisque tu ne peux pas voir, lève toi donc et va écouter ce qui ce passe derrière cette porte. Pose ton oreille contre le battant et retiens ta respiration.


Doucement, je me levais, tentant de ne pas faire grincer le plancher. Au fond de ma tête une petite voix se demander quand est-ce que je pourrais finir cette missive. Je ne pu d'approuver silencieusement. Toujours aussi prudemment, je posais l'oreille contre le battant de la porte et retins ma respiration.
Ce que j'entendis me glaça sur place. Une inspiration qu'on aurait venue d'une gorge de malade, suivie d'un léger grincement comme si la chose avait reculé en comprenant où je me trouvais. Puis le silence total suivi. Dans mes mains, la bougie et la lettre donc les dernières lignes me narguaient.

Oui, il y a bel et bien quelque chose derrière cette porte. Et il sait aussi que tu es là. Tu l'as entendu inspirer une fois de trop. Lui aussi devait probablement avoir collé son oreille pour savoir où tu étais.
Maintenant que va t-il se passer ? Cette chose n'est séparé de toi que par cinq petits centimètres de vieux bois. Cela va t-il suffire à l'arrêter ? Qui de vous deux abaissera en premier la poignée ? Qui sautera sur l'autre ? A toi de jouer.



Je laissais tomber la note, me relevais complètement et me mis à fixer la porte. Devais-je l'ouvrir ? Y avait-il vraiment quelque chose l'autre coté ou bien l'auteur ne chercher qu'à me rendre fou en fou avec mon imagination ?

Je sortis mon canif et abaissais la poignée.


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