L'escorte traversa la rue qui s'élargissait progressivement, rejoins par d'autres rues plus petites. De nombreuses maisons en pierre brune les entouraient.
La ville devenait de plus en plus impressionnante, découvrant sa stature de véritable cité.
Les maisons de pierres avaient cédé la place à de grandes tours de métal brillant, reflétant la puissante lumière du jour et formées par plusieurs grandes colonnes regroupées évoquant une termitière géante. Dans le ciel bleu le nuage s'était dissipé, comme s'il n'avait jamais été là.

Tous les passants regardaient les nouveaux arrivants, intrigués. Certains d'entre eux étaient humains, les autres ne ressemblaient à rien de connu pour des terriens. Tout le monde ou presque était vêtu de tuniques en velours coloré rouge sombre ou bleu, accompagné de plastron en cuir aux couleurs assorties.
Les femmes quant à elles portaient des robes légères aux couleurs claires et des tenues de cuir noires recouvrant le haut du corps, agrémentés de décolletés mesurés.
Tandis qu'ils marchaient, Richard l'archéologue observait avec intérêt cette civilisation qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Tout ceci lui paraissait si fantastique qu'il parvenait difficilement à contenir une certaine excitation malgré les circonstances.

Enfin ils arrivèrent devant une sorte de grand bâtiment ressemblant vaguement par sa forme à un château croisé avec...une fusée, ce qui donnait à l'ensemble un aspect curieux.
Le chef des soldats entra dans le bâtiment sans se préoccuper de ses « invités » qu'il entraina à sa suite en négligeant toute explication.
L'escorte arriva dans une grande salle aux murs de tôles noirâtres. Devant eux se tenait un grand siège de cuir et d'or.

Tout le monde s'immobilisa, attendant quelque chose. Ils entendirent des pas retentir tout près d'eux et quelqu'un arriva par une grande porte en métal située sur le côté.

Ils virent un homme de grande taille et de forte carrure entrer dans la salle.
Il avait des yeux bleus sombres au regard profond exprimant de la force d'où on pouvait lire la marque du temps et de l'expérience.
Ses cheveux courts, bruns et relevés vers l'arrière dégageaient un front haut et fier. Son menton était recouvert d'une légère barbe et son visage était creusé par des rides qui lui donnaient une impression d'ancienneté.
Ses vêtements étaient amples, avec une tunique pourpre qui se prolongeait jusqu'aux jambes. Ses avant bras était protégés par de long gantelet noirs, assez fins. Ses épaules étaient également protégées de pièces d'armures.

L'homme se plaça face à eux et les considéra de son regard perçant avec une expression noble et puissante. Il paraissait réfléchir intensément.
Ignorant le chef des soldats, l'homme s'adressa directement aux membres de l'équipe :
-« Comment êtes vous arrivé ici ? » Dit-il de sa voix puissante et autoritaire.
-« Nous l'ignorons. » Lui répondit Jonathan, méfiant.
-« Je vois. Je vous demande d'où exactement. Ne me mentez pas c'est inutile ! » Répliqua l'homme.
-« De la Terre. Vous êtes content ? » Ironisa le zoologiste.
-« merci. Et maintenant je ne veux savoir qu'une seule autre chose : Pourquoi êtes-vous ici ? » L'homme accentua son regard, regardant Jonathan dans les yeux.

Tous deux se fixaient intensément.
Jonathan hésita, se demandant ce qu'il convenait de dire sachant que le bluff ne fonctionnerait probablement pas avec un homme tel que son interlocuteur.
Après quelques minutes de réflexion, le scientifique se décida :
-« Nous venons pour une requête. » Dit-il
-« Très bien alors je me présente, je suis Aharbal, je suis prêt à entendre votre demande. »
-« Le commandant Tahr s'est emparé de notre planète ainsi qu'une autre espèce. Ce que nous voulons c'est la liberté. »

Aharbal se dirigea vers son siège et se mit à réfléchir.
-« Quelle est cette autre espèce ? » Demanda-t-il. L'homme paru plus attentif comme s'il attendait une révélation importante.
-« ils se présentent comme étant des Skarians. Ils ont des armures pointues et... » Jonathan n'eu pas le temps d'achever sa phrase.
-« Utilisent-ils toujours les quatre percussions comme camouflage ? » Une forte tension se dégageait de la voix d'Aharbal. Quelque chose semblait le troubler lorsque celui-ci se releva brusquement de son fauteuil.
-« Oui, pourquoi ? » Jonathan se sentait perplexe par le comportement de cet homme.
-« C'est l'information la plus importante. C'est le signe d'un bouleversement qui concerne tout ce qui existe...»

Un silence pesant empli la salle. Aharbal réfléchit, avant de poursuivre :
-« Depuis les premiers sons de l'Univers tout était prévu, un évènement d'une ampleur inimaginable va se produire. Et il se produira bientôt... »
A ces mots Aharbal se retira, repartant dans le couloir d'un pas nerveux.
Qu'est ce que tout ceci pouvait signifier ?
« Un évènement d'une ampleur inimaginable va se produire. Et il se produira bientôt... »