Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Malédiction


Par : ElBloobs
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5


Publié le 13/01/2013 à 16:27:10 par ElBloobs

Dolly s'approchait.

Encore et encore.

Je devais réagir vite.

Je me force à la regarder tout en cherchant une incantation dans ma tête, mais elle m'a déjà rejointe. Je m'enfuis plus loin. Heureusement qu'elle est plutôt lente. Ce qui la rend d'autant plus effrayante. Mais il y a quelque chose de bizarre...

Pourquoi agite-t-elle son scalpel de la sorte ? Comme si elle voulait me découper MOI en rondelles. Ça n'a pas de sens ! Je suis comme sa mère, elle ne peut pas m'en vouloir. Je l'observe s'en prendre au buisson où je me trouvais il y a à peine une demi-seconde. Evidemment, elle ne m'a pas vu m'enfuir. Mais que se passe-t-il ?

Je réfléchirais à tout ça plus tard, l'heure est à l'action.
Mais il me suffit de penser à la manière dont elle a découpé le buisson, bout après bout, comme si elle tenait à le faire souffrir, pour que ma concentration s'échappe. Je suis trop effrayée pour me focaliser sur ces formules, mais il le faut !
Je ferme les yeux, et m'oblige à ignorer les gémissements de Dolly, en me remémorant toutes les incantations que je connais. Ça y est. Je sais quoi dire.

J'ouvre les yeux, et me retrouve à trente centimètres de son scalpel ! Je me baisse juste à temps, et cours loin d'elle, à l'autre bout du jardin.
Mais... Comment ? Comment a-t-elle pu me retrouver ?
Je n'ai fais aucun bruit, et elle ne voit rien. Alors comment ?
Je la regarde se diriger à nouveau vers moi. C'est vraiment étrange. Elle est comme... Téléguidée.

Je me concentre à nouveau, les dents serrées, les yeux plissés. Les mots jaillissent de mes lèvres, et fondent en direction de la créature. Je la regarde se tordre de douleur, tomber à terre, se relever, gémir plus fort que jamais. Plus je parle, plus elle dépérit. Alors, je continue. Sa peau se détache lentement, ses os apparaissent, ses membres se décrochent dans un flot sanguinolent.
Malgré mon profond dégout, je ne m'arrête pas. Une terrible odeur de chair brûlée s'élève, et ma nausée augmente.
Enfin, Dolly tombe, face contre terre, et se dissout dans son propre sang, diffusant une odeur éc½urante de cadavre en décomposition, puis disparait complètement.

Je reste un moment tremblante. Sans oser bouger. A regarder la petite flaque sanglante laissée par Dolly.
Je ne sais pas combien de temps je pourrai tenir ainsi. Je ne sais vraiment pas.
Soudain, je sens une présence dans mon dos. Une main se pose sur mon épaule.

Je me retourne vivement, et découvre Miles.

« Sheeb ? Tout va bien ? Demande-t-il, l'air inquiet.

Je ne réponds pas. Après un combat, il me faut toujours un certain temps pour revenir à la réalité. Je cligne plusieurs fois des yeux, et parviens à hocher la tête. Bien sûr, je ne suis pas du tout convaincante.

-Viens, je vais faire du thé. » Dit-il en m'entraînant chez lui.

Nous avons à peine passé sa porte, que je me jette dans ses bras.
Comme c'est bon de sentir à nouveau son odeur, et ses bras fermes autour de ma taille. Je le lâche. Il me sourit. Nous ouvrons tous les deux la bouche au même moment :

« Je voulais m'excuser... » Et nous nous interrompons de la même façon.

« Toi d'abord, dis-je.

-D'accord. Je suis désolé pour ce matin. Je me suis mal exprimé. Ce n'est pas TA faute à proprement parlé. En fait, je pensais aux monstres.

Aux monstres ? Que veut-il dire par là ?

-Je me demandais si ce n'était pas à cause d'eux que les gens disparaissaient.

-C'est impossible, Miles. N'oublie pas que je suis la seule à les voir. Réponds-je, catégorique.

-Je sais bien mais... Je me suis renseigné, et il se trouve que toutes ces créatures appartiennent à une autre dimension. Une dimension très proche de la notre.

Il commence à me faire peur.

-Proche de la notre ? À quel niveau ?

-Je ne saurais pas te dire. Un niveau suffisamment proche pour qu'à certains moments, ces monstres puissent se manifester. »

Je n'ose pas y croire. La tête me tourne. Mais alors, ce rituel que je fais à chaque pleine lune ? À quoi sert-il ? Je voudrais m'enfouir sous terre. Et y rester pour toujours. Sans un mot, je me dirige vers sa cuisine pour préparer le thé. Il me suit en disant :

« Mais ce n'est qu'une hypothèse, tu sais, Sheeb. Tout est peut-être faux. Il y a sûrement une autre explication, c'est vrai... Beaucoup de personnes ont disparues avant même que tu trouves ce maudit livre. Alors tu vois ?

-Super. Et tu n'aurais pas pu y penser AVANT, au lieu de m'inquiéter ?

Oups. Je recommence à m'énerver. Tachons de rester calme. Je soupire, puis murmure :

-Peu importe. Moi aussi, je voudrais m'excuser. Pour la main dans ta tronche...

Il éclate de rire, et m'embrasse sur la joue.

-C'est rien, Sheeb ! Allez viens, oublions tout ça, et trinquons à ta santé ! »

Et nous passons une excellente fin de soirée, où j'aide sa mère à cuire des muffins, et joue avec lui et son petit frère. Puis, je me souviens que le temps passe.

-Oh, je dois y aller. Merci pour tout ! À demain, Miles !

-Attends, Sheebee ! Prends des muffins et passe le bonjour à Emily et Raven pour nous ! S'écrie la mère en me tendant un plateau de gâteaux.

-Wahou ! Merci, je n'y manquerais pas ! »

Je les salue de la main, et sors de la maison.
Dehors, il fait nuit noire. Je me hâte le long du chemin en pensant à ce que m'a dit Miles.

Serait-il possible que les monstres puissent réellement se manifester à des moments précis ? Je sais qu'une manifestation à minuit est possible, mais celle-ci est bloquée par mes soins. Alors, à une autre heure ? Un jour précis ? Un mois précis ? Comment savoir...
Je trouverais peut-être des réponses dans le livre.
Une demi-heure plus tard, je me retrouve chez moi, dans ma chambre, devant ledit livre. Je feuillette les pages à la recherche d'un quelconque indice pendant plus de deux heures en mangeant des muffins, mais ne trouve rien. Résignée et épuisée, je décide de dormir.

Demain, c'est la pleine lune. Il va falloir que je me sacrifie une fois encore. Pour le bien de tous. Peu de temps après, j'entends à nouveau, et comme toutes les nuits, les pleurs et les gémissements de mes enfants. Certains ressemblent vraiment à des pleurs de nouveau né. Mais je ne suis pas dupe.

J'enfouis la tête sous mon oreiller, et m'efforce de dormir. Mais, même avec du coton dans les oreilles, je les entends distinctement. Comme s'ils habitaient à l'intérieur même de ma tête, de mon âme. Comme s'ils étaient mes pensées, mon être. Comme s'ils étaient... Moi.
N'importe quoi. Je divague. Ils me rendent complètement folle. Je cherche une incantation dans le livre qui pourrait les faire taire, mais je ne trouve rien. Je vais donc passer une nuit blanche, encore une fois.
Je ne peux rien contre eux, c'est évident. Un jour, ils me tueront.


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