Note de la fic :
Publié le 14/10/2012 à 15:43:37 par Pronche
Un lourd soupir s’échappa de sa bouche.
Ethan, confortablement installé dans son siège, regardait l’immense vide spatial qui s’étendait devant lui, grâce aux hublots disposés de chaque côté du transporteur. Pour cette mission, le jeune homme était accompagné par Anthony ainsi que six autres personnes. Les ruines où ils devaient se rendre se trouvaient profondément enfouies sous terre, à près de 20 km de la surface, entre le manteau externe et interne, là où les températures commencent à dépasser les 200-300°. La planète sur laquelle l’expédition avec les scientifiques était prévu possédait les conditions requises pour l’expansion de la vie, sauf si on comptait les nombreuses éruptions volcaniques, les quelques tremblement de terre et les bactéries mortelles qui pullulaient dans certaines régions. Rapidement, le vaisseau entra dans l’atmosphère, tremblant légèrement tandis qu’il passa la stratosphère. Le bouclier thermique d’une couleur bleu ciel s’activa, protégeant la coque contre une chauffe trop importante. Ensuite, il survola les ravins et autres plaines noires crées par du magma refroidi avant de se poser sur un terrain plat. Un groupe d’hommes en grosses combinaisons blanches les attendait à l’entrée d’une grotte. Le groupe se dirigea vers la porte qui servait d’entrée et de sortie. Ils portaient tous leurs armures sauf Ethan.
Son corps se flouta l’espace d’une seconde avant de finalement reprendre une forme solide, désormais équipé d’un exosquelette noir et rouge. Malgré les visières à moitié teintées, Ethan imaginait facilement l’air surpris qui se peignait sur les visages de ses coéquipiers. Un léger rire résonna dans son casque et dans l’air avant qu’il avance vers le monde extérieur et se positionne en tête du groupe, à côté de son ami.
[Tous les systèmes sont en ligne et opérationnels.]
— Bon, ne faisons pas attendre nos clients plus longtemps. Une dernière chose, quand vos systèmes de survie vous indiqueront que la température ambiante est trop élevée, vous vous arrêterez et Ethan continuera avec les scientifiques.
C’est ainsi que l’unité sortit de leur unique moyen de transport, foulant le pas sur un sol volcanique sombre et froid. Automatiquement, le système d’auto-recyclage d’air interne se mit en route, évitant ainsi aux soldats de respirer l’oxygène venu de l’extérieur, sûrement rempli de souffre. Ils avancèrent jusqu’à la petite équipe composée de cinq scientifiques, historiens et archéologues.
— Je me présente : Anthony Higgs, sergent et chef d’escouade de cette expédition pour le compte de l’Orion. Ravi de vous rencontrer messieurs, dit le gradé en tendant la main.
L’un d’entre eux s’approcha et lui serra la main.
— Docteur Blake, je suis un simple historien et scientifique spécialisé dans les nouvelles technologies pour la Biométrix Corporation mais je suppose que vous le savez déjà.
— Exact. Mes hommes et moi allons vous accompagner aussi loin que possible et mon collègue ici présent — Il pointa le bleu du doigt— terminera le trajet avec vous.
L’homme en grosse combinaison blanche fit un signe de tête pour approuver avant d'indiquer aux militaires de le suivre, lui et ses collègues. Finalement, ils entrèrent dans la grotte peu éclairée, au sol poussiéreux, recouverte de stalactites et stalagmites. Ils constatèrent que le passage était plutôt étroit, permettant juste à deux personnes d'avancer côte à côte. Chaque soldat se mit duo avec un scientifique tandis que celui qui restait seul fermait la marche. Ethan se trouvait en tête du groupe, accompagné de Blake. Le jeune homme brisa le silence.
— Dites, qu'est-ce que vous espérez trouver quand on aura atteint cet amas de pierres ?
L'homme haussa les épaules.
— Je ne sais pas. Peut-être une nouvelle technologie, des récits sur la vie des anciens Keidran ainsi que leur disparition.
— En parlant de cela, j'ai d'énormes lacunes historiques et culturelles à leur sujet. Je n'ai pas eu le temps de faire des recherches alors si vous pouviez me faire un petit topo, ça m'arrangerais énormément.
Blake lui lança un regard surpris.
— Vous ne savez rien à leur sujet ?
Le jeune Gray répondit négativement.
— C'est une très longue histoire.
— Très bien. Pour commencer: Les Keidran sont définis comme étant des animaux anthropomorphiques (chien, chat, renard, loup...) nous les avons découverts sur une planète assez éloignée, il y a 400 ans de cela. Leur technologie se trouvait être quelque peu moins développée que la nôtre (fin XX - début XXI siècle). Bien sûr, grand classique, nous sommes arrivés sans aucune intention autre que d'effectuer un 1er contact pacifique. Ensuite, nous avons échangés quelques présents, en signe de paix et de début d'amitié. Étonnement, ils parlaient la même langue que nous (à savoir, l'anglais) et au fil du temps, nous avons découverts que leurs ancêtres possédaient une technologie supérieure, dérivée de ce que nous avions et utilisaient un ancien dialecte, difficilement déchiffrable. Nous avons aussi appris que ces ascendants avaient disparus il y a près de deux millénaires de cela (pour une raison encore inconnue à ce jour) et que les Keidran que nous connaissons actuellement sont réapparus de nulle part, vers nos années 1500, sur la planète où nous les avons rencontrés pour la 1ère fois. Bref, les différents dirigeants de l'époque ont commencés à travailler ensemble, rapprochant ainsi nos deux espèces même s'il y avait des différences culturelles. Certains supportaient mal une telle alliance, suggérant même que nos amis poilus ne valaient même pas la peine qu'on s'intéresse à eux mais avec le temps, ces gens se sont tus...jusqu'à aujourd'hui. Je sais que le groupuscule nommé Purity veut mettre fin à tout ça même s'ils restent plutôt discrets, de peur que la police leur mette la main dessus.
Le bleu resta silencieux, absorbant les informations comme une éponge le fait avec de l'eau. Il aurait volontiers raconté la vérité sur ces terroristes mais il devait garder le secret.
— Et comment se fait-il que nous ayons pus faire une telle avancée dans les voyages spatiaux pour arriver à se rendre sur une autre planète habitable ?
— Aucune idée, les premiers progrès flagrants ont commencés vers 2030 – 40. Certains pensent que c’est l’armée qui a mis la main dessus en premier et d’autres qu’il s’agissait d’une entreprise privée.
Tout en continuant à s’enfoncer dans ce long couloir naturel qui s’assombrissait un peu plus à chaque pas, les membres du groupe furent forcés de sortir leurs lampe-torches.
Lentement, une douce lumière variant de l’orange foncé au rouge sombre remplaçait les lumières artificielles et illuminait les parois. Ethan ne ressentait aucun changement à l’intérieur de son armure tandis que ses collègues se mettaient à respirer plus difficilement. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi avant que les murs s’élargissent et débouchent finalement sur une pièce assez large et basse de plafond (à peine deux mètre trente de haut).
— C’est ici qu’on se sépare. Ethan, je veux un contact radio toutes les demi-heures. Utilisation d’arme autorisée si la situation l’exige, ordonna Anthony avant que son ami reprenne la route en compagnie des scientifiques.
Petit à petit, la température ambiante augmentait mais cela ne dérangeait pas le bleu pour autant. Son exosquelette le maintenait en permanence à 18°, ce qui était plus qu’agréable. Finalement, le groupe arriva dans une pièce plus grande et haute que la précédente, les murs étaient recouverts d’écrits et de dessins, quelques trous, là d’où venait la lumière, parsemaient le sol à divers endroits et mesuraient de la taille d’un pouce à presque trente centimètres de diamètre. Ethan s’approcha de l’un d’entre eux et regarda ce qu’il y avait en dessous…de la lave.
— Vous êtes sûrs qu’on ne risque rien ? Car avec ce magma, on a de grandes chances de finir en cendres, lança le garçon avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
Blake se tourna vers lui avec un léger sourire sur les lèvres.
— Ne vous inquiétez pas. Les Keidran ont construits cette pièce et ce sol pour qu’ils puissent résister à l’érosion du temps.
Les heures s’écoulèrent lentement. Ethan observait les archéologues travailler, tentant de déchiffrer la langue perdue. Alors qu’il admirait les dessins sur un mur, les yeux du jeune homme tombèrent sur celui d’une planète, couleur orange-rouge. C’est à ce moment-là qu’une violente migraine s’empara de sa tête, le forçant à s’agenouiller et à fermer les yeux tandis que des images défilaient devant lui.
—
Il était dans une galerie aux murs rouge terne. Plusieurs autres personnes qui possédaient de simples combinaisons avec une bouteille d’oxygène dans le dos l’accompagnaient. Ethan avait une pioche dans les mains et creusait le mur en face de lui lorsque son outil s’enfonça à un point précis et créa une fissure qui s’étendit sur toute la paroi avant qu’elle ne s’effondre, laissant place à un épais nuage de poussière. Quelques instants plus tard, une immense pièce lui faisait place, identique à celle où il se trouvait actuellement…plus tard, il gisait dans un lit d’hôpital, entouré de plusieurs médecins mais ce qu’ils disaient n’avait aucun sens, leurs paroles étaient un charabia incompréhensible pour lui. La scène se flouta à nouveau et désormais, l’amnésique était dans une petite salle sans fenêtre en compagnie d’hommes en blouse blanche, des scientifiques d’après lui. A nouveau le flot de paroles restait incompréhensible jusqu’à ce qu’il entende les deux derniers mots, clairs comme de l’eau de roche : Projet Arc.
—
Finalement, le paysage s’effaça, laissant place à un décor complètement noir. Puis, Ethan vit à nouveau et constata que les cinq hommes étaient à ses côtés, l’inquiétude se lisait clairement sur leurs visages.
— Est-ce que ça va ?, demanda Blake.
— J’ai l’impression que quelqu’un frappe contre les parois de mon crâne avec un marteau. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Vous vous êtes évanoui pendant cinq bonnes minutes.
— Je vois… vous…vous pouvez continuer à travailler, ne vous en faîtes pas pour moi.
Blake fit un hochement de tête en signe d’acceptation et retourna à sa tâche. Le bleu porta sa main gauche contre son casque, là où se trouvait le bouton pour se servir de la radio.
— Hey Anthony, comment ça se passe de votre côté ?
Aucune réponse, juste des crépitements et autres parasites. Il laissa échapper un lourd soupir. Soudainement, le transistor s’anima et une voix résonna dans le heaume.
— J’ai vachement de mal à t’entendre. Pour répondre à ta question, on s’ennui un peu mais ça reste gérable. Où en sont nos amis ?
Ethan tourna la tête vers le groupe de scientifiques et remarqua qu’ils commençaient déjà à remballer leur matériel.
— Ils ont pratiquement finis. Nous ne devrions pas…
Le bleu s’arrêta en plein milieu de sa phrase. Une violente et subite douleur s’empara de son torse. Il se pencha en avant, toussant de plus en plus fort. Un liquide de couleur rouge écarlate tâcha sa visière mais de l’intérieur. Le jeune homme sentait ses forces le quitter, partant en premier par ses jambes qui se plièrent, ne supportant plus le poids du reste de son corps. Il entendit la voix d’Anthony mais elle lui paraissait faible et lointaine. Un spasme au niveau de son système digestif et il renarda son repas mêlé à du sang. Il aurait voulu retirer son casque mais la température qui régnait dans la salle l’aurait tué. Lentement, le bleu s’effondra sur le côté, incapable de faire le moindre mouvement. Son viseur se brouilla l’espace d’une petite seconde à cause du choc contre le sol et redevînt normal. Il cligna des yeux plusieurs fois avant que sa vision s'assombrisse rapidement. Les archéologues et scientifiques s'agenouillèrent autour de lui, discutant entre eux. Leurs paroles s'apparentèrent plus à un charabia qu'à de véritables mots pour lui. Une phrase en rouge foncé clignota en plein milieu de son champ de vision avant qu’il ne s’évanouisse :
[Attention ! Dégradation de votre état physique ! Progression de la corruption…]
____________________
Ethan souffrait. Toutes les fibres de son être lui faisaient mal, il avait la sensation de brûler de l'intérieur. A chaque battement de son coeur, une nouvelle vague de chaleur et de douleur traversait son corps. Lorsqu'il voulait déplacer ne serait-ce que le petit doigt, alors tous les muscles qui y étaient reliés le démangeaient. Le jeune homme aurait volontiers voulu extérioriser sa souffrance, que ce soit par des larmes ou des cris mais rien ne sortit. Peu à peu, la douleur s'atténua et c'est à ce moment-là que le soldat émergea. Lentement, ses paupières se soulevèrent, illuminant sa vue d'une lumière bleue. La silhouette brouillée d'une personne entra dans son champ de vision. Ethan ne connaissait qu'une seule personne aux cheveux noirs et coiffés en queue de cheval. Claire Saranova. Elle passa une petite lampe-torche devant ses yeux et ses pupilles se rétractèrent.
— Il réagit à la lumière, c'est bon signe.
Ensuite, le garçon tenta de lever le buste mais une imposante main sombre l'en empêcha.
— Tu devrais rester au lit. T'es pas en état de tenir debout.
— J'ai connu pire Antho, croassa Ethan, sur un ton encore à moitié endormi.
— Figure-toi que non. Ta santé s'est gravement détériorée lorsque tu as fais ta crise dans ce souterrain.
[Niveau de corruption : 34…35%]
Ethan grogna de douleur lorsque les évènements lui revinrent en mémoire avec une violence incroyable, comme s'il avait été passé à tabac.
— Qu’est-ce qui s’est passé après que je me sois évanoui ?
— Vu que tu ne répondais pas, je suis entré en contact avec Blake et son équipe. Ils m’ont dit ce qui venait de se passer et j’ai tout de suite compris. Ils nous ont rejoins très rapidement et on a évacués aussi vite que possible. Ça fait deux jours et demi que tu es dans ce plumard et tu n’en sortiras pas avant un bon moment.
Le bleu écarquilla les yeux et se redressa presque instantanément. Grossière erreur. Sa tête était très douloureuse, autant que s’il avait vidé une bouteille de whisky tout seul. Le fait de relever brusquement son corps lui donna le tournis et un début de nausée.
— Bordel, qu’est-ce que ça fait mal !
La doctoresse se pencha vers lui et sourit tristement.
— Que tu le veuilles ou non, il va que tu te repose pendant encore quelques jours et je vais te prescrire deux semaines d’arrêt maladie, pour la convalescence. Et pas de sport non plus.
— Je peux au moins faire un peu de tir ?, demanda-t-il, priant pour que la réponse soit positive.
Claire soupira.
— Je n’y vois aucune contre-indication.
Le jeune homme reposa la tête contre son oreiller et sourit. Il avait déjà une occupation en plus pour les temps à venir.
Ethan, confortablement installé dans son siège, regardait l’immense vide spatial qui s’étendait devant lui, grâce aux hublots disposés de chaque côté du transporteur. Pour cette mission, le jeune homme était accompagné par Anthony ainsi que six autres personnes. Les ruines où ils devaient se rendre se trouvaient profondément enfouies sous terre, à près de 20 km de la surface, entre le manteau externe et interne, là où les températures commencent à dépasser les 200-300°. La planète sur laquelle l’expédition avec les scientifiques était prévu possédait les conditions requises pour l’expansion de la vie, sauf si on comptait les nombreuses éruptions volcaniques, les quelques tremblement de terre et les bactéries mortelles qui pullulaient dans certaines régions. Rapidement, le vaisseau entra dans l’atmosphère, tremblant légèrement tandis qu’il passa la stratosphère. Le bouclier thermique d’une couleur bleu ciel s’activa, protégeant la coque contre une chauffe trop importante. Ensuite, il survola les ravins et autres plaines noires crées par du magma refroidi avant de se poser sur un terrain plat. Un groupe d’hommes en grosses combinaisons blanches les attendait à l’entrée d’une grotte. Le groupe se dirigea vers la porte qui servait d’entrée et de sortie. Ils portaient tous leurs armures sauf Ethan.
Son corps se flouta l’espace d’une seconde avant de finalement reprendre une forme solide, désormais équipé d’un exosquelette noir et rouge. Malgré les visières à moitié teintées, Ethan imaginait facilement l’air surpris qui se peignait sur les visages de ses coéquipiers. Un léger rire résonna dans son casque et dans l’air avant qu’il avance vers le monde extérieur et se positionne en tête du groupe, à côté de son ami.
[Tous les systèmes sont en ligne et opérationnels.]
— Bon, ne faisons pas attendre nos clients plus longtemps. Une dernière chose, quand vos systèmes de survie vous indiqueront que la température ambiante est trop élevée, vous vous arrêterez et Ethan continuera avec les scientifiques.
C’est ainsi que l’unité sortit de leur unique moyen de transport, foulant le pas sur un sol volcanique sombre et froid. Automatiquement, le système d’auto-recyclage d’air interne se mit en route, évitant ainsi aux soldats de respirer l’oxygène venu de l’extérieur, sûrement rempli de souffre. Ils avancèrent jusqu’à la petite équipe composée de cinq scientifiques, historiens et archéologues.
— Je me présente : Anthony Higgs, sergent et chef d’escouade de cette expédition pour le compte de l’Orion. Ravi de vous rencontrer messieurs, dit le gradé en tendant la main.
L’un d’entre eux s’approcha et lui serra la main.
— Docteur Blake, je suis un simple historien et scientifique spécialisé dans les nouvelles technologies pour la Biométrix Corporation mais je suppose que vous le savez déjà.
— Exact. Mes hommes et moi allons vous accompagner aussi loin que possible et mon collègue ici présent — Il pointa le bleu du doigt— terminera le trajet avec vous.
L’homme en grosse combinaison blanche fit un signe de tête pour approuver avant d'indiquer aux militaires de le suivre, lui et ses collègues. Finalement, ils entrèrent dans la grotte peu éclairée, au sol poussiéreux, recouverte de stalactites et stalagmites. Ils constatèrent que le passage était plutôt étroit, permettant juste à deux personnes d'avancer côte à côte. Chaque soldat se mit duo avec un scientifique tandis que celui qui restait seul fermait la marche. Ethan se trouvait en tête du groupe, accompagné de Blake. Le jeune homme brisa le silence.
— Dites, qu'est-ce que vous espérez trouver quand on aura atteint cet amas de pierres ?
L'homme haussa les épaules.
— Je ne sais pas. Peut-être une nouvelle technologie, des récits sur la vie des anciens Keidran ainsi que leur disparition.
— En parlant de cela, j'ai d'énormes lacunes historiques et culturelles à leur sujet. Je n'ai pas eu le temps de faire des recherches alors si vous pouviez me faire un petit topo, ça m'arrangerais énormément.
Blake lui lança un regard surpris.
— Vous ne savez rien à leur sujet ?
Le jeune Gray répondit négativement.
— C'est une très longue histoire.
— Très bien. Pour commencer: Les Keidran sont définis comme étant des animaux anthropomorphiques (chien, chat, renard, loup...) nous les avons découverts sur une planète assez éloignée, il y a 400 ans de cela. Leur technologie se trouvait être quelque peu moins développée que la nôtre (fin XX - début XXI siècle). Bien sûr, grand classique, nous sommes arrivés sans aucune intention autre que d'effectuer un 1er contact pacifique. Ensuite, nous avons échangés quelques présents, en signe de paix et de début d'amitié. Étonnement, ils parlaient la même langue que nous (à savoir, l'anglais) et au fil du temps, nous avons découverts que leurs ancêtres possédaient une technologie supérieure, dérivée de ce que nous avions et utilisaient un ancien dialecte, difficilement déchiffrable. Nous avons aussi appris que ces ascendants avaient disparus il y a près de deux millénaires de cela (pour une raison encore inconnue à ce jour) et que les Keidran que nous connaissons actuellement sont réapparus de nulle part, vers nos années 1500, sur la planète où nous les avons rencontrés pour la 1ère fois. Bref, les différents dirigeants de l'époque ont commencés à travailler ensemble, rapprochant ainsi nos deux espèces même s'il y avait des différences culturelles. Certains supportaient mal une telle alliance, suggérant même que nos amis poilus ne valaient même pas la peine qu'on s'intéresse à eux mais avec le temps, ces gens se sont tus...jusqu'à aujourd'hui. Je sais que le groupuscule nommé Purity veut mettre fin à tout ça même s'ils restent plutôt discrets, de peur que la police leur mette la main dessus.
Le bleu resta silencieux, absorbant les informations comme une éponge le fait avec de l'eau. Il aurait volontiers raconté la vérité sur ces terroristes mais il devait garder le secret.
— Et comment se fait-il que nous ayons pus faire une telle avancée dans les voyages spatiaux pour arriver à se rendre sur une autre planète habitable ?
— Aucune idée, les premiers progrès flagrants ont commencés vers 2030 – 40. Certains pensent que c’est l’armée qui a mis la main dessus en premier et d’autres qu’il s’agissait d’une entreprise privée.
Tout en continuant à s’enfoncer dans ce long couloir naturel qui s’assombrissait un peu plus à chaque pas, les membres du groupe furent forcés de sortir leurs lampe-torches.
Lentement, une douce lumière variant de l’orange foncé au rouge sombre remplaçait les lumières artificielles et illuminait les parois. Ethan ne ressentait aucun changement à l’intérieur de son armure tandis que ses collègues se mettaient à respirer plus difficilement. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi avant que les murs s’élargissent et débouchent finalement sur une pièce assez large et basse de plafond (à peine deux mètre trente de haut).
— C’est ici qu’on se sépare. Ethan, je veux un contact radio toutes les demi-heures. Utilisation d’arme autorisée si la situation l’exige, ordonna Anthony avant que son ami reprenne la route en compagnie des scientifiques.
Petit à petit, la température ambiante augmentait mais cela ne dérangeait pas le bleu pour autant. Son exosquelette le maintenait en permanence à 18°, ce qui était plus qu’agréable. Finalement, le groupe arriva dans une pièce plus grande et haute que la précédente, les murs étaient recouverts d’écrits et de dessins, quelques trous, là d’où venait la lumière, parsemaient le sol à divers endroits et mesuraient de la taille d’un pouce à presque trente centimètres de diamètre. Ethan s’approcha de l’un d’entre eux et regarda ce qu’il y avait en dessous…de la lave.
— Vous êtes sûrs qu’on ne risque rien ? Car avec ce magma, on a de grandes chances de finir en cendres, lança le garçon avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
Blake se tourna vers lui avec un léger sourire sur les lèvres.
— Ne vous inquiétez pas. Les Keidran ont construits cette pièce et ce sol pour qu’ils puissent résister à l’érosion du temps.
Les heures s’écoulèrent lentement. Ethan observait les archéologues travailler, tentant de déchiffrer la langue perdue. Alors qu’il admirait les dessins sur un mur, les yeux du jeune homme tombèrent sur celui d’une planète, couleur orange-rouge. C’est à ce moment-là qu’une violente migraine s’empara de sa tête, le forçant à s’agenouiller et à fermer les yeux tandis que des images défilaient devant lui.
—
Il était dans une galerie aux murs rouge terne. Plusieurs autres personnes qui possédaient de simples combinaisons avec une bouteille d’oxygène dans le dos l’accompagnaient. Ethan avait une pioche dans les mains et creusait le mur en face de lui lorsque son outil s’enfonça à un point précis et créa une fissure qui s’étendit sur toute la paroi avant qu’elle ne s’effondre, laissant place à un épais nuage de poussière. Quelques instants plus tard, une immense pièce lui faisait place, identique à celle où il se trouvait actuellement…plus tard, il gisait dans un lit d’hôpital, entouré de plusieurs médecins mais ce qu’ils disaient n’avait aucun sens, leurs paroles étaient un charabia incompréhensible pour lui. La scène se flouta à nouveau et désormais, l’amnésique était dans une petite salle sans fenêtre en compagnie d’hommes en blouse blanche, des scientifiques d’après lui. A nouveau le flot de paroles restait incompréhensible jusqu’à ce qu’il entende les deux derniers mots, clairs comme de l’eau de roche : Projet Arc.
—
Finalement, le paysage s’effaça, laissant place à un décor complètement noir. Puis, Ethan vit à nouveau et constata que les cinq hommes étaient à ses côtés, l’inquiétude se lisait clairement sur leurs visages.
— Est-ce que ça va ?, demanda Blake.
— J’ai l’impression que quelqu’un frappe contre les parois de mon crâne avec un marteau. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Vous vous êtes évanoui pendant cinq bonnes minutes.
— Je vois… vous…vous pouvez continuer à travailler, ne vous en faîtes pas pour moi.
Blake fit un hochement de tête en signe d’acceptation et retourna à sa tâche. Le bleu porta sa main gauche contre son casque, là où se trouvait le bouton pour se servir de la radio.
— Hey Anthony, comment ça se passe de votre côté ?
Aucune réponse, juste des crépitements et autres parasites. Il laissa échapper un lourd soupir. Soudainement, le transistor s’anima et une voix résonna dans le heaume.
— J’ai vachement de mal à t’entendre. Pour répondre à ta question, on s’ennui un peu mais ça reste gérable. Où en sont nos amis ?
Ethan tourna la tête vers le groupe de scientifiques et remarqua qu’ils commençaient déjà à remballer leur matériel.
— Ils ont pratiquement finis. Nous ne devrions pas…
Le bleu s’arrêta en plein milieu de sa phrase. Une violente et subite douleur s’empara de son torse. Il se pencha en avant, toussant de plus en plus fort. Un liquide de couleur rouge écarlate tâcha sa visière mais de l’intérieur. Le jeune homme sentait ses forces le quitter, partant en premier par ses jambes qui se plièrent, ne supportant plus le poids du reste de son corps. Il entendit la voix d’Anthony mais elle lui paraissait faible et lointaine. Un spasme au niveau de son système digestif et il renarda son repas mêlé à du sang. Il aurait voulu retirer son casque mais la température qui régnait dans la salle l’aurait tué. Lentement, le bleu s’effondra sur le côté, incapable de faire le moindre mouvement. Son viseur se brouilla l’espace d’une petite seconde à cause du choc contre le sol et redevînt normal. Il cligna des yeux plusieurs fois avant que sa vision s'assombrisse rapidement. Les archéologues et scientifiques s'agenouillèrent autour de lui, discutant entre eux. Leurs paroles s'apparentèrent plus à un charabia qu'à de véritables mots pour lui. Une phrase en rouge foncé clignota en plein milieu de son champ de vision avant qu’il ne s’évanouisse :
[Attention ! Dégradation de votre état physique ! Progression de la corruption…]
____________________
Ethan souffrait. Toutes les fibres de son être lui faisaient mal, il avait la sensation de brûler de l'intérieur. A chaque battement de son coeur, une nouvelle vague de chaleur et de douleur traversait son corps. Lorsqu'il voulait déplacer ne serait-ce que le petit doigt, alors tous les muscles qui y étaient reliés le démangeaient. Le jeune homme aurait volontiers voulu extérioriser sa souffrance, que ce soit par des larmes ou des cris mais rien ne sortit. Peu à peu, la douleur s'atténua et c'est à ce moment-là que le soldat émergea. Lentement, ses paupières se soulevèrent, illuminant sa vue d'une lumière bleue. La silhouette brouillée d'une personne entra dans son champ de vision. Ethan ne connaissait qu'une seule personne aux cheveux noirs et coiffés en queue de cheval. Claire Saranova. Elle passa une petite lampe-torche devant ses yeux et ses pupilles se rétractèrent.
— Il réagit à la lumière, c'est bon signe.
Ensuite, le garçon tenta de lever le buste mais une imposante main sombre l'en empêcha.
— Tu devrais rester au lit. T'es pas en état de tenir debout.
— J'ai connu pire Antho, croassa Ethan, sur un ton encore à moitié endormi.
— Figure-toi que non. Ta santé s'est gravement détériorée lorsque tu as fais ta crise dans ce souterrain.
[Niveau de corruption : 34…35%]
Ethan grogna de douleur lorsque les évènements lui revinrent en mémoire avec une violence incroyable, comme s'il avait été passé à tabac.
— Qu’est-ce qui s’est passé après que je me sois évanoui ?
— Vu que tu ne répondais pas, je suis entré en contact avec Blake et son équipe. Ils m’ont dit ce qui venait de se passer et j’ai tout de suite compris. Ils nous ont rejoins très rapidement et on a évacués aussi vite que possible. Ça fait deux jours et demi que tu es dans ce plumard et tu n’en sortiras pas avant un bon moment.
Le bleu écarquilla les yeux et se redressa presque instantanément. Grossière erreur. Sa tête était très douloureuse, autant que s’il avait vidé une bouteille de whisky tout seul. Le fait de relever brusquement son corps lui donna le tournis et un début de nausée.
— Bordel, qu’est-ce que ça fait mal !
La doctoresse se pencha vers lui et sourit tristement.
— Que tu le veuilles ou non, il va que tu te repose pendant encore quelques jours et je vais te prescrire deux semaines d’arrêt maladie, pour la convalescence. Et pas de sport non plus.
— Je peux au moins faire un peu de tir ?, demanda-t-il, priant pour que la réponse soit positive.
Claire soupira.
— Je n’y vois aucune contre-indication.
Le jeune homme reposa la tête contre son oreiller et sourit. Il avait déjà une occupation en plus pour les temps à venir.