Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le prix de l'honneur


Par : para-neuski
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5 : Lyon


Publié le 28/02/2012 à 18:44:08 par para-neuski

Arrivés sur le quai, je vis quelqu'un que je pensais ne jamais revoir. L'inspecteur du Gruppenstab de Minsk qui était en fait un Obersturmführer à l'époque, était maintenant le chef de la Gestapo de Lyon, et nul autre que Klaus Barbie en personne. Ses premiers mots furent :
« Untersturmführer, j'espère que vous n'avez simplement pas eu le temps de nettoyer vos deux bottes ?
Je regardais mes pieds, je n'avais effectivement eu le temps de nettoyer seulement une seule de mes bottes, car la cervelle du gros lard tenait bon sur mes bottes.
« Hauptsturmführer, j'espère que depuis Minsk vous avez eu l'occasion de vous laver les mains, elles étaient couvertes de sang ...
Il me regarda fixement, et il eut un rictus, comme si il se disait qu'au fond, je n'étais qu'un idiot, et que je ne valais pas la réaction. Il reprit
« Bienvenue à Lyon, Untersturmführer ! J'ai appris pour votre femme, toutes mes condoléances.
- Merci Hauptsturmführer.
- Vous risquez de constater que la population lyonnaise est assez agitée ici. Les attentats sont fréquents, de même que les exécutions de collaborateurs. Nous allons prendre ma voiture.
Barbie, qui était en civil, sans doute pour éviter d'être reconnu ou de subir un autre attentat, était venu dans une voiture civile, et il m'invita a y entrer.
« Vos hommes monteront dans le camion qui nous suivra. Reprit-il. Donc je disais, les exécutions sont fréquentes, mais ne craignez-rien, les attaques armées contre des bâtiments officiels comme vous avez pu en voir le soir du 31 à Arcachon sont rares, mais dans les rues, c'est plus facilement Stalingrad que Paris ici ... le plus sécurisant, et encore, c'est de rouler dans un char comme un Ferdinand, si vous voyez de quoi je parle ? gros blindage, grosse puissance de feu, mais un problème subsiste, la vitesse ... ils peuvent facilement vous prendre de tous les côtés en même temps ! Je ne sais pas si vous vous souvenez le dispositif qu'on a dû mettre en place pour la visite du Chef, Heydrich à Paris en 1941 ?
- Vaguement, j'étais au même endroit que vous à l'époque ... Mais j'en ai eu le détail par un officier du RSHA qui venait à Minsk pour porter une missive de Paris ...
- Eh bien vous n'aurez qu'à vous dire que ce dispositif est permanent à Lyon. Mais je ne pense pas que vous resterez assez longtemps pour le découvrir pleinement.
- Je n'aurais qu'à demander une affectation temporaire au SD de Lyon, j'ai cru comprendre que vous avez reçu des renforts de la Handschar en 1942, je me trompe ?
- Non, la division Handschar et ses métèques arabes nous a en effet aidés pour quelques tâches ... difficiles. Si vous voulez rester un peu, vous pouvez, je signerais personnellement votre affectation temporaire.
A ce moment-là, je vis sur le trottoir un homme couché à terre, apparemment encore vivant, et un homme avec un imperméable en cuir noir le tenait sous la menace de son arme. Je demandais au chauffeur de s'arrêter, et je descendis voir ce qui se passait. Au moment où j'approchais de lui, l'homme à l'imperméable tendit le bras droit, et à ce moment, j'ai eu envie de le frapper. Je compris alors qu'il s'agissait d'un des hommes de Barbie. Tandis je lui demandais ce qui se passait, je remarquais que mes hommes descendaient du camion, mais que Barbie fumait tranquillement une cigarette dans la voiture, comme si ce genre d'exactions se déroulait chaque jour. Quand mon escouade arriva à mon niveau, l'agent de la Gestapo m'expliqua enfin ce qui se passait : cet homme a terre avait tenté de jeter des pierres sur une voiture de patrouille de la Gestapo, et les agents attendent les ordres. En entendant le prisonnier gémir, supplier qu'on le laisse partir, qu'il avait une famille, je sentis en moi monter une bouffée de haine et d'envie de meurtre. Cet homme n'avait rien à voir avec la résistance, qui lui aurait fourni au moins un pistolet, je sortis donc le mien et je décidais de jouer un peu avec lui :
« Tu sais quoi de la résistance ? lui demandais-je en français
- Rien, je jure que je ne sais rien !!!
- Tu mens, tu sais quelque chose, et tu vas me le dire avant que j'appuie sur la gâchette de mon pistolet !
- Je le jure sur ma vie, je ne sais rien !!!!!!!!
Sur ce, je me dis que le jeu sadique avait assez duré, la partie est finie. J'ordonnais à l'agent de le relever et de le mettre à genoux, la nuque bien exposée. Pendant que je pointais le canon de mon arme vers son cou, je me dis que finalement, je plaisir que me procurait le meurtre n'était pas vraiment un plaisir, mais un exutoire. Sans même m'en rendre compte, j'appuyais machinalement sur la gâchette, et l'homme tomba à terre, mort. Tandis que les passants s'enfuyaient, j'ordonnais a l'agent de pendre le cadavre et de mettre un garde devant pour être sûr qu'on ne le détache pas. Quand je revins à la voiture, Barbie me dit :
« Il semblerait que vous vous soyez endurci, Müller ...
- Si vous voulez, Barbie ...
- Vous avez beau être indépendant de ma juridiction, je reste votre supérieur hiérarchique, Untersturmführer.
Son insistance sur ce dernier mot me fit comprendre qu'il comprenait que j'avais rejeté une tentative de lier quelque chose d'amical, mais je ne l'avais même pas perçu.
- La grande Aktion se déroulera demain, nous avons déjà collé les affiches et réuni les otages. Vous vous souvenez du plan ?
- Pour être franc Hautpsturmführer, je ne suis pas sûr qu'on me l'ait déjà expliqué !
- D'accord, je vous explique : de combien d'homme disposez-vous dans votre peloton ?
- Si on compte le Major König, dix, sinon neuf ...
- Je le compte dans votre peloton. Nous avons actuellement vingt otages, vous connaissez la procédure ?
- Oui, par groupes de dix, deux fournées ?
- Exactement. Toutefois, il faudra qu'en plus de leurs carabines, vos hommes et vous ayez des mitraillettes ou des fusils d'assaut.
- J'ai une MG42 ... héritage du front de l'est !
- Très bien, dans ce cas, je vous explique le plan ...


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