Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le siège d'Ophasia


Par : broly66
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8 : Moi je préfère la montagne !


Publié le 03/07/2010 à 19:33:23 par broly66

A la fin du précédant chapitre, je vous avez promis de la baston, du sang, de la magie, et des Ornithorynques
Suite à un problème technique indépendant de ma volonté, les ornithorynques n'ont pas été intégrés (c'était juste pour vous attirer en fait)
Je m'excuse pour le désagrément engendrés
Je rappel également que si vous désirez créer un mage où un mage-guerrier (magelame pour les intimes) je vous invites à vous maniez le fion
Merci de votre attention et bonne lecture


PFFFFIIIIIOOOOUUUUUU
Grosse journée
On a buté un gros nombre de mages elfes mais la reine elfique, cette grosse truie s’est interposée
Elle est puissante la salope, j’ai eu besoin de l’aide de tous mes magiciens pour la blesser
J’ai moi-même un peu dégusté mais rien d’aussi grave qu’elle
Elle est moins belle maintenant que la moitié de son visage a fondu
Mais je crois que vous êtes là pour entendre la fin de mes aventures avec ces chers montagnards ?


125 ans plus tôt

- C’est moche
Allongés dans la neige, moi et un autre trappeur observons la cité montagnarde qui s’étend à nos pieds
Placée dans une cuvette pour ne pas être vue à moins d’être devant, cette ville est constituée de maisons fabriquées de manière rustique, les rues sont étroites de façon à être défendables par une poignée d’hommes
Pas de mirador, pas de structure défensive, le labyrinthe de rues et de ruelles suffit
- C’est carrément moche
- Non c’est rustique c’est sympa
- Ouais mais toi tu as grandi dans un village de bouseux en pleine montagne donc tu n’as pas de goût
Le trappeur sourit
J’ai appris la langue des montagnes et la pratique de manière correcte quoiqu’avec un fort accent
Remarquez, 2 mois passés au milieu de ce village, même les plus bidasses des bidasses de mon armée connaissent les rudiments de ce dialecte
Les trucs essentiels à la survie d’un homme: commander à boire, draguer, s’insulter puis s’excuser, le lendemain, auprès d’un gars pour l’avoir insulté, dragué sa copine tout en étant dans un état d’ébriété avancée
- C’est pour quand ?
Je ne réponds pas tout de suite
- J’en ai marre d’attendre, on passe à l’action dès qu’on rentre, je pense qu’on est prêts
Le trappeur corrobore mes propos d’un hochement de tête
- Vos gars sont bons, ils ont vite appris les techniques de combat des montagnes et les ont même remodelées pour qu’elles collent avec les vôtres
- Ouais, ils se sont bien adaptés
Seul accès à la ville, une pente moins escarpée que les autres et plutôt large, 20 hommes en ligne pourraient s’y tenir sans problème
On ne peut attaquer que par là, ils ne nous chargeront pas, au contraire, ils nous balanceront leurs flèches et nous attendront dans les ruelles faciles à défendre
Ça fera comme un entonnoir, mes hommes se gêneront les uns les autres
- Bon on rentre

Le lendemain

Il faut un jour pour faire le trajet entre notre camp et la ville montagnarde
J’en compte 2 afin d’avoir des troupes fraîches et dispo sur place
Mon vice-colonel approche
- Rien de neuf ?
En 2 mois, j’ai réussi à me faire respecter, par mes actes de répression, mais aussi apprécier, en partageant aussi souvent que possible le quotidien de mes hommes, au sein de mon armée
C’est en soi une victoire
- Non, ça va être la merde, la ville s’éloigne trop des bordures de la cuvette pour qu’on puisse être vraiment efficaces avec les arbalètes depuis les hauteurs, en plus il va falloir mettre les meilleurs hommes en première ligne
- Pourquoi ?
- Pour enfoncer les premières défenses rapidement et casser l’effet « entonnoir », quand on aura franchi les premiers bâtiments, nos hommes pourront se disperser en plusieurs petits groupes et foutre la merde en ville, mais au début de l’assaut, on va se retrouver à 1500 voulant rentrer dans 10 rues pouvant laisser passer 3 gars coude à coude
- Combien ils seront là-dedans au final ?
- Ben la ville est grande, impossible à dire, surtout avec les femmes et les enfants, enfin bref, fais passer le mot, on part en début d’après-midi
- On va lancer une attaque de nuit ?
- Hors de question, ils connaissent trop bien leur ville alors que nous non, ça nous filerait un effet de surprise mais au final, ce sera suffisamment dur de se retrouver dans ce labyrinthe en plein jour, pour qu’on n’ait pas besoin de nous rajouter un obstacle
Les consignes sont claires, on fonce, on se sépare en plusieurs petits groupes prédéfinis et on fout la merde à travers la ville
Lorsqu’un groupe a déblayé une ruelle, il doit la traverser et chercher un autre groupe en train de se battre pour choper les ennemis par derrière
Pour ce coup-là je me fie énormément à mes sous-officiers, c’est aussi ça être colonel: déléguer
Je déteste le combat urbain, trop de foutoir, impossible à gérer, tout repose sur l’habileté de nos hommes, en plus les défenseurs ont toujours l’avantage
J’ai fait construire malgré tout une série d’échelles facilement transportables pour que mes archers puissent aussi passer par les toits
- Faites préparer un bon repas, pas trop lourd, mais bon, c’est notre dernière bataille de toute façon, je ne compte pas reculer
Mon vice-colonel hoche gravement la tête et se retire brailler des ordres à tout va
De toute façon, comme j’ai presque dépensé tout l’or de la paye, je ne peux pas me permettre de sonner une retraite stratégique
Je compte vachement sur le fait que les montagnards aient amassé un sacré trésor de guerre sur ce coup-là

2 jours plus tard

Mon armée entoure toute la cuvette
Nous ne cherchons même pas à nous cacher, les guetteurs montagnards ont dû signaler notre présence depuis un moment maintenant
Je pense qu’ils ont passé une sale nuit de merde à nous attendre, ils ont sans doute cru à une attaque nocturne
Donc mes troupes qui ont par ailleurs bien dormi et bien mangé sont plus fraîches que les leurs
- On les assiège ?
- Pas envie d’attendre une nouvelle avalanche, on les écrase le plus vite possible
Je saute de ma selle et enfile une armure en cuir et en fourrure, sans distinction particulière, avant d’aller vers la première ligne
- Que faites-vous ?
- Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, les galons ont tendance à vachement exciter les archers montagnards, comme je n’ai nullement pour ambition de finir ma carrière comme passoire à légumes, je vais là où j’ai le moins de chance d’être pris pour cible par nos ennemis : la première ligne
- Mais c’est grotesque, pourquoi la première ligne justement ?
- C’est là que je serai le plus utile, dans ce genre de combat c’est les sous-officiers et les guerriers sur place qui donnent les ordres, pas les planqués de l’état-major, si je veux garder le contrôle de la situation, je dois m’y rendre moi-même, en plus on a besoin de tous les mages, mais si tu veux, reste sur ton cheval et essaye d’attraper les flèches avec ta tête, c’est un passe-temps très enrichissant d’après ce qu’on m’a dit
On peut dire que je lui en aurai créé des cheveux blancs à mon vice-colonel
Je me range sur la première ligne aux côtés de mes hommes
Je suis accueilli par des acclamations, des accolades et des sourires
C’est sûr que ça les met en confiance
Je charge ma voix de puissance magique
- EN AVANT, MARCHEZ !
Mes ordres sont vite repris en chœur pour que tout le monde puisse entendre et d’un pas parfaitement cadencé et synchronisé, mes hommes et moi-même, dévalons la pente
Pas facile de marcher comme ça dans la neige, mais cette voie étant plutôt déblayée par les montagnards et mes hommes habitués, ça ne nous pose pas trop de problème
- FORMEZ LA PHALLANGE !
Là encore mes ordres sont repris par les capitaines et les lieutenants, tel un écho
Tous les hommes de mon armée soulèvent alors leur bouclier de manière à créer un bloc impénétrable face aux flèches
Chacun porte un grand bouclier de l’armée Ophasienne, pour l’approche ainsi que les grandes rues, ainsi qu’un autre plus petit, en bois, façon montagnarde, sur le dos, pour le combat de ruelles et de mêlée, j’ai stipulé aux sous-officiers que c’est à eux de choisir quand laisser tomber les gros boucliers
Chacun a une arme légère, épée courte, masse, etc., au flanc et une arme plus longue en main
En première ligne sont placés des combattants au corps à corps, et derrière eux se trouvent des lanciers chargés de les aider
En gros, le type avec une épée tape sur le bouclier du montagnard pendant ce temps, le gars derrière fait passer sa lance au-dessus ou en-dessous de l’épaule de son pote pour faire des trous dans le méchant
Ça demande juste un minimum de coordination
Les carreaux des montagnards commencent à pleuvoir sur nous
La puissance du trait à tendance à faire reculer et à déséquilibrer
- AU PAS DE COURSE !
On se met à trotter à vitesse moyenne, toujours à couvert et toujours au même rythme
Nous arrivons au niveau des premières rues à présent
Comme prévu, plusieurs montagnards bloquent la rue, coude à coude, 5 hommes taillés comme des rocs, prêts à en découdre
Sur les toits des bâtiments, des arbalétriers qui nous plombent la gueule
Un choc, sourd et brutal
Je suis repoussé en arrière
Les échelles sont posées à une vitesse folle et des gars commencent à grimper pendant que d’autres les tiennent
Moi je ne me rends pas compte de grand-chose car je fais face à un montagnard plutôt féroce, maniant deux masses légères à la fois
Comme prévu je n’ai aucune liberté de mouvement
Je pare avec mon bouclier et essaye de placer 2-3 coups avec mon épée courte
Il bloque cette dernière au-dessus de sa tête en formant un ciseau avec ses deux armes
C’est le moment
Sans que j’aie à dire un mot, deux lances passent à côté de moi, l’une au-dessus de mon épaule gauche, l’autre près de mon ventre, sur la droite, la première touche mon adversaire au bras, l’autre à l’aine
Les deux lances se retirent rapidement hors de mon champ de vision, dans l’attente d’une autre occasion, pendant ce temps mon adversaire titube et râle
Sans lui donner une chance de se ressaisir, je lui enfonce ma lame dans le ventre, pendant que les deux piques reviennent se planter, cette fois dans la gorge et dans la jambe
Je sens un liquide chaud et poisseux couler sur mes pieds et mes mains
Le premier guerrier est tombé, un autre prend sa place depuis l’arrière, sans attendre que j’aie dégagé mon épée, il m’assène un violent coup de hache
Je le pare en lâchant ma lame pour mieux réorienter mon bouclier
Je reçois le coup avec une violence telle que je tombe à genoux, de nouveau j’aperçois les deux lances fuser rapidement au-dessus de ma tête
Le montagnard s’effondre également, son sang m’éclabousse une fois de plus, ce coup-ci le visage
Je lance une boule de feu devant moi, attrape le pommeau de mon épée et me relève en haletant
Autour de moi, le chaos règne et on entend les hommes hurler, grogner, souffler au rythme du fer frappant le fer
En face, un guerrier adverse se tord de douleur, dévoré par les flammes
Sur ma droite et ma gauche, mes soldats les mieux entraînés tiennent bon face à leurs adversaires
Les piquiers font des merveilles, c’est ce qui manque aux montagnards
Je me campe sur mes appuis, prêt à recevoir le prochain assaut quand une grêle de carreaux venue des toits s’abat sur nos ennemis et les force à se replier
Nos archers ont finalement pris pied sur les bâtiments
Dans un cri de joie nous avançons en ligne plus serrée
Au bout de la rue, le chemin se sépare en plusieurs croisements
- On se sépare en plusieurs groupes, comme prévu, bonne chance
Nos archers vont avoir du mal à nous suivre, les maisons ne sont pas toutes à la même hauteur et sont parfois bien gardées
Je dirige mon groupe à travers les ruelles sinueuses et sombres
Pas de trace de vie à part le bruit des combats au loin
Un groupe de montagnard sort soudain des bâtiments que nous venons de dépasser et essaye d’attaquer nos lanciers
Ceux-ci se jettent au sol pendant que nous sautons par-dessus afin de retrouver rapidement une position avantageuse face à nos ennemis
Ce mouvement fort peu élégant, bien qu’effectué avec beaucoup de naturel, est une de mes inventions pour ne pas nous retrouver dans une situation où il faudrait refaire passer les piquiers derrière dans une ruelle très serrée
Ça manque de classe mais il n’y a pas à dire, c’est efficace
A peine atterri je pare un coup d’épée avant de repousser mon attaquant d’un violent mouvement vers l’avant avec mon bouclier, mon adversaire titube, plutôt que de briser la formation pour l’achever je profite du répit pour attaquer l’opposant de mon voisin de droite, mon coup est dévié mais le montagnard ayant déplacé son bouclier reçoit deux lances dans le bide et une masse dans la gueule
Mon premier ennemi, ayant profité de la pause, se jette de nouveau sur moi, je me laisse tomber au sol, permettant à mon voisin de faire un large geste de sa masse et de fracasser le crâne de cet imbécile pendant que mes lanciers plantent un autre montagnard qui voulait profiter de la brèche ainsi créée
Je me relève aussi vite que possible, et malgré le feu dans mes poumons, je réattaque et touche ma cible du premier coup cette fois, en retour je reçois une dague dans la cuisse
La douleur est atroce, je hurle alors que je sens mon sang couler le long de ma jambe
Fou de rage et de peur, j’ouvre mes flux de destruction un peu trop fort et laisse un jet de flammes sortir de ma bouche, brûlant 4 montagnards supplémentaires, effrayant les autres, permettant ainsi à mes hommes d’en tuer un maximum très rapidement
Je m’assois et regarde la plaie
On ne voit que le pommeau dépasser, maculé de sang
MON sang
Je retire la dague d’un coup sec, nouveau hurlement, et lance un soin mineur sur la blessure
Elle se referme peu à peu, laissant simplement une cicatrice et une tache du précieux liquide qui coule dans mes veines
- Colonel ça va aller ?
Je n’avais même pas remarqué qu’ils étaient autour de moi ceux-là
- Ouais ouais, je peux repartir, ça me fait juste chier de cramer mon mana aussi vite, je voudrais en garder en cas de VRAI souci
Les 14 mecs qui m’accompagnent hochent la tête et me lancent quelques accolades
- Un vrai dur not’ colonel pas vrai les gars ?
- Et couillu avec ça, première fois que je vois un gradé partir en première ligne
- Ou totalement taré, bon trêve de plaisanterie, on est sur un champ de bataille là
Je me suis tellement mêlé à mes hommes au cours de ces 2 mois, qu’ils n’hésitent plus à déconner avec moi
En tout cas ça fait chaud au cœur
Pour le coup je ne peux pas les décevoir
Je remarque alors que certains saignent un peu, mais ces types sont des vétérans, ce n’est pas leur premier champ de bataille ni leurs premières blessures
Je me rends compte que malgré tout, je ne m’étais jamais retrouvé au cœur de la mêlée, en général je lance des sorts depuis l’extérieur et ça me convient parfaitement
Mais cette fois je me retrouve à encaisser et à tuer au corps à corps, pour couronner le tout, je dois économiser ma magie car la bataille risque de durer toute la journée

4 heures plus tard

Nous avons perdu 3 hommes dans notre groupe
Le premier, c’est le gars à la masse, a reçu un sale coup d’épée dans le crâne
Il était mort avant de toucher le sol
Le deuxième, un orc solide, a reçu un carreau d’arbalète venu d’une bâtisse
Le troisième, un des lanciers qui avaient été placés sur la ligne de bouclier, afin de combler le trou de notre défense, s’est fait ouvrir de bas en haut par un méchant coup de hache
Nous avons fini l’échauffourée en pataugeant sur ses tripes
Nous avions souvent croisé d’autres groupes jusque-là, ils nous donnaient des nouvelles
Eux aussi dégustent pas mal, malgré tout on gagne beaucoup de terrain
A l’heure actuelle nous avançons prudemment dans une avenue jonchée de cadavres, en théorie tout le monde est mort mais nous préférons rester vigilants
Personne ne parle, on est trop occupés à reprendre notre souffle et à éviter de glisser sur le sang qui imprègne le sol
Nous croisons un gars à nous, seul, courant à travers les rues
Il s’arrête en nous voyant et nous fait signe de la main
- Par ici
- Où est ton groupe mon gars ?
- Justement, tous les montagnards se sont regroupés, il n’y a plus personne dans cette zone, sauf des trainards
- Et toi tu fais quoi ?
- Je suis chargé de réunir tous les groupes que je croise, on est plusieurs à sillonner la ville
- Bon et ils sont par où nos potes ?
- Vers l’est, allez vers l’est en permanence, vous arriverez sur une grande place, le combat s’étend sur celle-ci et sur les alentours
- Mec c’est une grande ville, vers l’est, t’as pas plus précis ?
Il lève les yeux au ciel
- Suivez le bruit des combats
Et sans nous laisser le temps de l’insulter, il se barre en courant
- Sale con
- Laisse tomber, on y va

20 minutes plus tard

Le bruit des combats
Le garde avait raison, nous l’entendons maintenant
Il s’était fait plus ténu auparavant, mais plus nous approchons, plus il est présent
Sur la route, nous croisons d’autres groupes rejoignant eux aussi la mêlée
Tous se réunissent derrière moi pendant que j’essaye de les faire se tenir en ligne
- Bordel mais c’est quoi ce foutoir ?
Une honte, on dirait plus une rixe de bar qu’un champ de bataille
Partout sur la place, les hommes s’empoignent de toutes parts, certains y vont même à mains nues
Tous sont mélangés cassant ainsi l’avantage des piquiers
On est en train de prendre une belle branlée d’ailleurs
C’est exactement ce que les montagnards veulent
- On charge ?
- SURTOUT PAS, au contraire, on reste en groupe, on avance ensemble, on tue les montagnards sur notre route et on rassemble un max de personnes autour de nous
Ainsi nous avançons en groupe, seul îlot de calme dans cet océan en pleine tempête
Notre formation grossit à vue d’œil, tous nos gars cherchent refuge autour de nous, en un quart d’heure, nous sommes de nouveau en bloc, occupant la moitié de la place tandis que les montagnards se tiennent en ligne de l’autre côté
La bataille s’est arrêtée, tout le monde reprend son souffle
Cela me permet de repérer celui qui doit être leur chef
Un gars à la musculature très sèche, fin, pâle, cheveux châtains, longs, une épée simple dans la main, pas de bouclier
Son attitude calme et son allure tranchent sérieusement avec les barbares qui forment son armée
Je comprends que quelque chose cloche
Il se met en garde, imité par nous tous
A la manière dont il se déplace, je devine tout de suite
Un putain de compagnon épéiste
Pas encore maître, trop jeune pour ça, mais compagnon au minimum voire même adepte
- CHARGEZ !
Tous se mettent à courir
Au milieu de l’avenue, le choc
Nous sommes compressés, entre les boucliers de nos ennemis et les soldats qui nous poussent derrière
J’ignore si ça a duré une minute ou une heure, mais au bout d’un moment la ligne s’est brisée, et l’empoignade a repris
Et moi je me retrouve comme un con, pommé dans ce champ de bataille
J’esquive sur le côté, lance une boule de givre, esquive de nouveau, pare, feinte, frappe au ventre, l’ennemi s’écroule en hurlant, je cogne encore, à la tête cette fois, il s’arrête de bouger
Je relève les yeux et le vois
Leur chef
Ce type part en diagonale pour éviter un coup de lance, il esquive donc de justesse et se retrouve tout près de mon soldat, dans un mouvement ample son épée décrit un arc de cercle et vient trancher les bras de son adversaire
Le pauvre garde d’Ophasia tombe au sol, le montagnard se désintéresse de lui à la recherche d’une autre cible
La scène a duré 2 secondes grand maximum, et pourtant, il a effectué tous ses gestes de manière paisible et détachée
Tout autour de lui, les cadavres d’Ophasiens s’accumulent
Ce gars est pour moi
Je jette violement un trait d’ombre dans sa direction
Une vraie saloperie ce sort, gourmand en mana, mais lorsqu’elle touche une cible, la boule noire répand une substance pâteuse et extrêmement corrosive
Le montagnard se retourne et sans s’abandonner à la surprise, saute en arrière en se laissant tomber sur le dos pour esquiver l’attaque
Il se relève d’un bond, et court dans ma direction
Je projette diverses boules de feu, de givre, il les esquive, voire les dévie avec sa lame
Arrivé à ma hauteur il m’assène un violent coup de haut en bas, destiné à me fendre en deux
Je fais un bond sur le côté et projette mon épée horizontalement pour l’atteindre au bassin
Il se contente d’effectuer un pas sur le côté, de manière à mettre son arme entre la mienne et son corps sans avoir à bouger son bras, puis la relève sans que la pointe quitte le sol, et dans le même mouvement, colle sa jambe sur le plat de sa lame, le tout avant que mon attaque ne se termine
Mon coup est absorbé sans difficulté
S’aidant alors de sa jambe, il relève nos deux armes au-dessus de nos têtes et abat la sienne, de nouveau dans ma direction, à une vitesse folle
Mon corps réagit tout seul
Tous mes muscles deviennent mous, je lâche mon épée et tombe par terre
Sans prendre le temps de se remettre en garde, il entame un mouvement similaire à celui d’un pendule, sauf que là le pendule, c’est une arme plus tranchante qu’un rasoir, et dans sa trajectoire il y a ma tête
Soudain, je le vois faire un pas de côté, sans pour autant arrêter son geste, et profiter de l’élan pour remonter son arme en arc de cercle parfait, frôlant mon épaule au passage, déviant ainsi un plateau, qui filait droit vers son crâne
Je devine la silhouette de Churt depuis une fenêtre d’un des bâtiments qui s’efface aussitôt
Qu’est ce qu’il fout là lui ?
Le montagnard furieux reporte son attention sur moi
Il me faut quelque chose de puissant là, pas de la merde en boîte
Sans vraiment m’en rendre compte, j’invoque un prince démonique de 4ème rang
Ces gars-là nous ressemblent sauf qu’ils sont écailleux et violet-rouge
Celui-ci brandit une épée et un bouclier, s’engage alors un formidable combat entre les deux épéistes
Les coups sont donnés à une vitesse nettement supérieure à tout à l’heure et je me rends compte qu’il se ménageait contre moi
J’essaye de me relever mais je subis le contrecoup de l’invocation
Faiblesse, vue trouble, mal de crâne
Je reste éveillé par un effort de volonté surhumain et parviens malgré tout à trouver des herbes fortifiantes dans mon sac
Je les mets maladroitement dans ma bouche et mâche sans conviction
Toujours aussi infâme
Malgré tout, je sens de nouveau le mana affluer, pas énormément après le sort que je viens de lancer, mais suffisamment pour que je me relève
Devant moi, le prince démonique trébuche sur un corps, laissant une ouverture dont son adversaire s’empare aussitôt, coupant la tête de la créature, répandant un sang blanc laiteux sur le sol
Il se tourne de nouveau vers moi
J’ai eu le temps de ramasser mon épée et un bouclier
Dans ma main droite, je concentre une boule de feu avec toute la puissance qui me reste
Mon ennemi se remet en position de garde
Au lieu de l’imiter, je lève mon bouclier à ma gauche, et mon arme à ma droite, protégeant ainsi mes flancs et laissant mon avant totalement exposé
Barzgl m’a dit un jour que si je ne parvenais pas à suivre les mouvements de mon opposant, je devais le forcer à attaquer d’une manière prévisible
Il fonce vers moi le salaud, lance une attaque sur la droite, je reste immobile
C’est une feinte
Il s’immobilise dans sa course, fait passer son épée près de la mienne
La pointe de sa lame s’avance vers mon cœur
Je saute en avant
Ainsi je préserve mes poumons et mon palpitant mais pour mieux recevoir l’attaque dans le bide
Je hurle en sentant l’acier transpercer mon ventre, me traverser de part en part tout en tranchant mes organes sur sa route, comme du vulgaire papier
Je pleure
Malgré tout, j’ai gagné
Il ne peut plus esquiver maintenant
Je lâche une dernière fois mon épée et mon bouclier
Je suis maintenant collé à mon opposant
Avec ma main gauche, j’attrape son bras pour le bloquer
PUTAIN, ça fait trop mal !
Je lève difficilement ma main droite grande ouverte
Il comprend
Il sait qu’il va mourir
Je pose ma paume contre son visage
Pris de panique, il essaye de se dégager
Trop tard
Je relâche toute la puissance accumulée jusque-là
Un jet de flammes blanches apparaît
Il s’effondre
Je tombe avec lui
Je perds connaissance avant de toucher le sol

Présent

Valeureux adversaire ce gars
Aujourd’hui encore j’ignore quel était son nom
Un de mes rares regrets est de ne pas lui avoir demandé avant le combat
Vous devriez partir pour le moment, j’ai pas mal de vieux souvenirs à ressasser dans l’intimité
Revenez plus tard




PS: n'oubliez pas les mages
PS2: F***** l'image moche
:mac:


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