Note de la fic :
Publié le 03/10/2010 à 21:45:36 par Gregor
Conrad sentait peser sur ses épaules le poids de ses responsabilités.
L'air de la salle où se trouvait son escadron était si froid que l'haleine de ses occupants formait des petits nuages de vapeur. L'un des hommes qui se trouvaient ici, le sergent Sarrus, semblait observer le nouvel arrivant, ses yeux noirs détaillait le visage de Conrad, tandis que celui-ci le salua silencieusement. Peu après, un autre homme, le soldat Julius s'approcha du major et lui tendis la main.
- C'est un honneur de servir à vos côtés. Dit-il esquissant une sorte de sourire.
Conrad ne répondit pas. Il connaissait la réputation que s'était battit ce soldat, Julius était indiscipliné et sadique, mais il arrivait à faire le tout avec un humour assez dérangeant. Voyant la gène dans les yeux de Conrad, le soldat se recula et se plaça aux côtés de Sarrus et salua de façon traditionnelle son supérieur.
- Il manque un homme. Fit remarquer Conrad en croisant les bras.
Suivez-nous. Répondit Sarrus en hochant la tête.
Les trois hommes passèrent entre les nombreux serviteurs qui faisaient des va-et-vient incessant à travers la salle puis ils pénétrèrent dans une autre salle octogonale très peu éclairée. Une table d'autopsie en métal fixée au sol par des rivets trônait au centre de la pièce, entourée d'engins étranges garnis de pointes et autres lames de scalpel. Un homme nu était allongé sur la table froide, il était attaché et menotté.
Le « Chirurgien » … siffla Sarrus. Votre homme manquant va vous montrer de quoi il est capable.
Un homme sortit de l'obscurité, il portait un uniforme ensanglanté. Il enfila des gants en caoutchouc qui montaient jusqu'à ses coudes, et se terminait à chaque doigts par des scalpels délicats. Le « chirurgien » pressa le premier de ses doigts sur le ventre de l'homme. Il l'incisa d'une main experte, écartant la peau et les muscles comme les pelures d'un oignons. L'homme hurlait, tandis que l'autre s'extasiait de cette souffrance, de cette faiblesse. Il travailla plusieurs heures durant, dépliants avec dextérité chaque partie de l'anatomie de son « patient », ouvrant les l'un après l'autre la chair et les organes pour en faire de grotesques rubans ensanglantés. Il serait facile de continuer jusqu'au crâne pour atteindre le cerveau et n'en faire qu'un squelette grimaçant. La tentation était grande certe, mais le chirurgien s'arrêta et tourna la tête vers Conrad.
- Un énième infidèle, je me devais de la châtier. Déclara-t-il.
- Tu as bien fais, Répondit Conrad. Si vous vous donnez la peine de me suivre, je pourrai peut-être expliquer à vous tous ce pourquoi je suis là.
Une lourde averse détrempait le dédale boueux de la petite cité minière de Soweto 400. Par à-coup, de lumineuses zébrures tranchaient le ciel, s’écrasant parfois sur les hauts sommets environnant la vallée où se blottissait la colonie humaine. Les torrents de boue qui s’arrêtaient aux pied des fortifications n’entravaient en rien la vie quotidienne, tandis que de lourds chargement de minerai de fer transitaient sur d’interminable tapis roulant. A quelques kilomètres de la base de vie, dans l’unique zone relativement plane de la vallée, de lourds convoyeurs se laissaient remplir par une cargaison de plusieurs centaines de milliers de tonnes. Les rares contrôleurs qui trainait dehors se préoccupaient sans doute davantage de la température extérieur que de l’arrivée discrète et impromptue d’une silhouette furtive. Le rideau de pluie dissimula, jusqu’à l’ultime seconde, une main recourbé sur une discrète pistole à impulsion. Un claquement sec retentit, suivit de la chute molle d’un des contrôleurs ,vêtu de son ciré kaki. La main de l’ombre fouilla dans la combinaison du pauvre inconscient qui s’était trouvé sur son chemin, avant de défaire la toile plastifiée qui avait couvert sa victime. Ainsi dissimulé, il n’aurait plus aucun mal à se faufiler dans les rues quasi déserte de Soweto 400.
Le contact lui avait promis un ultime rendez-vous, après quoi il pourrait s’envoler avec un des chargements. L’unique destination était un gigantesque combinat militaire en orbite de Glièse 581-D. De là, il serait facile de rejoindre un des cargos spatiaux à destination des Limbes de l’Empire. Enfin, tout reprendre à zéro. Apprendre à maitriser de nouveau cette vie qui lui avait échappé pendant près de trente ans.
En passant devant un des systèmes de reconnaissance et en y insérant l’index de sa main droite, Franck mesura avec une froide colère combien l’Empire devait payer pour les horreurs perpétrés au nom de l’Esprit de la Machine. Le ciré voleta sous l’effet d’un courant d’air, révélant un œil robotique et divers système d’autonomisation mécanique. Il détourna son regard vers l’appendice qui remplaçait sa main gauche, un ensemble de pince et de trépan propre à l’asservissement en colonie minière de tous les prisonniers politiques. Mais par il ne savait quel miracle, son esprit s’était réveillé alors qu’il se tenait sur le front d’exploitation. Personne n’avait, semblait-il, remarqué son absence.
Et il se tenait sous la pluie. Conscient de tout ce qu’il allait devoir franchir pour retrouver son ancienne vie, du moins ce qu’il en restait.
Un râle métallique s’échappa de son corps. Il repris sa marche, dissimulé par des torrents de gouttes et une toile remonté jusqu’aux yeux.
L'air de la salle où se trouvait son escadron était si froid que l'haleine de ses occupants formait des petits nuages de vapeur. L'un des hommes qui se trouvaient ici, le sergent Sarrus, semblait observer le nouvel arrivant, ses yeux noirs détaillait le visage de Conrad, tandis que celui-ci le salua silencieusement. Peu après, un autre homme, le soldat Julius s'approcha du major et lui tendis la main.
- C'est un honneur de servir à vos côtés. Dit-il esquissant une sorte de sourire.
Conrad ne répondit pas. Il connaissait la réputation que s'était battit ce soldat, Julius était indiscipliné et sadique, mais il arrivait à faire le tout avec un humour assez dérangeant. Voyant la gène dans les yeux de Conrad, le soldat se recula et se plaça aux côtés de Sarrus et salua de façon traditionnelle son supérieur.
- Il manque un homme. Fit remarquer Conrad en croisant les bras.
Suivez-nous. Répondit Sarrus en hochant la tête.
Les trois hommes passèrent entre les nombreux serviteurs qui faisaient des va-et-vient incessant à travers la salle puis ils pénétrèrent dans une autre salle octogonale très peu éclairée. Une table d'autopsie en métal fixée au sol par des rivets trônait au centre de la pièce, entourée d'engins étranges garnis de pointes et autres lames de scalpel. Un homme nu était allongé sur la table froide, il était attaché et menotté.
Le « Chirurgien » … siffla Sarrus. Votre homme manquant va vous montrer de quoi il est capable.
Un homme sortit de l'obscurité, il portait un uniforme ensanglanté. Il enfila des gants en caoutchouc qui montaient jusqu'à ses coudes, et se terminait à chaque doigts par des scalpels délicats. Le « chirurgien » pressa le premier de ses doigts sur le ventre de l'homme. Il l'incisa d'une main experte, écartant la peau et les muscles comme les pelures d'un oignons. L'homme hurlait, tandis que l'autre s'extasiait de cette souffrance, de cette faiblesse. Il travailla plusieurs heures durant, dépliants avec dextérité chaque partie de l'anatomie de son « patient », ouvrant les l'un après l'autre la chair et les organes pour en faire de grotesques rubans ensanglantés. Il serait facile de continuer jusqu'au crâne pour atteindre le cerveau et n'en faire qu'un squelette grimaçant. La tentation était grande certe, mais le chirurgien s'arrêta et tourna la tête vers Conrad.
- Un énième infidèle, je me devais de la châtier. Déclara-t-il.
- Tu as bien fais, Répondit Conrad. Si vous vous donnez la peine de me suivre, je pourrai peut-être expliquer à vous tous ce pourquoi je suis là.
Une lourde averse détrempait le dédale boueux de la petite cité minière de Soweto 400. Par à-coup, de lumineuses zébrures tranchaient le ciel, s’écrasant parfois sur les hauts sommets environnant la vallée où se blottissait la colonie humaine. Les torrents de boue qui s’arrêtaient aux pied des fortifications n’entravaient en rien la vie quotidienne, tandis que de lourds chargement de minerai de fer transitaient sur d’interminable tapis roulant. A quelques kilomètres de la base de vie, dans l’unique zone relativement plane de la vallée, de lourds convoyeurs se laissaient remplir par une cargaison de plusieurs centaines de milliers de tonnes. Les rares contrôleurs qui trainait dehors se préoccupaient sans doute davantage de la température extérieur que de l’arrivée discrète et impromptue d’une silhouette furtive. Le rideau de pluie dissimula, jusqu’à l’ultime seconde, une main recourbé sur une discrète pistole à impulsion. Un claquement sec retentit, suivit de la chute molle d’un des contrôleurs ,vêtu de son ciré kaki. La main de l’ombre fouilla dans la combinaison du pauvre inconscient qui s’était trouvé sur son chemin, avant de défaire la toile plastifiée qui avait couvert sa victime. Ainsi dissimulé, il n’aurait plus aucun mal à se faufiler dans les rues quasi déserte de Soweto 400.
Le contact lui avait promis un ultime rendez-vous, après quoi il pourrait s’envoler avec un des chargements. L’unique destination était un gigantesque combinat militaire en orbite de Glièse 581-D. De là, il serait facile de rejoindre un des cargos spatiaux à destination des Limbes de l’Empire. Enfin, tout reprendre à zéro. Apprendre à maitriser de nouveau cette vie qui lui avait échappé pendant près de trente ans.
En passant devant un des systèmes de reconnaissance et en y insérant l’index de sa main droite, Franck mesura avec une froide colère combien l’Empire devait payer pour les horreurs perpétrés au nom de l’Esprit de la Machine. Le ciré voleta sous l’effet d’un courant d’air, révélant un œil robotique et divers système d’autonomisation mécanique. Il détourna son regard vers l’appendice qui remplaçait sa main gauche, un ensemble de pince et de trépan propre à l’asservissement en colonie minière de tous les prisonniers politiques. Mais par il ne savait quel miracle, son esprit s’était réveillé alors qu’il se tenait sur le front d’exploitation. Personne n’avait, semblait-il, remarqué son absence.
Et il se tenait sous la pluie. Conscient de tout ce qu’il allait devoir franchir pour retrouver son ancienne vie, du moins ce qu’il en restait.
Un râle métallique s’échappa de son corps. Il repris sa marche, dissimulé par des torrents de gouttes et une toile remonté jusqu’aux yeux.
Commentaires
- CrazyMarty
09/04/2011 à 22:10:19
merci de ce charment cadeau d'anniversaire en avance !