Note de la fic :
Cent jours
Par : MonsieurClayton
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué
Chapitre 2 : Deuxième partie
Publié le 05/08/2011 à 11:31:21 par MonsieurClayton
[c]LUI
[/c]
Elle me fit revenir chez elle après quelque temps, le temps d’aménager la pièce dans laquelle j’allais rester surement. J'avais pris avec moi quelques affaires, brosse à dent et habits de rechange. Elle m'accueillit avec un sourire timide, et me guida jusqu'à la salle. C'était une sorte de cave. Une pièce en béton. Une bouche d’aération, une ampoule au plafond, dans un coin un matelas pourvu d’un drap et d’un oreiller, un lavabo, un miroir, des toilettes, et c’était tout. Je me sentis vaguement angoissé en découvrant cette pièce. Mais mon désir de réussir le défi que m’imposait celle que j’aimais prévalait.
Je posai mon sac à côté du matelas et m’assis.
« Et maintenant ? »
Elle me dit qu'elle repasserait le soir pour m'apporter à manger et que j'étais libre de faire ce que je voulais en attendant. Elle sortit, ferma la porte à clef.
Je me retrouvai donc seul, avec quelques centaines d'heures à tuer. Les premiers instants ne furent pas difficiles : Je pensais à elle et au moment où je sortirai. Je me revoyais l'embrasser et l'épreuve me paraissait d’une simplicité déconcertante.
Puis l'ennui commença à se sentir. J'attendais qu'elle vienne me voir, en espérant que l’on mangerait ensemble et que l'on bavarderait un instant.
Elle fini enfin par arriver avec un plateau bien garnit de pâtes et de viandes fumantes. Elle le posa simplement au sol en lançant un « Bon appétit ! » et quitta aussitôt la pièce.
Je n'avais pas faim.
[c]ELLE[/c]
Le premier jour, je me demandai si j'attendrais que les cent jours passent pour le libérer. Je me dis que le simple fait qu'il ait accepté d'entrer dans la pièce consistait une preuve évidente de son amour pour moi. Mais le jeu me plaisait. Et même si je n'allais pas jusqu’aux cent jours, je voulais voir jusqu'où il pourrait tenir. Je savais qu’un homme était capable de prouesses remarquable pour séduire une femme.
Ce jour là, il ne mangea pas. Peut-être s'était-il rendu compte de la pénibilité de l'épreuve, peut-être voulu-t-il simplement m'inquiéter. Pourtant, les somnifères que j’avais mélangé à la nourriture l’aurait aidé à passer la première nuit. Au lieu de ça, j’entendis ses chaussures claquer contre le sol pendant plusieurs heures après minuit.
[c]LUI[/c]
A mon réveil, je me rendis compte que j'avais commis une erreur qui allait grandement me compliquer la tâche : je n'avais ni montre, ni téléphone, ni réveil. A mon réveil, donc, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. J'avais eu beaucoup de mal à m’endormir et il pouvait être huit heures du matin comme deux heures de l'après midi. Ma gorge se sera et mes mains frottèrent vivement mon visage. Les repas étaient donc mes seules indications temporelles. Je décidai d'occulter ce problème qui ne ferait que me ronger et commençai ma journée comme une journée normal. Je me dirigeai vers le lavabo, me brossai les dents, me lavai brièvement, me rasai puis m'habillai. Ces gestes routiniers me firent oublier un instant l'endroit dans lequel je me trouvais. Mais bientôt, mon trouble le plus important refit surface : je voulais la voir.
[c]ELLE[/c]
Je voyais, à chaque fois que j’entrais dans la pièce, qu'il attendait ma venue avec impatience. Il essayais systématiquement de me parler. Le deuxième jour il me demanda même un réveil, que je lui refusai. Voyant qu'il mangeait peu ou pas je passai des plats garnis aux simple sandwichs. Comme je ne l'entendais plus la nuit j'oubliai les somnifères. Mais je trouvai un moyen de changer la dimension de son enfermement. Tous les jours, dans l'après midi, je mettais de la musique assez fort pour qu’il puisse l’entendre.
[c]
LUI[/c]
Les chansons qu'elle passait me rendaient fou. Je l'imaginais vivre. Je la voyais quitter l’appartement, rejoindre des amis, faire la fête. Parler avec d'autres hommes. Faire l'amour avec eux. Mon ventre se tordait à chaque fois que cette idée me traversait. Et, quand c'était le cas, elle ne me quittait pas avant un long moment. Je m'asseyais alors sur le lit et fermai les yeux pour me calmer, ce que je ne parvenais pas à faire. J'essayais de deviner comment elle était habillée, comment elle était coiffée. Je visualisais son visage doux et ses longs cheveux. Cela ne m'aidait qu'à moitié. J'avais besoin d'elle, besoin de la toucher, et elle s'esquivait trop vite pour que je puisse lui parler quand elle m'apportait à manger. J'avais très vite perdu la notion du temps, et je n'étais même plus sûr de me coucher la nuit et de me réveiller le jour. Parfois, j'attendais des heures sa venue, d'autres fois elle me réveillait. Je mangeai toujours très peu, et à quand je commençais à penser à elle je manquais de tout recracher. On devait en être au quinzième repas, peut-être moins. Je n'arrivais pas à compter, et si je le l'avais fait le temps ne m'aurait paru que plus long.
[c]
ELLE
[/c]
Je ne sortais que très rarement de chez moi. J'aimais me sentir près de lui. Je profitais des moments où je mettais de la musique pour recevoir des gens, mais mes relations sociales avaient fortement diminué. J’attendais presque autant que lui mes passages éphémères dans la pièce.
Cela faisait maintenant vingt-deux jours qu'il était là dedans.
[/c]
Elle me fit revenir chez elle après quelque temps, le temps d’aménager la pièce dans laquelle j’allais rester surement. J'avais pris avec moi quelques affaires, brosse à dent et habits de rechange. Elle m'accueillit avec un sourire timide, et me guida jusqu'à la salle. C'était une sorte de cave. Une pièce en béton. Une bouche d’aération, une ampoule au plafond, dans un coin un matelas pourvu d’un drap et d’un oreiller, un lavabo, un miroir, des toilettes, et c’était tout. Je me sentis vaguement angoissé en découvrant cette pièce. Mais mon désir de réussir le défi que m’imposait celle que j’aimais prévalait.
Je posai mon sac à côté du matelas et m’assis.
« Et maintenant ? »
Elle me dit qu'elle repasserait le soir pour m'apporter à manger et que j'étais libre de faire ce que je voulais en attendant. Elle sortit, ferma la porte à clef.
Je me retrouvai donc seul, avec quelques centaines d'heures à tuer. Les premiers instants ne furent pas difficiles : Je pensais à elle et au moment où je sortirai. Je me revoyais l'embrasser et l'épreuve me paraissait d’une simplicité déconcertante.
Puis l'ennui commença à se sentir. J'attendais qu'elle vienne me voir, en espérant que l’on mangerait ensemble et que l'on bavarderait un instant.
Elle fini enfin par arriver avec un plateau bien garnit de pâtes et de viandes fumantes. Elle le posa simplement au sol en lançant un « Bon appétit ! » et quitta aussitôt la pièce.
Je n'avais pas faim.
[c]ELLE[/c]
Le premier jour, je me demandai si j'attendrais que les cent jours passent pour le libérer. Je me dis que le simple fait qu'il ait accepté d'entrer dans la pièce consistait une preuve évidente de son amour pour moi. Mais le jeu me plaisait. Et même si je n'allais pas jusqu’aux cent jours, je voulais voir jusqu'où il pourrait tenir. Je savais qu’un homme était capable de prouesses remarquable pour séduire une femme.
Ce jour là, il ne mangea pas. Peut-être s'était-il rendu compte de la pénibilité de l'épreuve, peut-être voulu-t-il simplement m'inquiéter. Pourtant, les somnifères que j’avais mélangé à la nourriture l’aurait aidé à passer la première nuit. Au lieu de ça, j’entendis ses chaussures claquer contre le sol pendant plusieurs heures après minuit.
[c]LUI[/c]
A mon réveil, je me rendis compte que j'avais commis une erreur qui allait grandement me compliquer la tâche : je n'avais ni montre, ni téléphone, ni réveil. A mon réveil, donc, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. J'avais eu beaucoup de mal à m’endormir et il pouvait être huit heures du matin comme deux heures de l'après midi. Ma gorge se sera et mes mains frottèrent vivement mon visage. Les repas étaient donc mes seules indications temporelles. Je décidai d'occulter ce problème qui ne ferait que me ronger et commençai ma journée comme une journée normal. Je me dirigeai vers le lavabo, me brossai les dents, me lavai brièvement, me rasai puis m'habillai. Ces gestes routiniers me firent oublier un instant l'endroit dans lequel je me trouvais. Mais bientôt, mon trouble le plus important refit surface : je voulais la voir.
[c]ELLE[/c]
Je voyais, à chaque fois que j’entrais dans la pièce, qu'il attendait ma venue avec impatience. Il essayais systématiquement de me parler. Le deuxième jour il me demanda même un réveil, que je lui refusai. Voyant qu'il mangeait peu ou pas je passai des plats garnis aux simple sandwichs. Comme je ne l'entendais plus la nuit j'oubliai les somnifères. Mais je trouvai un moyen de changer la dimension de son enfermement. Tous les jours, dans l'après midi, je mettais de la musique assez fort pour qu’il puisse l’entendre.
[c]
LUI[/c]
Les chansons qu'elle passait me rendaient fou. Je l'imaginais vivre. Je la voyais quitter l’appartement, rejoindre des amis, faire la fête. Parler avec d'autres hommes. Faire l'amour avec eux. Mon ventre se tordait à chaque fois que cette idée me traversait. Et, quand c'était le cas, elle ne me quittait pas avant un long moment. Je m'asseyais alors sur le lit et fermai les yeux pour me calmer, ce que je ne parvenais pas à faire. J'essayais de deviner comment elle était habillée, comment elle était coiffée. Je visualisais son visage doux et ses longs cheveux. Cela ne m'aidait qu'à moitié. J'avais besoin d'elle, besoin de la toucher, et elle s'esquivait trop vite pour que je puisse lui parler quand elle m'apportait à manger. J'avais très vite perdu la notion du temps, et je n'étais même plus sûr de me coucher la nuit et de me réveiller le jour. Parfois, j'attendais des heures sa venue, d'autres fois elle me réveillait. Je mangeai toujours très peu, et à quand je commençais à penser à elle je manquais de tout recracher. On devait en être au quinzième repas, peut-être moins. Je n'arrivais pas à compter, et si je le l'avais fait le temps ne m'aurait paru que plus long.
[c]
ELLE
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Je ne sortais que très rarement de chez moi. J'aimais me sentir près de lui. Je profitais des moments où je mettais de la musique pour recevoir des gens, mais mes relations sociales avaient fortement diminué. J’attendais presque autant que lui mes passages éphémères dans la pièce.
Cela faisait maintenant vingt-deux jours qu'il était là dedans.
Commentaires
- Sheyne
07/08/2011 à 19:51:37
Suite, c'est la classe ! ;)