Note de la fic :
Publié le 19/08/2013 à 01:14:01 par Conan
Nous sommes le 13 septembre, il est huit heures du soir et je suis en planque dans une voiture avec deux types que je connais à peine, devant un bâtiment assez guindé du 16ème arrondissement de Paris.
Le plan est simple, nous devons attendre un certain Samy Benaïfa, dealer de son état, qui est parti voir son grossiste il y à un peu plus d'une heure. A son retour, Vernon et moi avons la mission pure et simple de l'abattre. Bernard restera dans le véhicule, en contact radio permanent avec Ciskovitch.
Tout en me servant un gobelet de café, je demande qui est Ciskovitch.
-Haha, rit Bernard, Cisko c'est le plus gros enfoiré qu'il m'ait été donné de voir. Un foutu salopard formé par le Mossad en Israël. Entrainé à torturer n'importe qui, n'importe comment, n'importe où avec n'importe quoi. Moi, je me suis retrouvé au SOSC suite à une sanction disciplinaire, pour lui, prendre la tête d'un bureau de cette saloperie, c'était une promotion, un honneur.
-T'étais où avant de te retrouver ici?
-CRS. Mais il y à dix ans j'ai été pris en photo en train de taper trop fort sur un étudiant, et j'ai bouffé pour toutes les bavures policières pour au final être même lâché par la hiérarchie. Un beau jour ils m'ont donné le choix : Classer des archives ou intégrer le SOSC. Et me voilà aujourd'hui.
-La Section des Opérations Secrètes et Confidentielles existe depuis quand?
Vernon, à la place du passager, se retourne vers moi :
-On n'a jamais eu aucune info sur le SOSC. Ni sa date de création, ni le nombre des opérations, ni le nombre de ses membres tués en opération, parfois on ne connait même pas l'identité des types qu'on va dessouder.
-Et toi, t'as atterri ici comment?
-C'est une longue histoire.
La BMW de Benaïfa se gare devant l'immeuble. Le dealer en sort, escorté par son chauffeur qui fait apparemment aussi office de garde du corps. Bernard saisit la radio :
-Milan à Pacha, Milan à Pacha, le colis est de retour je répète : le colis est de retour, à vous Pacha.
Voix de Ciskovitch :
-Ici Pacha, intervention immédiate. Terminé.
Je sors le Glock à silencieux qui m'a été remis avant de partir et met une balle dans la chambre. Vernon dissimule son arme, elle aussi avec silencieux, derrière sa ceinture et sort du véhicule.
Nous marchons d'un pas rapide vers notre cible. Espérons que le garde du corps n'oppose pas de résistance. Vernon sort son arme et tire le premier, touchant Benaïfa au niveau de la poitrine. Ce dernier se planque derrière une voiture.
Le gorille dégaine en même temps que moi, mais je tire le premier. Il s'écroule sur le trottoir, à coté de son patron blessé qui lève les mains.
-Les mecs, je sais pas qui vous êtes, mais si vous me laissez en vie, je vous jure que je vous donne ce que vous voulez.
Vernon lui flanque une balle entre les yeux et Benaïfa s'écroule sur le capot de sa voiture. Nous remontons avec Bernard et quittons les lieux au plus vite.
Retour au quartier général du SOSC. Bernard passe sa clé dans la borne de l'ascenseur et nous revoilà au foutu troisième sous-sol où Cisko nous attend pour le débriefing.
-Vernon et Mermont sont descendus de la voiture. Vernon a été le premier à faire feu sur Samy, à deux reprises. Francis a ensuite neutralisé le garde du corps de Benaïfa, puis Vernon a achevé ce dernier.
-Temps de l'opération?
-Dix secondes.
-Des témoins?
-Aucun témoin oculaire dans la rue, et mes hommes avaient des silencieux. En face ils n'ont pas eu le temps de riposter.
-Hé bien, voilà une affaire rondement menée. Clair, net et précis. Vous pouvez disposer.
Nous nous apprêtons tous trois à sortir mais Cisko m'interpelle au moment de franchir la porte.
-Francis, attendez.
Je me retourne.
-Comment trouvez vous vos deux coéquipiers?
-Je n'ai aucun avis à avoir sur eux. Nous avons un boulot nous le faisons, point à la ligne.
-Quelle attitude martiale, caporal-chef Sauvant du 11ème choc. C'est tout de même triste qu'un bon élément comme vous, dans un régiment si prestigieux, ait dû mettre un terme à sa carrière militaire pour un stupide incident, après six ans de bons et loyaux services. Après avoir quitté l'armée à 24 ans, vous êtes totalement perdu. Complètement dégouté. Ruiné moralement et psychologiquement, vous passez votre temps et dépensez votre solde à boire tout en conspuant l'armée et le système, qui vous ont trahi et mis à la porte comme un clébard, dans un vieux rade tenu par un ami d'enfance qui a plus ou moins sombré dans la criminalité. A 25 ans vous avez cramé toute votre solde, et les maigres allocations chômage que vous touchez ne vous suffisent pas pour vivre décemment. Vous zonez pendant quelques temps, presque un an. Ne pouvant pas dormir la nuit à cause de mauvais rêves ayant trait à des choses que vous avez vues ou faites durant des opérations extérieures du temps où vous étiez à l'armée, vous devenez chauffeur de taxi de nuit. Vous quittez ce boulot un an plus tard pour devenir barman au bar ou vous aviez l'habitude de vous souler. Il y a neuf mois, vous croisez le chemin d'Issamou, gros caïd Parisien. Le bar où vous bossez est détruit et vous perdez votre emploi. Quelques semaines plus tard, alors qu'un truand proche d'Issamou a été découvert raide mort dans votre appartement, vous restez introuvable. Jusqu'à ce que des agents en planque devant le cabaret Le Dandy, tenu par Jean Scorni, autre grande figure de la pègre aujourd'hui en prison, vous repèrent en compagnie de Jack O'Reilly, recherché par Interpol pour terrorisme, et Richard Resnil, votre voisin, et chef de file d'une bande de hooligans ultra violents. A peine quelques jours plus tard, Issamou et la moitié de sa bande sont supprimés et Paris s'enflamme. Une guerre des gangs qui coûtera la vie à une trentaine de truands et enverra tous les gros bonnets en cage. Vous êtes aperçu avec Resnil et O'Reilly devant le Dandy à peine quelques minutes avant l'intervention du GIGN devant mettre définitivement un terme à tous ces clans. Une brève fusillade s'ensuit, et après une longue course-poursuite la police perd votre trace. Et là, c'est le stand-by total pendant des mois et des mois. En août, un membre de la DGSE en mission de renseignement au Niger vous repère, vous et vos trois convives, arme au poing. Hier, le 12 septembre 2014, la DGSE vous capture dans un bar fréquenté par toutes les pires pourritures du pays. Aujourd'hui, vous êtes membre de la SOSC et tuez des personnes qui dérangent l'État ou ses intérêts.
Je l'observe pendant quelques secondes avant de répondre :
-Je vois que vous avez bien appris mon C.V. Vous voyez aussi l'avenir?
-C'est très précisément ça, mon cher. Demain, 14 septembre, votre nom passera aux infos : l'homme recherché depuis des mois a été tué en Afrique par des membres d'une milice islamiste. Après demain, 15 septembre, vous serez en infiltration dans un des nombreux gangs émergents depuis la chute des grands de la main noire.
-Je ne suis pas sûr de vous suivre.
-C'est pourtant simple : l'ordre établi par les truands a été bouleversé, retour à la case départ, tous ces caïds, tous ces chefs envoyés en taule pour 20 ans, ils ont une relève dans la rue. Tous ces gros durs, ces hommes de main en herbe ont besoin d'un chef. Mais les chefs ne sont plus là, les chefs croupissent en prison ou sont au cimetière. Et comme messieurs les gros durs sont trop cons pour être des patrons, ils passent le temps. Comme des chiens errants sans maitre pour leur serrer la vis. Ils se rassemblent en bandes, ils conquissent et défendent des "territoires" un peu partout à Paris, ils se font la gueguerre pour un oui ou pour un non. Envoyer des compagnies d'intervention me direz-vous? Et l'opinion publique? Que va t-elle dire en pleine période de crise où le gouvernement et la police sont conspués à gauche comme à droite? Je vous le demande. Et les victimes? Tonfa contre couteau, molotov contre lacrymo, bouclier contre bar de fer, casque contre batte de baseball. Le dernier moyen qu'il nous reste, c'est d'envoyer des taupes, des torpilles dans ces bandes pour mieux les exploser de l'intérieur et nous débarrasser de ses meneurs. Voilà tout.
-C'est trop fort. Vous n'avez vraiment peur de rien vous, hein.
-Qu'est ce qu'on y risque? Votre mort? Peu importe, si vous refusez on vous fait une injection qui vous fera dormir une bonne fois pour toutes.
-Et mes amis?
-Officiellement ils sont morts avec vous. Actuellement ils sont sûrement en opération.
-Alors... C'est quoi le plan?
Le plan est simple, nous devons attendre un certain Samy Benaïfa, dealer de son état, qui est parti voir son grossiste il y à un peu plus d'une heure. A son retour, Vernon et moi avons la mission pure et simple de l'abattre. Bernard restera dans le véhicule, en contact radio permanent avec Ciskovitch.
Tout en me servant un gobelet de café, je demande qui est Ciskovitch.
-Haha, rit Bernard, Cisko c'est le plus gros enfoiré qu'il m'ait été donné de voir. Un foutu salopard formé par le Mossad en Israël. Entrainé à torturer n'importe qui, n'importe comment, n'importe où avec n'importe quoi. Moi, je me suis retrouvé au SOSC suite à une sanction disciplinaire, pour lui, prendre la tête d'un bureau de cette saloperie, c'était une promotion, un honneur.
-T'étais où avant de te retrouver ici?
-CRS. Mais il y à dix ans j'ai été pris en photo en train de taper trop fort sur un étudiant, et j'ai bouffé pour toutes les bavures policières pour au final être même lâché par la hiérarchie. Un beau jour ils m'ont donné le choix : Classer des archives ou intégrer le SOSC. Et me voilà aujourd'hui.
-La Section des Opérations Secrètes et Confidentielles existe depuis quand?
Vernon, à la place du passager, se retourne vers moi :
-On n'a jamais eu aucune info sur le SOSC. Ni sa date de création, ni le nombre des opérations, ni le nombre de ses membres tués en opération, parfois on ne connait même pas l'identité des types qu'on va dessouder.
-Et toi, t'as atterri ici comment?
-C'est une longue histoire.
La BMW de Benaïfa se gare devant l'immeuble. Le dealer en sort, escorté par son chauffeur qui fait apparemment aussi office de garde du corps. Bernard saisit la radio :
-Milan à Pacha, Milan à Pacha, le colis est de retour je répète : le colis est de retour, à vous Pacha.
Voix de Ciskovitch :
-Ici Pacha, intervention immédiate. Terminé.
Je sors le Glock à silencieux qui m'a été remis avant de partir et met une balle dans la chambre. Vernon dissimule son arme, elle aussi avec silencieux, derrière sa ceinture et sort du véhicule.
Nous marchons d'un pas rapide vers notre cible. Espérons que le garde du corps n'oppose pas de résistance. Vernon sort son arme et tire le premier, touchant Benaïfa au niveau de la poitrine. Ce dernier se planque derrière une voiture.
Le gorille dégaine en même temps que moi, mais je tire le premier. Il s'écroule sur le trottoir, à coté de son patron blessé qui lève les mains.
-Les mecs, je sais pas qui vous êtes, mais si vous me laissez en vie, je vous jure que je vous donne ce que vous voulez.
Vernon lui flanque une balle entre les yeux et Benaïfa s'écroule sur le capot de sa voiture. Nous remontons avec Bernard et quittons les lieux au plus vite.
Retour au quartier général du SOSC. Bernard passe sa clé dans la borne de l'ascenseur et nous revoilà au foutu troisième sous-sol où Cisko nous attend pour le débriefing.
-Vernon et Mermont sont descendus de la voiture. Vernon a été le premier à faire feu sur Samy, à deux reprises. Francis a ensuite neutralisé le garde du corps de Benaïfa, puis Vernon a achevé ce dernier.
-Temps de l'opération?
-Dix secondes.
-Des témoins?
-Aucun témoin oculaire dans la rue, et mes hommes avaient des silencieux. En face ils n'ont pas eu le temps de riposter.
-Hé bien, voilà une affaire rondement menée. Clair, net et précis. Vous pouvez disposer.
Nous nous apprêtons tous trois à sortir mais Cisko m'interpelle au moment de franchir la porte.
-Francis, attendez.
Je me retourne.
-Comment trouvez vous vos deux coéquipiers?
-Je n'ai aucun avis à avoir sur eux. Nous avons un boulot nous le faisons, point à la ligne.
-Quelle attitude martiale, caporal-chef Sauvant du 11ème choc. C'est tout de même triste qu'un bon élément comme vous, dans un régiment si prestigieux, ait dû mettre un terme à sa carrière militaire pour un stupide incident, après six ans de bons et loyaux services. Après avoir quitté l'armée à 24 ans, vous êtes totalement perdu. Complètement dégouté. Ruiné moralement et psychologiquement, vous passez votre temps et dépensez votre solde à boire tout en conspuant l'armée et le système, qui vous ont trahi et mis à la porte comme un clébard, dans un vieux rade tenu par un ami d'enfance qui a plus ou moins sombré dans la criminalité. A 25 ans vous avez cramé toute votre solde, et les maigres allocations chômage que vous touchez ne vous suffisent pas pour vivre décemment. Vous zonez pendant quelques temps, presque un an. Ne pouvant pas dormir la nuit à cause de mauvais rêves ayant trait à des choses que vous avez vues ou faites durant des opérations extérieures du temps où vous étiez à l'armée, vous devenez chauffeur de taxi de nuit. Vous quittez ce boulot un an plus tard pour devenir barman au bar ou vous aviez l'habitude de vous souler. Il y a neuf mois, vous croisez le chemin d'Issamou, gros caïd Parisien. Le bar où vous bossez est détruit et vous perdez votre emploi. Quelques semaines plus tard, alors qu'un truand proche d'Issamou a été découvert raide mort dans votre appartement, vous restez introuvable. Jusqu'à ce que des agents en planque devant le cabaret Le Dandy, tenu par Jean Scorni, autre grande figure de la pègre aujourd'hui en prison, vous repèrent en compagnie de Jack O'Reilly, recherché par Interpol pour terrorisme, et Richard Resnil, votre voisin, et chef de file d'une bande de hooligans ultra violents. A peine quelques jours plus tard, Issamou et la moitié de sa bande sont supprimés et Paris s'enflamme. Une guerre des gangs qui coûtera la vie à une trentaine de truands et enverra tous les gros bonnets en cage. Vous êtes aperçu avec Resnil et O'Reilly devant le Dandy à peine quelques minutes avant l'intervention du GIGN devant mettre définitivement un terme à tous ces clans. Une brève fusillade s'ensuit, et après une longue course-poursuite la police perd votre trace. Et là, c'est le stand-by total pendant des mois et des mois. En août, un membre de la DGSE en mission de renseignement au Niger vous repère, vous et vos trois convives, arme au poing. Hier, le 12 septembre 2014, la DGSE vous capture dans un bar fréquenté par toutes les pires pourritures du pays. Aujourd'hui, vous êtes membre de la SOSC et tuez des personnes qui dérangent l'État ou ses intérêts.
Je l'observe pendant quelques secondes avant de répondre :
-Je vois que vous avez bien appris mon C.V. Vous voyez aussi l'avenir?
-C'est très précisément ça, mon cher. Demain, 14 septembre, votre nom passera aux infos : l'homme recherché depuis des mois a été tué en Afrique par des membres d'une milice islamiste. Après demain, 15 septembre, vous serez en infiltration dans un des nombreux gangs émergents depuis la chute des grands de la main noire.
-Je ne suis pas sûr de vous suivre.
-C'est pourtant simple : l'ordre établi par les truands a été bouleversé, retour à la case départ, tous ces caïds, tous ces chefs envoyés en taule pour 20 ans, ils ont une relève dans la rue. Tous ces gros durs, ces hommes de main en herbe ont besoin d'un chef. Mais les chefs ne sont plus là, les chefs croupissent en prison ou sont au cimetière. Et comme messieurs les gros durs sont trop cons pour être des patrons, ils passent le temps. Comme des chiens errants sans maitre pour leur serrer la vis. Ils se rassemblent en bandes, ils conquissent et défendent des "territoires" un peu partout à Paris, ils se font la gueguerre pour un oui ou pour un non. Envoyer des compagnies d'intervention me direz-vous? Et l'opinion publique? Que va t-elle dire en pleine période de crise où le gouvernement et la police sont conspués à gauche comme à droite? Je vous le demande. Et les victimes? Tonfa contre couteau, molotov contre lacrymo, bouclier contre bar de fer, casque contre batte de baseball. Le dernier moyen qu'il nous reste, c'est d'envoyer des taupes, des torpilles dans ces bandes pour mieux les exploser de l'intérieur et nous débarrasser de ses meneurs. Voilà tout.
-C'est trop fort. Vous n'avez vraiment peur de rien vous, hein.
-Qu'est ce qu'on y risque? Votre mort? Peu importe, si vous refusez on vous fait une injection qui vous fera dormir une bonne fois pour toutes.
-Et mes amis?
-Officiellement ils sont morts avec vous. Actuellement ils sont sûrement en opération.
-Alors... C'est quoi le plan?