Les yeux fermés, tu souris. Je caresse doucement ta joue. Elle est un peu fraîche je trouve, alors je remonte la couverture sur toi. Je soupire, me redresse et sors de la chambre. Dans le couloir, je croise ta mère et note que pour une fois, elle n'est pas maquillée à outrance. Je lui fais un bref salut de la tête et continue de marcher tout en enfilant ma veste en cuir. Je sors une cigarette et la mets entre mes lèvres quand une infirmière me presse l'épaule et murmure:
-Je sais que c'est dur, mais pas ici.
Je hausse les épaules et sors de l'hôpital. Je m'assois sur ma moto et allume ma cigarette. J'inspire un grand coup la fumée avant de la souffler et de laisser cette odeur de Lucky Strike m'envelopper. Je cherche à me calmer en fumant, mais même après trois cigarettes, je n'y arrive pas. Alors je démarre ma moto et pars. Deux mois... Ça fait deux mois que ma vie est comme entre parenthèses, deux mois que j'attends, deux mois que tu es dans le coma.