C'était un matin d'hiver. Froid. Très froid. Un vent glacé me fouettait les oreilles, ce que j'eus vite fait de corriger avec mon casque audio. Malheureusement, celui-ci ne couvrait pas mon nez (ce qui me semble en fait assez logique). Je n'avais aucune intention de finir en statue de glace, c'est pourquoi j'entrepris de faire un petit tour avant de rentrer au chaud. Du moins, c'était ce que j'avais prévu.
J'étais sur le chemin du retour, seul avec ma musique, lorsque je vis Sophie foncer vers moi à une vitesse folle. Elle vint à ma rencontre, haletante, suant à grosses gouttes malgré le froid terrible qui régnait dehors, et tenta de m'expliquer:
"-Le... l'entrepôt...derrière...pff...passage...ruelle...pff...
-Tu veux que je te viole dans une ruelle derrière un entrepôt?
-Ta mère...pff...suce...pff...poneys...morts..."
Je l'accompagnai chez moi, qu'elle puisse se reposer, manger, et ainsi être dans de meilleures conditions pour m'expliquer ce fait si important.
"-Je disais donc: tu vois le vieil entrepôt, un peu plus loin?
-A l'Est?
-Précisément.
-J'espère que t'as pas fait de connerie. Tu sais que l'accès y est interdit.
-Pas de souci de ce côté-là. Par contre, j'ai trouvé bien plus intéressant... Venez.
-Gabrielle, tu viens?
-Ah non, pas maintenant, je regarde mon film Barbie.
-Mets en pause, tu continueras après! Allez, viens, dépêche-toi!
-*soupir* D'accord, j'arrive..."
Nous marchâmes un long moment vers ce bâtiment, un ancien entrepôt de produits chimiques. Le genre cliché de film d'horreur. D'ailleurs, de nombreuses histoires (fausses) circulent à son sujet: des mutants anthropophages y vivent, les radiations nous transformeraient en êtres difformes, ce genre de stupidités... Tout ce qu'on sait, c'est que l'accès y est interdit.
Nous arrivâmes devant l'imposant bâtiment.
"-Bon. Et maintenant, on fait quoi, on attend les mutants radioactifs?" ironisa Gabrielle, qui tremblait de froid pendant que Barbie Lac des Cygnes l'attendait. Comme à mon habitude, je lui donnai mon manteau. Je suis comme ça, un vrai gentleman. En attendant, c'était maintenant moi qui tremblais de froid. (Je possède également un sens de l'anticipation... particulier).
"-Tu crois à ces histoires? Soupirai-je.
-Ne me dis pas que tu m'as cru...
-Je croyais que tu avais cru que je ne t'avais pas cru...
-Moi qui croyais que-
-AH, LA FERME!!! hurla Sophie, qui n'était pas d'humeur à ce genre de logique.
-Bon, et alors on fait quoi?
-Vous me suivez. Point."
Nous marchâmes un long moment autour de l'imposant bâtiment. Une fois que nous avions longé les murs pour entrer dans un passage terriblement étroit, la surprise nous figea sur place: il y avait une ruelle, remplie de maisons abandonnées. Partout. Des deux côtés. En soi c'était plutôt banal, mais derrière un entrepôt désaffecté, c'est autre chose.
La rue était silencieuse. Une atmosphère calme régnait dans ce lieu. Tandis que le soleil se couchait, une lumière douce emplissait la rue. Seule une lumière forte, provenant du bout de la rue, venait troubler cette quiétude. Une lumière forte? Dans une rue déserte, abandonnée? Quelque chose clochait. Et à quinze ans, quand quelque chose cloche, on va voir. Logique. Nous avançâmes donc jusqu'à la source de cette lumière.
Arrivés à destination, la surprise était de taille: un magasin. Ouvert. UN PUTAIN DE MAGASIN OUVERT DANS UNE PUTAIN DE RUE DÉSERTE DERRIÈRE UN PUTAIN D' ENTREPÔT DÉSAFFECTÉ.
Je ne pus m'empêcher de lâcher un «WTF» devant cet évènement au-delà de toute logique.
« -Bon, la rue est déserte, personne nous entendra crier à l'aide, c'est une ruelle derrière un ancien entrepôt, on fait quoi?
-Bah on entre, tiens!
-Euh...vous êtes sûrs de vous?
-Non.
-Ah.
-De toute façon on risque quoi?
-Peut-être que c'est le repaire de Pedobear!
-Peut-être que c'est juste un magasin.
-ça vous dirait de fermer vos gueules? On verra que si on entre.
-Je plussoie mon VDD.
-Euh, j'suis à coté de toi.
-Ah.
-Bon, faudrait peut-être se décider à entrer, aussi.
-Ah,ouais. Désolé. J'avais oublié.
-*facepalm* »
Nous entrâmes dans le magasin, quand soudain...

SWEET?