Publié le 09/03/2011 à 18:12:45 par faces-of-truth
-Encore une bande de salopards qui vont s’en tirer, dit-il. Ils vont prendre au max cinq ans, puis ils seront relâchés dans la nature. Les magistrats ont trop la trouille pour appliquer des peines sévères envers ces gens.
En partant au lycée, Jim croisa une bande de voyous, tous vêtus pareil : casquette, sweat et chaussures blancs de marques reconnues. Ceux-ci le suivirent. Il ne se sentait pas à l’aise. Craignant leur présence dans son dos, il fit mine de s’arrêter sur le côté pour refaire ses lacets et les laisser passer. Mais ils le fixèrent et l’encerclèrent finalement.
-Excuse-moi, toi, t’aurais pas une cigarette, s’il te plait ? fit le plus près.
Il répondit par la négative, il ne fumait pas.
-Vas-y, s’énerva l’autre.
L’un d’eux était vraiment près. Trop près. Jim leur demanda ce qu’ils voulaient.
-Qu’c’y a ? Tu stresses ? T’es pas chez toi et tu stresses ? On te fait peur ?
-D’où on te fait peur ? J’ai été courtois, j’t’ai « s’il te plait » !
-Vas-y, c’parce qu’on est des beurres.
-P’tain, raciste !
-Toi, tu votes Le Pen toi !
Jim chercha une issue, un moyen de partir en les ignorant, mais ils le hélèrent.
-Vas-y, on te gène ?
-Tu veux pas me donner dix euros ?
Jim ne répondit pas.
-Vas-y, j’t’parle !
Jim prit alors ses jambes à son cou et s’enfuit aussi vite qu’il put vers son établissement. Il entendait leurs ricanements alors qu’ils le poursuivaient. Il parvint dans la rue de son lycée et ses assaillants stoppèrent leur course.
-On sera là quand tu sortiras, sale blanc !
Au cours de la matinée, Jim se retrouva face à son ennemi juré : Abdel. Il se faisait appeler Abdo Minot parce que sa mère avait épousé un français, qui s’appelait Minot. Il méprisait ouvertement son beau-père, qui avait dû se convertir à l’islam s’il voulait vivre avec elle.
Abdo était un « mec cool », sûr de lui, vantard, arrogant et qui tabassait tous ceux qui n’aimaient pas le rap français. Il se vantait de s’être fait convoqué un millier de fois chez la directrice et qu’elle lui avait « sucé la bite jusqu’à plus soif ». Jim s’étonnait qu’il connaisse cette expression. Il avait une moyenne catastrophique ; ses professeurs parlaient de lui comme s’il allait finir mac. Il avait été renvoyé trois fois. Et trois fois il était revenu. Jim apprit par son père que les élèves « en difficulté » étaient renvoyés entre les établissements.
Aujourd’hui, il regretta qu’il soit encore ici, car Abdo lui cassa la figure devant ses camarades hilares parce qu’il l’avait regardé.
A la cantine, Jim trouva la viande immonde. Son voisin lui expliqua que la vache avait été exécutée selon la tradition halal. Elle était censée être égorgée vive.
-Mais ce qu’on ne sait pas, c’est que les bêtes sont maltraitées avant d’être butées. On les sacrifie au nom d’Allah mais en fait, c’est surtout de la torture légale et jouissive pour le bourreau. La viande est moins bonne aujourd’hui qu’il y a dix ans parce qu’un énorme pourcentage de la bouffe est faite selon les principes halal. Comme ça coûte trop cher de faire deux boucheries différentes, on a supprimé la méthode classique et on fait tout halal. On mange la viande du rite musulman sans le savoir. Et comme un animal qui a peur crispe ses muscles, la viande est moins bonne. Nous nous sommes pliés à eux. Et après on dit qu’on est un pays de racistes…
Jim s’inquiétait pour le contrôle de français qui arrivait. S’il le ratait, sa moyenne en prendrait un méchant coup. En se dirigeant vers la salle, il reçut les moqueries des élèves musulmans de sa classe. Ils ne faisaient pas le devoir. La cause ? Ramadan.
Plus tard, Jim se fait traiter de raciste parce qu’il ne participait pas au cours d’arabe du soir.
En rentrant chez lui le soir, Jim ne retrouva pas ses agresseurs du matin. Abdo le croisa, mais comme il était seul, il fit mine de l’ignorer. Une fois dans le salon, il alluma la télévision. Une émission parlait du Président de la République. Il avait entendu tellement d’insultes à son égard dans son lycée qu’il le jugea au premier abord comme un mauvais chef d’Etat. Mais il se rendit compte qu’il ne le connaissait pas.
Son père rentra du travail.
-Allez, encore des taxes…
Il jeta une enveloppe sur le canapé d’un air dépité
-C’est quand même incroyable… Je t’élève seul, je vis seul, je galère seul, je survis de plus en plus mal avec la crise et mes impôts ne font que monter !!! Tout ça pour quoi ? Pour loger des familles d’immigrés qui foutent rien et crachent sur la France !!!
Jim savait que son père avait raison. Ses voisins étaient maghrébins et ne travaillaient pas. Les parents avaient trois fils et une fille. Ils avaient une télévision avec le câble et une Playstation, ainsi qu’un drapeau algérien sur leur loggia. Lui avait une vieille télé pourrie et acheter un maillot de l’équipe de France n’était pas raisonnable. Si on pouvait parler d’équipe de France…
Il demanda à son père ce qui était le mieux : la gauche ou la droite ?
-Honnêtement, aucun des deux, mon fils… Nous autres, français, sommes dans le désespoir… La gauche est menée par des bourges des hauts quartiers qui vivent loin de tout ça. Ils sont pour la dégradation de notre pays, ils laissent place au laxisme et à la tolérance et toute évocation de « ras-le-bol » est synonyme de racisme. Voter pour le socialisme, c’est être complice du don de notre pays et de nos lois à la racaille islamique. Et la droite… tu vois le merdier dans lequel nous sommes ? Bah, ce côté de la politique ne nous fera que stagner… Le gouvernement participe à cette invasion…
Il s’écroula de fatigue sur son fauteuil et fixa son fils.
-De toute façon, tout est perdu… La France est finie…
Et dans la nuit, Jim se leva et s’échappa de chez lui. Il était saisi d’une rage inextinguible envers cette merde sociale, cette pourriture qui causait la fin de son pays. Il avait fait plusieurs recherches sur internet.
Quel pays raciste offrait une station radio dans laquelle on ne parlait qu’arabe ?
Quel pays raciste bloquait des rues pour que les gens y fassent leur prière ?
Quel pays raciste nourrissait et logeait des familles entières d’étrangers au détriment de ses patriotes ?
Quel pays raciste donnait la parole aux négros ?
Quel pays raciste tolérait davantage les déboires de voyous arabes que ceux des français ?
Quel pays raciste envoyait des policiers ayant l’ordre de ne pas tirer face à des tueurs armés de gros calibres ?
Quel pays raciste assistait autant les tsiganes ?
Quel pays raciste avait autant de noirs dans son équipe de foot et tolérait qu’ils méprisent la Marseillaise ?
Quel pays raciste… ?
Ses pensées se mélangeaient dans sa tête à tel point qu’il ne parvenait plus à les interpréter. Il était décidé. Fini le statut de victime !!!
Ce soir, il allait buter un arabe.
Et en trouver ne serait pas difficile, il y en avait tellement dans ce quartier pourri de la banlieue parisienne.
Il en aperçut un. Il était seul. Il marchait sur le trottoir, tenant précieusement un sac dans ses bras. Saloperie…
Jim le suivit de près. Au moment où la cible passait près d’une ruelle, il le héla. L’arabe se retourna. Le chasseur demanda l’heure à sa proie. Celle-ci pencha sa tête vers sa montre pour lui répondre. Profitant de son instant d’inattention, Jim le saisit au cou et le plaqua contre le mur de la ruelle. Il sortit un couteau de cuisine de son manteau et l’enfonça dans l’estomac du bougnoul. Ce dernier laissa échapper un petit cri. Jim savoura la vue de son visage empli de douleur et retira son arme, lui replanta et lui explosa le genou avant de le massacrer à coups de lame dans le crâne.
Ses vêtements étaient immaculés de sang, une mer noire se forma autour du corps dans l’ombre de la ruelle. Un de moins. En voilà un qui ne violera pas une blanche ou ne souillera plus le sol de ce pays.
Des yeux terrifiés aux membres morts et inertes, Jim admira le spectacle délicieusement jouissif de son acte.
Puis son regard se posa sur le sac que portait l’arabe. En tombant, il s’était ouvert et vomissait son contenu dans le sang de son propriétaire.
Jim découvrit avec effroi un dossier complet de bulletins, de relevés de note, de lettres de motivation, de pièce d’identité, de photocopies d’un diplôme… et d’une attestation d’admission à une école.
Faisant plusieurs pas en arrière, il mit sa main rouge sur sa bouche pour étouffer son cri d’horreur.
Il venait de tuer. Il avait tué un être humain.
Commentaires
- SyndroMantic
26/03/2012 à 19:23:34
Salut, faces-of-truth
Honnêtement, je pense que ma prétention consistera peut-être surtout dans ma croyance que tu as encore quelque chose à foutre de mon com ci-dessous, presque un an après.
Mais il y a tous ces coms de merde que j't'ai envoyés avant celui-là, et à la suite desquels je m'attendais souvent à ce que tu me répondes comme tu l'as fait ici. Un machin qui m'fait dire que ce truc que j'suis en train de t'écrire n'est peut-être pas de refus. J'reviendrai pas vérifier si tu me le confirmes ou non, de toute façon.
Je le craignais un peu, sur JVC comme ailleurs, ce genre de réponse ci-dessous, mais même pas suffisamment en regard de ce que je ressens maintenant, après coup.
J'vais pas répondre à ce que tu m'as répondu, tu n'avais même pas à t'abaisser à cela. Si j'm'en aperçois juste aujourd'hui, c'est parce qu'il m'a fallu moins de deux semaines l'an dernier pour me rendre compte de l'inutilité totale de ce com, et de tous les autres que j'ai eu la putain de connerie de chier ailleurs, avant de m'casser bien loin de Noelfic. C'est vraiment le plus grand des hasards si je retombe dessus là maintenant.
Donc voilà, merde, j'vais clore mon petit passage malodorant sur ce site avec l'espoir que tu en supprimeras mes coms à la con te concernant.
Bonne continuation - Conan
28/09/2011 à 01:10:14
Fond très obscur, assez tourmenté. On arrive facilement à se mettre à la place du "p'tit blanc" de l'histoire et la fin à glacer le sang rattrape bien les quelques fautes d'orthographes et le style un peu impersonnel.
- faces-of-truth
24/04/2011 à 14:29:56
SyndroMantic, ton commentaire me gène... je ne le comprends pas en fait...
tu parles en premier lieu de blâmer le meurtre, mais... mais c'est quoi ? ah oui !^^ c'est pas le but du texte, excuse-moi ^^
tu cherches un détail pour contrer la morale et en faire une incohérence sans tilter que c'est purement symbolique du premier au dernier mot. Faut croire que tu ne comprends que tes subtilités
"une bonne soixantaine pour stigmatiser l'arabe" ? je vois pas en quoi énoncer une vérité est une stigmatisation --'
cette remarque me gène d'autant plus qu'elle est indirectement... raciste ? tu sous-entends que les arabes sont généralement tous comme ceux décrits dans ce récit ? pas bien ça... du moins je ne suis pas d'accord
tu parles de "soupçonner f-o-t de voter FN" ? euh... sans dévoiler mes opinions qui ne regardent que moi, je ne vois pas ce qui te confères le droit de juger quel parti politique serait digne d'être... caché par ses électeurs, qui viendraient donc à être soupçonnés, Ô toi, grand SyndroMantic
merci pour ta phrase finale joliment tournée, mais ^^ elle me fait plus sourire qu'autre chose tant elle est prétentieuse ^^ - SyndroMantic
10/04/2011 à 21:56:19
Ce n'est que mon avis, mais...
3 lignes et demi pour blâmer le meurtre (c'est bien, mais si c'est fait facilement et que... ah mais merde, s'il avait buté quelqu'un qui n'avait rien sur lui sinon une sale gueule, il aurait eu le droit, alors ?).
Une bonne soixantaine pour stigmatiser l'arabe.
Je n'irais peut-être pas jusqu'à soupçonner faces-of-truth de voter FN, mais je ne vois décidément pas où il veut mener sa provoc, ni même où celle-ci a emmené ses lecteurs ci-présents. La seule chose que je ne vois pas de cliché, dans ce texte, c'est d'utiliser les clichés les moins appréciés dans notre société. Ce qui n'en fait pas autre chose que des clichés pour autant. - Sirius
10/03/2011 à 21:08:56
Drôle de fic je trouve...
On se demande le point de vue final de l'auteur et son objectif : crier sa haine, ce qui serait certes compréhensible mais limite, ou écrire une nouvelle dénonçant justement le racisme, comme dit Sheyne.
Bon autrement, ElBloobs, c'est pas trop la qualité du texte qui prime dans ce cas, puisqu'on a là une fic étrange et quasi-inédite, à mon sens.
'Fin c'est vrai que les fautes d'orthographe nuisent globalement à la qualité de lecture. - ElBloobs
10/03/2011 à 19:43:11
Je suis à peu prés d'accord avec Sheyne, à part certaines expressions du style "bougnoul" mais qui suivent justement l'évolution de l'état d'esprit du personnage.
Après si on regarde ça uniquement en qualité de texte, y a des défauts certains: l?orthographe est à améliorer, le style n'a rien de particulier, c'est un texte qui manque un peu de personnalité si tu veux mon avis.
En gros, le fond est intéressant, avec un point de vue que peu de gens affichent ouvertement mais la forme est à améliorer pour rendre le texte plus poignant.
Au passage, j'avoue que c'est un scénario qui me fait quand même flipper, m'enfin, espérons, vu le système, c'est tout ce qu'on peut faire... - Sheyne
09/03/2011 à 20:42:18
Je trouve pas ça raciste. Dés qu'on parle de quelqu'un d'une autre ethnie que la sienne dans des termes qui ne sont pas glorifiants, on pense aussitôt aux racistes.
Finalement je crois qu'il n'y a que les racistes qui voient du racisme.
Ce texte est génial selon moi, et même la chute finale montre que les humains sont des humains point. Ensuite tu trouve encore le moyen de voir du racisme la dedans.
Moi je dis bravo pour ce texte c'est tout ! - DavidAzuki
09/03/2011 à 18:39:14
Fic intéressante mais relativement raciste, non ?