Note de la fic : Non notée

Petite Menteuse


Par : EnCloque
Genre : Horreur, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Prologue


Publié le 08/03/2011 à 13:40:23 par EnCloque

Léa est une menteuse. Chaque seconde est une raison suffisante à ses yeux pour s'inventer une vie. Elle la modifie et corrige les imperfections, personne ne peut expliquer pourquoi elle éprouve le besoin de faire ça. Les mensonges coulent dans son sang et fleurissent dans sa tête naturellement et pour oublier sa peine, elle s’arrange avec la réalité. Ingénieuse dans sa folie, Léa cachait au fond d'elle bien plus qu'un simple mensonge d'adolescente, elle avait crée une histoire où j'étais le héros et le rôle de chacun des protagonistes était parfaitement distribué. Perverse, Léa avait transposé son fantasme dans ma vie, puis lentement le piège s'était refermé sur moi, laissant derrière son sourire d'enfant transparaitre une méchanceté insoupçonnée. Aujourd'hui, je sais qu'elle me cherche pour accomplir le dernier acte de sa pièce. Léa me racontait souvent ce moment là, et juste avant que le rideau tombe, elle serait présente à mes côtés. Elle décrivait la scène finale dans une ambiance similaire à cette soirée, où la peur était palpable dans chaque élément du décor. Peut être que finalement c'était inéluctable, tout était écrit depuis très longtemps, et sa plume machiavélique m'avait conduit en haut de ce viaduc, perdu au milieu de nulle part. Alors que la pluie venait de s'arrêter, j'entendais au loin, perdu dans un nuage de brume, le crissement des roues du fauteuil roulant de Léa. Je pouvais entendre sa voix plaintive m'appeler une dernière fois.

"Thomas...Thomas, c'est bien toi ? J'ai besoin de toi Thomas, Justine a été méchante avec moi, elle m'a abandonné ici depuis des heures, je suis toute mouillée et j'ai froid. Tu es mon seul ami, tu dois m'aider, tu l'avais promis, tu as oublié ? Comment as-tu fait pour oublier une promesse comme celle la ? THOMAS, THOMAS, RÉPONDS-MOI, THOMAS"

Ces quelques mots me glacèrent le sang, et je pouvais apercevoir l'ombre de Léa au loin, immobile, comme si elle m'attendait. Durant quelques secondes, j'ai cru que c'était moi qui affabulait, et que mon cerveau fatigué de toute cette histoire, commençait à devenir comme elle, délirant et paranoïaque. J'entendais les crissements qui devenaient de plus en plus insupportables et même en me bouchant les oreilles avec les index, ils résonnaient encore, rompant avec le macabre silence de Léa. Je voyais sa tête se balancer de droite à gauche, comme une horloge, comme si elle comptait les secondes qui s'égrainaient, elle semblait prendre un malin plaisir devant tant d'effroi. Sa perversité était sans limite. Alors que je restait immobile, silencieux, paralysé de tous mes muscles par la peur, je sentis le souffle glacial de ses lèvres posées sur ma nuque.

"Rappelles-toi, Thomas..."

Tout a commencé il y a deux semaines, il était minuit et je rentrais chez moi après une garde aux urgences très éprouvante. Mon interne venait de me saluer dans le Hall d'admission qui était quasiment désertique. J'ai 24 ans, je m'appelle Thomas Neel, je suis étudiant en 6e année de médecine, la classe, hein ? Je fais partie de la catégorie des gens discret, trop discret, voir transparent. C'est pour cela que je parlerai peu de moi. J'ai décidé de me réfugier dans mes études après une rupture très douloureuse, ca fait 5 ans que je cultive le célibat' avec beaucoup de succès. Alors que je regardais mes sms dans la rue qui longe le centre hospitalier, les feux rouges juxtaposées à la route clignotaient m'indiquant l'arrivée imminente du tramway...Hé merde, pas le temps de courir, je vais devoir attendre encore longtemps avant le prochain, surtout à cette heure tardive. Je me pose sur le banc de la station, faisant face aux fenêtres de la natalité, et je commence à surfer sur le web avec mon téléphone, les sites de jeux vidéos ou de sports principalement. Alors que j'étais focalisé sur l'écran de mon appareil, une voix douce et sucrée surgit :

"Hmmm...Excusez-moi ?"

Un peu surpris d'être accosté à une heure si tardive, je tourne rapidement la tête en direction, prêt à en découdre avec un potentiel malfrat. Une jeune fille se tenait à côté de moi. Elle était assise sur un fauteuil roulant, et malgré sa maigreur, les traits de son visage étaient parmi les plus beaux jamais croisés. Mon cœur s'était accéléré et une teinte rougeâtre s'était déposé sur l'épiderme de mes joues. Il faut dire que ses grands yeux me fixaient avec insistance et je pouvais apercevoir les nuances de son iris, telles des petites pastilles de couleurs variées : bleues claires, bleues foncées, vertes, mêmes des jaunes...Alors que je restait bêtement sans réponse, elle se mit à sourire discrètement et me dit :

"...Je voulais vous demander, vous pouvez m'aider, s'il-vous-plait, c'est important ?"


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