Note de la fic :
[Concours] C'est encore noël !
Par : Droran, Nirvana
Genre : Concours
Statut : C'est compliqué
Chapitre 6 : Conte de Nirvana
Publié le 31/01/2011 à 22:09:11 par Nirvana
Il était une fois, dans un bar, un homme, un alcoolique plutôt.
« L'alcoolique t'emmerde, narrateur à la con. »
Comment ça se fait que tu puisses m'entendre ?!
« Ta gueule ! Je récupère la narration. »
De quoi ? T'as pas le droit !
« La ferme ! Tavernier, une autre ! »
« C'est pas une taverne ici... »
« … Et alors ?! Je paie, je t'appelle comme je veux »
Putain, ils sont chiants ces barmans. En plus que leur binouze est dégueulasse, ils se permettent de contredire le client. Je bois doucement ma bière. Oui, si je bois toute cette merde d'un coup je risque l'infarctus. C'est quand même dingue, on paye une pression la peau du cul pour avoir de l'urine dans une pinte.
Quelques pintes plus tard, je me lève du tabouret du comptoir. Mais finalement, après deux ou trois pas, je me rapproche de celui-ci pour me tenir. Y a le sol qui bouge. C'est marrant, je me rappelle pas être monté dans un bateau. Doit y avoir des vagues... Monstrueuses pour que ça tanguent autant... Bon, allez, courage. Faut sortir. Avant de me lancer, j'essaie d'analyser les points ou je peux m'accrocher en cas de raz de marée. C'est bon... Je lâche le comptoir et fonce d'un pas décidé vers la sortie. Je bouge en cadence du bâteau. Bon dieu, mais on a le droit de naviguer quand y a autant de vagues ?! Je m'accroche a un pilier.
« Hey ! »
Un pilier qui parle ! … Ah non, en fait c'est un mec.
« Excuse garçon. »
J'ai l'impression d'avoir trop bu... C'est qu'une impression, on boit jamais assez. Heureusement, demain je travaille pas... Enfin, j'espère. Je m'élance vers la sortie et l'atteint enfin, en m'appuyant sur une pauvre fille qui n'avait rien demander, certes, mais je m'en fous, je suis sortis de cette enfer. Bizarrement, je retombe sur la rue. Pas de bateau. Et si j'étais saoul... Non, quand je suis saoul, je vois des choses qui n'existent pas. Oh tiens, un kangourou. Bon, faut que je retrouve ma maison. J'ai l'impression d'être jamais venu ici... Comme je peux y être si j'y suis jamais venu ? Aïe, j'ai mal à la tête ! Je marche, mais pas droit. J'ai pas le choix, y a un tremblement de terre.
Je continue mon chemin, vers ou ? Bouarf, je sais pas trop. Les gens me regardent, je dois avoir un morceau de salade entre les dents. Mais, j'ai pas manger de salade. Ça date peut-être de la veille, je sais plus ce que j'ai mangé hier, ni si je me suis laver les dents ce matin. Je passe ma main devant la bouche pour sentir mon haleine. Je sens toute la bouffe remonter quand l'odeur de mort en décomposition depuis 5 semaines frôlent mes narines. Ouais, je crois que ça fait un moment que je me suis pas lavé les dents en fait. Je m'arrête subitement, me faut une pause. J'ai l'air fin, assis contre un mur, les jambes en plein milieu du trottoir.
« Hep t'as besoin d'aide mec ? »
Dit un homme qui, ça se voit a sa tenue, tente de m'agresser. Il me connait pas lui. Je me lève, lui colle la gueule contre le mur en lui faisant une clé de bras.
« Qu'est ce que tu me veux, bâtard ?! »
« Mais, je voulais juste t'aider, lâche moi du con ! »
« Ouais m'aider a vider mon porte-monnaie, enfoiré va ! »
Je le chope par la tête et lui éclate la gueule contre le mur, pas qu'une fois, sinon c'est pas utile. Je crois qu'il a son compte, je le lâche, il tombe comme une merde.
« On m'agresse pas moi ok ?! Enculé ! » Dis je en lui foutant un coup de pied dans le bide
Y fait froid... En même temps, normal on est le 22 Décembre. Peut-être le 23, je sais plus trop. Bizarre, ce type est déguisé en lapin de Pâques. Rah mais non, c'est qui lui déjà... Le père Noël ! Ouais ! Ses vêtements ont l'air bien chaud... Si je lui piquai, il m'en voudrait pas je suis sur... Au pire, je m'en fous un peu. Je le traîne dans une ruelle, lui pique ses fringues et les mets par dessus les miens. J'avais bien raison, fait carrément chaud là ! Allez, il est temps de repartir. Il fait trop sombre dans cette putain de ruelle, on y voit comme à travers une pelle, on voit même pas la neige par terre . Je tombe en me cognant contre une poubelle, je crois. Un petit coin de bitume sans neige, sans doute protégé par une corniche plus haut, ou un porche. N'empêche, le sol est confortable ... Si je dormais un peu ?
Le lendemain
« Hey ! Je l'ai trouvé ! »
« Bah enfin... »
« Il pu l'alcool... Bon, on en parlera pas au Patron. Éric, réveille toi, c'est l'heure d'y aller. »
« Gni ? Qu'est ce qui se passe ? Et vous êtes qui vous ? »
« Bordel, il a du se prendre une putain de mine hier... Bon, Aide moi, on va le foutre a l'arrière. »
« Ok. »
On me porte, je sais pas pourquoi, et c'est qui Éric ? Je me sens voler, c'est juste parce qu'on vient de me balancer a l'arrière d'un camion, la chute n'est pas trop rude. Faudrait que je me lève pour leur dire que je suis pas le mec qui cherche, mais, j'ai pas assez dormi. Et franchement, j'en ai rien a foutre. De toute façon, j'allais passer les fêtes tout seul, si je me fais kidnapper, ça me fera de la compagnie. Je me rappelle plus vraiment pourquoi je suis fringué en Père Noël, mais j'y tenais en tout cas, j'ai même pris la barbe... D'ailleurs y a une dent dans la barbe, elle est trop propre pour que ce soit la mienne, je la fous dans ma poche, sait-on jamais, si j'en perds une celle-ci serait pas mal.
Le camion s'arrête subitement, au final, j'aurais même pas eu le temps de roupiller. Les portes s'ouvrent, je vois deux types. Des Pères Noël aussi.
« Ah c'est bon t'es réveillé ! »
« Bah ouais... Mais, je crois que vous faites erreur sur la personne... »
« Qu'est ce que tu dis encore ? Putain, je te comprends pas, on a toute l'année pour se torcher la gueule, toi tu choisis la veille du travail... Bon, sérieusement, on est pas en avance, ça te dis de te dépêcher. »
Mais qu'est ce qui se passe ? Une bande de mec en père noël ont un travail à faire... Et si... C'était pour un braquage ? De la thune comme pas possible, et je pourrais pas être inculpé si jamais l'un des deux autres tombent, ils me connaissent même pas. Aujourd'hui, et peut-être demain, je m'appelle Éric !
« Ouais, désolé, je suis un peu à la ramasse, j'arrive. » Dis je en sortant de la camionnette.
Pour l'instant, j'ai parlé à un seul des mecs, l'autre reste silencieux. J'espère qu'il n'a pas un doute sur qui je suis. Au pire, si il se défend aussi bien que son pote, ça devrait aller. Je me retrouve sur un plateau. Je sais pas vraiment ou, y a de la neige. Enfin, y a de la neige partout à cette époque de l'année, surtout quand on vit sur Paris. J'ose pas demander ce qu'on fait la, ça ferait con. Après une minute d'attente, je lève la tête et vois un hélicoptère qui s'approche de nous... C'est quoi ce délire ? Mes deux frères de déguisement idiots se sont réfugier derrière le véhicule dans lequel nous sommes arriver pour éviter la neige que l'hélico nous balance dessus. C't'enfoiré. Je fais de même.
« Dis moi Éric, t'aurais pas perdu du poids ? »
« … Ouais, un peu. »
« Ça se voit, bien joué mon vieux ! »
« Merci mec ! »
Pour l'instant, mon imposture a l'air de bien se passer. J'ai rien a faire faut dire, c'est sans doute pour ça que ça se passe bien. Une fois l'hélicoptère atterrit, on monte à bord. Le pilote est lui aussi un père Noël... Si ça se trouve, on va pas faire un braquage, mais plutôt une chorale... Je sais pas trop, mais j'ai l'impression que c'est mal barré pour la thune. Enfin, si je leur dis maintenant que je suis pas Éric, je pense pas qu'ils vont apprécier. Je suis obligé de rester quoi. Génial, j'espère au moins qui aura des petits fours la ou on va. Et de l'alcool. Surtout de l'alcool.
« Hello Eric, Paul and Denis ! »
« Hi Moses. »
« Hi. »
« Euh...Ouais, salut. » Chuchotai-je.
Un anglais ? Un père Noël anglais ? C'est quoi ce délire ? Et si... Si je dormais encore ?! Non parce que la j'ai l'impression d'assister à la réunion annuelle des alcooliques, dépressifs et consanguins anonymes. On a déjà décollé, je sais pas ou on va. Je peux pas permettre de demander, ni la destination, ni si je suis dans un rêve. C'est débile de demander si on est dans un rêve alors qu'on l'est. C'est comme dire chez quelqu'un quand tu rentres dans ses toilettes « Je suis dans tes toilettes la ? ». Par contre, l'hélico après avoir picoler comme un connard... ça le fait pas trop. Ça remonte un peu...
« Je crois que je vais gerber... »
« Merde, attends, je t'ouvre la porte. » Me dit Paul.
« Merci... Beurgl » Je balance tout par dessus bord, j'espère que y a personne en dessous.
« Evacue tout, parce qu'on je compte pas voyager la porte ouverte au Pôle nord, mon gars ! »
Je finis de vomir, et repense a ce qu'il vient de dire...
Au Pôle Nord ?! Oh putain, les enculés ! J'ai compris ! C'est une secte ! La secte des pères Noëls fanatiques. Des enfants qui n'ont jamais accepté que le père Noël n'existe pas qui sont devenus adulte, et qui perpétuent la tradition malsaine de la sodomie des lutins au Pôle Nord... En fait, j'en sais rien. Mais ça ferait un putain de bon conte de Noël ! Je pourrais peut-être me faire de l'argent. Y a combien de temps pour aller au Pôle Nord ? Comment c'est possible ça d'ailleurs ? Un Hélicoptère ne peut pas faire d'aussi longue distance, je crois. En fait, j'en sais rien.
« J'espère que le voyage sera moins long que les autres années » Dis je pour demander implicitement la durée
« Faut pas rêver ce sera toujours la même chose. »
Damn !
« Ah, je crois que l'année dernière c'était plus court... »
« Au contraire, c'était carrément plus long ! »
DAMN !
« Ah bon ? Je dois confondre alors... »
« Surement, L'année dernière on a mis 6 heures et demi. D'habitude on met 5h. »
AHA ! JE T'AI NIQUE ! JE L'AI MA DUREE !... Putain, mais ça va être hyper long. Sans alcool... Même pas rires et chansons... 5 heures pour aller au Pole Nord en Hélico... Mais c'est totalement irréaliste... Ça veut dire qu'on va se crasher avant d'arriver ! De dieu ! Au bout de 3 heures de trajet a regarder dans le vide et a penser a mon vomi qui a du repeindre la maison de quelqu'un, le pilote nous annonce, enfin je crois, qu'on va atterrir dans un coin paumé de la Norvège, si j'ai bien compris.
On descend tous. Je remarque un truc, on était 4 pères Noël, et la on est... 5... 6... 10... 18.... 28 Pères Noël ! J'ai pas bu, et je louche pas... Et v'la tous qu'ils commencent a siffler. Ça commence a être étrange là.... Pour ne pas dire, totalement décalé et irréel. Paul et Denis me regardent bizarrement
« Bah tu les appelles pas ? »
« Euh... Si... Mais... J'attends que tout le monde le fasse en fait... »
Appeler qui ? Putain, mais ces mecs sont des malades... Un asile psychiatrique a dû avoir une brèche, tout le monde a pu sortir. Ils sont tous réussis a avoir des vêtements de Pere Noël... Bordel, en plus, fait super froid ! Norvège de Merde !
Un bruit de galop se fait entendre, mais qu'un animal, ils sont plusieurs. J'ai peur comme pas possible, je me retranche dans l'hélico, pensant que c'est une bande d'ours qui tentent de se faire passer pour des chevaux... Mais, non, en fait ce sont des Rennes qui trainent une nacelle, ouais en fait, c'est un traineau de père Noël... Et avec ça un peu de marbré à la ganja ?! MAIS PUTAIN DE DELIRE PSYCHOTIQUE ! JE SUIS OU LA ?! Au bout de quelques minutes, les traineaux se multiplient. Alors pour passer inaperçu, je siffle comme un débile aussi. Mais j'y pense... Les rennes qui se ramènent, ils reconnaissent quoi ? Le sifflement ? Si c'est le cas... Je suis plus que dans la merde... Je continue de siffler. Tout le monde à son traineau, certains commencent à partir. Comment ils vont faire pour rejoindre le Pôle Nord avec des rennes qui galopent ? … Suffis de demander, un traineau vient de décoller... Putain, mais on a du me foutre de l'ectasie dans un verre hier soir. Tout le monde part de la même façon, moi, comme un con, je siffle encore... Sans faire attention à ces connards de Rennes volants. Je suppose que Éric devait avoir l'habitude de ça, j'essaie de faire comme lui. Sauf que lui, quand il appelait ses rennes, ils venaient... J'essaie de siffler de différentes manières.
« Bah alors mec, qu'est ce qui t'arrives ? »
« Je... Je sais pas trop, je dois être enrhumé, j'ai beau siffler... »
« Ouais... Bizarre. »
Il commencerait pas à avoir des doutes le Paul ? Faut que je siffle ! Vite ! Ramenez vous ! Je vous en supplie ! Je flippe, vraiment. Si ça se trouve ils vont me tuer en m'étranglant avec un sucre d'orge géant... Ou peut-être que les lutins sont des experts en tortures chinoises... Putain ! Allez ! Allez ! Siffle !
J'entends des galops.... Des Rennes... Sauvé ! Ils s'arrêtent pile devant moi.
« voilà ! Tu vois quand tu veux ! »
« En fait, faut faire quoi déjà si y a quelqu'un qui arrive pas a les appeler ? »
« Le protocole dit qu'on doit appliquer l'alinéa 2 de l'article 47 du code de Noël, cet-à-dire que l'homme en question se fait écarteler par des traineaux...Tu te rappelles pas c'est arrivé à ce pauvre Georges ? »
« Ah ouais ! Il y arrivait pas pourquoi lui déjà ? » Dis je en faisant semblant de m'y intéresser.
« Une extinction de voix... Mais le patron n'a pas de temps à perdre ! Bon allez, dépêche ! »
Je monte sur la nacelle du traineau. J'ai aucune idée de comment on conduit ça... J'ai raté mon permis bagnole 3 fois, donc j'ai pas essayé de passer celui du traineau magique. Je vois que Éric a collé une photo porno dans un coin... Sympa ce type la. Ça va pas m'aider a piloter cet engin... Si on peut pas appeler ça un engin, c'est qu'une nacelle en bois tirer par des Rennes... qui volent, mais des rennes quand même. J'attrape les rênes. J'ai jamais fais d'équitation, aucune idée de comment ça marche. Paul me regarde, Denis commence à partir.
« Grouilles toi ! »
« Euh ouais, pars devant, je te suis ! »
Bon, allez, comment ils font dans les films ? … Je suis pas dans un film, bordel ! Mais bon... En fait, je suis dans un truc tellement con, que si je fais comme dans un film, ça passe. Je fouette un grand coup les rênes, les animaux partent au galop. OH YEAH ! Je suis fier de moi ! Bon l'inconvénient c'est qu'ils foncent dans une forêt, genre bien épaisse, si je les fais pas décoller... Je crois que je meurs. On va essayer de tirer sur les rênes... Oh putain ça marche ! On décolle ! Génial ! J'en sauterais presque de joie si j'avais pas peur de tomber. Je suis donc Paul qui n'est pas bien loin. C'est plutôt simple dans les airs, par contre, fait froid. Et si j'ai bien compris, on a deux heures sans chauffage, sans occupation... Pire que l'hélicoptère. Quoique non, dans l'hélicoptère, au moins je me recevais pas de la neige en pleine face.
« Bon les Rennes... Vous suivez le gros tas devant ! » Dis je en m'accroupissant pour éviter foutue neige.
Y a un truc bizarre dans ce traineau en bois... Genre, un petit placard. C'est bizarre, je le voyais pas aussi épais, j'hésite a ouvrir la porte, pas bien longtemps puisque je l'ouvre. Pour découvrir le saint Graal, une bouteille de whisky ! Ouah putain la grande classe le Eric ! Si il avait pas essayé de m'agresser on aurait sans doute pu devenir pote. A ce propos, je sais plus comment il m'a agressé... Enfin, ça devait être violent, j'ai carrément oublié, il a pas dû y aller de main morte. L'important c'est que j'ai gagné, le symbole de ma victoire étant ce magnifique costume qui me va un peu trop court. J'ouvre la bouteille de whisky, bois une gorgée et continue de fouiller dans le placard qui n'était pas profond, mais assez large. Après quelques secondes de recherche, j'ai trouvé un mp3, une barre chocolatée moisie, et une photo. Sur la photo, y a une femme... Plutot Jolie. Sa femme peut-être. Je regarde le dos de la photo « Elise, photo du 10/09/1996 ». Soit c'est sa femme, soit Éric est un psychopathe alcoolique, accroc au chocolat et qui écoute... du rock année 60. La première musique du mp3 étant « my generation » du groupe The Who. Il a des bon goûts en alcool, en musique, en femme, et en bouffe... Bon, je mangerais pas le kit kat, mais c'était un bon gars ce type la. Je me relève, bouteille à la main, Paul est toujours devant moi, tout va bien. Les Rennes ont compris le message quand j'ai dis de suivre le gros tas, c'est bon ça ! Ou peut-être c'est parce qu'on va tout droit.
Quelques heures plus tard, on doit se poser, tant mieux, j'avais presque plus de whisky et le mp3 avait plus de batterie. Par contre, je sais pas comment attérir, j'ai tiré pour les faire monter, j'ai qu'a essayé un truc, on verra bien. Je tire sur les rênes, mais je passe ma main gauche sous ma main droite, la rêne droite se trouve au dessus de la gauche, ce qui fait que les Rennes commencent a descendre gentiment sur la gauche. Si y avait un brevet de pilote de traineau volant, je l'aurais eu avec mention. Je me gare, tranquille sans percuter quelqu'un.
Je descends de mon char d'assaut, je remarque que y a bien plus que 28 traineaux, au moins 100... Peut-être plus. Paul se ramène
« Allez, la réunion va bientôt commencer »
C'est peut-être une secte en fait. Enfin, c'est cool de voler avec un traineau tiré par des Rennes. Puis, c'pas moche le Pôle Nord... C'est blanc... C'est vaste... Ouais, en fait, y a rien quoi, mais c'est relativement classe.
« Passe devant, je te suis. »
Je fais semblant de vérifier un truc sur le traineau, le temps qu'il parte devant pour que je puisse le suivre. C'est bon, je commence a le suivre, le chemin est pas compliqué en fait, il est tracé sur le sol. Y a des traces de pas, on voit des autres Pères Noël un peu plus loin. Au bout de quelques minutes de marche, on arrive devant un gigantesque bâtiment, complètement blanc, avec un petit écriteaux électronique sur la façade ou un texte rouge défile : « Vous êtes en retard. ». Sympa.
On rentre, je m'essuie les pieds sur le paillasson, histoire d'être poli. Je vais pas être en retard et en plus salir l'intérieur, ça le fait pas ! On arrive dans une salle gigantesque, rempli de Père Noël, tous le cul posé sur une chaise pliable en plastique, le genre de truc qui fait atrocement mal aux fessiers si on reste dessus plus de dix minutes. Je prie que cette réunion sectaire ne dure pas trop longtemps. Juste dire que cette année, comme l'année dernière. Pour ceux qui voudront rester va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui voudront devenir haut gradé, va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui veulent entrer dans la secte, va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui veulent regarder par la fenêtre pendant les réunions, va falloir donner de l'argent. Mais, automatiquement plus que l'année dernière, bah c'est une secte, pas une ONG. Enfin, en tout cas, je crois qu'on est le 24, c'est hyper classe comme réveillon... Passer ça avec plein de Pères Noël, au Pôle Nord, après un trajet en hélico et en traineau, ça en jette. Quand je raconterais ça à... Personne, puisque personne m'attend ou comptait passer le Réveillon avec moi... Admettons que je le raconterai à moi, devant ma glace, ou bien a un alcoolique dans un bar ! Bah j'aurais une putain de classe d'avoir vécu ça ! Bon, j'essaierais d'étouffer le fait que c'est une secte, parce que c'est pas très glorieux.
On s'assied dans le fond, ou on trouve des places de libre.
« Je crois que le convoi du Canada est pas encore arrivé. »
« Ah ouais, je me disais qu'il manquait du monde » Dis je en hochant la tête
« En tout cas ça m'a épuisé, tu me réveilles quand le patron arrive. »
« Pas de problème. »
Pourquoi le patron en fait ? Normalement... C'est le chef spirituel, le gourou, le dieu... Pas le patron. Le patron, on dirait que c'est lui qui va payer. C'est peut-être une manière de piéger l'adhérent, le laisser croire qu'il va se faire rémunérer alors qu'il va raquer comme un bâtard. Un type en fauteuil roulant se ramène sur scène, tout le monde applaudit, je secoue Paul pour le réveiller. Il sursaute.
« Ah, merci. »
« Pas de quoi. »
Donc le gourou est un handicapé... Putain, ça fait bizarre. Un handicapé qui a asservi des centaines de personnes...
« OH OH OH ! Bonjour a tous mes compagnons ! Je suis ravi de vous revoir tous ici. Comme chaque année, vous êtes tous la, vous les 213 Pères Noël qui me remplacent dans ma lourde tâche, 213 Bénévoles qui se sacrifient chaque année pour continuer de faire vivre cette glorieuse et grande fête qu'est Noël ! Rappelez vous que vos actes illuminent les yeux des enfants lorsqu'ils reçoivent leurs cadeaux, que grâce a vous une harmonie familiale est préservée ! L'esprit de Noël persistera à travers les Âges, et continuera d'émerveiller les gens. »
Qu'est ce que c'est que ce discours...
« Maintenant, voici la liste de la répartition des pays. Cette année, nous avons beaucoup de travail, comme d'habitude, quand je dis votre nom, vous venez sur cette scène pour recevoir votre numéro de sac, et le plan qu'il faudra suivre. »
Je pige plus rien, ils sont tous camés ici. Je me suis tapé une demi bouteille de Whisky, et j'arrive pas a rentrer dans leur délire... J'imagine même pas ce qu'ils ont du fumer pour planer autant. Je pars dans mes pensées, la taille des joins qu'ils ont du se faire... ça devait être dément ! Fait chier d'être en retard. J'aurais bien tiré un peu dessus. Remarque, Paul n'a pas fumé non plus, il a l'air à fond aussi. Peut-être qu'il est vraiment endoctriné lui. Pauvre homme... D'ailleurs, ce pauvre homme en question me tape sur l'épaule en me montrant la scène.
« Quoi ? »
« Il a dit ton nom ! »
« Oh putain ! »
Je me lève et me dépêche d'atteindre la scène, l'infirme me regarde bizarrement, j'ai un truc dans la barbe ? Je crois pas. Un nain habillé pour la gay pride avec des oreilles pointus en plastique, mais quand même réaliste, me file une carte et un numéro. Je crois que j'ai hérité du Danemark.
« Suivez moi, Eric » Me dit le petit homme avec son bonnet vert
« Bonne chance, vous vous occupez du Danemark tout seul ce soir ! » Me crie handicapée
En suivant Passe-Partout, j'arrive dans un énorme hangar, je dois trouver le sac numéro 53 la dedans. Bon, c'est relativement simple, ils ont tout rangé dans des casiers, par tranche de 5. Donc, pas trop chiant pour les trouver. Par contre, les porter, c'est une autre histoire. Le sac pèse une tonne et demi, bordel de merde ! Je le sors de la case d'où il était rangé.
« Hep ! Le truc vert la... Il est ou ?! »
« Que se pasa mi amigo ? »
« Problème pour porter le sac... »
« Que ? No habla frances, puedes hablar español ? »
« Euhh... Si, puedo mi ayudar... porque es... demasiado... Lourdo ? »
Il me fait une tête de con, ça doit pas être le mot... Je lui fais un geste, et je mime que je n'arrive pas à le porter. Il comprend finalement, c'pas si con que ça un espingouin. Il le porte avec une main jusqu'à un endroit qui ressemble a un garage
« Gracias Miguel ! »
« No me llama Miguel... »
« …Euh... Si, si... »
Ils s'appellent pas tous Miguel ? Chier, je savais pas. Il s'en va avec avec un autre sac. Un autre nain arrive, il a l'air tout aussi gay, mais il est blond celui ci.
« On a récupéré vos Rennes, monsieur, ils sont nourris, et brossés. Vous pouvez partir quand vous le souhaitez. »
« Ah bah merci. »
J'ai pas tout suivi la... Je dois faire quoi en fait ? Bon, faut pas que j'oublie de jouer le jeu, j'attrape mon sac a bout de bras, et l'amène sur mon traineau qui était a quelques mètres de la. Je sors ma carte. Y a un plan avec plein de trait, des numéros... Je comprends que dalle... Je dois... Livrer les familles ?! Je jette un œil dans le sac, y a plein de paquets, putain de merde. Mais... Tout ça alors... Je … Pourrais le voler ! Mais ouais ! Carrément ! Je pique tout, et je revends ensuite ! Surtout le Danemark, c'pas le plus pauvre des pays, ils doivent avoir des consoles de jeu, des jouets bien chers et à la mode. Je vais les enfler les Danois, et la secte des Pères Noël aussi. Je sais pas trop pour qui ils se prennent, les sauveurs de l'île aux enfants peut-être. Mais des fois, faut arrêter de penser aux autres, et penser à soi. La entre autre, je vais un peu penser à moi... Un peu beaucoup, mais je m'en fous ! Je vais être riche, me torcher avec des billets, avoir les filles à mes pieds, tout ça grâce a une petite arnaque qui rendra... Quelques millions de gens tristes juste un an. Un an, c'est rien du tout.
J'attrape les rênes du traineau, et je pars. La nuit est tombée, je me demande quelle heure il est... Il peut pas être bien tard, avec le décalage horaire, ils peuvent pas se permettre de finir leur réunion à la bourre... Quoique, si ils font les pays dans l'ordre ça passe. Je décolle, je croise un autre traineau et commence a me rapprocher
« Hep ! T'aurais l'heure ? »
« Hein ? »
« Cool un français ! »
« Belge en fait, qu'est ce que tu veux ? »
« L'heure ! »
« Ah, il est 19h21, tu t'occupes de quel pays ? »
« Le Danemark »
« Rajoute trois heures alors ! »
« Ok merci mec ! »
« De rien, bonne chance pour la tournée. »
« … Ouais, A toi aussi »
Ok, donc il est 22h21 la bas... Je vais faire semblant d'y aller, pour l'instant, je risque de croiser d'autres traineaux. Mais, si je recompte bien, je suis carrément à la bourre en fait... Façon, je m'en fous, ils auront pas leurs cadeaux.
Après une heure et demi de trajet, je crois que je suis plus très loin, en fait, j'en sais rien, les rennes savent ou je dois aller... C'est assez stressant comme truc, mais ils se dirigent tout seul. Je peux reprendre le contrôle quand je le veux, la preuve toute a l'heure quand je me suis approchais de l'autre. Mais, j'ai essayé gentiment de les faire bifurquer, sans maintenir le mouvement, les animaux se remettent directement dans le droit chemin. Foutus bestiaux. L'un des rennes tournent la tête vers moi, bizarre, ils font jamais ça d'habitude... Il va peut-être me chanter la musique de canal satellite, ce serait trop cool ! Au lieu de ça, il fait un bruit … de Rennes. Et un grand geste de tête qui veut surement dire « Regarde par la. », on est arrivé. Je crois. Enfin, sinon ce rennes se fout de moi. Bon, il est temps de … Partir.
« Les Rennes ! J'ai envie de pisser ! Vous comprenez ça ? J'ai bu du... thé ! J'ai pas envie d'uriner du traineau, c'pas cool pour les gens en dessous, alors, on va descendre... »
Je fais descendre le traineau, tranquille, ils ont pas l'air de se débattre. Impec. Une fois sur le sol, je regarde les rennes... le sac... Je l'attrape d'un air discret. Et le soulève, difficilement, puis je me tire avec ! Aha ! C'est lourd, mais je m'en fous ! Je l'ai passé par dessus mon épaule pour pas que ce soit la mort. Je cours, enfin j'essaie, parce que dans la neige avec un truc de 300 kilos sur le dos, je rame un peu. Je me suis arrêté dans une petite clairière, a côté d'une forêt que je vais traverser. Après une dizaine minute de bataille pour en sortir, et quelques chutes, une forêt dans la nuit c'est pas la meilleure idée pour un plan d'évasion. Je tombe devant … une zone industrielle déserte .Tout a l'air vide, mais pas genre vide sous le sens ou personne ne bosse. Plutôt vide parce que les fenêtres sont cassées, les bâtiments sont sales, les structures métalliques rouillées. Y a des lampadaires encore en état, qui fonctionnent normalement, bizarre... ça veut dire que y a des gens qui vivent ici, forcement ! je vais pouvoir leur piquer un véhicule, contre des cadeaux, pas mal ça ! Je trouve que pour un mec qui s'est levé avec une gueule de bois, je suis un vrai génie de mal.
Un bip se fait entendre et se répète très rapidement, je sais pas d'ou ça vient, mais au bout de quelques secondes ça commence a devenir oppressant, pour ne pas dire atrocement chiant. Je laisse le sac dans un coin, le temps que j'aille inspecter si la porte d'une usine est ouverte. J'en trouve rapidement une, je récupère le sac, enfin... Je le traine sur le sol, j'ai plus la force de le lever. Le bip continue, il s'accélère même. Arrivé devant la porte le sac implose ! Putain, mais c'est quoi ce délire ?! Mon sac ! Y a plus rien ! Reste juste des copeaux carbonisés de jouets non identifiés qui étaient censés me rapporter un max de blé ! PUTAIN DE MERDE ! Mais qu'est ce qui s'est passé ? Le bip s'est arrêté... Et si ça venait du sac... Et si justement, on ne pouvait pas entuber les Pères Noël ? Non, c'pas possible... Ils y auraient pas pensé... Quoique... C'est possible. Je sais pas comment ils auraient fait, mais c'est possible...
Je fouille un peu les débris, mais rien de valable. Je m'assieds dans la neige, putain de merde... Je me suis fais enflé... Y a un truc bizarre sur ma main, je frotte pour le faire partir, un espèce de point rouge... Mais rien y fait, ça s'efface pas. Attends... ça bouge... Je me lève d'un coup et rentre dans l'usine à reculons. Un coup de feu se fait entendre, une balle se loge dans la porte. Les Danois sont vraiment violents...
Je me retourne pour voir quelles options j'ai pour m'enfuir. Mais, pas beaucoup a ce que je comprends. Y a déjà des gens armés derrière moi, des Pères Noël, mais habillé en noir, lunette de soleil et tout ça, genre MIB... Mais en moins classe, forcement ils ont quand même un déguisement de Père Noël quoi.
Ils me visent tous, des dizaines de points rouges sur ma poitrine et ma tête apparaissent. Je crois que je suis dans la merde...
« Attendez ! Je peux tout expliquer ok ?! On m'a pris pour Éric ! Mais c'est pas moi ! Je veux dire... J'ai pas choisis d'être la, c'est normal que j'ai été tenté de récupérer tout ça non ? »
L'un d'eux qui étaient en train de fumer crache sa cigarette sur le sol
« Non. »
Le premier coup de feu se fait entendre, il est suivi de dizaine et de dizaine d'autre. Toutes ses balles me transpercent, je sens ma peau partir en lambeau. Je tombe, je vais mourir... Déguisé en Père Noël et tué par les forces spéciales de Noël... Qui aurait cru que je finirais comme ça ? Ça m'apprendra à être aussi con... J'aurais du penser aux autres...
« Désolé » Dis je dans un dernier souffle.
Enfin, c'était bien tenté quand même, non ? Tout devient flou. Fait chier. Bye.
C'est bon il est mort ? Je peux récupérer la narration ? Yeah ! Bon, vous avez compris l'histoire non ? On fait pas le con avec le père Noël ! C'est ça la morale !
« L'alcoolique t'emmerde, narrateur à la con. »
Comment ça se fait que tu puisses m'entendre ?!
« Ta gueule ! Je récupère la narration. »
De quoi ? T'as pas le droit !
« La ferme ! Tavernier, une autre ! »
« C'est pas une taverne ici... »
« … Et alors ?! Je paie, je t'appelle comme je veux »
Putain, ils sont chiants ces barmans. En plus que leur binouze est dégueulasse, ils se permettent de contredire le client. Je bois doucement ma bière. Oui, si je bois toute cette merde d'un coup je risque l'infarctus. C'est quand même dingue, on paye une pression la peau du cul pour avoir de l'urine dans une pinte.
Quelques pintes plus tard, je me lève du tabouret du comptoir. Mais finalement, après deux ou trois pas, je me rapproche de celui-ci pour me tenir. Y a le sol qui bouge. C'est marrant, je me rappelle pas être monté dans un bateau. Doit y avoir des vagues... Monstrueuses pour que ça tanguent autant... Bon, allez, courage. Faut sortir. Avant de me lancer, j'essaie d'analyser les points ou je peux m'accrocher en cas de raz de marée. C'est bon... Je lâche le comptoir et fonce d'un pas décidé vers la sortie. Je bouge en cadence du bâteau. Bon dieu, mais on a le droit de naviguer quand y a autant de vagues ?! Je m'accroche a un pilier.
« Hey ! »
Un pilier qui parle ! … Ah non, en fait c'est un mec.
« Excuse garçon. »
J'ai l'impression d'avoir trop bu... C'est qu'une impression, on boit jamais assez. Heureusement, demain je travaille pas... Enfin, j'espère. Je m'élance vers la sortie et l'atteint enfin, en m'appuyant sur une pauvre fille qui n'avait rien demander, certes, mais je m'en fous, je suis sortis de cette enfer. Bizarrement, je retombe sur la rue. Pas de bateau. Et si j'étais saoul... Non, quand je suis saoul, je vois des choses qui n'existent pas. Oh tiens, un kangourou. Bon, faut que je retrouve ma maison. J'ai l'impression d'être jamais venu ici... Comme je peux y être si j'y suis jamais venu ? Aïe, j'ai mal à la tête ! Je marche, mais pas droit. J'ai pas le choix, y a un tremblement de terre.
Je continue mon chemin, vers ou ? Bouarf, je sais pas trop. Les gens me regardent, je dois avoir un morceau de salade entre les dents. Mais, j'ai pas manger de salade. Ça date peut-être de la veille, je sais plus ce que j'ai mangé hier, ni si je me suis laver les dents ce matin. Je passe ma main devant la bouche pour sentir mon haleine. Je sens toute la bouffe remonter quand l'odeur de mort en décomposition depuis 5 semaines frôlent mes narines. Ouais, je crois que ça fait un moment que je me suis pas lavé les dents en fait. Je m'arrête subitement, me faut une pause. J'ai l'air fin, assis contre un mur, les jambes en plein milieu du trottoir.
« Hep t'as besoin d'aide mec ? »
Dit un homme qui, ça se voit a sa tenue, tente de m'agresser. Il me connait pas lui. Je me lève, lui colle la gueule contre le mur en lui faisant une clé de bras.
« Qu'est ce que tu me veux, bâtard ?! »
« Mais, je voulais juste t'aider, lâche moi du con ! »
« Ouais m'aider a vider mon porte-monnaie, enfoiré va ! »
Je le chope par la tête et lui éclate la gueule contre le mur, pas qu'une fois, sinon c'est pas utile. Je crois qu'il a son compte, je le lâche, il tombe comme une merde.
« On m'agresse pas moi ok ?! Enculé ! » Dis je en lui foutant un coup de pied dans le bide
Y fait froid... En même temps, normal on est le 22 Décembre. Peut-être le 23, je sais plus trop. Bizarre, ce type est déguisé en lapin de Pâques. Rah mais non, c'est qui lui déjà... Le père Noël ! Ouais ! Ses vêtements ont l'air bien chaud... Si je lui piquai, il m'en voudrait pas je suis sur... Au pire, je m'en fous un peu. Je le traîne dans une ruelle, lui pique ses fringues et les mets par dessus les miens. J'avais bien raison, fait carrément chaud là ! Allez, il est temps de repartir. Il fait trop sombre dans cette putain de ruelle, on y voit comme à travers une pelle, on voit même pas la neige par terre . Je tombe en me cognant contre une poubelle, je crois. Un petit coin de bitume sans neige, sans doute protégé par une corniche plus haut, ou un porche. N'empêche, le sol est confortable ... Si je dormais un peu ?
Le lendemain
« Hey ! Je l'ai trouvé ! »
« Bah enfin... »
« Il pu l'alcool... Bon, on en parlera pas au Patron. Éric, réveille toi, c'est l'heure d'y aller. »
« Gni ? Qu'est ce qui se passe ? Et vous êtes qui vous ? »
« Bordel, il a du se prendre une putain de mine hier... Bon, Aide moi, on va le foutre a l'arrière. »
« Ok. »
On me porte, je sais pas pourquoi, et c'est qui Éric ? Je me sens voler, c'est juste parce qu'on vient de me balancer a l'arrière d'un camion, la chute n'est pas trop rude. Faudrait que je me lève pour leur dire que je suis pas le mec qui cherche, mais, j'ai pas assez dormi. Et franchement, j'en ai rien a foutre. De toute façon, j'allais passer les fêtes tout seul, si je me fais kidnapper, ça me fera de la compagnie. Je me rappelle plus vraiment pourquoi je suis fringué en Père Noël, mais j'y tenais en tout cas, j'ai même pris la barbe... D'ailleurs y a une dent dans la barbe, elle est trop propre pour que ce soit la mienne, je la fous dans ma poche, sait-on jamais, si j'en perds une celle-ci serait pas mal.
Le camion s'arrête subitement, au final, j'aurais même pas eu le temps de roupiller. Les portes s'ouvrent, je vois deux types. Des Pères Noël aussi.
« Ah c'est bon t'es réveillé ! »
« Bah ouais... Mais, je crois que vous faites erreur sur la personne... »
« Qu'est ce que tu dis encore ? Putain, je te comprends pas, on a toute l'année pour se torcher la gueule, toi tu choisis la veille du travail... Bon, sérieusement, on est pas en avance, ça te dis de te dépêcher. »
Mais qu'est ce qui se passe ? Une bande de mec en père noël ont un travail à faire... Et si... C'était pour un braquage ? De la thune comme pas possible, et je pourrais pas être inculpé si jamais l'un des deux autres tombent, ils me connaissent même pas. Aujourd'hui, et peut-être demain, je m'appelle Éric !
« Ouais, désolé, je suis un peu à la ramasse, j'arrive. » Dis je en sortant de la camionnette.
Pour l'instant, j'ai parlé à un seul des mecs, l'autre reste silencieux. J'espère qu'il n'a pas un doute sur qui je suis. Au pire, si il se défend aussi bien que son pote, ça devrait aller. Je me retrouve sur un plateau. Je sais pas vraiment ou, y a de la neige. Enfin, y a de la neige partout à cette époque de l'année, surtout quand on vit sur Paris. J'ose pas demander ce qu'on fait la, ça ferait con. Après une minute d'attente, je lève la tête et vois un hélicoptère qui s'approche de nous... C'est quoi ce délire ? Mes deux frères de déguisement idiots se sont réfugier derrière le véhicule dans lequel nous sommes arriver pour éviter la neige que l'hélico nous balance dessus. C't'enfoiré. Je fais de même.
« Dis moi Éric, t'aurais pas perdu du poids ? »
« … Ouais, un peu. »
« Ça se voit, bien joué mon vieux ! »
« Merci mec ! »
Pour l'instant, mon imposture a l'air de bien se passer. J'ai rien a faire faut dire, c'est sans doute pour ça que ça se passe bien. Une fois l'hélicoptère atterrit, on monte à bord. Le pilote est lui aussi un père Noël... Si ça se trouve, on va pas faire un braquage, mais plutôt une chorale... Je sais pas trop, mais j'ai l'impression que c'est mal barré pour la thune. Enfin, si je leur dis maintenant que je suis pas Éric, je pense pas qu'ils vont apprécier. Je suis obligé de rester quoi. Génial, j'espère au moins qui aura des petits fours la ou on va. Et de l'alcool. Surtout de l'alcool.
« Hello Eric, Paul and Denis ! »
« Hi Moses. »
« Hi. »
« Euh...Ouais, salut. » Chuchotai-je.
Un anglais ? Un père Noël anglais ? C'est quoi ce délire ? Et si... Si je dormais encore ?! Non parce que la j'ai l'impression d'assister à la réunion annuelle des alcooliques, dépressifs et consanguins anonymes. On a déjà décollé, je sais pas ou on va. Je peux pas permettre de demander, ni la destination, ni si je suis dans un rêve. C'est débile de demander si on est dans un rêve alors qu'on l'est. C'est comme dire chez quelqu'un quand tu rentres dans ses toilettes « Je suis dans tes toilettes la ? ». Par contre, l'hélico après avoir picoler comme un connard... ça le fait pas trop. Ça remonte un peu...
« Je crois que je vais gerber... »
« Merde, attends, je t'ouvre la porte. » Me dit Paul.
« Merci... Beurgl » Je balance tout par dessus bord, j'espère que y a personne en dessous.
« Evacue tout, parce qu'on je compte pas voyager la porte ouverte au Pôle nord, mon gars ! »
Je finis de vomir, et repense a ce qu'il vient de dire...
Au Pôle Nord ?! Oh putain, les enculés ! J'ai compris ! C'est une secte ! La secte des pères Noëls fanatiques. Des enfants qui n'ont jamais accepté que le père Noël n'existe pas qui sont devenus adulte, et qui perpétuent la tradition malsaine de la sodomie des lutins au Pôle Nord... En fait, j'en sais rien. Mais ça ferait un putain de bon conte de Noël ! Je pourrais peut-être me faire de l'argent. Y a combien de temps pour aller au Pôle Nord ? Comment c'est possible ça d'ailleurs ? Un Hélicoptère ne peut pas faire d'aussi longue distance, je crois. En fait, j'en sais rien.
« J'espère que le voyage sera moins long que les autres années » Dis je pour demander implicitement la durée
« Faut pas rêver ce sera toujours la même chose. »
Damn !
« Ah, je crois que l'année dernière c'était plus court... »
« Au contraire, c'était carrément plus long ! »
DAMN !
« Ah bon ? Je dois confondre alors... »
« Surement, L'année dernière on a mis 6 heures et demi. D'habitude on met 5h. »
AHA ! JE T'AI NIQUE ! JE L'AI MA DUREE !... Putain, mais ça va être hyper long. Sans alcool... Même pas rires et chansons... 5 heures pour aller au Pole Nord en Hélico... Mais c'est totalement irréaliste... Ça veut dire qu'on va se crasher avant d'arriver ! De dieu ! Au bout de 3 heures de trajet a regarder dans le vide et a penser a mon vomi qui a du repeindre la maison de quelqu'un, le pilote nous annonce, enfin je crois, qu'on va atterrir dans un coin paumé de la Norvège, si j'ai bien compris.
On descend tous. Je remarque un truc, on était 4 pères Noël, et la on est... 5... 6... 10... 18.... 28 Pères Noël ! J'ai pas bu, et je louche pas... Et v'la tous qu'ils commencent a siffler. Ça commence a être étrange là.... Pour ne pas dire, totalement décalé et irréel. Paul et Denis me regardent bizarrement
« Bah tu les appelles pas ? »
« Euh... Si... Mais... J'attends que tout le monde le fasse en fait... »
Appeler qui ? Putain, mais ces mecs sont des malades... Un asile psychiatrique a dû avoir une brèche, tout le monde a pu sortir. Ils sont tous réussis a avoir des vêtements de Pere Noël... Bordel, en plus, fait super froid ! Norvège de Merde !
Un bruit de galop se fait entendre, mais qu'un animal, ils sont plusieurs. J'ai peur comme pas possible, je me retranche dans l'hélico, pensant que c'est une bande d'ours qui tentent de se faire passer pour des chevaux... Mais, non, en fait ce sont des Rennes qui trainent une nacelle, ouais en fait, c'est un traineau de père Noël... Et avec ça un peu de marbré à la ganja ?! MAIS PUTAIN DE DELIRE PSYCHOTIQUE ! JE SUIS OU LA ?! Au bout de quelques minutes, les traineaux se multiplient. Alors pour passer inaperçu, je siffle comme un débile aussi. Mais j'y pense... Les rennes qui se ramènent, ils reconnaissent quoi ? Le sifflement ? Si c'est le cas... Je suis plus que dans la merde... Je continue de siffler. Tout le monde à son traineau, certains commencent à partir. Comment ils vont faire pour rejoindre le Pôle Nord avec des rennes qui galopent ? … Suffis de demander, un traineau vient de décoller... Putain, mais on a du me foutre de l'ectasie dans un verre hier soir. Tout le monde part de la même façon, moi, comme un con, je siffle encore... Sans faire attention à ces connards de Rennes volants. Je suppose que Éric devait avoir l'habitude de ça, j'essaie de faire comme lui. Sauf que lui, quand il appelait ses rennes, ils venaient... J'essaie de siffler de différentes manières.
« Bah alors mec, qu'est ce qui t'arrives ? »
« Je... Je sais pas trop, je dois être enrhumé, j'ai beau siffler... »
« Ouais... Bizarre. »
Il commencerait pas à avoir des doutes le Paul ? Faut que je siffle ! Vite ! Ramenez vous ! Je vous en supplie ! Je flippe, vraiment. Si ça se trouve ils vont me tuer en m'étranglant avec un sucre d'orge géant... Ou peut-être que les lutins sont des experts en tortures chinoises... Putain ! Allez ! Allez ! Siffle !
J'entends des galops.... Des Rennes... Sauvé ! Ils s'arrêtent pile devant moi.
« voilà ! Tu vois quand tu veux ! »
« En fait, faut faire quoi déjà si y a quelqu'un qui arrive pas a les appeler ? »
« Le protocole dit qu'on doit appliquer l'alinéa 2 de l'article 47 du code de Noël, cet-à-dire que l'homme en question se fait écarteler par des traineaux...Tu te rappelles pas c'est arrivé à ce pauvre Georges ? »
« Ah ouais ! Il y arrivait pas pourquoi lui déjà ? » Dis je en faisant semblant de m'y intéresser.
« Une extinction de voix... Mais le patron n'a pas de temps à perdre ! Bon allez, dépêche ! »
Je monte sur la nacelle du traineau. J'ai aucune idée de comment on conduit ça... J'ai raté mon permis bagnole 3 fois, donc j'ai pas essayé de passer celui du traineau magique. Je vois que Éric a collé une photo porno dans un coin... Sympa ce type la. Ça va pas m'aider a piloter cet engin... Si on peut pas appeler ça un engin, c'est qu'une nacelle en bois tirer par des Rennes... qui volent, mais des rennes quand même. J'attrape les rênes. J'ai jamais fais d'équitation, aucune idée de comment ça marche. Paul me regarde, Denis commence à partir.
« Grouilles toi ! »
« Euh ouais, pars devant, je te suis ! »
Bon, allez, comment ils font dans les films ? … Je suis pas dans un film, bordel ! Mais bon... En fait, je suis dans un truc tellement con, que si je fais comme dans un film, ça passe. Je fouette un grand coup les rênes, les animaux partent au galop. OH YEAH ! Je suis fier de moi ! Bon l'inconvénient c'est qu'ils foncent dans une forêt, genre bien épaisse, si je les fais pas décoller... Je crois que je meurs. On va essayer de tirer sur les rênes... Oh putain ça marche ! On décolle ! Génial ! J'en sauterais presque de joie si j'avais pas peur de tomber. Je suis donc Paul qui n'est pas bien loin. C'est plutôt simple dans les airs, par contre, fait froid. Et si j'ai bien compris, on a deux heures sans chauffage, sans occupation... Pire que l'hélicoptère. Quoique non, dans l'hélicoptère, au moins je me recevais pas de la neige en pleine face.
« Bon les Rennes... Vous suivez le gros tas devant ! » Dis je en m'accroupissant pour éviter foutue neige.
Y a un truc bizarre dans ce traineau en bois... Genre, un petit placard. C'est bizarre, je le voyais pas aussi épais, j'hésite a ouvrir la porte, pas bien longtemps puisque je l'ouvre. Pour découvrir le saint Graal, une bouteille de whisky ! Ouah putain la grande classe le Eric ! Si il avait pas essayé de m'agresser on aurait sans doute pu devenir pote. A ce propos, je sais plus comment il m'a agressé... Enfin, ça devait être violent, j'ai carrément oublié, il a pas dû y aller de main morte. L'important c'est que j'ai gagné, le symbole de ma victoire étant ce magnifique costume qui me va un peu trop court. J'ouvre la bouteille de whisky, bois une gorgée et continue de fouiller dans le placard qui n'était pas profond, mais assez large. Après quelques secondes de recherche, j'ai trouvé un mp3, une barre chocolatée moisie, et une photo. Sur la photo, y a une femme... Plutot Jolie. Sa femme peut-être. Je regarde le dos de la photo « Elise, photo du 10/09/1996 ». Soit c'est sa femme, soit Éric est un psychopathe alcoolique, accroc au chocolat et qui écoute... du rock année 60. La première musique du mp3 étant « my generation » du groupe The Who. Il a des bon goûts en alcool, en musique, en femme, et en bouffe... Bon, je mangerais pas le kit kat, mais c'était un bon gars ce type la. Je me relève, bouteille à la main, Paul est toujours devant moi, tout va bien. Les Rennes ont compris le message quand j'ai dis de suivre le gros tas, c'est bon ça ! Ou peut-être c'est parce qu'on va tout droit.
Quelques heures plus tard, on doit se poser, tant mieux, j'avais presque plus de whisky et le mp3 avait plus de batterie. Par contre, je sais pas comment attérir, j'ai tiré pour les faire monter, j'ai qu'a essayé un truc, on verra bien. Je tire sur les rênes, mais je passe ma main gauche sous ma main droite, la rêne droite se trouve au dessus de la gauche, ce qui fait que les Rennes commencent a descendre gentiment sur la gauche. Si y avait un brevet de pilote de traineau volant, je l'aurais eu avec mention. Je me gare, tranquille sans percuter quelqu'un.
Je descends de mon char d'assaut, je remarque que y a bien plus que 28 traineaux, au moins 100... Peut-être plus. Paul se ramène
« Allez, la réunion va bientôt commencer »
C'est peut-être une secte en fait. Enfin, c'est cool de voler avec un traineau tiré par des Rennes. Puis, c'pas moche le Pôle Nord... C'est blanc... C'est vaste... Ouais, en fait, y a rien quoi, mais c'est relativement classe.
« Passe devant, je te suis. »
Je fais semblant de vérifier un truc sur le traineau, le temps qu'il parte devant pour que je puisse le suivre. C'est bon, je commence a le suivre, le chemin est pas compliqué en fait, il est tracé sur le sol. Y a des traces de pas, on voit des autres Pères Noël un peu plus loin. Au bout de quelques minutes de marche, on arrive devant un gigantesque bâtiment, complètement blanc, avec un petit écriteaux électronique sur la façade ou un texte rouge défile : « Vous êtes en retard. ». Sympa.
On rentre, je m'essuie les pieds sur le paillasson, histoire d'être poli. Je vais pas être en retard et en plus salir l'intérieur, ça le fait pas ! On arrive dans une salle gigantesque, rempli de Père Noël, tous le cul posé sur une chaise pliable en plastique, le genre de truc qui fait atrocement mal aux fessiers si on reste dessus plus de dix minutes. Je prie que cette réunion sectaire ne dure pas trop longtemps. Juste dire que cette année, comme l'année dernière. Pour ceux qui voudront rester va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui voudront devenir haut gradé, va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui veulent entrer dans la secte, va falloir donner de l'argent. Pour ceux qui veulent regarder par la fenêtre pendant les réunions, va falloir donner de l'argent. Mais, automatiquement plus que l'année dernière, bah c'est une secte, pas une ONG. Enfin, en tout cas, je crois qu'on est le 24, c'est hyper classe comme réveillon... Passer ça avec plein de Pères Noël, au Pôle Nord, après un trajet en hélico et en traineau, ça en jette. Quand je raconterais ça à... Personne, puisque personne m'attend ou comptait passer le Réveillon avec moi... Admettons que je le raconterai à moi, devant ma glace, ou bien a un alcoolique dans un bar ! Bah j'aurais une putain de classe d'avoir vécu ça ! Bon, j'essaierais d'étouffer le fait que c'est une secte, parce que c'est pas très glorieux.
On s'assied dans le fond, ou on trouve des places de libre.
« Je crois que le convoi du Canada est pas encore arrivé. »
« Ah ouais, je me disais qu'il manquait du monde » Dis je en hochant la tête
« En tout cas ça m'a épuisé, tu me réveilles quand le patron arrive. »
« Pas de problème. »
Pourquoi le patron en fait ? Normalement... C'est le chef spirituel, le gourou, le dieu... Pas le patron. Le patron, on dirait que c'est lui qui va payer. C'est peut-être une manière de piéger l'adhérent, le laisser croire qu'il va se faire rémunérer alors qu'il va raquer comme un bâtard. Un type en fauteuil roulant se ramène sur scène, tout le monde applaudit, je secoue Paul pour le réveiller. Il sursaute.
« Ah, merci. »
« Pas de quoi. »
Donc le gourou est un handicapé... Putain, ça fait bizarre. Un handicapé qui a asservi des centaines de personnes...
« OH OH OH ! Bonjour a tous mes compagnons ! Je suis ravi de vous revoir tous ici. Comme chaque année, vous êtes tous la, vous les 213 Pères Noël qui me remplacent dans ma lourde tâche, 213 Bénévoles qui se sacrifient chaque année pour continuer de faire vivre cette glorieuse et grande fête qu'est Noël ! Rappelez vous que vos actes illuminent les yeux des enfants lorsqu'ils reçoivent leurs cadeaux, que grâce a vous une harmonie familiale est préservée ! L'esprit de Noël persistera à travers les Âges, et continuera d'émerveiller les gens. »
Qu'est ce que c'est que ce discours...
« Maintenant, voici la liste de la répartition des pays. Cette année, nous avons beaucoup de travail, comme d'habitude, quand je dis votre nom, vous venez sur cette scène pour recevoir votre numéro de sac, et le plan qu'il faudra suivre. »
Je pige plus rien, ils sont tous camés ici. Je me suis tapé une demi bouteille de Whisky, et j'arrive pas a rentrer dans leur délire... J'imagine même pas ce qu'ils ont du fumer pour planer autant. Je pars dans mes pensées, la taille des joins qu'ils ont du se faire... ça devait être dément ! Fait chier d'être en retard. J'aurais bien tiré un peu dessus. Remarque, Paul n'a pas fumé non plus, il a l'air à fond aussi. Peut-être qu'il est vraiment endoctriné lui. Pauvre homme... D'ailleurs, ce pauvre homme en question me tape sur l'épaule en me montrant la scène.
« Quoi ? »
« Il a dit ton nom ! »
« Oh putain ! »
Je me lève et me dépêche d'atteindre la scène, l'infirme me regarde bizarrement, j'ai un truc dans la barbe ? Je crois pas. Un nain habillé pour la gay pride avec des oreilles pointus en plastique, mais quand même réaliste, me file une carte et un numéro. Je crois que j'ai hérité du Danemark.
« Suivez moi, Eric » Me dit le petit homme avec son bonnet vert
« Bonne chance, vous vous occupez du Danemark tout seul ce soir ! » Me crie handicapée
En suivant Passe-Partout, j'arrive dans un énorme hangar, je dois trouver le sac numéro 53 la dedans. Bon, c'est relativement simple, ils ont tout rangé dans des casiers, par tranche de 5. Donc, pas trop chiant pour les trouver. Par contre, les porter, c'est une autre histoire. Le sac pèse une tonne et demi, bordel de merde ! Je le sors de la case d'où il était rangé.
« Hep ! Le truc vert la... Il est ou ?! »
« Que se pasa mi amigo ? »
« Problème pour porter le sac... »
« Que ? No habla frances, puedes hablar español ? »
« Euhh... Si, puedo mi ayudar... porque es... demasiado... Lourdo ? »
Il me fait une tête de con, ça doit pas être le mot... Je lui fais un geste, et je mime que je n'arrive pas à le porter. Il comprend finalement, c'pas si con que ça un espingouin. Il le porte avec une main jusqu'à un endroit qui ressemble a un garage
« Gracias Miguel ! »
« No me llama Miguel... »
« …Euh... Si, si... »
Ils s'appellent pas tous Miguel ? Chier, je savais pas. Il s'en va avec avec un autre sac. Un autre nain arrive, il a l'air tout aussi gay, mais il est blond celui ci.
« On a récupéré vos Rennes, monsieur, ils sont nourris, et brossés. Vous pouvez partir quand vous le souhaitez. »
« Ah bah merci. »
J'ai pas tout suivi la... Je dois faire quoi en fait ? Bon, faut pas que j'oublie de jouer le jeu, j'attrape mon sac a bout de bras, et l'amène sur mon traineau qui était a quelques mètres de la. Je sors ma carte. Y a un plan avec plein de trait, des numéros... Je comprends que dalle... Je dois... Livrer les familles ?! Je jette un œil dans le sac, y a plein de paquets, putain de merde. Mais... Tout ça alors... Je … Pourrais le voler ! Mais ouais ! Carrément ! Je pique tout, et je revends ensuite ! Surtout le Danemark, c'pas le plus pauvre des pays, ils doivent avoir des consoles de jeu, des jouets bien chers et à la mode. Je vais les enfler les Danois, et la secte des Pères Noël aussi. Je sais pas trop pour qui ils se prennent, les sauveurs de l'île aux enfants peut-être. Mais des fois, faut arrêter de penser aux autres, et penser à soi. La entre autre, je vais un peu penser à moi... Un peu beaucoup, mais je m'en fous ! Je vais être riche, me torcher avec des billets, avoir les filles à mes pieds, tout ça grâce a une petite arnaque qui rendra... Quelques millions de gens tristes juste un an. Un an, c'est rien du tout.
J'attrape les rênes du traineau, et je pars. La nuit est tombée, je me demande quelle heure il est... Il peut pas être bien tard, avec le décalage horaire, ils peuvent pas se permettre de finir leur réunion à la bourre... Quoique, si ils font les pays dans l'ordre ça passe. Je décolle, je croise un autre traineau et commence a me rapprocher
« Hep ! T'aurais l'heure ? »
« Hein ? »
« Cool un français ! »
« Belge en fait, qu'est ce que tu veux ? »
« L'heure ! »
« Ah, il est 19h21, tu t'occupes de quel pays ? »
« Le Danemark »
« Rajoute trois heures alors ! »
« Ok merci mec ! »
« De rien, bonne chance pour la tournée. »
« … Ouais, A toi aussi »
Ok, donc il est 22h21 la bas... Je vais faire semblant d'y aller, pour l'instant, je risque de croiser d'autres traineaux. Mais, si je recompte bien, je suis carrément à la bourre en fait... Façon, je m'en fous, ils auront pas leurs cadeaux.
Après une heure et demi de trajet, je crois que je suis plus très loin, en fait, j'en sais rien, les rennes savent ou je dois aller... C'est assez stressant comme truc, mais ils se dirigent tout seul. Je peux reprendre le contrôle quand je le veux, la preuve toute a l'heure quand je me suis approchais de l'autre. Mais, j'ai essayé gentiment de les faire bifurquer, sans maintenir le mouvement, les animaux se remettent directement dans le droit chemin. Foutus bestiaux. L'un des rennes tournent la tête vers moi, bizarre, ils font jamais ça d'habitude... Il va peut-être me chanter la musique de canal satellite, ce serait trop cool ! Au lieu de ça, il fait un bruit … de Rennes. Et un grand geste de tête qui veut surement dire « Regarde par la. », on est arrivé. Je crois. Enfin, sinon ce rennes se fout de moi. Bon, il est temps de … Partir.
« Les Rennes ! J'ai envie de pisser ! Vous comprenez ça ? J'ai bu du... thé ! J'ai pas envie d'uriner du traineau, c'pas cool pour les gens en dessous, alors, on va descendre... »
Je fais descendre le traineau, tranquille, ils ont pas l'air de se débattre. Impec. Une fois sur le sol, je regarde les rennes... le sac... Je l'attrape d'un air discret. Et le soulève, difficilement, puis je me tire avec ! Aha ! C'est lourd, mais je m'en fous ! Je l'ai passé par dessus mon épaule pour pas que ce soit la mort. Je cours, enfin j'essaie, parce que dans la neige avec un truc de 300 kilos sur le dos, je rame un peu. Je me suis arrêté dans une petite clairière, a côté d'une forêt que je vais traverser. Après une dizaine minute de bataille pour en sortir, et quelques chutes, une forêt dans la nuit c'est pas la meilleure idée pour un plan d'évasion. Je tombe devant … une zone industrielle déserte .Tout a l'air vide, mais pas genre vide sous le sens ou personne ne bosse. Plutôt vide parce que les fenêtres sont cassées, les bâtiments sont sales, les structures métalliques rouillées. Y a des lampadaires encore en état, qui fonctionnent normalement, bizarre... ça veut dire que y a des gens qui vivent ici, forcement ! je vais pouvoir leur piquer un véhicule, contre des cadeaux, pas mal ça ! Je trouve que pour un mec qui s'est levé avec une gueule de bois, je suis un vrai génie de mal.
Un bip se fait entendre et se répète très rapidement, je sais pas d'ou ça vient, mais au bout de quelques secondes ça commence a devenir oppressant, pour ne pas dire atrocement chiant. Je laisse le sac dans un coin, le temps que j'aille inspecter si la porte d'une usine est ouverte. J'en trouve rapidement une, je récupère le sac, enfin... Je le traine sur le sol, j'ai plus la force de le lever. Le bip continue, il s'accélère même. Arrivé devant la porte le sac implose ! Putain, mais c'est quoi ce délire ?! Mon sac ! Y a plus rien ! Reste juste des copeaux carbonisés de jouets non identifiés qui étaient censés me rapporter un max de blé ! PUTAIN DE MERDE ! Mais qu'est ce qui s'est passé ? Le bip s'est arrêté... Et si ça venait du sac... Et si justement, on ne pouvait pas entuber les Pères Noël ? Non, c'pas possible... Ils y auraient pas pensé... Quoique... C'est possible. Je sais pas comment ils auraient fait, mais c'est possible...
Je fouille un peu les débris, mais rien de valable. Je m'assieds dans la neige, putain de merde... Je me suis fais enflé... Y a un truc bizarre sur ma main, je frotte pour le faire partir, un espèce de point rouge... Mais rien y fait, ça s'efface pas. Attends... ça bouge... Je me lève d'un coup et rentre dans l'usine à reculons. Un coup de feu se fait entendre, une balle se loge dans la porte. Les Danois sont vraiment violents...
Je me retourne pour voir quelles options j'ai pour m'enfuir. Mais, pas beaucoup a ce que je comprends. Y a déjà des gens armés derrière moi, des Pères Noël, mais habillé en noir, lunette de soleil et tout ça, genre MIB... Mais en moins classe, forcement ils ont quand même un déguisement de Père Noël quoi.
Ils me visent tous, des dizaines de points rouges sur ma poitrine et ma tête apparaissent. Je crois que je suis dans la merde...
« Attendez ! Je peux tout expliquer ok ?! On m'a pris pour Éric ! Mais c'est pas moi ! Je veux dire... J'ai pas choisis d'être la, c'est normal que j'ai été tenté de récupérer tout ça non ? »
L'un d'eux qui étaient en train de fumer crache sa cigarette sur le sol
« Non. »
Le premier coup de feu se fait entendre, il est suivi de dizaine et de dizaine d'autre. Toutes ses balles me transpercent, je sens ma peau partir en lambeau. Je tombe, je vais mourir... Déguisé en Père Noël et tué par les forces spéciales de Noël... Qui aurait cru que je finirais comme ça ? Ça m'apprendra à être aussi con... J'aurais du penser aux autres...
« Désolé » Dis je dans un dernier souffle.
Enfin, c'était bien tenté quand même, non ? Tout devient flou. Fait chier. Bye.
C'est bon il est mort ? Je peux récupérer la narration ? Yeah ! Bon, vous avez compris l'histoire non ? On fait pas le con avec le père Noël ! C'est ça la morale !
Commentaires
- Pseudo supprimé
01/02/2011 à 18:04:06
OMG