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Le Garçon Dans La Lune




J'avais un fiancé. Il s'appelait Aurélien. Il avait de grands yeux, de beaux cheveux, et il sentait bon le romarin. Il me tenait la main et me faisait rigoler en disant des bêtises. On souriait tout le temps, quand on était tous les deux. Le soir de la Noël, il m'a demandé qu'est-ce que je voulais. Alors j'ai répondu la lune. Alors il est allé la chercher. C'est nul, parce qu'après il était plus là pour le réveillon. Le lendemain, il est pas venu m'offrir la lune. C'est la maman d'Aurélien qui a dit à ma maman comment ça s'est passé :


Aurélien avait emprunté les souliers à son papa, et le grappin d'alpiniste à son papy. Il est allé dans la montagne pour escalader tous ses rochers. Comme ça, ça serait plus facile de pêcher la lune. Il faisait nuit noire. C'était la pleine lune. Je me demande s'il a vu passer le Père Noël, dans le ciel... enfin. Les hiboux hululaient et les lucioles voletaient. Il faisait froid. Aurélien avait peur, mais comme je lui avais fait un bisou sur la bouche, il était rassuré. Alors il a marché, marché, et encore marché, comme un grand même si c'était fatiguant. Aurélien, il était très costaud, aussi.

En fait, d'après ce que m'a dit Mamounette, il a trouvé ça super. Il a croisé plein d'animaux. Des lièvres, des ours, des élans,... Tous sont devenus ses copains. Sa belle tignace blonde brillait dans la nuit. L'odeur des sapins lui enveloppait le coeur. Et puis il a grimpé, grimpé, et encore grimpé. Son coeur battait sans arrêt, débordant d'amour. Son regard émerveillé regardait le grand astre. Les étoiles dansaient autour de lui.

Petit à petit qu'il montait, les animaux étaient comme des fourmis, en dessous de lui. Au loin, le village endormi était comme recouvert d'un épais brouillard. C'était à cause que les feux de joie s'évaporaient. Les lampions multicolores étaient toujours allumés. Ça faisait comme plein de fées qui brillaient. Aurélien était très content, Maman m'a dit. Mais il faisait très haut, sur la montagne. Alors il était pressé d'arriver sur son sommet, parce qu'il avait le vertige. Comme ça il pourrait se reposer. Alors il a escaladé, escaladé, et encore escaladé. Quand il est arrivé, il était très soulagé.

Il a mangé un sandwich dans son sac en regardant la vallée. Tout le village était dans l'ombre de la montagne. Mais lui, la lumière de la lune l'éclairait de toute sa majestuosité. Pendant la pause, Aurélien l'a beaucoup regardée de ses yeux verts. Elle était très belle. Ses rayons argentés l'enchantaient. La blancheur de son visage le faisait calme. Cette lumière dans le ciel sombre lui donnait la Foi, comme dit ma mémé. Il avait envie de l'avoir, de l'attraper. Il aurait voulut que ce spectacle reste pour lui tout seul.

Il a balancé le grappin à son papy au bout d'une corde, et puis il l'a lancé vers la lune. Mais le crochet en métal a volé dans le vide, sans rien grappiner. Aurélien l'a tiré à nouveau vers lui, et l'a encore envoyé vers le rond de lumière. Ça a encore raté. Alors il l'a jeté, rejeté, et encore rerejeté, sans jamais réussir à capturer la lune. Il était très triste. Alors un oiseau est passé par là. Aurélien lui a demandé de l'aide alors l'oiseau lui a dit « oui ». Le garçon est monté sur son dos et le volatile l'a emmené vers son but. Dans le ciel de Décembre, la lune l'a accueillit sur elle...


Et depuis, on ne l'a plus jamais revu.
Ne le dites à personne, mais je crois bien qu'il en est tombé amoureux.





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