Note de la fic :
Dernière variation autour de la jeune rousse
Par : Transparence
Genre : Réaliste, Sentimental
Statut : C'est compliqué
Chapitre 1
Publié le 26/09/2010 à 18:12:28 par Transparence
- Je ne pensais pas que tu viendrais. Je l'espérais bien sûr. Mais la dernière fois, tu n'es pas venue.
- Je ne pouvais pas. Tu me le reprocheras longtemps ?
- J'ai déjà oublié.
- Je ne savais pas si j'en aurais la force cette fois-ci. Mais me voilà devant toi.
Jim regarde la jeune rousse. Il tremble et peine à cacher les petites saccades qui traversent son corps à la vue de Chloé en robe blanche. Les mots gonflés obstruent sa bouche sans pouvoir s'évader. Alors il rassemble son courage, ses rêves d'enfant et ses illusions pour parvenir à la regarder en face. Elle a le visage d'une d'une porcelaine, lisse aux yeux grands ouverts, l'air innocent et attendant patiemment sa première danse.
- Je ne connais de pareille à ces éphélides. Ni à ces reflets chatoyants qui illuminent ta chevelure embrasée, cette bouche pulpeuse ou ces pommettes ! Et...
- Pourquoi maintenant ?
- Ne dis rien, tais-toi. Sinon, je n'y arriverais pas.
- La déclaration est tardive.
- Qui parle de temps quand il est question d'amour. Est-il jamais trop tard pour se donner tout entier et cueillir l'espoir d'un bonheur ?
- Je me marie aujourd'hui Jim.
- C'est ma seule douleur Chloé.
Mais il sait que c'est faux, qu'elles sont nombreuses toutes ses douleurs et que chaque jour en est une nouvelle. Il voudrait lui dire, l'emmener loin d'ici et lui prouver qu'il l'aime plus que n'importe qui. Mais il vient trop tard, l'Autre est déjà là. Dans quelques instants, Chloé va franchir le seuil de l'église et s'en ira à jamais. Son père la conduira jusqu'à l'autel, embrassera son front avec une tendresse maladroite et les portes se fermeront dans un grand fracas !
- Tu n'es pas obligé de venir si c'est trop dur pour toi.
- Tu m'as invité.
- Je ne pensais pas que tu viendrais.
Le coeur de Jim se fendille à ses mots, les larmes montent et baignent ses yeux. Il détourne la tête et regarde l'horizon. Chloé pose sa main sur l'épaule du garçon et le pousse à se retourner. Elle se mordille frénétiquement la lèvre inférieure, elle ne sait que dire pour réconforter l'éconduit.
- Je ne voulais pas dire ça. J'espérais que tu viendrais. Tu n'es pas venu la dernière fois...
- Tu me l'as déjà dit.
- Tu as dix ans de retard.
- Il fallait que je devienne un homme avant de revenir. Je ne voulais plus être ce petit garçon terrorisé par l'avenir.
- Tu ne l'étais pas à mes yeux. Souvent, je repense à notre enfance. Nous étions inséparables. Pourquoi avons-nous grandis Jim ?
- Je voulais t'impressionner.
Jim se perd dans ses pensées, il cherche à se rattraper à la réalité mais tombe dans le piège de la mélancolie. Chloé aussi vacille, mais elle ne peut se le permettre. Elle va épouser Adam, le troisième de la bande. Alors son étreinte se relâche doucement pour laisser Jim en paix.
- Je t'aimais Jim.
- Tu me brises.
- Mais il a fallu que tu t'en ailles prouver au monde ta valeur ! J'ai attendu ton retour avec patience quand autour de moi, tout le monde me pressait de vivre. Mais j'avais tes lettres et tu ne peux pas savoir combien chacune me réchauffait le coeur. J'aurais aimé te répondre mais tu voyageais sans cesse.
- Je te cherchais dans chaque ailleurs.
- Et les lettre se sont fait rares. J'ai cru que tu m'avais oublié.
- Jamais !
- Alors avec le temps, j'ai cédé à Adam.
- Si je ne t'aimais pas tant, je te haïrais pour ça.
- Tu ne comprends pas Jim. Que pouvais-je faire d'autre ? Tu m'avais abandonné.
- Alors tu as trouvé le réconfort dans les bras d'Adam.
- Moi aussi je te cherchais.
- Aujourd'hui, tu épouses mon frère. Le destin est cruel.
- Je suis désolé.
- Pourtant, je suis de retour.
- Il est trop tard Jim. Je t'en prie, ne fais pas d'esclandres. Oublie moi.
Et Chloé se tourne vers l'église qui appelle, trois coups déjà, et réclame la jeune femme. Son père vient la chercher et jette un regard interrogatif à l'interlocuteur de sa fille. Jim se détourne de la scène. L'église sonne de plus en plus fort ! Son coeur est martelé à chacun des coups. Un chant d'allégresse monte parmi les invités, au loin il aperçoit Adam dans sa superbe, le visage rayonnant du vainqueur triomphant. Il ne sait pas encore que Jim est là, que le sang est réuni à nouveau mais que cette fois-ci, les jeux d'enfants sont terminés.
Jim va t-il entrer dans l'église, écouter le terrible verdict et se répandre en cendre devant l'alliance sacrée ? Va t-il fuir au loin à nouveau et retrouver le grand large, les horizons bleus où Chloé se dessinait dans chaque paysage vierge ? Que va t-il faire maintenant que le temps de l'innocence s'apprête à être révolu.
- Qui est-ce ? demande le père à la fille.
- Un souvenir.
Le père ne répond rien. Il ne comprend pas. Comment pourrait-il comprendre ce qui se passe ici. Jim est un homme à présent et personne ne semble se souvenir du jeune garçon qui parlait d'aventures il y a dix ans. Le village l'a oublié et Jim est devenu étranger aux siens. La douleur n'en est que plus grande pour lui. Alors la main du garçon serre la crosse froide du pistolet avec rage et tristesse. Il entre dans l'église et jette son regard tragique au cadet. Le second qui lui passe devant ! Les yeux du petit frère s'illumine de joie à cette apparition. Lui n'a pas oublié, jamais. Comment pourrait-il oublier son modèle. Bien que les années aient forcis les traits, les deux frères ne peuvent s'ignorer. Le même sang coule entre eux.
- Jim. Tu es de retour. Enfin !
Alors la salle tout entière se tourne pour voir l'étrange arrivant. Cet inconnu au visage fin et triste qui se tient dans la grande allée. Il semble porter un fardeau trop grand pour lui. Ca le rend beau, comme une figure tragique qui va mourir, mais qu'on aime à la folie devant l'horreur d'un destin inéluctable. Jim tient l'arme haute.
[...]
- Je ne pouvais pas. Tu me le reprocheras longtemps ?
- J'ai déjà oublié.
- Je ne savais pas si j'en aurais la force cette fois-ci. Mais me voilà devant toi.
Jim regarde la jeune rousse. Il tremble et peine à cacher les petites saccades qui traversent son corps à la vue de Chloé en robe blanche. Les mots gonflés obstruent sa bouche sans pouvoir s'évader. Alors il rassemble son courage, ses rêves d'enfant et ses illusions pour parvenir à la regarder en face. Elle a le visage d'une d'une porcelaine, lisse aux yeux grands ouverts, l'air innocent et attendant patiemment sa première danse.
- Je ne connais de pareille à ces éphélides. Ni à ces reflets chatoyants qui illuminent ta chevelure embrasée, cette bouche pulpeuse ou ces pommettes ! Et...
- Pourquoi maintenant ?
- Ne dis rien, tais-toi. Sinon, je n'y arriverais pas.
- La déclaration est tardive.
- Qui parle de temps quand il est question d'amour. Est-il jamais trop tard pour se donner tout entier et cueillir l'espoir d'un bonheur ?
- Je me marie aujourd'hui Jim.
- C'est ma seule douleur Chloé.
Mais il sait que c'est faux, qu'elles sont nombreuses toutes ses douleurs et que chaque jour en est une nouvelle. Il voudrait lui dire, l'emmener loin d'ici et lui prouver qu'il l'aime plus que n'importe qui. Mais il vient trop tard, l'Autre est déjà là. Dans quelques instants, Chloé va franchir le seuil de l'église et s'en ira à jamais. Son père la conduira jusqu'à l'autel, embrassera son front avec une tendresse maladroite et les portes se fermeront dans un grand fracas !
- Tu n'es pas obligé de venir si c'est trop dur pour toi.
- Tu m'as invité.
- Je ne pensais pas que tu viendrais.
Le coeur de Jim se fendille à ses mots, les larmes montent et baignent ses yeux. Il détourne la tête et regarde l'horizon. Chloé pose sa main sur l'épaule du garçon et le pousse à se retourner. Elle se mordille frénétiquement la lèvre inférieure, elle ne sait que dire pour réconforter l'éconduit.
- Je ne voulais pas dire ça. J'espérais que tu viendrais. Tu n'es pas venu la dernière fois...
- Tu me l'as déjà dit.
- Tu as dix ans de retard.
- Il fallait que je devienne un homme avant de revenir. Je ne voulais plus être ce petit garçon terrorisé par l'avenir.
- Tu ne l'étais pas à mes yeux. Souvent, je repense à notre enfance. Nous étions inséparables. Pourquoi avons-nous grandis Jim ?
- Je voulais t'impressionner.
Jim se perd dans ses pensées, il cherche à se rattraper à la réalité mais tombe dans le piège de la mélancolie. Chloé aussi vacille, mais elle ne peut se le permettre. Elle va épouser Adam, le troisième de la bande. Alors son étreinte se relâche doucement pour laisser Jim en paix.
- Je t'aimais Jim.
- Tu me brises.
- Mais il a fallu que tu t'en ailles prouver au monde ta valeur ! J'ai attendu ton retour avec patience quand autour de moi, tout le monde me pressait de vivre. Mais j'avais tes lettres et tu ne peux pas savoir combien chacune me réchauffait le coeur. J'aurais aimé te répondre mais tu voyageais sans cesse.
- Je te cherchais dans chaque ailleurs.
- Et les lettre se sont fait rares. J'ai cru que tu m'avais oublié.
- Jamais !
- Alors avec le temps, j'ai cédé à Adam.
- Si je ne t'aimais pas tant, je te haïrais pour ça.
- Tu ne comprends pas Jim. Que pouvais-je faire d'autre ? Tu m'avais abandonné.
- Alors tu as trouvé le réconfort dans les bras d'Adam.
- Moi aussi je te cherchais.
- Aujourd'hui, tu épouses mon frère. Le destin est cruel.
- Je suis désolé.
- Pourtant, je suis de retour.
- Il est trop tard Jim. Je t'en prie, ne fais pas d'esclandres. Oublie moi.
Et Chloé se tourne vers l'église qui appelle, trois coups déjà, et réclame la jeune femme. Son père vient la chercher et jette un regard interrogatif à l'interlocuteur de sa fille. Jim se détourne de la scène. L'église sonne de plus en plus fort ! Son coeur est martelé à chacun des coups. Un chant d'allégresse monte parmi les invités, au loin il aperçoit Adam dans sa superbe, le visage rayonnant du vainqueur triomphant. Il ne sait pas encore que Jim est là, que le sang est réuni à nouveau mais que cette fois-ci, les jeux d'enfants sont terminés.
Jim va t-il entrer dans l'église, écouter le terrible verdict et se répandre en cendre devant l'alliance sacrée ? Va t-il fuir au loin à nouveau et retrouver le grand large, les horizons bleus où Chloé se dessinait dans chaque paysage vierge ? Que va t-il faire maintenant que le temps de l'innocence s'apprête à être révolu.
- Qui est-ce ? demande le père à la fille.
- Un souvenir.
Le père ne répond rien. Il ne comprend pas. Comment pourrait-il comprendre ce qui se passe ici. Jim est un homme à présent et personne ne semble se souvenir du jeune garçon qui parlait d'aventures il y a dix ans. Le village l'a oublié et Jim est devenu étranger aux siens. La douleur n'en est que plus grande pour lui. Alors la main du garçon serre la crosse froide du pistolet avec rage et tristesse. Il entre dans l'église et jette son regard tragique au cadet. Le second qui lui passe devant ! Les yeux du petit frère s'illumine de joie à cette apparition. Lui n'a pas oublié, jamais. Comment pourrait-il oublier son modèle. Bien que les années aient forcis les traits, les deux frères ne peuvent s'ignorer. Le même sang coule entre eux.
- Jim. Tu es de retour. Enfin !
Alors la salle tout entière se tourne pour voir l'étrange arrivant. Cet inconnu au visage fin et triste qui se tient dans la grande allée. Il semble porter un fardeau trop grand pour lui. Ca le rend beau, comme une figure tragique qui va mourir, mais qu'on aime à la folie devant l'horreur d'un destin inéluctable. Jim tient l'arme haute.
[...]
Commentaires
- Pseudo supprimé
28/09/2010 à 20:23:13
c'est très bien écris continus comme ça .. et j'aime bien la tournure tragique du texte
j'adore - Transparence
26/09/2010 à 22:50:10
Y aura une suite.
Il le faut ! - Pseudo supprimé
26/09/2010 à 21:38:29
Que c'est beau
Y'aura une suite ?
PS : Premier paragraphe, "Elle a le visage d'une d'une", le d'une est répété... - IIXdarkXII
26/09/2010 à 19:05:58
je comptais faire un commentaire semblable mais tout à été dit
bravo encore
Post-Scriptum : si crazy le dit c'est que ce n'est pas rien - CrazyMarty
26/09/2010 à 18:27:15
Un très beau texte, vraiment. Riche, ample, tragique, comme trop peu le sont.
Bravo.