Akiko saisit son sac à dos et son sac à elle-même, y mit quelques cahiers et esquissa quelques pas légers vers la porte de sortie.
« - Papa, maman, j’y vais ! J’ai plus le temps de traîner, c’est ma première journée ! »
Akiko était une très jolie lycéenne originaire de l’île d’Okinawa. Elle avait des cheveux de couleur or dans lesquels se glissent quelques mèches noires curieuses, ce qui créeait une éclatante et incroyable chevelure, semblable à une guêpe. Ses yeux étaient d’un bleu cristallin, presque turquoise, tels ceux d’un elfe. Son visage était très fin et très beau et elle avait une taille très menue. Sans conteste, Akiko était belle. Incroyablement belle. Et cette jeune fille de 17 ans allait intégrer l’internat Saïwana. On racontait que cet internat était occupé autrefois uniquement par des garçons et qu’ils y firent la loi jusqu’à aujourd’hui. Mais à l’époque d’Akiko, il était devenu mixte et il y a presque autant de filles que de garçons. Le nombre de pensionnaires est raisonnable pour un internat de cette taille. Et Akiko allait y faire son premier pas...


Elle poussa la porte du grand hall au sol de linoléum. Elle s’assit sur un des bancs. Il était 6h15 et très tôt pour les cours qui commençaient à 8h30. Il lui restait précisément 2h15 pour aller chercher sa clé de chambre, avoir un plan et des explications au bureau du Proviseur. Elle se dit que, pour l’instant, elle avait du TEMPS et elle allait en profiter ! Elle sortit son livre de son petit sac et un peigne, et elle se brossa les cheveux pendant une lecture silencieuse. Soudain, la porte s’ouvrit et grinça un peu : quelqu’un venait de pénétrer dans le grand hall. Ce n’était pas quelqu’un, mais plusieurs personnes : deux garçons et une fille. La fille s’approcha du banc où était assise Akiko. Elle se posa à ses côtés.
« - Salut ! Moi, c’est Makoto, et toi ?
La lycéenne leva les yeux de son roman policier et regarda Makoto.
- Je m’appelle Akiko Kawashima et je suis en seconde. Enchantée de te rencontrer, Makoto ! sourit Akiko.
- Tu m’as l’air sociable, toi ! Tu es en seconde, je parie. Tu viens d’arriver et tu n’as pas encore de chambre, n’est-ce pas ? Mais oui, je comprends très bien, tu sais je suis en seconde aussi, et vu que l’aile gauche fait collège, j’y étais déjà bien avant toi ! ria Makoto. Tu sors avec un mec, toi, en dehors de l’école ?
La question de Makoto avait quelque peu gêné Akiko. A vrai dire, elle n’avait jamais eu de garçon avec qui sortir. Et puis, là où elle vivait, il y avait de très beaux garçons mais ils étaient tous pris, et aucun n’allait vers une fille comme elle, et c’est ce qu’elle répondit à Makoto.
- Moi, je sors avec Satoshi Aisu, le beau gosse là-bas, dit-elle en désignant un beau lycéen à la chevelure de feu, aux yeux verts comme l’émeraude. Il est incroyablement beau et... Si gentil ! Je l’adore, je l’aime même. Et à sa gauche, là, c’est Masaho Modashii, son meilleur ami. Il est beau aussi, mais son caractère n’est pas assez... Enfin, tu vois quoi ! »
Masaho avait des cheveux noirs courts avec du gel pour bien les plaquer contre son crâne, et ils rebiquaient derrière. Ses yeux étaient d’un bleu profond et magique. Akiko y plongea avec curiosité et découvrit une beauté sans pareille dans le lac fiché au fond de ses yeux uniques et si... Beaux.
« - Hé, Akiko, Akiko ! Réveille-toi ! Il est 7h, ‘faudrait peut-être que tu ailles demander un plan et ta clé de chambre au bureau du principal. Tu veux que je t’accompagne ?
Akiko fit oui de la tête. La jeune fille s’était assoupie pendant quelques temps. Les deux amies se levèrent et marchèrent en direction d’un couloir.
- Tu vois, ici, ce couloir tu peux pas le louper ! C’est le plus visible avec les murs qui ont été décorés par un artiste. A ta gauche, là, tu vois, c’est les salles de classe des matières principales. C’est que des classes de japonais et de maths ! Au fond, c’est le bureau du principal, M. Aosawa. On va chercher tes clés ici ! sourit la jeune fille. »

Akiko et Makoto entrèrent dans la pièce tapissée de marbre, du sol au plafond. Un homme d’une cinquantaine d’années était assis sur une chaise roulante, les yeux vissés sur un écran d’ordinateur.
« - ...Monsieur ? demanda Makoto. Monsieur ?... MONSIEUR ?!
Enfin, l’homme daigna jeter un regard à la lycéenne.
- Oui, what do you want lady ?
- Sa famille est américaine, et il est arrivé au Japon seulement il y a quelques années, donc il s’exprime quelquefois en anglais, murmura Makoto à l’oreille de son amie. Euh, monsieur !! La nouvelle, Akiko Kawashima, vient d’arriver, elle voudrait son numéro de chambre ainsi qu’un plan de l’internat et sa clé s’il vous plaît.
- Oh great ! Bonjour Akiko. Tiens, voilà tes keys. Elles vont very very t’aider. Ta chambre est la 307 et voici your, enfin THE plan of the internat ! Good luck lady, à bientôt ! »
Elles le remercièrent et sortirent de la pièce.
« - Il est bizarre ce type, dit Akiko à sa nouvelle amie. Il a 50 ans et pourtant il s’exprime comme un jeune...
- Ha ha ! C’est normal, c’est le temps de s’habituer, au début ça surprend un peu ! sourit Makoto. Là, on va prendre le grand escalier que tu as du voir dans le hall. Enfin, celui de droite. Il mène directement vers l’aile droite, là où il y a les 1200 chambres des 1300 pensionnaires ! Oui, il y a les chambre doubles pour les couples, ou 3 pour les trios d’amis, par exemple. De là-bas, il y a une graaaaaande passerelle qui mène à l’aile nord, là où il y a la salle de gym, de musculation, la salle de théâtre, une piscine couverte, des cours de cuisine, la buanderie, la salle de douches & bains, etc... Il y a plein plein de pièces d’amusement, là-bas. Tu vas t’y plaire ! Mais bon, pour l’instant, allons voir ta chambre, la 307 c’est ça ? Alors prends le couloir de droite quand on arrivera en haut de l’escalier. C’est les chambres 300 par là. Bon, on est arrivées ! »
Eh oui, à force de parlotter, les deux amies étaient arrivées en haut du grand escalier et devant la porte de la 307. Elles poussèrent la porte qui était sûrement faite de bois peint en blanc-beige.
« - Wouah ! souffla Akiko. »
Effectivement, « ouah ! ». Il y avait un grand lit à deux places avec couverture, et dans le fond de la pièce, une grande fenêtre qui prenait presque tout le mur du fond, sauf le haut, et qui donnait sur l’aile nord. On pouvait voir la piscine d’entraînement en plein air près du bâtiment et la grande passerelle. Quelques lycéens, collégiens et étudiants passaient, certains à toute vitesse et d’autres, un café à la main, en admirant le paysage environnant : un grand champ d’herbe près d’une forêt. Bref, pour revenir à la chambre, il y avait une petite pièce sur le mur de droite, celui de la tête de lit. La pièce abritait... Les cabinets et la toute petite salle de bain qui contient une minuscule cabine de douche et un lavabo. Dans la grande pièce, celle du lit et le reste, il y avait une commode et deux bureaux. Un pour l’ordinateur, devant la fenêtre, et un autre au mur de gauche, pour le travail. Makoto dit à Akiko :
« - Le matin, on se lève vers 6h-6h30, après on se lave et on s’habille dans sa chambre, et on part dans l’aile nord à la cafétéria prendre son petit déjeuner. Après on se prépare aux cours, et on file en cours de Japonais au rez-de-chaussée. On court beaucoup, le matin, ici ! Mais on s’y fait vite, ne t’inquiète pas. Donc là, ce matin, il va falloir qu’on... Euh, zut !! Il est 8h15, les cours sont dans 15 minutes, grouillons-nous Akiko !!