Note de la fic :
Publié le 18/05/2010 à 20:13:39 par Gregor
« Il faut que tu arrives à critiquer ton geste ».
C’est ce qu’on m’a dit de faire. Alors, je l’ai fait.
Je n’étais pas gavé de médicaments quand je suis entré en service de psychiatrie. Ce n’était pas non plus un asile. Les locaux étaient neuf, bien tenus, et les autres patients du service étaient tout autant paumés que moi dans leurs vies respectives.
Tu vois, dans ce service, il n’y avait pas de grande et méchante infirmière, de sadique psychiatre t’empêchant de sortir. Non, ce n’était pas le but. Je devais ressortir, un jour ou l’autre. Ils disaient quelques semaines, ils ne se sont pas trompés. On s’est bien occupé de moi, on m’a écouté. On a écouté ce que je disais, mais je disais ce que j’entendais. Je ne pensais pas encore à ce moment, j’étais trop choqué pour tenter une ridicule tentative de rébellion.
Honnêtement, ça aurait servi à quoi ? Je savais que je ne trouverais jamais cette paix intérieure, brisée depuis tellement longtemps que mon enfance tailladée du divorce de mes parents semblaient presque douce. Mais la paix, elle, je ne la trouvais plus. Je ne pouvais plus la voir, à peine la sentir, réminiscence .
Peut-être aurais-je dû gueuler un bon coup, rompre avec beaucoup de bruit le lien puissant qui me lie à mes parents. J’ai presque envie de nous plaindre, alors qu’aujourd’hui encore, je mens sur beaucoup de chose. Je ne passerais jamais ce cap de la mythomanie, pour être tranquillement assis à coté d’eux, sourire aux lèvres et fausses convictions dans mes propos.
Si je pouvais, je lâcherais tout.
L’école, les responsabilités, toute la famille. Juste pour voir ce que ça fait, une vraie rupture sociale. Faire pleurer ma mère, elle qui, pudique, n’a dû versé de larme qu’à l’enterrement de ses parents. Faire rager mon père, au point qu’il me répudie, en devienne malade, revienne vers moi, penaud, et que je lui crache au visage.
Un à un, griller ce cordon qui nous unis, frères et sœurs. En souffrir, en pâtir si douloureusement que j’en deviendrais malade physiquement. Avoir le cœur si gros qu’il lâche.
Il fallait que je critique l’acte. Oui, mais lequel ? Celui d’avoir avalé 65 petites pilules amères, blanches et sans histoires ? Celui d’avoir remis de beau faux semblants sur la brûlure vive que sont mes sentiments ? A être mort une fois (car je considère que je suis mort symboliquement, que tout ce temps n’est qu’un bonus, et qu’un jour, je ne me raterais pas) , comment pourrais-je aimer ?
J’apprécie la vie, mais je ne l’aime pas.
J’apprécie les gens, à leurs justes valeurs, mais je ne les aime pas.
Et moi-même, je me haïs. En silence. Puisqu’il faut le penser tout bas.
C’est ce qu’on m’a dit de faire. Alors, je l’ai fait.
Je n’étais pas gavé de médicaments quand je suis entré en service de psychiatrie. Ce n’était pas non plus un asile. Les locaux étaient neuf, bien tenus, et les autres patients du service étaient tout autant paumés que moi dans leurs vies respectives.
Tu vois, dans ce service, il n’y avait pas de grande et méchante infirmière, de sadique psychiatre t’empêchant de sortir. Non, ce n’était pas le but. Je devais ressortir, un jour ou l’autre. Ils disaient quelques semaines, ils ne se sont pas trompés. On s’est bien occupé de moi, on m’a écouté. On a écouté ce que je disais, mais je disais ce que j’entendais. Je ne pensais pas encore à ce moment, j’étais trop choqué pour tenter une ridicule tentative de rébellion.
Honnêtement, ça aurait servi à quoi ? Je savais que je ne trouverais jamais cette paix intérieure, brisée depuis tellement longtemps que mon enfance tailladée du divorce de mes parents semblaient presque douce. Mais la paix, elle, je ne la trouvais plus. Je ne pouvais plus la voir, à peine la sentir, réminiscence .
Peut-être aurais-je dû gueuler un bon coup, rompre avec beaucoup de bruit le lien puissant qui me lie à mes parents. J’ai presque envie de nous plaindre, alors qu’aujourd’hui encore, je mens sur beaucoup de chose. Je ne passerais jamais ce cap de la mythomanie, pour être tranquillement assis à coté d’eux, sourire aux lèvres et fausses convictions dans mes propos.
Si je pouvais, je lâcherais tout.
L’école, les responsabilités, toute la famille. Juste pour voir ce que ça fait, une vraie rupture sociale. Faire pleurer ma mère, elle qui, pudique, n’a dû versé de larme qu’à l’enterrement de ses parents. Faire rager mon père, au point qu’il me répudie, en devienne malade, revienne vers moi, penaud, et que je lui crache au visage.
Un à un, griller ce cordon qui nous unis, frères et sœurs. En souffrir, en pâtir si douloureusement que j’en deviendrais malade physiquement. Avoir le cœur si gros qu’il lâche.
Il fallait que je critique l’acte. Oui, mais lequel ? Celui d’avoir avalé 65 petites pilules amères, blanches et sans histoires ? Celui d’avoir remis de beau faux semblants sur la brûlure vive que sont mes sentiments ? A être mort une fois (car je considère que je suis mort symboliquement, que tout ce temps n’est qu’un bonus, et qu’un jour, je ne me raterais pas) , comment pourrais-je aimer ?
J’apprécie la vie, mais je ne l’aime pas.
J’apprécie les gens, à leurs justes valeurs, mais je ne les aime pas.
Et moi-même, je me haïs. En silence. Puisqu’il faut le penser tout bas.
Commentaires
- iSoulz
18/05/2010 à 23:22:54
Ton style est vraiment touchant on a vraiment peine pour ton personnage et toi si c'est du nofake vraiment.
Sinon j'avais Orelsan "Peur de l'echec" ca va bien avec ton chapitre