Note de la fic :
Publié le 27/01/2010 à 23:39:33 par -AtantoinE-
Prologue
Comme tous les matins, c’est moi qui me levait le premier. En lançant un rapide coup d’œil à côté de moi, je la vis, Elle, qui dormait encore. Tout à fait sereine, douce, évadée, le visage paisible. Je pouvais deviner son regard intense même à travers ses paupières et sentir d’ici le parfum naturel de sa peau. Je quittais donc silencieusement la chambre. Et alors que je commençais à me préparer pour sortir, je la vis se lever et me rejoindre. Comme à chaque fois, elle ne dit rien, ne fit rien, juste me regarder. J’étais heureux ; elle impassible, distante, mais demeurait souriante.
Une fois dehors, elle me suivit au pas, sans qu’un seul mot ne soit prononcé. Elle me prit la main et nous nous en allions. Je commençais à m’inquiéter. Il faisait encore nuit, ce matin-là et lorsque je quittais la rue qui menait vers chez moi, j’eux le réflexe de me retourner : Elle venait de retirer sa main que je tenais pourtant fermement. Je m’y attendais. C’était à chaque fois le même scénario qui se répétait, tous les jours. Elle commençait à reculer, reculer lentement. J’aurais pu courir la rattraper, mais je savais que ce serait inutile. Je la vis donc partir au loin, quelque part, errer dans la ville, sans même se retourner, le sourire au coin des lèvres. Et enfin, elle disparut tout à fait. Je serrais les poings, pivotais et poursuivis ma route, comme à chaque fois, en laissant s’échapper un long soupir à travers mes lèvres gercées.
La réalité serait donc assez cruelle pour y bannir ainsi les rêves...
I
Après un long trajet passé seul, j’arrivais enfin. J’entrais dans le bâtiment, puis empruntais d’étroits couloirs, passais devant quelques portes, gravis de longs escaliers… Et là, je crus apercevoir quelque chose. Malgré l’obscurité qui englobait ce pan de mur, je l’avais reconnue. Oui, je la vis, réellement, cette fois. Ma marche continuait normalement, mais mon esprit venait de s’éveiller. Je profitais de chaque seconde où je pouvais admirer son allure, son charme, sa silhouette.
-Salut Stéphane !
-Salut Siana, ça va ?
-Ouais, nani nana.
Elle disait ça tout le temps. Partout, lorsqu’on entendait ces deux petits mots touchants par la voix trempée de naïveté qui les prononçait, on savait qu’elle était là. Je savais qu’elle n’était jamais loin. Mais nos échanges s’arrêtaient ici. Cantonnés dans une politesse aussi formelle que navrante. Pourtant, cela me suffisait. Aussi futiles et anodins qu’ils soient, si les mots échangés me permettaient d’entendre sa voix, de la regarder dans les yeux, qu’elle m’accorde quelques secondes de sa journée… alors la mienne n’était pas si mauvaise.
Du reste, je l’évitais à tout prix. C’est paradoxal, mais je ne voulais pas m’attacher. Je n’aime pas être dans cette situation-là, me retrouver dans cet état des sentiments. Je sais ce qu’il se passe après, je connais la fin de l’histoire. Je n’ai pas envie de la relire une nouvelle fois. D’autant que les vacances approchaient à grands pas. Et j’étais le premier à m’en réjouir. Il fallait que je m’éloigne le plus possible, que je l’oublie, que je me change les idées. La chasser de mon esprit devenait un impératif. Et la destination était déjà désignée. Quelque part, en Bretagne, pas loin de la mer. Le froid, le vent, la pluie… Tout cela m’était indifférent. J’aimais bien les grandes étendues herbeuses que les roches mornes percent par endroit et où l’air y fait souffler un vent de solitude presque hors du monde.
Ce n’était sans doute pas un choix anodin…
__________________________________________
Enfin, c’était les vacances. J’avais hâte de quitter cet endroit, de m’enfuir à toute jambes de tout ce quotidien infâme qui m’oppressait déjà depuis longtemps. Il fallait vider tout le trop-plein qu’il y avait en moi.
Alors ce fut le grand moment des au revoir collectifs. Je saluais mes potes, j’adressais une dernière parole à d’autres… A la fin, je cherchais Siana. C’était inconscient, presque un réflexe, j’aurais mieux fait de partir. Mais j’ai cru la voir. Elle venait de dire adieu à ses copines, puis elle tourna des talons et partit. Je la scrutais tant que je le pouvais, espérant sans doute vainement qu’elle se retourne vivement. Qu’elle dise « Ah mince, j’ai failli oublier ! » et qu’elle me saute dans les bras. Mais au fur et à mesure qu’elle s’éloignait, elle devenait de plus en plus floue. A la fin, je la distinguais à peine. Siana partait au loin, quelque part, avec j’imagine le sourire au coin des lèvres. Mais je crois bien qu’elle ne s’est jamais retournée.
Les gens partaient petit à petit, et moi je restais là, seul, ignoré. Je m’assis alors sur le trottoir en serrant les poings sur mes tempes.
On ne se revoit que dans quelques semaines, après tout.
Comme tous les matins, c’est moi qui me levait le premier. En lançant un rapide coup d’œil à côté de moi, je la vis, Elle, qui dormait encore. Tout à fait sereine, douce, évadée, le visage paisible. Je pouvais deviner son regard intense même à travers ses paupières et sentir d’ici le parfum naturel de sa peau. Je quittais donc silencieusement la chambre. Et alors que je commençais à me préparer pour sortir, je la vis se lever et me rejoindre. Comme à chaque fois, elle ne dit rien, ne fit rien, juste me regarder. J’étais heureux ; elle impassible, distante, mais demeurait souriante.
Une fois dehors, elle me suivit au pas, sans qu’un seul mot ne soit prononcé. Elle me prit la main et nous nous en allions. Je commençais à m’inquiéter. Il faisait encore nuit, ce matin-là et lorsque je quittais la rue qui menait vers chez moi, j’eux le réflexe de me retourner : Elle venait de retirer sa main que je tenais pourtant fermement. Je m’y attendais. C’était à chaque fois le même scénario qui se répétait, tous les jours. Elle commençait à reculer, reculer lentement. J’aurais pu courir la rattraper, mais je savais que ce serait inutile. Je la vis donc partir au loin, quelque part, errer dans la ville, sans même se retourner, le sourire au coin des lèvres. Et enfin, elle disparut tout à fait. Je serrais les poings, pivotais et poursuivis ma route, comme à chaque fois, en laissant s’échapper un long soupir à travers mes lèvres gercées.
La réalité serait donc assez cruelle pour y bannir ainsi les rêves...
I
Après un long trajet passé seul, j’arrivais enfin. J’entrais dans le bâtiment, puis empruntais d’étroits couloirs, passais devant quelques portes, gravis de longs escaliers… Et là, je crus apercevoir quelque chose. Malgré l’obscurité qui englobait ce pan de mur, je l’avais reconnue. Oui, je la vis, réellement, cette fois. Ma marche continuait normalement, mais mon esprit venait de s’éveiller. Je profitais de chaque seconde où je pouvais admirer son allure, son charme, sa silhouette.
-Salut Stéphane !
-Salut Siana, ça va ?
-Ouais, nani nana.
Elle disait ça tout le temps. Partout, lorsqu’on entendait ces deux petits mots touchants par la voix trempée de naïveté qui les prononçait, on savait qu’elle était là. Je savais qu’elle n’était jamais loin. Mais nos échanges s’arrêtaient ici. Cantonnés dans une politesse aussi formelle que navrante. Pourtant, cela me suffisait. Aussi futiles et anodins qu’ils soient, si les mots échangés me permettaient d’entendre sa voix, de la regarder dans les yeux, qu’elle m’accorde quelques secondes de sa journée… alors la mienne n’était pas si mauvaise.
Du reste, je l’évitais à tout prix. C’est paradoxal, mais je ne voulais pas m’attacher. Je n’aime pas être dans cette situation-là, me retrouver dans cet état des sentiments. Je sais ce qu’il se passe après, je connais la fin de l’histoire. Je n’ai pas envie de la relire une nouvelle fois. D’autant que les vacances approchaient à grands pas. Et j’étais le premier à m’en réjouir. Il fallait que je m’éloigne le plus possible, que je l’oublie, que je me change les idées. La chasser de mon esprit devenait un impératif. Et la destination était déjà désignée. Quelque part, en Bretagne, pas loin de la mer. Le froid, le vent, la pluie… Tout cela m’était indifférent. J’aimais bien les grandes étendues herbeuses que les roches mornes percent par endroit et où l’air y fait souffler un vent de solitude presque hors du monde.
Ce n’était sans doute pas un choix anodin…
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Enfin, c’était les vacances. J’avais hâte de quitter cet endroit, de m’enfuir à toute jambes de tout ce quotidien infâme qui m’oppressait déjà depuis longtemps. Il fallait vider tout le trop-plein qu’il y avait en moi.
Alors ce fut le grand moment des au revoir collectifs. Je saluais mes potes, j’adressais une dernière parole à d’autres… A la fin, je cherchais Siana. C’était inconscient, presque un réflexe, j’aurais mieux fait de partir. Mais j’ai cru la voir. Elle venait de dire adieu à ses copines, puis elle tourna des talons et partit. Je la scrutais tant que je le pouvais, espérant sans doute vainement qu’elle se retourne vivement. Qu’elle dise « Ah mince, j’ai failli oublier ! » et qu’elle me saute dans les bras. Mais au fur et à mesure qu’elle s’éloignait, elle devenait de plus en plus floue. A la fin, je la distinguais à peine. Siana partait au loin, quelque part, avec j’imagine le sourire au coin des lèvres. Mais je crois bien qu’elle ne s’est jamais retournée.
Les gens partaient petit à petit, et moi je restais là, seul, ignoré. Je m’assis alors sur le trottoir en serrant les poings sur mes tempes.
On ne se revoit que dans quelques semaines, après tout.
Commentaires
- Pseudo supprimé
29/01/2010 à 12:38:15
nani nana ->
- Pseudo supprimé
28/01/2010 à 01:06:09
Preum's + c'est très bien écrit