Publié le 06/12/2009 à 23:11:54 par Gregor
Il ne faut pas voir le soleil, encore une fois. C'est ce que j'ai décidé.
Enfin, c'est ce qu'on a décidé, tout les deux.
Il est cinq heures cinquante sept, et je vais mourir de la main de mon partenaire sexuel.
Mourir à vingt-sept ans. C'est injuste. Horrible. Moralement tabou. Mais nous l'avons choisi, tout les deux.
Luna orange express.
- Et il t'as dit quoi, finalement ?
Tomy regardait fixement le rétroviseur latéral depuis une bonne dizaine de minutes. Fenêtre ouverte, cheveux au vent, soleil épouvantable. La voiture restait chaude, emplie de l'air désertique et des odeurs sèches et piquante de la poussière, rouge et fine.
- Il a dit que j'en aurais pour trois cents dollars. Il a dit que j'étais fou, et qu'il ne voulait rien savoir. Alors j'ai payé, je les ai pris, et je suis parti.
- Il ... il t'a traité de fou ?
- Isaac, répondit-il en détournant le regard vers le rétro intérieur. Tu m'aimes ?
- B ... Bien sûr que oui, bredouillais-je, choqué. Mais pourquoi tu me demandes ça ?
- Pour rien, lâcha Tomy.
Il reprit sa posture, genoux coincés sur l'angle du tableau de bord en mauvais plastique noir. Sa main frôla la mienne, fine et humide. Il transpirait, il transpirait très fort même. L'odeur musquée éveillait en moi des désirs que je savais désormais interdits.
On ne baiserait plus.
Cela n'avait rien avoir avec le fait que nous formions un couple homosexuel, d'ailleurs parfaitement conforme niveau apparence. Pour l'intégration, on était pas à plaindre. On ne venait pas de Santa Fe. Non. De plus loin, à l'ouest. Sur la côte. Le nom n'avait aucune importance. Aucun patronyme ne comptait plus de toute façon, à part Isaac et Tomy. Même le drugstore posé, irréel, dans le rouge du paysage. Les tubes sont presque pur, sur le bord de la route. Le ruban noir tranche d'un trait la surface pétante. C'est agressif, pulsatile, ça pourrait même réveiller une migraine.
On avait strictement aucune -oui, aucune - raison d'en arriver là. Dans ce putain de désert, avec en tout et pour tout nous, la voiture, nos fringues, deux vieux flingues aux crosses usées et trente-trois dollars quatre-vingt sept. Point final.
Je parle, ou je parlais, mal. La mauvaise bière est mal passée, j'ai vomi cinq fois. Oui, je sais, je suis obsédé par ça. Je n'aime pas vomir, c'est pour ça. Et puis la résine n'a pas aidé. Mes idées sont aussi lourdes que les hautes montagnes cisaillées en face, sur l'horizon. Elles semblent si inaccessible. Il ne faudra pas les franchir si on veut mourir ...
Merde ! Je l'ai dit ! Je ne voulais plus y penser avant la fin de la nuit. Loin, le soleil descend. C'est rassurant de penser qu'il voit, qu'ici est son royaume, que même Dieu ne viendra pas nous chercher dans ce trou du cul du monde.
- Tu veux vraiment le faire ? Écoute Isaac, je ... Je me pose des questions ...
Il me fixe, sans crier gare.
- Je sais pas. C'est un bel endroit pour crever, non ?
- Ta gueule.
Il se retourne, vers le dehors. Le ciel est pur, aussi pur que nos intentions. Aussi pur qu'il me soit permis d'en juger. C’est bien, je préfère le soleil à la pluie.
On avance, on avance bien même. Quand le soleil touchera l’horizon, on aura fini par s’arrêter. Le druggstore, c’était pas une connerie, pour une fois. Isaac connaissait une des filles, une ex à son frère disait-il. Elle ne ressemblait à rien, sinon la banalité absolue qui efface tout souvenir. Elle avait des cheveux, des yeux, la peau trop clair pour être amérindienne. Elle était conne, affreusement conne. Lorsque nous a servi, que dehors, derrière la vitre longue et grisée par la poussière dans le crépuscule, j’ai failli m’étouffer avec la cuiller. J’aurais peut-être dû m’étrangler avec , mais c’était interdit. Enfin bref, elle a tellement affiché sa stupidité en reconnaissant Isaac que je me suis retenu de lui dire combien elle ne devrait pas faire ça.
Isaac m’a retenu par la manche de la chemise. Il m’a plombé, comme toujours, de ses grands yeux noirs et brillants.
- Ne le dis pas. Ne lui dis pas qu’on est ... Insista-t-il.
- Dans douze heures, ça sera terminé, me contentais-je de répondre.
En fait, c’est là que j’ai compris qu’Isaac avait peur.
Peur de crever.
Peur de ME crever.
Peur de SE FAIRE crever .
Cette fois, il fait nuit. Pour de bon. On est dehors, pas seul. La cigarette, entre mes dents, sent bon l'été. Les relents amères et acides me remplissent, remplissent tout. Mes sens, mon esprit, mes questions.
J'ai cru que je devenais fou en arrivant dans le drug. Quand la voiture s'est arrêté, Tomy avait disparu. Ça n'a pas duré plus qu'un quart de secondes avant qu'il ne réapparaisse, et les questions se bousculaient. La migraine, aussi, frappait à la porte. J'ai foutue la migraine loin dans mes souvenirs, et j'ai souris à Tomy.
Je crois qu'il se pose des questions. A propos de moi. Pas à propos de ce qu'il va se passer, non. Plutôt sur ma "motivation", mes coups d'œil insistants.
Il sait que je connaissais une des nana. Il pensait qu'elle était une ex à mon frère cadet, c'était faux. La fille était conne, dans les limites du raisonnable, et quand je l'avais baisé dans la baignoire de sa baraque, elle simulait bien. Grâce à elle, j'ai su que je n'éprouverais jamais rien pour les femmes. Grâce à elle, j'ai fixé une vie saine avec mon partenaire. Tomy était du genre idéal, les défauts en moins. Trop lui même.
Lorsqu'on a marché vers la porte, le colt trainait, lamentable, dans une des poches de ma veste. Il ballotait, flac, flac. Je n'aimais pas ça, la sensation désagréable que je pouvais commettre une bourde avant de me faire foutre en l'air.
L'idée de mort, c'est sale et vulgaire. Car un mort est sale et vulgaire. Le teint blafard, la raideur de ses mains, l'odeur entêtante, et puis tout le reste. Les larmes, les tenues apprêtées, les condoléances, toute cette merde bien mise en scène me dérange. Au moins, grâce à Tomy, je sais que je n'aurais pas tout ça à me farcir. Simple et clair, je m'éviterais la mise en scène enjoliveuse. Boum, le corps. Tombé raide, tordu en un éclair d'une déflagration fine et fatale au creux de mon thorax. Regard hoquetant, bouche ouverte. Et puis fin de partie.
Cette fois, il fait nuit. Pour de bon. On est dehors, pas seul. La cigarette entre ses dents m'obsède et me harcèle. je ne sais plus qui croire, de lui ou moi. Le noir cache bien la misère, sauf celle des idées. Isaac est un abruti, un abruti qui méritait mieux que cette idée à la con. Il parait que mourir jeune préserve des regrets. Foutaises. Conneries rédhibitoires. Les seules joies procurées dans le bruit choc des balles sur le canon, c'est l'aspect esthétique. Oh ... oui, ça sera beau. Moi ou lui. Je suis un connard, Isaac ne veut pas s'en rendre compte. Dois-je le prévenir ? Non, je suis un salaud. Un salaud qui simule tout, sauf l'amour. Je l'aime sans l'aimer, comme un joli doudou humain qui danse, enfin qui avait dansé.
On est pas seul, un camionneur fume aussi. Je ne le désire pas, il me fou la gerbe. Il m'empêche de dire à Isaac qu'il faut tout arrêter. Non pas à cause de la peur de mourir. Non pas à cause de la peine que je vais (et qu'il va) causer autour de moi (lui).
Mais parce que j'ai menti.
Mais je suis un salaud. Et un salaud ne se démasque pas.
Lumière filante dans le ciel.
- Il est venu ce soir, lâche Tomy. Le beau, le pur.
- C'est pour toi.
- Pour toi aussi.
Il sourit, me caresse la main. Le camionneur nous regarde en coin, l'air écœuré et méprisant.
- Quoi ?! Je lâche. Bah ouais, on est pédé.
Le gros type retourne dans le bâtiment. La lumière blanche d'un néon éclaire Tomy. Je voudrais faire l'amour. Mais je me contente de gueuler.
- Ouais, on est pédé ! Et on vous emmerde, bande de connard !
Tomy fatal. Il faut bien que je t'aime. Même si je doute, ou que j'ai douté. Ma tête cogne, j'ai mal. C'est sans doute la migraine, une autre, encore.
Mais la nuit s'est enfuie. Déjà le ciel s'éclaire. J'ai tout oublié. Je sais juste que le flingue est là pour tuer Isaac. On a du beaucoup marcher aussi, je ne vois plus le drug, mais seulement les montagnes, la poussière grise, les buissons d'épines. Et puis Isaac, aussi. Il sourit, le flingue dans la poche de son blouson. La crosse pend au-dehors, c'est joli, précis, cinématographique.
Finalement, j'ai réussi à tout oublier, sauf ma mort. Une seconde, j'essaye de m'empêcher de passer à l'acte, mais c'est inutile. Il parait que mourir jeune, ça évite les regrets. Je regretterais peut-être Isaac, mais comme moi, il va mourir. J'espère juste qu'on ne se souvient plus de rien, après.
L'image est belle. Le ciel se dédouble, simplement, Isaac avec. Ça tourne, en couleur. Isaac tourne autour de moi, il sourit, encore. Je ne sais pas s'il se rend compte qu'il bouge sans bouger, avec l'univers tout entier. Un miracle ... quantique. L'Univers se translate, se vectorise. C'est poétique, au moins autant que la mort.
- Isaac, c'est Tomy !
Il faut que je gueule. Il le faut, pour ne plus trop mentir.
- Isaac, tu sais qui tu es. Tu sais que tu es moi.
Il rie. Puis me fusille du regard.
- Isaac, tu sais que je sais que je suis toi-moi. On est ensemble Isaac. On s'aime. Est-ce que tu m'aimes ?
Je doute d’être Isaac ou Tomy. Parfois les deux, parfois aucun. Pourtant, les prénoms sont si différent, je ne devrais pas. C’est l’amour qui mélange, la route aussi peut-être qui joue avec mon cerveau. Une insolation ... il faudra juste boire beaucoup d’eau et se protéger du soleil.
- Isaac, c’est Tomy. Isaac sait qu’il est Tomy. Je croyais que tu savais que je le savais.
Le miroir va se briser, mais la balle n’est pas encore sortie du canon.
Il est cinq heures cinquante-sept. Je vais mourir.
La main, et puis le doigt. Ça s’emboite bien dans la détente. Il faut juste appuyer quand le canon glissera sur la tempe. Ça sera tiède, ou froid, ou chaud. Je sais pas. Je n’ai jamais touché de flingue avant.
Et toute façon, Tomy te diras la même chose. Mieux, il dira qu’il s’en fou.
Il est là sans être là. Son corps est aussi présent que moi dans ce désert .
Il est cinq heure cinquante-huit. Je voudrais mourir.
- Allez, Isaac ! Repense à la fille du bar ! Elle était peut-être pas si conne, elle était heureuse si ça se trouve. Imagine les tracas quand les flics trouveront nos corps. Ça va l’embêter, ça va la gêner au travail. Et puis, elle sera triste pour toi. C’est peut-être con comme idée. C’est peut-être nous les cons.
Il est cinq heure cinquante-neuf. Mort
- Il n’y a pas ... il n’y a pas de nous. A présent, le chemin se sépare. La balle va tout sectionner. Ma peau, mes muscles, mon sang. Même le sang, Tomy. Et puis l’amour, le passé, les souvenirs, mais aussi les projets, les espoirs, les rêves. Et les fantasmes, Tomy, tu y as pensé ?
- Tu m’aimes, Isaac ?
- Bien sûr que oui.
Il y a Isaac-Tomy. Tomy Tomy. Isaac Isaac. Le ciel explose quand le soleil perce l'horizon. Univers final, apocalypse langoureux. Les astres-âmes m'aiment.
La dose de gardenal passe dans mes veines. Je le sens quand je le sais. Mais pas ... pas quitter le délire hallucinant. Pour Issac-Isaac-Tomy-Tomy. C'est qui ... moi ?
Il faut qu'ils restent encore. Dans la poussière orange.
Commentaires
- VonDaklage
16/02/2013 à 01:40:19
A la lecture de ce texte, que dire a part "Mind Blown" ?
Texte drôlement bien écrit et qui nous met vraiment a réfléchir pour tous comprendre, avec la dualité Tom/Isaac. Personellement, j'ai trouvé ce texte plus "émouvant" que "Elle disait souvent oui" - SyndroMantic
18/07/2010 à 01:55:45
Bon, marre de tout le temps remettre le reste à demain, ce soir j'te répond en priorité :
Tout d'abord, désolé de mon temps de réponse, j'ai eu une semaine archi-blindée et un chapitre d'intro qu'il me tardait d'écrire en parrallèle.
So :
l'appariton de "me" : beuaaaaahh, qu'est-ce qui te prend ? ça t'arrive souvent de corriger quelque chose sans comprendre pourquoi ? si c'est le cas, mon premier conseil est d'arrêter direct tu corriges quand t'as compris, sinon la correction ne rime à rien ! Surtout que là, ta correction ne va même pas dans le sens que je voulais parce que ta phrase est centrée sur le regard de Tom vers le rétroviseur et perd tout de sa subtilité. Ce n'est pas tant le mot qui m'a dérangé mais ta manière de présenter le perso "je", et tant que tu ne l'aspas compris je te défend de toucher à ton texte
crazy, si, c'est parodique, et il y a des critères rigoureux pour ça. D'un coté tu apportes (à moins que je me trompe) de la solennité presque noble à ta phrase par la ligne qui lui est réservée, et de l'autre tu la plombes avec du vulgaire. C'est Arthur en grande pompe qui dit "et ben j'vous ai bien baisés avec mon épée !"
Aussi, et là j'ai du mal à mettre un "selon moi", mais la vulgarité n'est pas un vocabulaire fort, à part (et uniquement) dans la révolte où elle sert l'émotion. Or, là, ta phrase est tout sauf une phrase de rebelle qui dit "fuck le système". ça passerait si c'était une phrase du style "on baise et on suce, mais surtout on vous emmerde, connards d'homophobes !" Mais là ça parle de sexe et uniquement de sexe. On se goure très souvent à penser que c'est dans la vulgarité qu'on trouve du caractère.
Personnellement, je trouve le verbe "faire l'amour" beaucoup plus fort et intimiste que baiser qui me ramène plus à une idée de partouze qu'à une nuit torride.
Personnellement aussi, outre le rapport avec les clichés desquels je t'ai déjà dit que je ne connaisais peut-être rien, ce verbe ne m'a pas mis mal à l'aise ni mis en tant que voyeur. la vulgarité gratuite ne provoque rien d'autre chez moi que le mépris.
j'ai tout simplement pas bien compris la phrase au présent de vérité générale, comme d'autres choses que tu n'as pas voulu m'expliquer, visiblement. Mais il y a bien du présent de l'indicatif dans la suite de ton histoire et je n'ai fait que prendre le premier verbe qui en avait l'apparence. le reste est inclus dans mon reproche de ta confusion entre les temps, du passé simple au présent. faudra que tu le relises mieux dans mon post plus bas. (et penses aussi à attendre ma réponse avant de t'imaginer m'avoir compris )
"intérêt pour les paradoxes involontaires" : nez pas compris du tout, comment tu veux avoir de l'intérêt pour quelque chose dont tu ne t'aperçois pas ?
J'ai pas trouvé que c'était dualiste ou paradoxale, juste différent d'un mot à l'autre, pas homogène quoi. C'est pas par parreil que le soleil noir, quoi. on dirait juste que tu ne maîtrises pas ton champ lexical (exactement le truc que m'avait reproché l'autre fickeur). Aussi, je trouve ton lien avec la dualité assez tiré par les cheveux. 'fin j'sais pas c'que tu penses de mon niveau intellectuel, tu fais c'que tu veux de mon cas. - CrazyMarty
11/07/2010 à 23:07:01
- Première ligne de description, et il y a déjà une faute d'ortho => "dizaine de minuteS". J'ai pas le temps de toutes les corriger, mais je pose le doigt dessus parce qu'il y en a beaucoup dans ton texte, et pourtant je ne fais pratiquement jamais gaffe à ça. Mais là ça m'a étonné d'en voir autant de ta part, vu ton CV rien que sur noelfic. Eeuuuuhhh ... J'ai jamais dit que je faisais pas de fautes ? Je fais la chasse à la faute, mais j'avoue être parfois pas très efficace dans mes relectures. J'essaye de corriger en plusieurs temps, à tête reposée. Mais je dois avouer que ce texte, écrit à l'arrache , n'y a pas eut droit.
- la survenue de la première personne m'a un peu destabilisé. Je pense que "je" est un personnage comme les autres qu'il faut bien mettre en valeur la première fois qu'il intervient, autrement qu'en tant que COD (woh, genre, j'me la joue grammairien ). Là, ça m'a prit à contre pied et j'ai du bloqué en me demandant <<hein ? d'où est-ce qu'il sort, "me" ?>> Et sincèrement, j'pense pas que c'était pour servir ton propos (quoique je ne l'aie peut-être pas compris).
- "me répondit-il en détournant le regard vers le rétro intérieur" --> chapeau, j'suis admiratif de ce genre de détail super important auquel je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout fait gaffe à la première lecture corrigé, même si je vois pas ce que ça a de choquant dans un dialogue dans un langage familier.
- le verbe "baiser" me gêne un peu (+ pareil pour "désire", plus loin). J'ai cru entendre dire que la réputation des homos était de vivre le sexe dans ce qu'il a de plus débauché, et à ta place je ne reprendrais pas ce genre de cliché, même si je n'y connais rien personnellement. Les clichés, c'est mal . Et puis ça gâche un peu la solennité exprimée par le saut à la ligne que tu lui réserves. A moins que ce soit parodique de ta part, mais alors je ne voyais pas cette nouvelle comme ça. ce n'est pas parodique, c'est assumé, et ça n'a rien à voir avec les clichés. C'est un verbe fort qui doit mettre mal à l'aise le lecteur, comme s'il était un voyeur, qu'il ne devrait pas être dans cette intimité sur le point de s'effacer.
j'ai cru comprendre pourquoi ton narrateur changeait de nom sans prévenir, au fil du texte, mais le temps, du passé au présent, ça j'ai pas compris ("Tomy regardait [...] Les tubes sont presque purS"). Si c'était pour un flash-back, vu le ton de ton narrateur, un pus-que -parfait serait mieux passé dans ce cas. présent de vérité générale. Je voulais montrer l'immuabilité du désert, quelque chose qui perdure après la disparition de l'auteur. Mais je vais tâcher de mettre ça au passé, si ça ressemble davantage à une faute qu'à un effet stylistique.
"Point final." ==> pas compris ce qu'il venait foutre là c'est peut-être un essai de ta part pour conserver un style avec des phrases nominales, mais je trouve que c'est de la grosse facilité. Depuis le temps que le nouveau roman et sa déstructuration du langage existe, ça n'a plus rien de nouveau, justement. J'écris très souvent (surtout en 1PS), avec ce style hachuré, appuyé. C'était pas volontaire, mais je trouvais ça pas mal à la relecture. J'assume le coté facilité, mais il peut dégager, c'pas un soucis.
- "montagnes cisaillées" ==> c'est un reproche qu'on m'avait fait sur la deuxième version de mon premier chapitre de l'autobiographie, et je serais fier de le transmettre correctement : l'idée de cisaillement des montagnes, plutôt agressive et violente, possède selon moi peu de points communs avec l'idée de lourdeur et de maladie mentionnés plus tôt. Or, tu mets ces deux idées dans la même phrase, ce qui la rend un peu plus confuse. Faut garder une certaine homogénéité dans chacune. Intérêt pour les paradoxes involontaires. Ça créait une dissonance que j'aimais bien, peut-être est-elle injustifié. Même si après coup, ça ne fait que renforcer la dualité qui s'opère entre le monde qui demeure, et les héros qui sont voués à disparaitre à court terme.
"C'est poétique, au moins que la mort." j'ai pas-du-tout compris c'te phrase. t'es sûr que la structure est bonne ? t'as pas oublié le "autant que..." ? si, c'est corrigé.
Merci de ta lecture attentive Syndromatic, et de ce commentaire précieux. je vais entamer une relecture, et tâcher de publier ça assez rapidement . - SyndroMantic
30/06/2010 à 15:24:03
Hey, Crazy ! J'viens de me relire. En fait, c'est pas le plus-que-parfait qu'il aurait fallut au début, c'est peut-être le passé composé, je pense.
- SyndroMantic
30/06/2010 à 04:03:53
Bonne nuit, crazy Voyons voir s'il me reste des neurones vus l'heure. J'epère assez pour te pondre un com relativement constructif :
- Sympa l'intro, bien mystérieuse, même si jusqu'au bout on ne sait pourquoi il décide de mourir.
- Première ligne de description, et il y a déjà une faute d'ortho => "dizaine de minuteS". J'ai pas le temps de toutes les corriger, mais je pose le doigt dessus parce qu'il y en a beaucoup dans ton texte, et pourtant je ne fais pratiquement jamais gaffe à ça. Mais là ça m'a étonné d'en voir autant de ta part, vu ton CV rien que sur noelfic.
- la survenue de la première personne m'a un peu destabilisé. Je pense que "je" est un personnage comme les autres qu'il faut bien mettre en valeur la première fois qu'il intervient, autrement qu'en tant que COD (woh, genre, j'me la joue grammairien ). Là, ça m'a prit à contre pied et j'ai du bloqué en me demandant <<hein ? d'où est-ce qu'il sort, "me" ?>> Et sincèrement, j'pense pas que c'était pour servir ton propos (quoique je ne l'aie peut-être pas compris).
- "me répondit-il en détournant le regard vers le rétro intérieur" --> chapeau, j'suis admiratif de ce genre de détail super important auquel je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout fait gaffe à la première lecture
- le verbe "baiser" me gêne un peu (+ pareil pour "désire", plus loin). J'ai cru entendre dire que la réputation des homos était de vivre le sexe dans ce qu'il a de plus débauché, et à ta place je ne reprendrais pas ce genre de cliché, même si je n'y connais rien personnellement. Les clichés, c'est mal . Et puis ça gâche un peu la solennité exprimée par le saut à la ligne que tu lui réserves. A moins que ce soit parodique de ta part, mais alors je ne voyais pas cette nouvelle comme ça.
- 2 fois l'adjectif "fine" en peu de temps, et au même genre en plus. J'te le fais gratuitement remarquer, mais c'est surtout moi qui ait la phobie de la répétition, prends le comme tu le sens.
- j'ai cru comprendre pourquoi ton narrateur changeait de nom sans prévenir, au fil du texte, mais le temps, du passé au présent, ça j'ai pas compris ("Tomy regardait [...] Les tubes sont presque purS"). Si c'était pour un flash-back, vu le ton de ton narrateur, un pus-que -parfait serait mieux passé dans ce cas.
- "On avait strictement aucune -oui, aucune - raison" l'insistance entre tirets, avant même de lire la fin, m'a fait sentir le caractère décalé, absurde de ton texte. Bravo
- "en tout et pour tout nous" j'aime bien l'assonance, bien tranchante.
- "Point final." ==> pas compris ce qu'il venait foutre là c'est peut-être un essai de ta part pour conserver un style avec des phrases nominales, mais je trouve que c'est de la grosse facilité. Depuis le temps que le nouveau roman et sa déstructuration du langage existe, ça n'a plus rien de nouveau, justement.
- "montagnes cisaillées" ==> c'est un reproche qu'on m'avait fait sur la deuxième version de mon premier chapitre de l'autobiographie, et je serais fier de le transmettre correctement : l'idée de cisaillement des montagnes, plutôt agressive et violente, possède selon moi peu de points communs avec l'idée de lourdeur et de maladie mentionnés plus tôt. Or, tu mets ces deux idées dans la même phrase, ce qui la rend un peu plus confuse. Faut garder une certaine homogénéité dans chacune.
- "Il ne faudra pas les franchir si on veut mourir ..." --> bien barrée, c'te phrase. J'adhère
- "On avance [...] Fin de Partie" Un hommage ? j'adore c'te pièce :D
- "je me suis retenu [...] Isaac m'a retenu" --> j'vais prendre ça comme un indice, ce coup-ci.
- "La cigarette, entre mes dents, sent bon l'été" ==> j'ai pas aimé le complément circonstanciel de lieu au milieu, mais, c'est con, j'saurais pas dire pourquoi. Question de rythme, peut-être.
- "C'est poétique, au moins que la mort." j'ai pas-du-tout compris c'te phrase. t'es sûr que la structure est bonne ? t'as pas oubié le "autant que..." ?
- "Isaac, c?est Tomy. Isaac sait qu?il est Tomy" --> pas mal aussi, cette assonance.
Voila pour les détails. En ce qui concerne mon avis général, ton texte est super, j'ai vraiment eu l'impression de péter mon câble en le lisant. Toi aussi, j'imagine. Enfin, pas trop j'espère parce qu'il y a aussi pas mal de trucs que je n'ai pas compris, notamment les "Je parle, ou je parlais, mal", ou la raison qui fait que le sable à la fin n'est plus rouge mais orange, et par dessus tout le titre, évidemment. Serai-ce possible d'avoir un éclaircissement, ou tu ne l'as pas toi-même (ce qui serait 'achement domage, je trouve) ? 'faut dire que si le passage qui démarre à partir de "l'image est belle" est excellent, je suis passé complètement à coté de la chute, ou alors c'est trop mal expliqué.
Ah oui, aussi, je trouve tes transitions entre les différentes parties un peu maladroite. On driait même parfois qu'il n'y en a pas, comme le paragraphe "On avait strictement aucune -oui, aucune - raison d'en arriver là" ou "Le druggstore, c?était pas une connerie", etc...
J'crois que ce sera tout. Allez hop, j'vais me pieuter. En espérant que ce com t'aura plus. Salut ! - Pseudo supprimé
06/12/2009 à 23:44:13
si j'ai tout compris, un titre plus explicite [ou un résumé...]: "Suicide d'un type narcissique possédant un dédoublement de la personnalité." J ai bon?
- Pseudo supprimé
06/12/2009 à 23:36:31
*temps
- Pseudo supprimé
06/12/2009 à 23:35:44
j'ai rien compris... ah, si, doucement...
J ai trouvé une faute de frappe dans un texte à crazymarty, je suis trop fort bon, je suis sur qu'il l'aura corrigé le emps que je poste ce commentaire, ce "sere"... - Sheyne
06/12/2009 à 23:34:24
Ola, en deux lectures j'ai pas tout compris. Mais c'est relativement bien écrit !