Je marchais le long d’un petit chemin de campagne, admirant l’espace d’un instant le paysage qui s’offrait à moi. De nombreux arbres, un ciel rosé par le couché de soleil et ce petit vent rafraîchissant la chaleur du mois de juillet. Je regardais Etienne et le remerciait encore, émerveillé à l’idée d’enfin faire cette fête. Il avait mit à disposition son ancienne maison qui allait bientôt être détruite pour y construire une autoroute. Autrement dit, nous pouvions la casser, la brûler, hurler… Faire ce que l’on voulait. L’occasion tombait si bien que tout le monde avait répondu présent à l’appel ! On pouvait s’apercevoir que, derrière moi, une armée d’amis me suivaient, rigolant, criant et impatient d’arrivée à l’endroit voulu, l’endroit rêvé. Dans nos mains, des bouteilles d’alcools et de la viande pour un barbecue improvisé. Dans nos têtes, un esprit festif incomparable. Dans l’air, quelque chose de grand se profilait et nous attirait. Nous étions en osmose parfaite, une entité dont le point commun était de vouloir vivre cette fête comme un nouveau commencent, heureux d’avoir enfin terminé cette page qui, je crois, s’était déjà tournée.


Le chemin redescendait et l’on pouvait enfin distinguer l’ancienne maison d’Etienne. Un grand terrain et de multiples pièces vides pour dormir, parfait. Arrivé, automatiquement, toutes les bouteilles se posèrent dans une fontaine de la cours pour qu’elles restent fraîches. Alors que certains préparait le feu pour le barbecue, d’autres était déjà sur l’ordinateur portable en train de transférer leurs musiques et de faire des playlistes pour la soirée. La motivation de tout le monde surpassait le meilleur des organisateurs et en quelques minutes, la musique était là et la viande sur le feu, la fête pouvait commencer !


Lucy se posa à côté de moi et me remercia d’avoir accepté de faire cette fête avec elle. Son anniversaire était en début de mois et juillet, le miens, bien qu’en fin mai, n’avait pas encore été fêté à cause de ces maudits examens. Alors, Lucy tombait bien. Tout le monde s’approcha du feu pour vérifier leurs viandes. A mes cotés, des amis qui étaient désormais proche, Cédric, David, Laeticia, Etienne, Samuel, Mathieu etc. Les choses avaient tellement évolués, j’en avais une image, j’étais content de la tournure que ces trois ans avaient prit. Alors que je dégustais la viande que j’avais transportée, la musique s’arrêta d’un ton sec. Un grand râle commun retentit pour laisser place à un chant d’anniversaire que Lucy et moi prirent le temps d’apprécier. Le gâteau était pas super, mais je ne dis rien, je savais être sensible à l’attention. Heureusement hein...


Je distinguais au loin, trois filles qui faisaient bande à part, des amies de Lucy. Pour que personne ne soit délaissée, je les rejoignis pour discuter un peu.


- Alors ça va ? Moi c’est Florian

- Moi c’est Elena

- Christine

- Marie


Je regardais Elena, elle était jolie : de beaux yeux bleu, des cheveux long qui glissaient avec le vent mais un peu plus grande que moi. Alors je décidais d’entamer une conversation juste avec elle.


- Alors Florian, que vas-tu faire maintenant ?

- Je vais commencer des études d’économie !

- Ah ouais ?

- Ouais j’adore ça, ensuite je pense me spécialiser dans le marketing.

- Faut savoir l’anglais pour ça !

- Oh je compte continuer de voyagé tu sais.

- Continuer ?

- Oui, j’ai fais un séjour en Allemagne il y a quelques années et j’ai adoré. J’aimerais faire six mois en Allemagne et six mois en Etats-unis quand l’occasion se présentera. Ensuite quand je serais bien installé quelque part en France peut-être ou ailleurs, je partirais dans un pays différent pour les vacances.

- T’es ambitieux !

- Il faut tu sais.


Soudain, Lucy s’introduit dans notre conversation lançant un regard furtif à Elena. Elle me demanda de venir voir la musique, qu’il y avait un problème. Je la suivis jusqu’à l’ordinateur portable, après vérification rien était à signaler. Je me retournais pour lancé un regard interrogateur à Lucy mais elle n’était plus là, elle parlait à Elena qui me regardait. Alors que j’allais pour y voir plus claire, Cédric me pris par le bras.


- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Geneviève et moi on se posait une question !

- Ah ?

- On sait que tu es sorti avec Natalia récemment, tu comptes sortir avec elle de façon régulière chaque année ?

- Ahaha, non c’était la dernière fois, un petit moment d’inattention. On s’est quitté d'une mauvaise façon avant et forcément y’a eu un rapprochement un peu trop fort… Mais maintenant c’est finit !


Je tournais la tête et sursauta, nez à nez avec Lucy qui me tendit un verre de vodka citron et trinqua avec moi. Plus tard dans la soirée, nous dansions tous dans la cours, un verre de trop ingurgité, sans doutes ! Certains se jetèrent dans des canapés alors que d’autres lancèrent des pierres contre les fenêtres car c’était permis. D’autres taguaient les murs ou prenaient des photos de tout cela, l’air euphorique. Certains enfin, étaient morts, allongé sur l’herbe balbutiant d’inaudibles bribes de mots. 5h du matin, je me relevais, mince je ne me rappelais pas être tombé ! Les plus courageux étaient encore là, déchaînés par la musique. Je marchais titubant vers eux.


- Floriiiiiiiiiiiiiiiiiiannnn où t’étais !!!

- Heu.. la-bas

- Ahhhhh ok !!!!


Autours de moi, des corps inertes. Je m’approchais de l’un d’eux, c’était Samuel qui regardaient les étoiles d’un air vide.


- Merci….merci….merci…

- Hein ?

- Cette fête Florian …

- Ah… heu… service


Je voyais des nouveaux couples se former. Moi j’étais seul mais ce n’était pas grave, j’étais heureux. Heureux d’être entouré, heureux d’être moi, ce passé que j’avais était désormais ma force, la plus belle des conclusions pour un avenir souriant et aveuglant de soleil. Je souris. Alors que je pénétrais dans la maison pour dormir au moins deux ou trois heures, Lucy me rattrapa.


- Tu vas dormir ?

- Je tiens plus !

- Moi aussi !


Elle mit son sac de couchage près du miens, cette fille était gentil et simple, je crois que je l’appréciais bien. Je me frappais le visage, une, deux, cinq, dix fois ! Les vitres cassées étaient l’occasion rêvée pour les moustiques avide de sang humain. Lucy rigolait, me voyant râler de ces insectes et tout en rigolant je lui disais que je serais frustré à sa place que les moustiques ne veuillent pas d’elle. Les yeux dans les yeux, je ressentis soudainement des sentiments improbables lorsque nos doigts s’entrecroisèrent...


Quelques heures plus tard, le soleil se leva et ensoleilla nos pauvres âmes émergentes à peine de la fête. Je me relevais et rangeais mes affaires. Nos bouteilles pouvaient reposer en paix sur place vu que cette maison ne serait bientôt qu’un souvenir. Cette maison restera, comme cette fête, dans nos mémoires. Certains étaient déjà partis et d’autres étaient trop malade pour se réveiller encore. Les yeux rivés sur le paysage exposé sous la lumière de l’astre, je marchais long de ce petit chemin de campagne, à travers cette nouvelle journée. Ce qui m’attendais était inconnu désormais, mais peu importe les obstacles, peut importe les conséquences, dès maintenant j'étais prêt et confiant pour débuté ce nouveau départ. Mon passé faisait ce que j'étais, mon présent était ce que j’espérais et mon futur était vaste, comportant de multiples chemins que je parcourais seul ou accompagné. Qui étais-je ? Florian, croyant être simplement un ex no-life. Qui suis-je ? Je me prénomme Florian, être humain à part entière voulant faire de sa vie quelque chose d’ambitieux, de paisible et satisfaisant toutes mes attentes.


Du haut de mes 7 ans, si j’avais put voir ce que je serais 13 ans plus tard… Je crois que je sourirais… Émerveillé, les larmes aux yeux…