Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

La Peau


Par : julichou
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 10


Publié le 16/08/2009 à 00:04:35 par julichou

«-Vas te reposer papa, tu en as grand besoin.
-Oui tu as raison, je pense que ça vaut mieux.»

Je me dirige vers la sortie de l'hôpital, seul. Je rentre dans ma voiture, et fonds en larmes comme une réelle mauviette, sauf que moi, j'ai des raisons d'être triste. Je ne peux plus bouger, mes bras sont fixé sur le volant, mes jambes sont en compotes et mes larmes, tel un torrent, coule sur ma peau sans arrêt. Après une demie-heure de pleur incessant, je retrouve la force de rentrer chez moi.
J'arrive à ma maison, j'appelle mes parents pour leurs donner des nouvelles, j'essaye de trouver du réconfort. Je raccroche, j'appelle mon ex-épouse, je fais de même qu'avec mes parents. Je raccroche.
Je m'assieds sur mon canapé, je prends ma tête dans mes mains. Je reste dans cette position pendant plus de 10 minutes, en relevant la tête mon regard se pose sur mon fusil de chasse. Je m'approche près de cette machine à tuer. Bientôt son projectile fumant traversera mon crâne. Je saisis son acier de mes deux mains, je décroche cette horrible fléau de son présentoir. Je descend dans la cave prendre une cartouche, je la visualise. Je veux qu'elle soit parfaite, aussi brillante que pointue, je veux qu'elle ai le courage de m'affronter, je ne lui laisserais pas le temps d'hésiter, à aucun moment elle ne doit faillir à sa tâche qui est de me libérer de ce malheur.
Je remonte à ma chambre, je pose les meurtriers sur mon lit, et je me pose pour écrire une lettre.

Ma chère famille, je suis mort. Loin de là l'idée de vous laisser tout seuls, je m'en vais égoïstement de ce monde, sans vous dire au revoir. Alors je l'écris dans cette lettre que j'adresse à ma fille, mon fils, maman, papa, au revoir. Je dois l'avouer, la vie m'a vaincu plus tôt qu'il ne le faudrait pour vous. Pour moi, il était temps que je m'en aille. Au revoir.

Je mes cette lettre dans une enveloppe. J'écris sur la face de cette enveloppe «A mes proches». Je m'assieds sur le lit, j'embrasse l'enveloppe, je l'a mets à côté de moi. Je prends mon fusil, je le charge, je fixe le canon de mes yeux, j'installe confortablement le bout entre mon palet et ma langue, et je patiente. J'attends le bon moment. Pensez-vous qu'il y ai un «bon moment» pour mourir? Je ne pense pas. Cette attente n'est rien d'autre que ma peur. Ma peur de me retrouver à jamais seul, ma peur d'être face à la mort, ma peur du néant.
Je mets le fusil hors de ma vue et je m'allonge sur mon lit, je ferme les yeux. Peut-être est-ce ça la mort. La sensation de fermer les yeux sans pouvoir les rouvrir, donc encore un emprisonnement. Je suis à la recherche de la liberté, mais à quoi bon chercher si elle n'existe pas. Je suis Don Quichotte malgré moi.


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