Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Zone contaminée


Par : sebb73
Genre : Horreur
Statut : Terminée



Chapitre 15


Publié le 24/08/2009 à 13:01:02 par sebb73

( De retour au camp de réfugiés....)

Pour la première fois en plus d’une semaine je me réveillai après une nuit de sommeil vraiment réparatrice . Je fixai Marion qui dormait et je partis en excursion dans ce camp de réfugiés. Je vis des visages décomposés par la peur. Je tournais en rond quand je vis deux soldats parler entre eux. Attiré par leur conversation, je m’approchai discrètement … faisant mine de rien...

« Pffff c’est vraiment l’enfer maintenant »
« Moi qui croyais avoir tout vu question horreur » Répondit son collègue
« T’as fais des guerres ? »
« Ouais j’ai fais le Kosovo mais ici c’est pire »
« Tiens... t’as des nouvelles de Dupré ? »
« Non pas depuis son départ... »
« Ah viens on continue la ronde »

Les soldats repartirent tandis que je réalisais ce qu’ils venaient de dire. Le Major n’était pas revenu depuis hier soir donc Tof,Éva,Sylvie et Fred non plus. Il fallait que je m’en assure et je décidai de suivre les soldats. Un peu plus loin je les appelai.

« Excusez moi... »

Les soldats se retournèrent et vinrent à ma rencontre.

« Oui ? »
« J’ai entendu votre conversation et c’est vrai que le Major n’est pas revenu ? »
« Euh oui mais en quoi c’est important pour vous ? Vous le connaissiez ? »
« Non mais il est venu à Chambéry pour rapatrier mon groupe »
« Ah je suis désolé mais on a pas de nouvelles de l’hélico depuis hier soir »
« Oh non.... NON ! C’est pas possible ! »
« Je suis désolé tenez le coup... »

Le soldat me tapota l’épaule et repartit faire sa ronde avec son collègue. Je ne pus faire le moindre mouvement durant la minute suivant l’annonce. Mon cerveau était figé aux paroles et aux mimiques du soldat. Peu à peu la pétrification se dissipa et je retournai dans ma tente, et aperçut mes amis qui entre-temps s’étaient réveillés Tous me regardèrent et virent mon mal-être. Marion me demanda alors:

« Seb qu’est ce qui va pas ? »

Dans ma tête j’essayais de trouver les bons mots pour annoncer la disparition probable de nos amis. David qui vit mon blocage me dit:

« Youhou! Seb ça va pas ? »

Je m’asseyais au sol et tentait de trouver ces fichus mots mais comment annoncer une telle nouvelle. Je me lançai finalement.

« Pffffffff j’ai une très mauvaise nouvelle »
« Quoi ? » Demanda Amélie
« L’hélico n’est pas arrivé. Ils ont perdus contact. S’il s’est crashé je pense que Fred,Sylvie,Éva et Tof sont morts »

Cette nouvelle fit un choc à tout le monde et d’un coup les bruitages qui provenaient du camp stoppèrent. Nous étions seuls. Seuls face à tout ça. Je vis passer les 8 jours de notre enfer devant mes yeux. J’eus l’impression d’imploser peu à peu avant de littéralement craquer. Je pleurai toutes les larmes que mon corps pouvait contenir. Néanmoins je conservai assez de logique pour penser que sans la preuve de leur décès on ne pouvait être sur de rien. Je séchai mes larmes et inspirai profondément. Je dis aux autres:

« Je ne peux pas y croire. Je veux la preuve qu’ils soient vivants ou pas ! »
« Comment on fait ? On est bloqué ici ! » Répondit sèchement Amélie

Avec tous ces événements je n’avais pas réalisé que plusieurs heures s’étaient écoulés. Ce n’est que lorsque l’un des soldats hurla « Rationnement » que je compris qu’il était midi. Je me levai suivi par mes amis et nous nous dirigeâmes vers la sortie du camp. La sortie était là droit devant mais des gardes bloquaient l’issue il fallait donc trouver un moyen pour fuir. Pendant notre excursion à la recherche d’une issue, un soldat vint et nous tendit du pain et du lait. Ceci était le rationnement quotidien de tout le monde. Le soldat s’éloigna et nous continuâmes à chercher quand une voix m’interpella:

« Seb »

Je me tournai d’abord vers les autres qui m’assurèrent ne pas m’avoir appelés et je me tournai de l’autre côté et je vis une fille qui me rappela quelqu’un. Elle s’approcha de nous. J’étais tellement sur que personne que je connaissais s’en était sorti que je ne l’eus pas reconnu immédiatement, c’est quand elle arriva à notre hauteur que je la reconnus enfin. Elle nous dit:

« Woow c’est cool que vous soyez là je pensais revoir personne »
« Moi aussi je m’étais fais à cette idée Cécile » Répondis-je

Cécile est âgée de 18 ans et habitait mon quartier avant les attaques des bouffeurs. J’ignorais totalement ce qu’elle était devenue et ma foi je n’y avais pas pensé.

« Oui c’est vrai qu’avec ces saletés on a tous été pessimistes » Me dit elle avant d’ajouter « Je peux venir avec vous ? Je suis là depuis 4 jours, toute seule et c’est bien trop pesant »
« Bien sur avec plaisir » Lui répondis je

Cécile prit sa tente et l’installa avec les nôtres. On s’asseyait par terre et elle ouvrit le bal des questions:

« Comment vous vous en êtes sortis ? »

Je pris une longue inspiration et commença a lui raconter absolument tout: La journée de leur arrivée, la gendarmerie, le siège chez moi, les attaques, le comportement des bouffeurs et bien sur notre arrivée ici, dans ce camp retranché. La conversation fut longue quand elle me posa la question fatidique:

« Vous avez des nouvelles des gens qu’on connait comme Josué ? »

Je baissai la tête et commença à lui expliquer que Josué était mort à cause de ces choses et qu’on avait rien pu faire pour le sauver. Elle devint blême comme déconnectée du monde un court instant avant de craquer à son tour. Imaginer ses amis d’enfance surtout Josué mort lui était insupportable. Je la serrai fort dans mes bras en l’implorant de se calmer mais comment trouver les bons mots car dans ces circonstances il n’y en avait pas. Au bout d’un moment elle se calma et je continuai de lui expliquer notre aventure avec les derniers gros points comme le crash de l’hélicoptère ou Tof était car elle le connaissait. Certes pas autant que Josué mais il fallait lui dire ce qu’il s’était passé.

« Vous êtes surs qu’eux aussi y sont passés ? » Demanda Cécile
« Non et c’est pour ça qu’on va sortir d’ici et partir à leur recherche »
« Je viens avec vous » Répondit elle immédiatement
« OK ça marche »
« Nous revoilà » dirent Amélie et David

En effet ils étaient partis espionner les soldats à l’entrée pour savoir quand serait le meilleur moment pour sortir discrètement. En tournant la tête dans leur direction je vis ce qui ne semblait être qu’un détail. Marion s’était crispée. Elle paraissait agressive. Elle nous regardait tous avec un sale air mais je n’y prêtai pas plus d’attention. Amélie et David s’asseyaient et expliquèrent en détail la garde de la porte par les soldats.

« Voilà donc 2 soldats garde la porte et changent toutes les 2 heures. Entre chaque changement il y a un trou de 2 minutes qui nous permet de sortir. »
« Super au fait ils changent dans combien de temps ? » « Ils vont changer là »
« OK bah alors on y va faut pas perdre de temps. »

On se leva tous sauf Marion qui nous regardaient et dit:

« Moi je ne viens pas. Je connais pas cette fille »

Elle indiquait clairement Cécile avant de reprendre:

« Je n’ai pas confiance en elle donc c’est soit elle se tire de notre groupe soit je me tire du groupe ! »

Cette réaction m’écœura et me déçut beaucoup venant d’elle. Je répondis d’un ton très sec:

« Moi je la connais et je lui fais confiance donc elle vient. Tu veux rester ? Hé bah reste ! »

Marion me regarda et semblait ne pas comprendre ma décision mais en tout cas elle fut définitive. Elle se leva et partit. De notre côté nous approchâmes de la porte et effectivement les soldats avait laissé la sortie sans surveillance. Nous sortîmes et commençâmes notre marche. Nous étions de retour là où tout avait commencé. Nous étions en zone contaminée.


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