Note de la fic :
Publié le 30/03/2015 à 23:12:27 par Tylendel
L'écriture.
Ce monde vous pousse à coucher vos pensées sur papier. Mon entrée dans ce monde est, j'imagine, une longue histoire dont de nombreux morceaux ne me reviennent pas et ne me reviendront peut-être jamais.
Les premiers souvenirs qui me viennent à l'esprit représentent une toute jeune fille âgée de cinq ou six ans qui avait créé un cahier, son premier cahier d'écriture. Tout à fait pittoresque, il n'était constitué que d'une poignée de feuilles de papier blanc pliées en deux et maintenues ensemble à l'aide de quelques bouts de scotch. La couverture était ornée d'un cœur rose tendre dessiné à l'aide d'un flacon de vernis à ongles pour enfants. Ce livret contenait des émotions éparses, j'y avais consigné une visite au zoo et le récit de la journée d'anniversaire de mon amoureux. Je ne me souviens plus de la visite mais toujours de la journée où j'avais échangé quelques baisers derrière une porte close. Quand je l'ai relu bien des années après je n'ai pu que sourire quant à la façon dont c'était écrit : il n'y avait pas vraiment de découpage correct de la chaîne sonore et la façon de recréer les sons était approximative, mais au final est-ce réellement ce qui compte quand on écrit pour soi ?
Cette période ne m'a pas laissée beaucoup de souvenirs. J'habitais dans la commune d'une petite ville non loin des montagnes où nous allions souvent avec mes parents faire quelques balades. Nous emmenions alors nos trois chiens sur des sentiers battus, abrités par l'ombre de grands arbres. L'entrée du chemin était jalonné de buissons de mûres que nous ne manquions pas de piller avec mon jeune frère tant leur goût ravissait nos papilles. Dès lors, le trajet me semblait bien long avec sa montée caillouteuse à souhait et ses irrégularités constantes. Mais rien n'était plus réjouissant que d'arriver à l'endroit verdoyant et dégagé qui donnait vue sur tous les environs : il surplombait l'ensemble des lieux et nous conférait un endroit agréable ou pique-niquer, au pied d'un immense poteau électrique. D'ici on pouvait apercevoir les deux étangs dans lesquels j'allais pêcher des bocaux de têtards au printemps.
Nous longions ensuite le bord de la montagne en passant au dessus du chemin qui nous y avait conduit, de façon à parcourir une grande boucle avant de rentrer chez nous. J'aimais les aspérités de la roche et les petits ruisseaux qu'on devait parfois enjamber pour continuer notre chemin. À notre droite, la montagne pleine et dominante. à notre gauche le vide, habillé de quelques arbres dans son dénivelé qui donnait sur ce que j'imaginais être un lac retenu par un barrage. Nous arrivions au milieu de la balade. Une cascade de taille modeste taillait son chemin dans la roche et donnait un ruisseau plus large que je prenais plaisir à traverser à l'aide de grosses pierres que je disposais au travers.
Dans ce coin là, on pouvait trouver sur les pans rocheux quelques arbustes sur lesquels subsistaient des myrtilles et quelques plans de fraises des bois intactes au bord du chemin.
- "Fais attention avec les fraises des bois, un renard a p't être fait pipi dessus tu pourrais attraper des maladies."
L'avertissement est resté mais les gestes n'ont pas toujours suivi cette injonction.
La balade se terminait par un dernier passage au cœur de la forêt. Nous nous approchions alors de la descente finale nommée joyeusement la descente "oupala" en référence aux cris que poussait mon père en la dévalant. Le sentier était généralement couvert de feuilles mortes et comportait plusieurs pierres instables pouvant ainsi occasionner glissades ou chevilles tordues. J'étais toujours envahie par l'adrénaline quand je tenais la main d'un de mes parents pour la descendre à ce que je percevais comme une grande vitesse.
De façon tout à fait incroyable cela peignait à chaque fois un large sourire sur mon visage.
Ce monde vous pousse à coucher vos pensées sur papier. Mon entrée dans ce monde est, j'imagine, une longue histoire dont de nombreux morceaux ne me reviennent pas et ne me reviendront peut-être jamais.
Les premiers souvenirs qui me viennent à l'esprit représentent une toute jeune fille âgée de cinq ou six ans qui avait créé un cahier, son premier cahier d'écriture. Tout à fait pittoresque, il n'était constitué que d'une poignée de feuilles de papier blanc pliées en deux et maintenues ensemble à l'aide de quelques bouts de scotch. La couverture était ornée d'un cœur rose tendre dessiné à l'aide d'un flacon de vernis à ongles pour enfants. Ce livret contenait des émotions éparses, j'y avais consigné une visite au zoo et le récit de la journée d'anniversaire de mon amoureux. Je ne me souviens plus de la visite mais toujours de la journée où j'avais échangé quelques baisers derrière une porte close. Quand je l'ai relu bien des années après je n'ai pu que sourire quant à la façon dont c'était écrit : il n'y avait pas vraiment de découpage correct de la chaîne sonore et la façon de recréer les sons était approximative, mais au final est-ce réellement ce qui compte quand on écrit pour soi ?
Cette période ne m'a pas laissée beaucoup de souvenirs. J'habitais dans la commune d'une petite ville non loin des montagnes où nous allions souvent avec mes parents faire quelques balades. Nous emmenions alors nos trois chiens sur des sentiers battus, abrités par l'ombre de grands arbres. L'entrée du chemin était jalonné de buissons de mûres que nous ne manquions pas de piller avec mon jeune frère tant leur goût ravissait nos papilles. Dès lors, le trajet me semblait bien long avec sa montée caillouteuse à souhait et ses irrégularités constantes. Mais rien n'était plus réjouissant que d'arriver à l'endroit verdoyant et dégagé qui donnait vue sur tous les environs : il surplombait l'ensemble des lieux et nous conférait un endroit agréable ou pique-niquer, au pied d'un immense poteau électrique. D'ici on pouvait apercevoir les deux étangs dans lesquels j'allais pêcher des bocaux de têtards au printemps.
Nous longions ensuite le bord de la montagne en passant au dessus du chemin qui nous y avait conduit, de façon à parcourir une grande boucle avant de rentrer chez nous. J'aimais les aspérités de la roche et les petits ruisseaux qu'on devait parfois enjamber pour continuer notre chemin. À notre droite, la montagne pleine et dominante. à notre gauche le vide, habillé de quelques arbres dans son dénivelé qui donnait sur ce que j'imaginais être un lac retenu par un barrage. Nous arrivions au milieu de la balade. Une cascade de taille modeste taillait son chemin dans la roche et donnait un ruisseau plus large que je prenais plaisir à traverser à l'aide de grosses pierres que je disposais au travers.
Dans ce coin là, on pouvait trouver sur les pans rocheux quelques arbustes sur lesquels subsistaient des myrtilles et quelques plans de fraises des bois intactes au bord du chemin.
- "Fais attention avec les fraises des bois, un renard a p't être fait pipi dessus tu pourrais attraper des maladies."
L'avertissement est resté mais les gestes n'ont pas toujours suivi cette injonction.
La balade se terminait par un dernier passage au cœur de la forêt. Nous nous approchions alors de la descente finale nommée joyeusement la descente "oupala" en référence aux cris que poussait mon père en la dévalant. Le sentier était généralement couvert de feuilles mortes et comportait plusieurs pierres instables pouvant ainsi occasionner glissades ou chevilles tordues. J'étais toujours envahie par l'adrénaline quand je tenais la main d'un de mes parents pour la descendre à ce que je percevais comme une grande vitesse.
De façon tout à fait incroyable cela peignait à chaque fois un large sourire sur mon visage.
Commentaires
- Droran
30/03/2015 à 23:46:54
J'aime beaucoup les petits détails ajoutés, qui donnent vie au décor naturel. Un charmant petit bout de texte, prélude de suites qui – j'en ai la conviction – pourraient être d'un ravissement exquis.